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EAN : 9782330014186
448 pages
Actes Sud (06/02/2013)
3.73/5   33 notes
Résumé :
Dans un écrin de verdure à la périphérie de Buenos Aires, un “country club” auquel on n’accède qu’après des contrôles dignes du quartier général de la CIA, un homme est trouvé, la gorge tranchée. Tout porterait à croire qu’il s’agit d’un suicide si, quelques années auparavant, son épouse n’avait connu le même sort. Vengeance ? Règlement de comptes ? Le scoop parvient chez un vétéran des faits divers du journal El Tribuno, en délicatesse avec sa direction qui l’a mut... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Un homme est découvert la gorge tranchée dans sa jolie maison du Country Club La Maravillosa, quartier privatisé et surveillé (par des postes de gardes surveillant les entrées et sorties) pour nantis, où tout est fait pour le repos de l'âme et la santé du corps. Ca ressemble à un suicide, sauf que l'épouse de cet homme nouvellement décédé avait été retrouvée morte 3 ans auparavant, dans les mêmes conditions. A l'époque, tous les regards concernant la mort de l'épousée s'étaient tournés vers le mari, mais aucune preuve de sa culpabilité n'avait pu être trouvée.
Le quotidien El tribuno s'empare de cette affaire, et couvre ce meurtre/suicide au travers de l'approche maladroite du "gamin des faits divers". Ce dernier a été embauché en remplacement du célèbre journaliste Jaime Brena qui, ayant eu l'heur de déplaire à son rédacteur en chef, se retrouve à la tête de la fabuleuse rubrique société, écrivant des articles sans importance sur des sujets frôlant le ridicule... Quoiqu'il en soit, le rédacteur en chef indélicat demande à son ancienne maitresse, Nurit Iscar, Betibou de son surnom (car présentant une certaine ressemblance avec Betty Boop), une écrivain autrefois célèbre qui vivote en servant de petite main aux excentriques qui veulent écrire leur vie, de s'immerger dans le country club et d'y raconter de la fiction, pour alimenter le journal. Jaime, incapable de se tenir à l'écart, avec ses contacts toujours dans la poche, se rapproche du petit jeunot qui le remplace.

J'ai vraiment aimé ce Bétibou, un petit roman relatant l'enquête menée par deux journalistes différents mais complémentaires et un auteur. L'écriture de C. Pineira est simple, instructive mais pas démagogique, et nous dépeint une certaine société de l'Argentine moderne relativement peu connue, trempant tour à tour sa plume fine et élégante dans l'ironie, la férocité, l'extravagance, la tolérance, la bienveillance ou l'humour. L'avancée de l'enquête est plutôt lente, ce qui permet au lecteur de prendre son temps pour découvrir les personnages savoureux qui prennent vie sous nos yeux (Bétibou est un très beau portrait de femme, et l'on croirait ses amies tout droit sorties d'un film d'Almodovar !), leur histoire, leur environnement. Les dialogues, sans ponctuation ni identification de l'interlocuteur, sont percutants, et cette façon de procéder donne un certain cachet au texte.
De nombreux sujets sont évoqués au cours de ces 400 pages. Sous couvert de nous raconter l'investigation liée à la résolution d'un meurtre dans un country club, il me semble qu'une bonne partie du texte, décontextualisée, peut très bien s'appliquer à de nombreux pays, et de nombreuses époques. Par exemple, quand je pense "Argentine" et que je lis : "Quand on ne prête aucune importance aux atrocités passées, elles laissent des plaies ouvertes et, pire encore, il est certaines personnes qui s'arrogent parfois le droit de réparer ce que la justice a en son temps laissé impuni. Il n'empêche que cette justice rendue à titre personnel constitue une nouvelle atrocité qui alimente un cycle infini de haine et de vengeances. Est-il moins assassin que les autres, celui qui tue quelqu'un qui mérite de mourir ?", ça ne m'évoque pas immédiatement la résolution d'une enquête par deux journalistes et un écrivain. Mais après tout, chacun trouvera ce qui le touchera dans un texte !
Une belle découverte.
