AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782226448446
400 pages
Albin Michel (05/04/2023)
3.32/5   19 notes
Résumé :
Anima est le quatrième ouvrage s’inscrivant dans la grande saga philosophique entreprise en 2015 par Michel Onfray : la Brève encyclopédie du monde. Débutée en 2015 par Cosmos, qui invitait à une réflexion sur la nature, poursuivie en 2017 avec Décadence, qui proposait une histoire du déclin de notre civilisation, puis par Sagesse en 2019 qui abordait la question de la morale chez les anciens.

Ce nouveau grand livre, Anima, se présente comme une vast... >Voir plus
Que lire après Anima: Vie et mort de l'âme de Lascaux au transhumanismeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
L'âme existe-t-elle ? Un Onfray pédagogue et instructif tente d'y répondre.

A part « Cosmos » je ne me rappelle pas avoir bouclé un ouvrage de Michel Onfray. Cette fois encore je me suis demandée si j'allais tenir la distance. Je dois avouer que plus d'une fois j'ai dû partir à la source des mots employés tant son vocabulaire est vaste et loin loin devant le mien.
Il a toujours une opinion sur tout, une conviction indéboulonnable, un penchant à la condamnation de nombreuses personnalités. Mais il faut concéder que sa culture est telle que ses analyses ont le mérite d'être sourcées, le contenu de ses livres d'être instructif.

Même si je le préfère et de loin dans ses interventions orales, cet écrit, si on ne le lâche pas trop vite, devient intéressant et oblige à une belle réflexion : l'âme existerait-elle finalement au delà du corps ? Pourquoi finalement ? Parce qu'après avoir fait le tour des théories et tenté de rassembler les éléments du puzzle historique, philosophique, religieux et bien entendu politique ( son punching-ball depuis plusieurs décennies maintenant ), Onfray se positionne.
Même si on n'est pas férue de philosophie (comme c'est mon cas) on peut le talonner. Sous couvert de la question relative à l'anima, c'est autant une ballade qu'il nous propose qu'un exposé de philo pur. Et la ballade est sympa ; elle nous transporte à travers les millénaires, dans le cosmos et sur terre, chez les forts comme les faibles.
Son atout essentiel ? Il sait de quoi il parle. Pour cette enquête philosophique ( c'est le terme employé par l'éditeur ), il a su ouvrir son regard qui se déploie de 1 500 ans avant JC jusqu'au premier pas de l'Homme sur la lune. Et à ceci j'aouterai qu'il n'a pas peur d'appeler un chat, un chat : la mort côtoie bel et bien ce questionnement quant au devenir du corps et/ou de l'âme.
Dans cet ouvrage il a regardé la mort de près, sans la nier, sans l'enjoliver ( peut-être un peu en raison de ses problèmes de santé qui l'ont tout de même emportés dangereusement loin il y a quelques années, sans compter la mort de son épouse suite à un long combat contre le cancer ). En y repensant, j'avais également apprécié le petit livre qu'il avait écrit en 2018, à l'image de notre douleur après la disparition d'un être aimé «Le deuil de la mélancolie ».

