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EAN : 9782070393749
96 pages
Gallimard (12/01/1996)
3.33/5   27 notes
Résumé :
Oscar et moi, nous sommes partis. Un hiver dans les neiges de Montréal, un été sur les routes d'Amérique, une saison à Montmartre, une autre en pleine montagne... Comment s'aimer, comment rester libre dans ce monde, comment résister aux contraintes de l'argent, du mensonge, de la peur? "Il n'y a pas de modèle, il faut inventer ses amours, inventer sa vie. "
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Un petit récit doux, léger, moelleux comme un caramel tendre qui parle de la route, de l'amour, de l'acte d'écrire, de la vie…et de la fusion de toutes ces choses : amour mêlé de voyage tissé d'écriture, qui permettent d'accéder au bonheur simple de vivre.

Vie bohême, vie nomade, vie d'amoureuse, vie d'écrivain, que la narratrice, Alina Reyes elle-même, déroule comme on avale les kilomètres en voiture ou en train, avec cette fugacité qu'ont les images lorsqu'elles miroitent un bref instant derrière la vitre puis disparaissent, en laissant malgré tout une trace vivace de lumière qui viendra s'immortaliser dans la rétine comme un fil d'argent, et prendre sa place dans la boîte aux souvenirs.

Accomplissement d'une existence qui refuse le schéma traditionnel : argent, confort, sédentarité, routine ; qui s'abreuve à la source de l'imprévu, de l'imprévisible, de l'impromptu, quand bien même elle rimerait quelquefois avec les incertitudes et les difficultés pécuniaires, la précarité des situations, les doutes et les peurs aussi, parfois.

Elle est écrivain, femme divorcée avec deux enfants, elle vit un amour plein et entier avec Oscar, un homme plus jeune.
Ce matin-là, le désir de partir se fait sentir avec toute la force d'une injonction, impératif, primordial.
Dans sa vieille voiture, elle prend la route, direction Eralitz, sa maison des Hautes-Pyrénées, sa bergerie isolée au fond des bois, son repaire, son fief, le lieu où se ressourcer, l'endroit où se chercher, où se retrouver. Un refuge qui contient « les objets rescapés d'une dizaine de déménagements, les albums de photos, les lettres d'amours, les dessins et les poèmes, les livres… », tous ses souvenirs en sommeil au fond de sa poitrine, enfermés dans des boîtes en cartons.
Quelques jours à Eralitz, le temps de prendre une plume, d'écrire cette histoire, de parler de son amour avec Oscar, de leur rencontre, des premiers temps passionnels et douloureux de leur idylle, et puis l'installation à Montréal sur un coup de tête, sans certitude professionnelle, le voyage aux Etats-Unis et les villes qui défilent comme des instantanées, cheveux au vent et décapotable, « La Nouvelle-Orléans, ville de joie, San-Francisco, ville amusante, Las Vegas, ville électrique, Salt Lake City, ville comptable, El Paso, ville barrière, Tombstone, ville fantôme… »

Une existence qui glisse comme le bitume sous les roues, simplement esquissée, happée au détour d'une image, d'un souvenir. Alina Reyes ne s'attarde pas, ses mots ont soif d'urgence, jetés sur le papier en notes éparses, comme en partance eux-aussi, ils ont le goût du départ à l'instar de leur calligraphe, voués à l'éphémère comme ils le seront peut-être dans le coeur du lecteur, qui, passé le bien-être d'une lecture à la grâce aérienne, ne gardera sans doute pas un souvenir impérissable de ces mots condensés, ramassés sur leur brièveté. Mais qu'importe ce sentiment de provisoire, on passe un délicieux moment en partageant un peu de cette évasion perpétuelle qui sied tant à ce couple d'artistes. Car comme nous le dit la narratrice, « la route, c'est un peu comme l'amour », c'est renaître, c'est se débarrasser de sa mue comme un serpent pour donner vie à une autre, pour engendrer un être neuf, c'est pouvoir être libre, par l'action même de se libérer de ses anciennes enveloppes.
Ecrire fait partie de la même procédure, écrire est un voyage, écrire c'est aimer ; « autant que je m'en souvienne j'ai toujours écrit pour dire que j'aimais. Au point de ne plus très bien savoir si j'écris pour mieux aimer, ou si j'aime pour mieux écrire ». L'encre s'écoule, on s'en abreuve, on s'en nourrit.