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Bétibou ou Betty Boop ? Une star de cartoon, de quatre-vingt ans, toujours en haut de l'affiche sans avoir pris une ride ou une écrivaine à succès dont les cinquante-quatre ans commencent à se voir tandis que le succès s'en est allé ? La première, c'est Betty Boop, la seconde c'est Nurit Iscar, alias Bétibou, ainsi surnommée en référence à ses bouclettes. De Betty Boop, vous saurez tout, de sa naissance en 1930, de son inspiratrice, la chanteuse Helen Kane (I Wanna Be Loved by You, repris plus tard par Marilyn Monroe et tant d'autres) jusqu'au mouvement des « flappers » dont elle reste le symbole. De Bétibou, vous suivrez les chroniques qu'elle rédige pour le journal qui a eu la bonne idée de l'envoyer sur les lieux d'un décès suspect survenu dans une résidence ultra-sécurisée afin de maintenir l'intérêt des lecteurs selon la bonne vieille règle médiatique qui veut que ce n'est pas parce qu'on ne sait rien qu'il ne faut pas le faire savoir. Associée à un journaliste débutant et à un vieux routier, genre (pour rester dans l'univers d'Hollywood) de Bogart avec du ventre, mais aussi du coffre, de l'expérience et du talent, elle va mener l'enquête que la police semble négliger.
Vous êtes un peu fatigué(es) des polars nordiques, des flics déprimés, des tueurs sadiques ou des thrillers sanglants ? Vous hésitez à vous plonger dans la « littérature » parce que vous aimez qu'il y ait du suspens et une intrigue ? Bétibou est le type de roman qu'il vous faut, à la croisée des chemins entre le roman policier et le roman de caractères.
J'adore l'ambiance, les personnages, le ton souvent narquois, toujours détaché, et cette façon qu'a le narrateur de passer d'un personnage à un autre, d'un lieu à un autre en un instant. J'avoue, parvenu aux trois quarts du roman, que je me moque complètement de savoir qui a tué et pourquoi le dénommé Chazaretta. S'est-il tranché ou s'est-il fait trancher la gorge ? Etait-il l'assassin de sa femme, morte trois ans plus tôt dans des circonstances similaires ? Peu me chaut, tant j'ai apprécié les réflexions toujours profondes, souvent drôles*, sur la solitude, les angoisses d'une femme de cinquante ans, la retraite qui approche (adopter un chien ou pas), le succès littéraire qui vous quitte ; sur les riches, la puissance de leur argent, leurs domestiques et leurs résidences « sécurisées » ; sur la presse autocensurée et ses journalistes qui ne sont plus que des relayeurs d'informations circulant sur internet ; sur le talent qui dérange et qu'on placardise ; sur l'amour enfin, auquel il est si difficile de renoncer. Bien sûr que vous saurez ce qui est arrivé à Chazaretta mais le véritable suspens concerne la réponse à la question finale de cet extrait :
« Tout à l'heure, en allant se coucher, il va se fumer un joint et regarder ce DVD, peu importe à quelle il s'endormira. Avec, en guise de berceuse, Betty Boop lui chantant Boop, Boop be Doop. Aura-t-il un jour le courage de dire à Nurit que c'est lui qui l'a baptisée Bétibou ? Lui racontera-t-il que, dans son bureau, il avait collé sa photo qui avait été publiée dans la revue du journal à la sortie de Mourir à petit feu, son roman préféré ? Lui racontera-t-il que Rinaldi s'est juste contenté de le copier ? Racontera-t-il un jour à Nurit Iscar, à Bétibou, qu'il est tombé amoureux d'elle à distance - comme on peut tomber amoureux d'une actrice de cinéma-, et pas seulement de ses bouclettes mais aussi de l'esprit qui inventait ces histoires, qui choisissait ces mots, qui créait ces personnages ? Non, il ne pense pas trouver un jour le courage de le lui dire. »
Un roman étonnant, différent, passionnant, qui donne envie de faire route avec Claudia Pineiro.
Personnellement, je vais me précipiter sur Les Veuves du Jeudi.