Désabonnée de son « Front populaire » confondu avec Stéphane Simon, trop pessimiste pour « mon âme sensible » à moi, je me contente d'un contenu plus soft comme cette réflexion, certes hyper réaliste quant au regard posé sur le corps, l'âme et à la mort, mais culturellement intéressante. Se poser la question du posthumain me déprime, ou à minima me gêne tout de même. Il l'abordera probablement sous un angle plus rude encore dans le second volet à paraitre et qui s'intitulera « Barbarie ».
Commenter  J’apprécie          285
Michel Onfray y va fort, c'est son habitude, avec bien sûr quelques énervements qu'il sait provoquer chez le lecteur quand il exagère, avec parfois de manière ampoulée et avec trop de détails, mais quand même avec talent comme toujours, il faut le reconnaître.
Le ton est donné dès le début :
« L'Homme meurt vraiment, c'est le seul Grand Remplacement à craindre. le transhumanisme travaille à la suite. Etymologiquement, elle sera inhumaine. »
« L'Homo sapiens est en train de passer la main à un Homo qui n'a pas encore de nom. Il sera, c'est évident, un Homo cyber. »
Et les critiques tombent :
La lune , dépotoir de l'homme : je ne savais pas tout ce que les quelques astronautes passés avaient laissés sur la lune ! Incroyable et dément…
Anima propose l'histoire de l'Homo sapiens via celle de son âme, nous dit Michel Onfray.
Le ton est donné : « La pensée grecque procède en partie de celle qui l'a précédée : la pensée égyptienne. » … « Ce sont les égyptiens qui, les premiers, ont dit que l'âme humaine est immortelle. »
S'en suit, voire la quasi-totalité du livre, une énumération des courants/penseurs/religions/philosophes qui tantôt évoque l'âme, tantôt pas du tout…
D'abord Socrate, Platon, Aristote, puis Jésus, les apôtres, et le christianisme (avec ses débuts sous Constantin en 313.
Quoique : « Aussi paradoxal que cela puisse paraître, le mot âme n'apparait jamais dans les Evangiles, ni même ceux d'«enfer» ou de « paradis » nous dit-il.
ET : « Avant de devenir une religion, le christianisme est d'abord un archipel de sectes… » : ça c'est sur.
On arrive ensuite à l'évidente dichotomie entre le corps et l'âme.
A partir de là, Michel Onfray nous perd, enfin je devrais dire, me perd.
On parle de la mort, des supplices, de la douleur, des châtiments plus horribles les uns que les autres, « supporte et abstiens -toi » ; on côtoie Montaigne, Descartes, « c'est l'occasion de chercher la glande pinéale, lieu prétendu de la liaison de l'âme et du corps dans le cerveau » ; puis Pierre Gassendi, ce chanoine qui convoque Epicure, puis Voltaire, Diderot, Rousseau, « Vive la société régénérée : par l'éducation de l'homme en tant qu'individu, par son dressage comme citoyen » (!) ; Sparte plutôt qu'Athènes ; La Mettrie, l'Abbé Grégoire, puis Robespierre : « le peuple français reconnaît l'existence de l'Etre suprême et l'immortalité de l'âme ! » ; Onfray : « N'oublions pas que près de 20 000 têtes sont coupées à travers le pays pour réaliser ce projet de fraternité révolutionnaire , sans parler des 200 000 Vendéens , femmes et enfants, … exterminés selon un plan préparé par les Jacobins. Régénération oblige… » (re !) « L'âme décapitée de Louis XVI fut celle du dernier homme. » ; puis Freud bien sûr, et ensuite Deleuze et les « déconstructionnistes français de son acabit… » ; Foucault, etc… Je ne saurai tout et tous les citer.
Tout ceci est certainement très intéressant philosophiquement et intellectuellement parlant, mais je dois dire que cela ne m'a pas passionné, car trop long, trop à coté du sujet de l'âme, même si certains passages que j'ai cité sont très intéressants.
Pour la fin, Michel Onfray nous dit : « l'Humanisme d'hier est en ruine ; le transhumanisme de demain attend son heure. le futur est à l'homme déconstruit. La lune sera sa terre. »
« La créolisation du monde génère une société de méduses… »
La critique d'Elon Musk et de sa société Neuralink est forte. « La barbarie arrive à nos portes. »
En fait dans Anima, je prends le début et la fin , et je me suis ennuyé entre les deux. Je pense que la suite qui s'intitulera « Barbarie » sera plus actuel, et c'est ce que je recherche pour voir comment Michel Onfray parle du transhumanisme qui incarne le véritable « Grand Remplacement ».


Lien : https://laniakea-sf.fr/
Commenter  J’apprécie          241
Comme à son habitude, Monsieur Onfray nous considère avec respect parfois même nous surestime. le choix de son vocabulaire, sa tournure de phrase ainsi que ses références laissent penser que tout le monde possède ses connaissances. C'est flatteur mais demande un certain effort à lire car il faut se munir d'un dictionnaire. Ceci cependant très formateur et donc appréciable. Cependant je n'ai pas compris le principe de ce livre. En effet, selon moi on frôle le hors sujet sur 70% de l'ouvrage. Peut-être ne suis-je pas à la hauteur de cet écrit et n'ai pas compris le message. En revanche il ne s'agit pas là d'une étude de l'histoire de l'âme depuis Lascaux au transhumanisme. Il s'agit moins d'un pamphlet contre certains auteurs et le christianisme qu'un ouvrage sur l'âme et sa perception selon les peuples et périodes. Un clivage clair entre son existence physique et immatérielle est présenté mais toujours au travers d'auteurs qui se font tout bonnement descendre en extrayant des citations de leurs oeuvres. Tout le monde y passe, de Platon à Descartes jusqu'à Elon Musk. Un chapitre par pamphlet et l'ouvrage est bouclé. La première partie est une répétition de Cosmos.... La dernière est une ouverture pour votre prochain livre très certainement. J'avais pour habitude de lire vos écrits Stabilo en main je n'en ai eu que peu besoin pour ce livre qui avait pourtant un sujet attractif.
Commenter  J’apprécie          00
La barbarie arrive à nos portes, équipée comme une machine de guerre rutilante et inédite. Il va falloir désormais compter avec le transhumanisme qui s'avère l'horizon de la prochaine civilisation. L'Homo sapiens est en train de passer la main un Homo qui n'a pas encore de nom. Il sera un Homo cyber, selon Michel Onfray.

