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Guillaume Villeneuve (Traducteur)Karine Daisay (Illustrateur)
EAN : 9782842053314
47 pages
1001 Nuits (20/05/1998)
3.68/5   19 notes
Résumé :
Quels sont les rapports de la prose et de la poésie ? Un prosateur peut-il élucider les motivations d'un poète ? Y-a-t-il un moyen terme poétique entre le réalisme et la beauté ? La poésie a-t-elle un sens ? Telles sont les principales questions abordées par Viginia Woolf dans cette lettre pleine de malice et d'humour adressée en 1932 au jeune poète John Lehmann
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Un poète écrit à notre autrice parce qu'il s'inquiète, la poésie se meurt : et, que la prose qui a le vent en poupe ne va pas arranger les choses. Il n'en fallait pas moins pour qu'elle réagisse et lui donne son avis. Contrairement à "Lettres à un jeune poète" de Rilke, les lettres de Woolf sont pleines d'optimisme, d'exemples pour montrer que la poésie est partout. Et qu'entre la poésie et la prose, il n'y a finalement pas de compétition, mais une autre façon de faire de l'Art.
Deux beaux moments de réflexion avec cette association de femmes qui décident qu'elles n'enfanteront plus tant qu'elles n'auront pas vérifié que les hommes (jusqu' cette époque, début XXe siècle) ont été à la hauteur de ce qui leur a été confié (la littérature, la peinture, les Arts). Et, cette lettre sur la critique de la littérature contemporaine (toujours même époque, mais qui n'a rien perdu de sa pertinence) : d'un côté, une littérature qui à la foi dans l'intemporel, de l'autre des scribouillards qui "racontent" comme ils prennent des notes, à peine écrites à peine oubliées. Comme en tout témoignage, n'a d'intérêt que le champ visuel de son auteur sans autre profondeur d'âme.
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« On n'a pas toujours envie de penser au futur quand on vit, comme il arrive parfois, dans le présent ». Et pourtant elle a lui a répondu. Elle a trouvé cette force. Elle a tenu à répondre à ce jeune homme. Et quelle réponse ! Quelle hymne quelle déclaration d'amour adressée par Virginia Woolf ! Elle savait la poésie des cimes, elle savait l'immortalité des poètes. Elle les savait présents. A ses côtés. En chaque poète. Car c'est une charge, une responsabilité aussi que l'on devine à travers cette lettre. Écrire écrire justement au nom de tous, à travers soi. Alors y a t il des mots, des temps interdits de poésie ? Des espaces des sujets réservés ?
Non, liberté , imagination, rythme, rythme, danse du rythme, où tout se lie, se relie, où tout devient ensemble. La cohérente beauté du monde. Qui se ressent, une chair donnée à l'esprit, pour lui donner corps, corps et âme, une bienfaisance belle et généreuse, pleine d'élégance, de tendresse, et d'humour. Aucun mot n'est interdit, aucun sujet, aucun temps, seul compte l'honnêteté de l'écoute, la disponibilité totale que doit avoir le poète par rapport à sa vision. Ne pas faire de la musique mais être musicien pour reprendre les propos de Sainte Colombe.
Virginia Woolf le sait, la poésie n'est pas morte, elle est là et elle nous le dit, et qu'importe l'époque, qu'importe la nuit, qu'importe ce qu'ils disent, ce qu'ils écrivent, qu'ils pleurent, qu'ils suivent des corbillards vides, ils n'ont décidément rien compris. Qu'ils comptent , qu'ils se mirent, qu'ils courent l'affiche, qu'ils se courbent, se tortillent mais qu'ils cessent d'écrire des rimes sans raison.
Dans chaque vers écrit demain, il y a toutes les lettres des poètes. Une promesse d'avenir. Une urgence, un instinct.
