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EAN : 9782848761947
480 pages
Philippe Rey (06/10/2011)
3.94/5   178 notes
Résumé :
Le matin du 11 février 2008, Raymond Smith, le mari de Joyce Carol Oates, s’est réveillé avec un mauvais rhume. Il respire mal et son épouse décide de l’emmener aux urgences où l’on diagnostique une pneumonie sans gravité. Pour plus de sûreté, on le garde en observation. Une semaine plus tard, au moment même où il devait rentrer chez lui, Raymond meurt d’une violente et soudaine infection nosocomiale. Sans avertissement ni préparation d’aucune sorte, Joyce est souda... >Voir plus
Que lire après J'ai réussi à rester en vieVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (36) Voir plus Ajouter une critique
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Il n'est pas plus tragique de survivre à la perte d'un être cher dans sa matière la plus inattendue. JCO nous confie dans ce récit, le départ soudain de son mari Ray après une pneumonie compliquée.

Elle raconte surtout avec une minutie d'orfèvre les moindres détails du deuil, de la souffrance, du vide. Elle passe les sentiments au peigne fin, son chagrin est gris et palpable face à moi petite lectrice.
Inévitablement arrive l'auto médication, ses réflexions sur cette camisole chimique, elle réfléchit au suicide, elle cite Sylvia Plath, donne la parole à Philipp Roth puis les souvenirs reviennent avec Ray. Les jours passent les uns après les autres. Ce n'est pour une fois -et bien appréciable- pas un de ces récits accident - deuil - renaissance. Il y a ici une réelle consistance palpable dans la peine et le vide.

J'ai pris le temps de lire ce récit dans cette période charnière. J'ai aimé trouver cet écho que l'être humain n'est pas infaillible, qu'il peut tomber, qu'on peut se dire « souffre, Ray /papa en valait la peine ». J'ai aimé me reconnaître dans ce récit où le chagrin est à sa place. Un peu partout. Dans un chat râleur, un arbre qui refleurit, des amis ou connaissances qui n'ont que faire du chagrin des autres, d'un médecin qui accuse, une tablette de médicaments,...

On peut souffrir parce que certaines personnes étaient si importantes et si belles que loin d'elles, le monde semble dépeuplé. L'espoir se joue bien plus tard quand on pourra se dire des mois plus tard comme Joyce, j'ai réussi à rester en vie.
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Après la mort inattendue de son mari depuis 47 ans et 25 jours, Joyce Carol Oates a terriblement souffert, mais elle a 'réussi à rester en vie', puis finalement à reprendre goût à la vie...

Son témoignage d'un deuil douloureux et intense, mais paradoxalement assez bref, m'a beaucoup intéressée et m'a par moments troublée. Alors même que JCO affirme se sentir désincarnée et dépersonnalisée, son livre ne l'est pas du tout, il relate certes des moments de désespoir, des rêveries de suicide ou des insomnies terribles, mais toujours avec émotion, chaleur et vie. La différence avec la froideur de L'année de la pensée magique de Joan Didon est d'ailleurs assez frappante.

Plus étonnant encore, il y a très vite de nombreux moments d'optimisme et de douceur : soirées avec des amis, mails de soutiens, échanges avec des étudiants, jardinage, retour du sommeil réparateur, nouvelles rencontres... Sans qu'on puisse douter de sa souffrance initiale ou de son amour pour Ray, JCO semble aller mieux très rapidement, signe probablement d'un instinct de vie et de bonheur très développé. Un rétablissement rapide assez incompréhensible pour moi qui ne fonctionne pas ainsi.

Je sors donc de ma lecture plutôt conquise et très intriguée, avec pas mal de choses à réfléchir et peut-être un jardin à planter. Pour finir, je me permets de conseiller aux éventuels futurs lecteurs de persévérer au-delà des 100 1ères pages un peu arides, la suite en vaut à mon sens la peine.

Challenge Pavés 19/xx
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Lire un livre sur le deuil et la dépression et se sentir bien en lisant un tel témoignage est une expérience étrange. Se reconnaître et revivre cet état d'âme est rassurant et déstabilisant.J'ai suivi Joyce dans la perte de ses repères, dans ses combats, ses questionnements, son ressenti, son humour aussi car nous pouvons être dépressifs sans perdre notre humour. Les moments de la journée où tout va bien, ceux où tout va mal, le nid refuge-grotte que représente le lit. Les médicaments qui soulagent et font dormir, comptés car il ne faut pas être en rupture de stock. Et puis il y a les autres face à notre état. Ceux qui nous évitent, ceux qui essayent de nous raisonner, ceux qui sont juste là, les amis. C'est un peu comme un film de notre vie où nous sommes juste spectateur, assis en face, un mouchoir à la main, des larmes dans les yeux et ce combat pour ne plus pleurer, pour ne plus souffrir et d'une manière ou d'une autre redevenir acteur de notre film, de notre vie. J'aime le style de l'Auteure dans ses romans, je le trouve encore plus bouleversant dans son témoignage. Joyce sait si bien parler des femmes et de leurs failles. Un témoignage à lire !
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Joyce Carol Oates nous relate son expérience de vie à partir du moment où son mari meurt (avec qui elle a vécu pendant 47 ans). Récit touchant d'une femme qui ne se voit pas vivre sans son mari. Et pourtant elle le devra. le suicide lui trotte dans la tête. Ce qui est curieux, c'est que ce n'est pas déprimant. Une femme érudite qui se réfère à tant d'autres écrivains, comme pour chercher une bouée de secours. Je l'ai lu parce que je pensais que c'était une biographie de sa vie entière. J'ai continué à le lire parce que c'est indéniablement BIEN écrit.
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« Si le récit autobiographique est le plus séduisant des genres littéraires, c'est aussi le plus dangereux. Car ces récits contiennent des vérités, ils ne peuvent contenir la Vérité, qui est l'immensité même du ciel, trop vaste pour être embrassée d'un seul coup d'oeil. »

