La crise, selon son étymologie romaine, est synonyme d'opportunité. En effet, la crise est normalement un état passager, qui signifie que le temps est venu d'opérer des changements, parfois radicaux, afin de poser des solutions à une situation problématique. La crise, telle qu'elle a commencé en 2008, n'a pas l'air sur le point de se terminer. Peut-on toujours la considérer comme telle, ou devrions-nous plutôt y voir un état permanent et exponentiel de dégradation humaine, écologique, économique ?
Il semble que depuis l'avènement de l'ère industrielle, le monde a plus radicalement changé qu'il ne l'a fait en mille ans auparavant. Premièrement, par son rapport à l'environnement - là où chacun vivait dans un semblant d'autonomie et où chaque espace était délimité à échelle humaine, là où chacun connaissait la terre, savait se contenter de peu et avait des possessions qu'il gardait à vie (et même les laissait disponibles aux générations futures), nous sommes désormais pris de vitesse, de vertige et de folie des grandeurs. Deuxièmement, la qualité des relations à l'humain et à l'environnement a baissé en même temps que les villes ont succédé aux grands espaces, que la communication a connu un énorme développement de potentiel et de moyens mais une baisse réelle de sa qualité. L'être humain, dans son désir d'avoir plus, de faire toujours plus, plus vite, d'exploiter son terrain jusqu'à en tirer la dernière trace de fécondité, se pense et agit comme une divinité machiavélique assoiffée de pouvoir.
L'auteur s'appuie sur des extraits de la Bible pour démontrer que si nous ne faisons rien dans les temps à venir, nous risquons un épisode semblable au déluge - à savoir que la Nature se régénérera d'elle-même en sauvant ce qui doit et peut l'être et en faisant fi de ce qui doit être dégagé - à savoir, l'espèce humaine qui la détruit. Il fait également des parallèles avec d'autres religions et formes de spiritualité, en passant par
Hildegarde de Bingen, qui prônent l'amour de la nature et parfois la punition divine pour l'homme qui n'agit pas selon les préceptes de la conscience et de la compassion. Par là aussi, il montre que c'est notre rythme effréné et notre course à la productivité qui nous détruit, car nous ne respectons plus l'horloge naturelle.
Ecologiste, biologiste, botaniste,
Jean-Marie Pelt était un fervent défenseur de la Nature, à laquelle il a dédié bon nombre de ses ouvrages, et prônait un retour à la sagesse ancestrale. Même si l'on n'adhère pas spécialement à l'aspect spirituel et religieux qui découle fortement de ses textes (dans ce cas on préférera sans doute se tourner
vers la sobriété heureuse tant chérie par
Pierre Rabhi), on pourra reconnaître que ses grandes connaissances en la matière et ses références en font probablement un leader dans son domaine.
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