Dans cette vie où le confort, la peur du lendemain, les contraintes du quotidien impriment souvent un sentiment de vide, de monotonie, de médiocrité, il est agréable d'écouter la voix de cette femme qui a tenté de construire son existence autour des mots amour, écriture et départs. « Rêves, réseaux de la mémoire…voyages…jouissances…Tout ensemble, tout mêlé. J'écris ça dans mon lit, comme toujours j'ai de l'encre sur les doigts…J'aime ça, j'aime ça. »
Une femme qui, même si elle avoue être habitée parfois par un sentiment de peur ou de perte et n'être pas toujours sereine, demeure malgré tout foncièrement et inébranlablement ardente et palpitante de vie, « je veux continuer à sentir que ma vie est en même temps précieuse et dérisoire, je veux rester légère, fragile et vivace comme une fleur sauvage».

Parce qu'il nous dit des choses simples, élémentaires mais sensibles : « il n'y a pas de modèle, parce qu'il faut inventer ses amours, inventer sa vie», et qui font du bien, le livre d'Alina Reyes est ainsi comme un caramel tendre, petit récit intimiste généreux et bienveillant…
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Un beau roman écrit comme un journal intime. Un hymne à l'amour et aux voyages. Une écriture très féminine. Beaucoup de finesse et de psychologie. J'ai beaucoup aimé. Une belle découverte.
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Je découvre Alina Reyes avec ce court roman qui sonne comme une injonction : « Quand tu aimes, il faut partir ».
Il s'agit d'un livre d'autofiction mais n'est pas Annie Ernaux qui veut. La narratrice raconte une escapade en montagne, son envie subite de partir alors qu'il n'y a aucune raison apparente d'autant plus qu'elle vit avec Oscar dont elle est amoureuse.
Elle va se rendre à Eralitz dans les Pyrénées où elle possède une bergerie pour prendre un temps de réflexion, seule. Elle prévient rapidement son compagnon et profite de ce refuge pour écrire sur sa relation amoureuse avec lui. Elle raconte sa rencontre avec Oscar, plus jeune qu'elle, et les lieux de leur vie commune : Bordeaux, Montréal, New York, Miami, la Louisiane, le Texas… Paris.
C'est donc une parenthèse créatrice qu'elle s'est autorisée et personnellement je trouve cela très bien comme cette idée d'associer l'amour et le voyage. Pour autant, il est difficile d'écrire simple et ce roman prends parfois des allures de journal un peu décousu. J'aurais aimé un peu plus de relief surtout quand l'inspiration vient de la montagne.


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Dans "Quand tu aimes il faut partir", il s'agit de voyages... Des pics des Pyrénées aux grandes plaines de Montréal, l'auteur nous emmène avec elle de par le monde, dans sa fuite, dans sa recherche...
Il s'agit de voyages et il s'agit d'amour aussi, du couple, de la recherche de la meilleure façon de s'aimer et de former un couple.
Et pour finir, dans "Quand tu aimes il faut partir", il s'agit d'écriture : Qu'est-ce que c'est écrire? Comment écrire?
C'est un tout petit roman, si court qu'il se dévore en une heure à peine, mais puisqu'il s'agit de voyages, d'amour et d'écriture, il est grand, non?
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🌺Quand tu aimes, il faut partir🌺 d'Alina Reyes
- 96 pages. - 5,50€

Elle a 38 ans, auteure, mère de deux enfants lorsqu'elle tombe folle amoureuse d'un homme beaucoup plus jeune qu'elle.