Joyce Carol Oates est complètement abattue lorsqu'elle perd subitement son époux. Car comment survivre à quelqu'un qui a partagé plus de quarante-sept ans de votre vie. Elle nous raconte dans ce récit les premiers mois de son veuvage. Son comportement de zombi, son semblant de vie quotidienne et la reprise de sa vie professionnelle, le recours aux antidépresseurs, son envie d'en finir avec la vie. Les souvenirs de sa vie avec son époux, les questions sans réponse, les zones d'ombre. Mais comme elle le rappelle si bien, il est déjà tellement difficile de se connaître soi-même, alors de là à imaginer qui fut son époux même s'ils étaient proches. Ce récit s'achève lorsque l'idée du suicide la quitte, qu'elle choisit de rester en vie.

Il comporte beaucoup de redites, comme un flot identique d'idées qui se bousculent dans sa tête et reviennent invariablement. Il nous révèle surtout une femme humble, déboussolée, qui décrit avec une franchise implacable son quotidien, parfois avec humour et dérision. Joyce Carol Oates écrit vite et beaucoup, son témoignage aurait cependant peut-être mérité d'être un peu plus ‘ramassé'.


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critiques presse (6)
LeFigaro
18 mars 2021
La violence, le deuil, le salut par la littérature: la romancière américaine poursuit son exploration des maux de son pays.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Lexpress
19 décembre 2011
Avec l'ironie glacée qui lui a toujours servi de signature, elle entre aussi dans les coulisses du deuil et raconte comment elle a dû faire bonne figure pour improviser son rôle de veuve en ravalant ses larmes. Son livre est la chronique d'une "chute libre" et, peu à peu, le récit d'une victoire: rester en vie.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LaLibreBelgique
13 décembre 2011
Le livre, parfois bouleversant, toujours si humain, s’achève un an après la mort du mari quand JCO peut afficher cette triste victoire : "le jour du premier anniversaire de la mort de son mari, la veuve devrait se dire : j’ai réussi à rester en vie". On sait que, depuis, JCO s’est remariée.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Telerama
09 novembre 2011
Ces microfictions rédigées en italique sont des bouffées d'oxygène pleines d'humour noir, qui montrent la force de recyclage de l'imagination, rumination altière d'espoirs déchus et d'illusions réparatrices.
Lire la critique sur le site : Telerama
LeMonde
04 novembre 2011
Le résultat est bouleversant. Jamais larmoyant. Parfois même drôle - par exemple quand le livre tourne au "Manuel de la veuve" ou quand l'auteur décrit certains rituels absurdes comme ces "corbeilles de condoléances de luxe" qu'on envoie aux Etats-Unis pour les deuils ("Les gens s'imaginent-ils que truffes et pâté de foie gras adoucissent le chagrin ?").
Lire la critique sur le site : LeMonde
Lexpress
11 octobre 2011
Joyce Carol Oates tombe le masque en racontant sa propre expérience du chagrin et du deuil. Des sentiments de désarroi profond provoqué par la mort inattendue de son mari Raymond.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (99) Voir plus Ajouter une citation
Il y a ceux - bienheureux - qui peuvent vivre leur vie dans éprouver le moindre besoin d'y ajouter quoi que ce soit - un effort "créatif" quelconque ; et il y a ceux - maudits ? - pour qui l'activité de leur cerveau et de leur imagination est primordiale. Pour ceux-là, le monde peut être infiniment riche, gratifiant et séduisant - mais il n'est pas primordial. Le monde peut être interprété comme un présent, que l'on ne mérite qu'à condition d'avoir créé quelque chose qui le dépasse.
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Quand nous aimons nos parents, nous les prenons en nous. Ils nous habitent. Très longtemps j’ai cru que je ne supporterais pas de vivre sans mon père et ma mère–que je ne supporterais pas de leur « survivre »–car être une fille sans parents me paraissait impossible. Aujourd’hui, je pense différemment. Aujourd’hui, je n’ai pas le choix.
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« En dépit du fait que tu aimais Ray, énormément, et que tu n’imaginais pas pouvoir vivre sans lui, tu découvriras peu à peu que tu fais des choses que Ray n‘aurait pas pris beaucoup de plaisir à faire, et que tu rencontres des gens que tu n’aurais pas rencontrés quand il était en vie, et tout cela aura des effets positifs sur ta vie, quoi que tu puisses en penser maintenant » Eleanor Bergstein
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Voilà autre chose qui me paraît intolérable, insupportable : que les morts soient réduits au silence. On peut tout dire, n’importe quelle idiotie cruelle et ignorante, les morts ne peuvent répondre, ne peuvent se défendre.
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Pourquoi tant de choses se perdent-elles ? Tant de nos paroles ? On dit que les souvenirs lointains sont stockés dans le cerveau - bien plus solidement que les souvenirs récents - mais si peu sont accessibles à la conscience, à quoi bon ce stockage ? Notre mémoire auditive est faible, peu fiable. Nous avons tous entendu des amis répéter des fragments de conversation - avec inexactitude, mais conviction : ce ne sont pas seulement les paroles qui se perdent, mais aussi le ton, l'insistance, le sens.
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Vidéo de Joyce Carol Oates
Après seize ans de négociations, le réalisateur Stig Björkman a convaincu Joyce Carol Oates, 85 ans, de lui ouvrir les portes de son univers. Portrait sensible de l’immense romancière, inlassable exploratrice de la psyché noire de l'Amérique.
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Joyce Carol Oates (difficile si vous ne connaissez pas son oeuvre)

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