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Caleb Traskman tome 2 sur 4

Florian Wormser (Autre) Lizzie (Autre)
EAN : 978B085QP22PN
Lizzie (04/06/2020)
Édition audio (Voir tous les livres audio)
4.27/5   4695 notes
Résumé :
En 2008, Julie, dix-sept ans, disparaît en ne laissant comme trace que son vélo posé contre un arbre. Le drame agite Sagas, petite ville au cœur des montagnes, et percute de plein fouet le père de la jeune fille, le lieutenant de gendarmerie Gabriel Moscato. Ce dernier se lance alors dans une enquête aussi désespérée qu'effrénée.
Jusqu'à ce jour où ses pas le mènent à l'hôtel de la Falaise... Là, le propriétaire lui donne accès à son registre et lui propose d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (602) Voir plus Ajouter une critique
4,27

sur 4695 notes
Un roman qui commence doucement, très doucement. En fait, un peu comme une locomotive vapeur, il lui faut du temps pour prendre de la vitesse (130 pages en ce qui me concerne) et ensuite plus rien ne l'arrête…ni n'arrête le lecteur !

Il faut que je reconnaisse qu'avec Thilliez, qui est en général une valeur sûre, je ne lis pas les quatrièmes de couverture. Je plonge dans un Thilliez sans avoir rien lu avant ni d l'histoire , ni du contexte. Et pour ce roman ça a encore été le cas.
Et j'ai évolué de surprise en surprise.


L'écriture de l'auteur est égale a elle même, fluide, addictive a souhait , agréable .
Le scénario est aussi a l'image de ce que fait habituellement l'auteur: terriblement efficace et plein de suspens. On y retrouve l'indescriptible très bien décrit par cette plume formidable : l'horreur est bien présente , mais c'est surtout le côté sombre de l'humain qui prime.

Et puis j'aime bien les petits clins d'oeil… j'irais même jusqu'à dire que Franck Thilliez fait son Stephen King avec ce roman. Et le petit hommage en douce aux copains d'écriture n'est absolument pas pour me déplaire.

Avec un début un peu trop lent pour moi, ce roman gagne en intensité aux fils des pages pour devenir complètement addictif. Un très bon Thilliez.



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Palindromes et anagrammes, labyrinthes et xiphopages : bienvenue dans le dernier Thilliez, (le premier pour moi) , placé sous le signe de l'itération, du retour en arrière, du puzzle, de l'ambivalence des faits et de la bipolarité des êtres!

Le point de depart de cette plongée dans les ténèbres est la disparition d'une jeune fille. 

Mais Gabriel,  son père, qui l'a cherchée douze longues années sans succès, perd brusquement la mémoire de ces douze années quand il se réveille un beau matin ou plutôt un noir matin - les gens du coin appellent ces jours sans lumière "la mort noire"-   au point de départ de l'enquête, dans un hôtel sordide, au fond d'une vallée encaissée.

Et sous une pluie d'oiseaux morts.

Comme si tout le film d'horreur repassait pour la deuxième fois.

Justement, ce même jour, le cadavre d'une femme vient d'être découvert.

Alors commence, douze ans après,  douze ans trop tard, une enquête complexe, pleine de tiroirs, de chausse-trappes et de trompe-l'oeil, une enquête semée d'embûches dont la moindre n'est pas la rivalité -pour ne pas dire plus-  des deux enquêteurs,  d'anciens amis pourtant.

Secoué,  replongé brutalement dans le passé, Gabriel, père désespéré et ancien gendarme déchu,  harcèle le chef de la gendarmerie, Paul,  son meilleur pote d'autrefois mais aussi le rival qu'il a manqué tuer par jalousie, pour qu'il reprenne, avec lui,  l'enquête, enterrée depuis belle lurette.

Les voies de la vérité sont impénétrables et celles de l'amitié ne le sont pas moins.

Paul accepte.

Aiguillés sur des pistes nouvelles par une série de signes intrigants,  les deux amis entrent, en chasseurs de monstres,  comme un Thésée, comme un Jason,  qui seraient aussi  un peu Janus ( avec, pour atouts,  la rationalité de Paul et la folie de Gabriel ) dans un Labyrinthe dont le Minotaure aurait quatre visages( il était deux fois: deux chasseurs donc quatre monstres),   chacun pourvu d' un coeur de tigre et d'un corps d'artiste.

Un labyrinthe  où le crime se revêt des plumes de l'Art, où le Crime devient l'Art suprême.  La partie d'échecs sera serrée et son issue ambiguë, comme il se doit.

Fascinant, palpitant, intelligent. Un pur délice malgre l'effroi éprouvé devant certaines scènes. J'en redemande!

Merci à  Gruz et Nameless qui m'ont lancée dans  ce périple dangereux, vénéneux et superbement écrit.
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Ne serait il pas opportun de compléter la liste classique des sept arts (architecture, sculpture, peinture, musique, littérature, théâtre, cinéma) en consacrant (enfin) le crime comme un huitième art ?