* "Vous vous rendez un peu compte ou pas ? demanda Paula. De quoi ? Qu'il y a encore peu de temps, les hommes avec qui nous sortions avaient jusque là des problèmes de distension des ligaments de ménisque, allez, une appendicite à tout casser. La prostate, c'est le début de la fin, lui dit Carmen."
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Dans le country club très chic de la banlieue de Buenos Aires, Chazarreta un chef d'entreprise soixantenaire, est retrouvé égorgé, trois ans après sa femme morte dans les mêmes conditions. Jaime Brena, qui vient d'être évincé de la rubrique faits divers du journal El Tribuno et relégué à la rubrique “société”, décide d'enquêter avec son successeur, un jeune pigiste adepte de Google et d'internet. Parallèlement, Nurit Iscar, "Betibou" pour son ex-amant et directeur du journal, une écrivaine cinquantenaire qui a connu son heure de gloire, accepte de s'installer dans le country club pour y rédiger des chroniques axées sur le ressenti et comprendre la personnalité de la victime, ou plutôt des victimes car elles s'accumulent dans l'entourage de l'homme égorgé.

Je suis très partagée après la lecture de Betibou, un roman qui s'apparente à un roman policier, mais dans lequel le contexte sociologique est beaucoup plus développé que l'intrigue policière proprement dite...Après une première centaine de pages - un démarrage lent et beaucoup de digressions sur les protagonistes - destinées à définir les états d'âme de chacun d'eux, j'ai révisé mes attentes en m'attachant aux personnages, en découvrant leur intériorité, leur rapport aux différents pouvoirs : le pouvoir de l'information, de la justice, de la police, de l'argent et de la volonté des privilégiés de se soustraire au monde réel, jusqu'à se barricader dans un domaine hautement sécurisé...Au fil de la progression de l'enquête, les questionnements des personnages principaux se font plus intimes, les deux quinquagénaires se cherchant un deuxième souffle professionnel ou affectif et le jeune pigiste se demandant si ce métier est fait pour lui.
Quant à l'intrigue policière elle est là mais très, très lointaine, en filigrane, servant de faire-valoir à la dénonciation d'une société noyautée, dévoyée par l'argent et le pouvoir...
Sur le style de Claudia Piñeiro, j'ai été un peu déstabilisée par les dialogues insérés directement au fil des phrases comme le fait José Saramago, pas de retraits à la ligne, pas de guillemets, et l'on ne sait pas toujours qui parle....
Une impression mitigée donc, un roman intéressant du point de vue de l'introspection des personnages, de la description très poussée des relations pas toujours très saines dans les rédactions des journaux mais un roman assez déstabilisant voire décevant sur la partie enquête policière.
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Photo de couverture: Rodney Smith
Et en exergue:
"L'histoire continue, elle peut continuer, il y a plusieurs hypothèses possibles, elle reste ouverte, elle ne fait que s'interrompre. L'enquête, elle, n'a pas de fin, elle ne peut se terminer. Il faudrait inventer un nouveau genre littérare: la fiction paranoïaque. Tous les personnages sont suspects, ils se sentent tous poursuivis. "
Ricardo Piglia, Cible nocturne

"C'est le lundi que l'on met le plus de temps à entrer au Country Club La Maravillosa."
C'est une charmanté résidence réservée aux happy few, qui rappelle celle décrite dans Les veuves du jeudi, mais le temps n'a rien arrangé à la paranoïa des habitants. Et puis, sait-on jamais, si du personnel de maison parvenait à en sortir avec, je ne sais pas, un peu de nourriture qui n'échouerait pas dans une poubelle , là où est sa place? On ne peut pas admettre des actes criminels de cette ampleur.

A propos d'acte criminel, justement, son employée, après avoir réussi à passer barrage et fouille, vient de retrouver Pedro Chazarreta la gorge tranchée.. Bien sûr, on pourrait imaginer que, rongé par le remords d'avoir assassiné sa femme trois ans auparavant, il se soit infligé le même mode opératoire. Seulement.. -et hélas, ce serait plus simple- l'expert légiste n'est pas tout à fait d'accord.
.