Commenter  J’apprécie          60
Cet essai de Michel Onfray est très intéressant en s'intéressant au traitement de l'âme dans l'histoire de la philosophie. On y retrouve les philosophes fétiches d'Onfray. Malgré tout, la conclusion détonne car il semble regretter la perte de transcendance au sein de nos sociétés. le livre est par ailleurs bien sourcé contrairement à ce que dénoncent parfois les détracteurs de Michel Onfray. Je recommande sa lecture.
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
On sait qu'à son retour sur terre, après avoir été le premier homme envoyé dans l'espace, Youri Gagarine propose une leçon de métaphysique marxiste-léniniste, dont on mesure l'indigence : "J'étais dans le ciel et j'ai bien regardé partout : je n'ai pas vu Dieu"/../
/../ Nietzsche avait proclamé dans "Le Gai Savoir" en 1882 : "Dieu est mort". Nul besoin d'aller dans l'espace pour s'en rendre compte. Ce qui était visible à la lumière noire du cosmos, c'est que l'Homme suivrait Dieu dans la tombe - normal, puisque ce n'est pas Dieu qui a créé les hommes, mais l'inverse.
Commenter  J’apprécie          30
... et autres histoires, autant de fables qui amènent le peuple à se soumettre à ce qui constitue le noyau dur d'une religion : l'impossibilité d'accepter la mort. En présence du cadavre d'un être aimé, le tropisme naturel qui consiste à inventer une vie au mort après sa disparition pour pouvoir vivre malgré son trépas. Voilà la généalogie de toute religion : l'invention d'une vie après la vie dans le but de donner la mort à la mort.
Commenter  J’apprécie          20
A l'époque, pas d'âme immatérielle dans un corps matériel : tout est matière, et l'esprit est probablement matière aussi. A moins que l'inverse dise mieux les choses : tout est esprit et la matière elle aussi. Une matière spirituelle, un esprit matériel, sous forme d'un souffle qui correspond à ce qui dans la vie veut la vie et n'est plus là quand la mort s'y trouve.
Commenter  J’apprécie          20
La réputation d'un livre est la plupart du temps la somme des malentendus accumulés sur le titre ou le nom de l'auteur.
Commenter  J’apprécie          20
Nous vivons dans le silence d'un vacarme que nous ne savons entendre.
Commenter  J’apprécie          40