La perfection de certains crimes et le talent de leurs auteurs, méritent d'être gravés dans le marbre et c'est à ce devoir de mémoire que s'attelle Franck Thilliez, dans « Il était deux fois », en rouvrant, en 2020, l'enquête sur la disparition de Julie, une adolescente évaporée depuis 2008. Révélant la perversité de notables, leurs réseaux européens, le romancier sort de l'ombre nombre d'ados enlevés depuis des années.

Glacial et addictif ce polar montre les dérives de la culture « politiquement correcte » qui banalise les perversions, tolère puis encense les déviances et fait fortune en abreuvant les bas instincts d'un public adepte du « panem et circences ».

Un roman policier qui met le doigt sur les plaies d'une époque abrutie par le sexe et les stupéfiants et sacrifie ses enfants ; c'est glauque, c'est à réserver à un lectorat averti, mais c'est un chef d'oeuvre qui confirme que le crime est le huitième art.
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"... cette foule de lecteurs de journaux, ils sont satisfaits de tout, à condition que ce soit assez sanglant."
(T. de Quincey, "On Murder Considered as One of the Fine Arts")

Et si cet opiomane britannique qui a écrit un opuscule sur l'esthétisme d'un acte meurtrier avait raison... ?
Comment cela se fait-il que nous soyons autant fascinés par le macabre ? Pourquoi y a-t-il tant de lecteurs qui trouvent les romans sur les meurtres atroces et les tueurs psychopathes reposants et distrayants ? C'est probablement dû au fait que contrairement à la réalité, ces livres finissent toujours plus ou moins bien, en vous apportant la catharsis espérée. Dans l'idéal, le mal doit être démasqué et puni, et c'est encore mieux si le chemin de la rédemption est semé de cadavres mutilés, de sombres devinettes et d'indices qui font cogiter tant le flic que le lecteur. Et comme d'habitude, Thilliez a réussi son pari.

"Il était deux fois", et cette fois plutôt deux fois qu'une. Ou de xiphophore au xiphopage... en gardant toujours le X avec un grand point d'interrogation.
Ce qui est bien, avec les thrillers de Thilliez, c'est que non seulement il vous sert (presque) toujours un récit difficile à lâcher, mais à chaque fois il vous ouvre un monde dont vous ne savez pas grand-chose. Maladies rares, troubles d'identité, pandémies, homme augmenté... et cette fois il brasse des questions esthétiques qui feront pâlir d'envie même les héros de Thomas Harris. Est-ce que "l'esthétique" est toujours compatible avec "l'éthique" ? A vous de voir...

Le flic Gabriel Moscato est à la recherche de sa fille Julie, disparue sans la moindre trace. Ses pas le mènent à L'Hôtel de la Falaise, où il va s'endormir en 2008 pour se réveiller dans une chambre différente, en 2020, par une pluie d'oiseaux morts. Ah ? Amnésie dissociative, disent les médecins. Presque un leitmotiv, chez Thilliez. Cela fait donc déjà douze ans, que le flic Gabriel Moscato est à la recherche de sa fille Julie...
Toute autre révélation sur le roman pourrait se retourner contre moi, alors à vous d'entamer la quête de la fille et de la mémoire perdues de Gabriel, en compagnie de son ancien pote et collègue Paul. Il faut dire qu'en douze ans, bien de choses ont changé, et pas seulement les téléphones.
Ces oiseaux qui arrivent par milliers, font-ils référence à la nouvelle de du Maurier (et accessoirement au film d'Hitchcock) ou plutôt aux psychopompes mythologiques censés d'escorter les âmes des défunts vers l'autre monde ?
Presque aussitôt le corps d'une jeune femme est retrouvé. Est-ce Julie ? Et une double enquête se met doucement en place, pour accélérer le tempo en prenant des tournants imprévus. de la France, en passant par la Belgique, jusqu'aux forêts polonaises, on va visiter des endroits sinistres, manoirs à l'architecture improbable, boutiques d'antiquaires, hôpitaux, morgues et expositions d'art.
Et pour compliquer encore plus les choses, le roman met en miroir l'opus précédent de Thilliez, "Le manuscrit inachevé". Comme le fameux xiphopage, cet ensemble livresque est aussi une sorte de créature à double tête, même si vous n'avez pas besoin de lire l'un pour apprécier l'autre. Mais encore une fois, l'intrigue mise à part, Thilliez nous entraîne dans le monde des références intertextuelles, énigmes et clins d'oeil subtils, rien n'est laissé au hasard.