Ce meurtre est le point de départ d'un roman bon et sympathique qui mêle donc une enquête policière, et une critique sociale de l'Argentine moderne et , en particulier de ses médias. Enfin, de l'Argentine? Je pense que certaines descriptions savoureuses de ce milieu pourraient s'appliquer partout, à des degrés divers bien sûr, tout sonne très juste.
Et Betibou, dans cette histoire?Nurit Iscar, surnommée Betibou est écrivain. Enfin, elle l'était, elle écrivait des romans policiers , et puis, un jour elle a écrit un roman d'un autre genre. Une critique assassine écrite par une chroniqueuse culturelle qui n'avait pas lu le livre , relayée, et voilà, exit Nurit Iscar . Maintenant elle écrit comme nègre des autobiographies pour des gens qui croient tous avoir des choses exceptionnelles à raconter. Et elle est chargée par le rédacteur en chef d'El Tribuno de s'installer dans la résidence, et de décrire la situation au jour le jour, de l'intérieur.. Elle va faire un peu plus.

C'est fin, ironique , Claudia Pineiro a toujours le même sens aigü de l'observation et de l'analyse ,toujours le même humour noir, le sens des portraits et des détails , et un rythme qui ne faiblit pas .
Réflexion sur l'avenir de la presse écrite en particulier, critique sociale féroce et drôle, beau et lucide portrait de femme .

"Le traitement de cette affaire policière vaut pour toute autre information et illustre la situation des médias à l'heure actuelle. Quand des choix informatifs négligent certaines nouvelles, on peut parler de censure. Ne laissez personne choisir à votre place. ..Aujourd'hui, la communication ne se fait plus entre un émetteur et un récepteur, nous y participons tous. Hiérarchiser les nouvelles en fonction de nos propres critères et non par les choix qu'on nous impose, c'est faire de la contre-information. Et la contre-information, ce n'est pas un gros mot, bien au contraire. Cela veut dire informer depuis un autre espace, depuis un espace détaché du pouvoir. ..
Si j'arrête aujourd'hui d'écrire dans ce journal, ce n'est pas parce que cela ne m'intéresse plus, c'est précisément le contraire. ..Le journalisme, le journalisme d'aujourd'hui est-il encore l'arme idéale? Je n'en sais rien, et n'étant pas journaliste, je ne me sens pas le droit de répondre à cette question. Je suis écrivain, j'invente des histoires… Car dans ce monde là, je n'ai pas peur. …
Je retourne donc à la littérature. Je n'écrirai plus ces reportages car j'ai peur d'écrire ce que je devrais écrire et parce que j'aurais honte d'écrire autre chose.
.. Je vous fais confiance, vous saurez quelle attitude adopter en cette nouvelle ère de l'information. Une nouvelle ère dont vous êtes, vous aussi, pleinement partie prenante."

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Pedro Chazarreta est retrouvé assassiné dans son fauteuil par sa femme de ménage. Trois ans après la mort de sa femme au même endroit. Et pourtant, l'homme habitait dans un country club argentin, La Maravillosa. Un endroit où il est très difficile d'entrer, Nurit Iscar, une auteure envoyée par Lorenzo Rinaldi, le directeur d'El Tribuno, pour écrire des articles sur ce meurtre pourra en attester. « le gamin des faits divers » travaille aussi dessus, appuyé par son mentor, Jaime Brena, autre journaliste d'El Tribuno qui hésite à partir à la retraite…
J'avoue que le résumé ne m'a pas alléché tout de suite mais… c'est Claudia Pineiro. J'avais beaucoup aimé A toi du même auteur. Son écriture est particulière, dialogues incorporés aux descriptions, des répliques qui cinglent, un humour discret et efficace. J'adore sa touche et sa façon de raconter les différents évènements (exemple : la petite soirée entre amis). L'avancée dans l'enquête est très intéressante à suivre, l'auteur fait avancer ses trois personnages principaux en même temps sans perdre son lecteur (ça ne m'a pas dérangé pour ma part). C'est du brut, ça peut plaire ou pas. Ça m'a plu même si je m'interroge encore sur certains points.