Elle quitte tout pour vivre son amour et partir, voyager.

Ce matin, elle a besoin de rouler jusqu'à Eralitz en hautes Pyrénées où se trouve sa bergerie, son lieu de recueillement où se trouve tous ses souvenirs.

Elle prend la plume et se met à écrire, raconter son grand amour, leur vie de bohème à travers les états, les cheveux au vent, leur passion, l'évidence de leur rencontre.

« Autant que je m'en souvienne, j'ai toujours écrit pour dire que j'aimais. Au point de ne plus très bien savoir si j'écris pour mieux aimer, ou si j'aime pour mieux écrire. »

Un livre doux, beau, avec des mots qui glissent sur le papier, parlant d'amour, de passion, de voyage.

Une très belle découverte.

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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Ce que j'aime, c'est partir, prendre la route.
L'espace, le présent, l'oubli.
La route c'est moi, c'est un serpent, et le chemin étendu derrière moi c'est mon ancienne peau que j'abandonne, encore.
La route c'est ma vie, me défaire continuellement de mes enveloppes, m'extraire de moi pour renaître neuve, brillante, donner le jour à l'inconnue qui veille en moi, à fleur de peau, dans l'attente de sa libération.
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Devant un homme qui m'attire, je me maudis parfois de pouvoir être encore comme une petite fille, comme si c'était la première fois, la vraie première fois, envahie d'un mélange d'effroi et de hardiesse, bête à mourir.
N'est-ce pas pourtant justement à cause de ce miracle qu'on aime être saisi par le sentiment amoureux, à cause de cette fragilité où il nous précipite, renvoyant toute expérience à l'oubli et à l'inutilité, nous exposant au monde dans notre misère et notre nudité, avec pour seule arme de survie notre désir?
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La route, c'est un peu comme l'amour : on se sent partir, plus rien n'importe que d'être là, en train de le vivre, tendu vers un but qui n'a parfois pas de nom, qui peut fuir et changer à mesure qu'on avance, un but dont l'intérêt est justement de n'être jamais final, un but qui n'est pas du côté de la mort, mais, dans son mouvement de résurrection perpétuelle, la glorification même de la vie.
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Et ce que je veux, c'est l'amour, l'amour insouciant et celui qui remet tout en question, celui qui fait renaître, l'amour-passion, l'amour de loin, le fin amor, celui qui vous force à vous dépasser, l'amour platonique, l'amour sexuel, l'amour léger, l'amour sombre, l'amour lumineux, l'amour tendresse, l'amour fidèle, l'amour infidèle, l'amour jaloux, l'amour généreux, l'amour libre, l'amour rêvé, l'amour adoration, l'amour mystique, l'amour pulsion, l'amour qu'on fait, l'avant, le pendant et l'après amour, l'amour qui brûle, l'amour pudique, l'amour secret, l'amour crié, l'amour qui fait mal au ventre, l'amour qui fait bon au ventre, l'amour qui paralyse et celui qui donne des ailes, l'amour à mort, l'amour à vie, le premier amour, l'amour perdu, l'amour blessé, le prochain amour, parce qu'il n'y a pas de modèle, parce qu'il faut inventer ses amours, inventer sa vie.
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Moi j'ai besoin de regarder l'eau, de sentir le vent, j'ai la tête comme un courant d'air, traversée par des lumières, des sensations, des escaliers de vertige, c'est comme les feuillages des grands arbres balancés par le vent, on ne sait pas si c'est du bonheur ou du désespoir, une sorte de jouissance dans l'absence à soi-même, le flot du monde, les yeux écarquillés pour tout laisser entrer, la poitrine avide, et l'écriture pour rester quand même accrochée, ou peut-être pour mieux entrer dans l'illusion.
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Video de Alina Reyes (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alina Reyes
Alina Reyes, 24 avril 2008, à la maison ! Rigolo, une écrivaine nature!
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