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Laetitia Devaux (Traducteur)
EAN : 9782246819134
320 pages
Grasset (17/05/2023)
4.11/5   9 notes
Résumé :
Sasha Greenlaw, 16 ans, et son petit-frère Robert habitent à Brighton avec leur mère. La jeune lycéenne est très engagée dans la lutte contre le réchauffement climatique, contrairement à son cadet qui s'est muré dans un discours provocateur et exagérément conservateur - rappelant les sorties tonitruantes de Boris Johnson. Alors que la tension est à son comble après une mauvaise blague du jeune frère, débarquent Charlotte (dont Robert tombe immédiatement amoureux) et... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique

Comme la pièce de Shakespeare que Grace a joué tout un été  il y a trente ans et dont elle conserve un souvenir ébloui, le roman d'Ali Smith commence en hiver. Paradoxe qui s'explique par la relation au temps qui irrigue tout le roman et qui emprunte beaucoup à Einstein dont est féru Robert, un jeune garçon pour le moins surprenant.  
Par l'intermédiaire d'une expression prise au pied de la lettre par son frère Robert, Sacha, seize ans, va faire la connaissance d 'Art et Charlotte qui , de fil en aiguille , vont emmener les ados et leur mère, Grace, rencontrer un très vieil homme qui a connu la mère d'Art.   
Avec un grand sens du montage quasi cinématographique, la romancière nous fait passer de l'époque contemporaine - dont elle fustige les travers avec acuité- à l'époque où l'île de Man accueillait dans des camps (qui demeuraient néanmoins des prisons) les Allemands qui avaient cru qu'il seraient en sécurité durant la Seconde guerre mondiale en Angleterre. Nous y croiserons Fred Uhlmann, qui n'avait pas encore écrit L'Ami Retrouvé mais dessinait pour témoigner de ce qu'il ressentait.
Il est très difficile de résumer le roman d'Ali Smith qui, de prime abord peut paraître touffu, mais dont la lecture s'avère d'une étonnante fluidité. L'autrice y évoque par petites touches l'importance des mots dans une période de changement à la fois climatique,  politique et pandémique, la nécessité de l'hospitalité et de l'engagement , sans jamais se montrer "donneuse de leçons".
Son roman est riche d'humanité et l'été qui lui donne son titre irradie chaque page tant les sensations y sont présentes. 358 pages dévorées d'une seule traite.





Traduit de l'anglais par l'excellente Lætitia Devaux ; Grasset 2023.