"Le manuscrit inachevé" était "à achever" par le lecteur, et le voici achevé à nouveau. Comme s'il l'était deux fois. Et si on essayait d'appliquer la même solution une deuxième fois ? le résultat est... hm, magique ? Ce qui me fait penser que Thilliez a écrit un autre livre qui parle de la mémoire, et dont le titre rappelle étrangement les palindromes de cet hybride littéraire. Si mes souvenirs son bons, tout un chapitre était perdu, cette fois-là. Est-ce un hasard, ou le véritable but de Thilliez est-il de rendre son fidèle lecteur totalement paranoïaque ? Je commence à avoir quelques soupçons que tous ces livres sont écrits dans un but précis, connu uniquement par l'auteur. Qu'un beau jour tout cela va mal se finir, pour tous ces naïfs et crédules amateurs de palindromes, énigmes, messages codés dans les plaques d'immatriculation et les mots bizarres qui commencent par X.
Mais d'ici-là, je rajoute une autre bonne note. 4/5 et Xalut, les copains !
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Rien n'est gratuit chez Thilliez ! Vous ne lisez pas un polar juste pour le polar, non, vous réfléchissez aussi ! Et c'est ce que j'aime chez cet auteur : les apports secondaires qui éclairent notre société et nous obligent à prendre part. Ici c'est le domaine de l'art qui est abordé et bon sang, quelle claque !
Bien sûr, je n'en dirai pas plus, ce serait dommage de divulgâcher ce roman.

Alors oui, encore une fois, Franck Thilliez a fait du bon travail : impossible de lâcher le morceau. Tous les ingrédients sont là pour ferrer le lecteur. Et j'ai goûté aussi ici le clin d'oeil lancé à Bernard Minier, un collègue et néanmoins ami !
On apprend beaucoup et on voyage beaucoup également : des Carpates polonaises, en passant par la Belgique, on traverse également Berck, Lille, Paris, Orléans et on retourne en Savoie où tout a commencé. Bref, le mal n'a pas de limite ni de frontière.
Et tout commence étrangement par une pluie d'oiseaux et par un espace-temps de douze ans rayé de la mémoire du héros, ancien gendarme à la recherche de sa fille disparue...

Alors oui, c'est prenant mais c'est aussi tellement humain. J'ai aimé ces personnages soigneusement décrits dans toutes leurs faiblesses et leurs forces. Ces fautes que l'on commet et qui nous entraînent vers des ailleurs insoupçonnés. Ces doutes et ces regrets qu'il faut accepter pour continuer...
Oui vraiment, les polars de Franck Thilliez sont bien plus que des polars !
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critiques presse (1)
LaProvence
17 mai 2021
"Il était deux fois", le polar qui vous prend aux tripes.
Lire la critique sur le site : LaProvence
Citations et extraits (206) Voir plus Ajouter une citation
Il se mit à genoux, presque religieusement, avec l'impression d'être un randonneur épuisé arrivé au bout du chemin, conscient que le retour serait encore plus difficile et douloureux que l'aller. Il fut happé par une forte odeur de produit d'hôpital, du type alcool à 70, mais ce n'était pas exactement ça. Cette odeur-là, plus âpre, prenait aux poumons. Sa main droite tremblait tellement qu'il dut cercler son poignet avec sa main gauche, pour la guider jusqu'au fermoir du premier sac. Le bruit, provoqué par les dents métalliques qui s'écartaient lui fut insupportable.
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Au XIXe siècle, on traitait les défunts comme des vivants, on les habillait, on leur donnait des postures, afin de les mettre dans l'album de famille. N'existe-t-il pas de nombreux portraits d'enfants en bas âge, décédés, dans les bras de leur mère ? Et ces hommes célèbres, comme Hugo ou Proust, qu'on a photographiés sur leur lit de mort et exposés?
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A la boutique de téléphonie, il acheta le modèle le plus simple, déjà trop complexe pour lui. Le vendeur vérifia son identité et, après quelques manipulations informatiques, lui fournit un portable avec son ancien numéro, en vingt minutes à peine. Il lui expliquait le fonctionnement de l'appareil photo, du GPS...Gabriel débarquait dans une autre dimension : ces téléphones n'étaient pas loin de faire le café.
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Quartier de Wazemmes. Explosion de couleurs. Enseignes de restaurants chinois, odeurs de kebab, petits cafés entre deux boutiques de vente de téléphones portables ou deux épiceries. Des légumes débordaient des étals d'un marché couvert, un type découpait de la viande à la machette dans un fracas de métal. Les gens s'interpellaient, les moteurs des voitures ronronnaient, crachant un bruit de fond permanent. Gabriel était étranger à ce maelström dans lequel les peaux jaunes, grises, noires, blanches se mêlaient, mais il se dit que, s'il avait voulu passer inaperçu, il aurait choisi ce genre d'endroit.
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A l'intérieur, les animaux écorchés. Gabriel fut happé par l'impression d'horreur, mêlée à celle de beauté absolue, qui se dégageait des plastinats. Comme si les sujets de l'arche de Noé avaient été là, en mouvement, curieux, intrigués ou apeurés, et qu'un vent d'une violence inouïe les avait figés, puis leur avait soufflé la peau, la chair, sans qu'ils s'en aperçoivent. Sur des piédestaux, deux chamois, face à face, debout sur les pattes arrière, cornes contre cornes et en plein affrontement. Leurs muscles à nu saillaient, tendons et nerfs, s'enchevêtraient sous le regard inquisiteur d'un demi-bœuf, coupé en deux sur toute sa longueur. Du bon profil, il paraissait intact - poils courts d'un brun rougeâtre et œil brillant. De l'autre, c'était l'incroyable mécanique du vivant.
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