Sa plume me plait toujours autant, une auteure que je ne lâcherai pas de sitôt !
(La couverture de la version originale est plus explicite sur le titre mais j'aime beaucoup celle-ci !)
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critiques presse (1)
Actualitte
29 septembre 2014
Voilà un vrai talent mis au service d'un récit superbe qui, parallèlement à l'enquête policière menée par le trio, profite de l'occasion pour donner la parole à ceux qui continuent de s'insurger contre les relents du passé [...].
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
Quand des choix informatifs négligent certaines nouvelles, on peut parler de censure. Ne laissez personne choisir à votre place. J'ai bien dit personne. Lisez beaucoup de quotidiens, regardez beaucoup de journaux télévisés, tous, même ceux avec lesquels vous n'êtes pas d'accord et, seulement après, faites votre propre choix. Hiérarchiser les nouvelles en fonction de nos propres critères et non par les choix que l'on nous impose, c'est faire de la contre-information. Et la contre-information, ce n'est pas un gros mot, bien au contraire. Cela veut dire informer depuis un autre espace, depuis un espace détaché du pouvoir.
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Nurit, je te l'assure, ma chérie, ce roman est mauvais ; sais-tu pourquoi ? Parce que tu étais amoureuse, tu avais la tête ailleurs, et l'amour et l'art, cela ne fait pas bon ménage. Le sexe et l'art, oui. L'amour en souffrance aussi. Mais cet amour débile, de chéri chéri, amour de ma vie, celui-là, non.
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Cela lui donne l'impression qu'il y a quelque chose dans son aspect qui attire leur attention. [...] Peut-être le livre, mais cela l'ennuie de marcher sans lire. Peut-être qu'ils pensent que c'est une sale habitude, dangereuse car elle empêche de faire attention où l'on marche. Si c'est le cas, alors ils ignorent que Nurit Iscar a l'habitude de lire dans n'importe quelle circonstance : quand elle marche, quand elle prend le bus ou le métro, quand elle fait la queue à la banque, et même au cinéma, tant que les lumières n'ont pas été éteintes avant le début du film.
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Gustavo Queiroz, de la rubrique internationale, a touché un beau magot en partant, et Ana Horozki, qui s'occupait de la section Voyages, en a fait autant. Même Chela Guerti, qui croupissait en dernière page depuis trois ans, il paraît qu'elle est partie avec un pactole. Ils se débarrassent d'employés dont les salaires ont augmenté au fil des ans, et ils les remplacent par des journalistes frais émoulus qu'ils embauchent pour la moitié de leur salaire. C'est pour cette raison qu'ils paient, c'est pour qu'ils s'en aillent. Peu importe que les nouveaux ne sachent pas bien conjuguer les verbes, ni quand écrire différent ou différend, ou qu'ils confondent Tracy Austin et Jane Austen. Il y aura bien quelqu'un pour les corriger. Sinon, ce n'est pas grave. Ce qui compte, c'est que les vieux... s'en aillent.
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Dorothy Parker était morte à l'âge de soixante-treize ans, soit un peu plus vieille qu'Helen Kane, et à trente-neuf ans de plus qu'Olive Thomas. Mais à la différence de la chanteuse qui avait inspiré l'image de Betty Boop et de l'actrice égérie des flappers, Parker était morte dans un hôtel new-yorkais avec son chien et un verre de whisky pour seule compagnie... Laquelle était la mieux entourée à sa mort ? Quelle est la compagnie la plus fidèle et la plus aimante : un mari plus jeune de quarante ans, un mari syphilitique soupçonné d'assassinat, ou un chien et un verre de whisky ? Et elle, Nurit Iscar, de quoi mourra-t-elle quand son heure aura sonné ? A quel âge ? Où cela ? En compagnie de qui ? Sera-t-elle en mesure de décider de quoi que ce soit ? Pourquoi se pose-t-elle tant de questions sur sa propre mort, alors qu'elle a à peine dépassé la cinquantaine ? Pour cette seule et bonne raison, parce que j'ai déjà plus de cinquante ans, répondit Nurit à la seule de ces questions dont elle avait la réponse.
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