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Si l'intention de Smith était de souligner l'opacité de la réalité, elle a certainement réussi. Bien sûr, tout le monde s'attend à ce que dans cette quatrième partie de sa série, tous les éléments des saisons précédentes se rejoignent et que les véritables intrigues deviennent claires. Cela arrive certainement en partie. Surtout les fans des casse-têtes en ont pour leur argent (certaines critiques sur ce site donnent même toutes les clés). Pour être honnête : cet aspect ne m'a pas captivé. Même s'il est agréable de voir réapparaître le vieux Daniel Gluck dans ce quatrième volet, avec sa série associative d'hallucinations et de souvenirs qui en effet éclaircissent certains mystères des volets précédents. Mais avec d'autres scénarios, tels que celui de Charlotte et Arthur, et surtout celui du héros «illégal», cela ne prend pas tout son sens.
Une fois que vous acceptez que vous ne puissiez pas tout placer, de nombreux passages en eux-mêmes sont assez agréables à lire. Ce livre, et à peu près toute la série, est avant tout une séquence de dialogues intrigants, dans la mesure où ils m'ont rappelé l'expérience de Rachel Cusk dans sa trilogie ‘Outline'. Certains de ces dialogues sont carrément alléchants, d'autres semblent ne mener nulle part. Par exemple, la courte conversation de Grace Greenlaw à la petite église du Suffolk avec un menuisier qu'elle ne connaît pas est absolument attachante, c'est de la grande littérature.
Mais ensuite, il y a les références à des événements actuels que Smith disperse encore une fois généreusement dans cette partie. Dans les parties précédentes, le Brexit, Trump, les enjeux climatiques et migratoires ont été mis au premier plan. Dans « Summer », Smith reprend cela dans une mesure limitée, mais elle a également intégré la pandémie – apparemment au dernier moment ; elle l'a fait au printemps 2020, donc à un moment où la durée et la profondeur de la crise corona n'étaient pas encore tout à fait claires. Ces interventions éditoriales sont plutôt artificielles et donc pas totalement réussies. Mais je dois dire que ce qui m'a vraiment dérangé, c'est le contenu politiquement correct des références de Smith. Pour être clair, je partage ses sensibilités. Mais pourquoi doit-elle l'enfiler comme ça, et agiter le doigt pédant ? Elle aurait pu appliquer cela de manière beaucoup plus subtile. Donc, dans l'ensemble, je reste avec des sentiments mitigés. Ce cycle contient certes des aspects attrayants, mais il n'est pas vraiment convaincant.
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Le récit s'ouvre en plein hiver, avec le constat de l'indifférence du monde. Nous sommes chez Grace, elle discute avec sa fille Sacha sur l'importance du pardon. le fils, Robert, un garçon intelligent et primaire à la fois, est en vadrouille. Peut-être chez son père qui, depuis le divorce déclenché par des opinions contraires au sujet du Brexit, habite la maison d'à côté avec Ashley, une jeune écrivaine engagée.
Parmi les émissions télévisées débiles, Grace aperçoit une ancienne actrice avec laquelle elle avait joué Conte d'hiver de Shakespeare lors de l'été 1989. Un été particulier qui lui laisse le souvenir d'une rencontre exceptionnelle.
L'été, ce moment de grâce qui commence avec l'arrivée des martinets. Une saison que l'on ressent intérieurement avec la chaleur de l'affection.
Alors que son frère vient de lui coller un sablier dans la main avec de la superglue, Sacha rencontre Charlotte et Arthur. le couple, journaliste pour leur site environnemental, Art et Nature, l'emmène aux urgences puis la ramène chez elle.
Robert tombe en pâmoison devant Charlotte. Calmé, il étale ses connaissances sur Einstein et sur le livre d'Ashley. le couple propose à la famille de les accompagner pour une visite chez Daniel Glück, un vieillard auquel Arthur doit remettre un souvenir de sa propre mère, une pierre issue d'une oeuvre d'art.
Aucun des personnages ne reviendra intact de ce voyage.
Avec Daniel Glück, Ali Smith nous raconte un pan méconnu de l'histoire de la seconde guerre mondiale.
Daniel et son père ont été enfermés à Douglas sur l'île de Man. Là, ils ont croisé Fred Uhlman, Kurt Schwitters, Rawicz et Landauer. Pendant ce temps, la soeur de Daniel doit fuir l'Allemagne. Elle s'engage dans la résistance pour aider des juifs à sortir du pays. Mère d'une petite fille, elle est hébergée en Toscane chez Nina et Robert Einstein, le frère d'Albert.
Les romans d'Ali Smith sont un curieux mélange de simplicité et de complexité. Avec une grande fluidité, l'auteur nous emmène sur des chemins de traverse. Avec ses personnages, elle nous entraîne au gré de ses réflexions sur le monde en plein Brexit et COVID.
Un centenaire en proie avec les souvenirs d'une guerre qui a brisé sa famille, un réfugié politique emprisonné près de l'aéroport, une mère actrice avide de retrouver la chaleur d'un certain été, une vieille dame altruiste qui met sa demeure à la disposition de sans-abris.
De ces instants de vie mêlés, le chemin est pourtant clair. L'été est ce moment qui te ramène à toi-même, une chaleur induite par la solidarité.
Avec le film de Lorenza Mazzetti ou la sculpture de Barbara Hepworth, Ali Smith sème dans ces romans des éclats artistiques au coeur des vies ordinaires.
Lien : https://surlaroutedejostein...
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Je ne suis pas une admiratrice de la première heure d'Ali Smith ; je l'ai découverte avec Printemps et je n'ai pas encore lu Automne et Hiver, qui sont pourtant dans ma PAL.
Mais Printemps m'avait séduite et j'espérais qu'Eté serait du même acabit.
Spoiler : il l'est.
⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀
Au lendemain du Brexit, les interrogations sont de mise pour grand nombre de britanniques. La pandémie aidant, certains des personnages du roman d'Ali Smith se questionnent sur l'accueil offert par le Royaume-Uni aux étrangers.
C'est un roman de rencontres de hasard qui deviennent importantes ou sont oubliées pour mieux ressurgir des années plus tard.
⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀
Été m'a encore plus plu que Printemps : cette plongée dans la psyché de Sacha, Robert ou encore Charlotte, les souvenirs de Daniel, emprisonné durant la Seconde Guerre Mondiale… Ce roman est à la fois dense et aérien.
⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀
Je l'ai dévoré d'une traite, et je me réjouis à l'idée qu'il me reste deux saisons à lire.
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critiques presse (1)
Bibliobs
27 juin 2023
Avec sa tétralogie, l’écrivaine écossaise propose une nouvelle expérience de fiction en permettant au lecteur de vivre en temps réel, dans l’intrigue d’un livre, les événements affectant son quotidien. Le dernier (et brillant) épisode estival vient de sortir chez Grasset.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
L’été, c’est marcher sur une route comme celle-ci en se dirigeant à la fois vers la lumière et l’obscurité.
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Un conte triste, c'est mieux pour l'hiver, alors Shakespeare injecte l'artifice de la tristesse, c'est un artifice de dramaturge: il répand l’hiver partout précisément pour avoir un véritable été et faire jaillir un conte joyeux d'un conte triste.
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La poitrine de Sacha s’est remplie du genre de chaleur dont une fois, quand elle était très petite, elle avait demandé à sa mère d'ou ça venait tellement céait agréable, et sa mère avait dit que c’était son été intérieur.
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Oh, j’adore Kafka, dit sa mère. Un livre devrait être une hache qui sert à briser la mer gelée en nous. Je pense que c’est l’une des plus belles choses jamais écrites.
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