Videos de Michel Onfray (159) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Michel Onfray
*INTRODUCTION* : _« […] Je veux seulement, Monsieur, vous faire part d'une chose que j'ai lue dans Montaigne, et qui marque son bon goût. Il souhaitait devenir assez savant pour faire un recueil des morts les plus éclatantes dont l'Histoire nous parle. Vous qui êtes son partisan, vous approuverez ce dessein que j'exécute en partie. En effet, le véritable point de vue où je placerais une personne qui veut bien juger du ridicule qui règne dans le monde, est le lit de mort. C'est là qu'on se détrompe nécessairement des chimères et des sottises qui font l'occupation des hommes. Nous sommes tous fous ; la folie des uns est plus bouillante, et celle des autres plus tranquille. »_ *André-François Boureau-Deslandes* [1690-1757], _À Monsieur de la Ch…_
_« Rien ne doit plus nous frapper dans l'histoire des grands hommes, que la manière dont ils soutiennent les approches du trépas. Je crois que ces derniers moments sont les seuls, où l'on ne puisse emprunter un visage étranger. Nous nous déguisons pendant la vie, mais le masque tombe à la vue de la mort, et l'Homme se voit, pour ainsi dire, dans son déshabillé. Quelle doit être alors la surprise ! Tout l'occupe sans le toucher : tout sert à faire évanouir ce dehors pompeux qui le cachait à lui-même. Il se trouve seul et sans idées flatteuses, par ce qu'il ne peut plus se prêter aux objets extérieurs. Cette vue a cela d'utile en flattant notre curiosité, qu'elle nous instruit. Il n'est rien de quoi, disait Montaigne, je m'informe si volontiers que de la mort des hommes, quelle parole, quel visage, quelle contenance ils y ont eus ; mille endroits des histoires que je remarque si attentivement. Il y paraît, à la farcissure de mes exemples, et que j'ai en particulière affection cette matière*._ _Je suis persuadé que la dernière heure de notre vie est celle qui décide de toutes les autres. »_ *(Chapitre III : Idée générale d'une mort plaisante.)*
* _« Et il n'est rien dont je m'informe si volontiers que de la mort des hommes, de quelle parole, quel visage, quelle contenante ils y ont eus, non plus qu'il n'est d'endroit dans les histoires que je remarque avec autant d'attention. Il apparaît à la farcissure de mes exemples que j'ai cette matière en particulière affection. Si j'étais faiseur de livres, je ferais un registre commenté des morts diverses. Qui apprendrait aux hommes à mourir leur apprendrait à vivre. »_ (« Chapitre XIX : Que philosopher c'est apprendre à mourir » _in Montaigne, Les essais,_ nouvelle édition établie par Bernard Combeaud, préface de Michel Onfray, Paris, Robert Laffont|Mollat, 2019, p. 160, « Bouquins ».)
*CHAPITRES* : _Traduction d'un morceau considérable de Suétone_ : 0:02 — *Extrait*
0:24 — _Introduction_
_De quelques femmes qui sont mortes en plaisantant_ : 0:49 — *1er extrait* ; 2:08 — *2e*
_Additions à ce qui a été dit dans le IX et dans le XI chapitre_ : 3:15
_Remarque sur les dernières paroles d'Henri VIII, roi d'Angleterre, du Comte de Gramont, etc._ : 6:09 — *1er extrait* ; 6:36 — *2e*
_De la mort de Gassendi et du célèbre Hobbes_ : 7:45
_Remarques sur ceux qui ont composé des vers au lit de la mort_ : 10:47
_Examen de quelques inscriptions assez curieuses_ : 13:52
_Des grands hommes qui n'ont rien perdu de leur gaieté, lorsqu'on les menait au supplice_ : 14:33
_Extrait de quelques pensées de Montaigne_ : 15:31
_S'il y a de la bravoure à se donner la mort_ : 17:37 — *1er extrait* ; 18:57 — *2e*
_De quelques particularités qui concernent ce sujet_ : 19:14
19:28 — _Générique_
*RÉFÉ. BIBLIOGRAPHIQUE* : André-François Boureau-Deslandes, _Réflexions sur les grands hommes qui sont morts en plaisantant,_ nouvelle édition, Amsterdam, Westeing, 1732, 300 p.
*IMAGE D'ILLUSTRATION* : https://www.pinterest.com/pin/518547344600153627/
*BANDE SONORE* : Steven O'Brien — Piano Sonata No. 1 in F minor Piano Sonata N0. 1 in F minor is licensed under a Creative Commons CC-BY-ND 4.0 license. https://www.chosic.com/download-audio/46423/ https://www.steven-obrien.net/
*LIVRES DU VEILLEUR DES LIVRES* :
_CE MONDE SIMIEN_ : https://youtu.be/REZ802zpqow
*VERSION PAPIER* _(Broché)_ : https://www.amazon.fr/dp/B0C6NCL9YH *VERSION NUMÉRIQUE* _(.pdf)_ : https://payhip.com/b/VNA9W
_VOYAGE À PLOUTOPIE_ : https://youtu.be/uUy7rRMyrHg
*VERSION PAPIER* _(Broché)_ : https://www.amazon.fr/dp/
+ Lire la suite
autres livres classés : philosophieVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (67) Voir plus



Quiz Voir plus

Philo pour tous

Jostein Gaarder fut au hit-parade des écrits philosophiques rendus accessibles au plus grand nombre avec un livre paru en 1995. Lequel?

Les Mystères de la patience
Le Monde de Sophie
Maya
Vita brevis

10 questions
438 lecteurs ont répondu
Thèmes : spiritualité , philosophieCréer un quiz sur ce livre

{* *}