Aucun voyelle, aucune syllabe, aucune couleurs, aucun souffle, aucune image, aucun silence n'appartient au passé. Tout est là, vivant, présent. En tout. Mais pour que cela soit, pour que cela soit entendu, il faut ce rythme, ce battement,cette pulsion d'écrire, ce désir scopique., que le poids du poème pèse dans la paume de l'homme. «  Je sens dans mes doigts le poids de chaque mot ». Dans chaque livre écrit se tient déjà le livre qui viendra. Un concerto en cime majeure, à l'inverse de l'abîme. C'est ainsi que dans un puits on peut faire tenir le ciel. Une lettre de musique, sublime.
Magnifique préface de Viviane Forrester. Magnifique traduction de Jacqueline Délia. Ed Arléa-1996 ISBN 9782869592742
« « À présent monte en moi le rythme familier ; les mots qui étaient dormants tantôt se soulèvent, tantôt agitent leurs crêtes, et tombent et remontent, et tombent et remontent encore », « comme si nous étions les éléments séparés d'un seul corps et d'une seule âme » ( Les eaux profondes de Virginia Woolf, extraits)
Astrid Shriqui Garain
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Gamme d'une littérature hautement digne d intérêt

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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
L'art d'écrire [...], l'art d'avoir à sa disposition, et sur demande chaque mot de la langue, d'en connaître le poids, la couleur, la sonorité, les associations et, comme c'est tellement nécessaire en anglais, l'art de suggérer plus que ce qui est formulé, peut être enseigné, jusqu'à un certain point, par la lecture. On ne lira jamais assez.
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Glissez-vous plutôt dans ce personnage beaucoup plus humble et moins spectaculaire mais, à mon avis, infiniment plus intéressant : un poète. C'est à dire quelqu'un en qui vivent tous les poètes du passé et qui porte en lui tous les poètes à venir. Il y a en vous une touche de Chaucer et un soupçon de Shakespeare. Dryden, Pope et Tennyson - pour ne mentionner que les plus respectables de vos ancêtres - stimulent votre sang et poussent parfois votre plume un peu plus à droite ou un peu plus à gauche. Bref, vous êtes un personnage complexe, immensément ancien et continu.
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ET POUR L'AMOUR DU CIEL, NE PUBLIEZ RIEN AVANT D'AVOIR TRENTE ANS !
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.. Je crois qu'il s'appelait Peabody. Alors même qu'il bannissait tous les arts à la tombe, il s'étouffa avec une rôtie beurrée et la perspective consolante d'aller rejoindre Pline le Jeune dans l'Erèbe ne lui procura pas la moindre satisfaction, paraît-il.
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Parmi toutes les pièces qu’ils ont écrites, il n’y a guère probablement que l’Atalante de Swinburne et le Prométhée de Shelley qu’on lit encore. Toutes les autres ont grimpé aux derniers rayons de nos bibliothèques et glissé leurs têtes sous leurs ailes avant de s’endormir. Personne n’ira de son plein gré déranger leur sommeil.
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Videos de Virginia Woolf (84) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Virginia Woolf
Soirée rencontre à l'espace Guerin à Chamonix autour du livre : Vers l'Everest de George Mallory traduit par : Charlie Buffet
enregistré le 24 février 2024
Résumé : Inédits du célébrissime George Mallory, premier disparu de l'Everest.
«Une masse triangulaire incongrue a surgi des profondeurs; son côté se perdait dans les nuages. Très progressivement, nous avons vu apparaître les flancs d'une grande montagne, ses glaciers et ses arêtes, tantôt un éclat, tantôt un autre à travers les échancrures mouvantes, jusqu'à ce que, bien plus haut dans le ciel que ce que l'imagination avait osé suggérer, apparaisse le sommet blanc de l'Everest. C'était comme la création la plus folle d'un rêve.» En 1921, un homme marche vers l'Himalaya, fasciné. Il est le premier Occidental à approcher le plus haut sommet du monde, à le décrire, à le photographier, et à s'élever sur ses pentes. Cet homme, c'est George Mallory. Britannique, dandy, courageux dans l'effort et l'inconfort, il est alpiniste par passion, écrivain et artiste par vocation: «Les alpinistes n'admettent aucune différence sur le plan émotionnel entre l'alpinisme et l'Art. Ils prétendent que quelque chose de sublime est l'essence même de l'alpinisme. Ils peuvent comparer l'appel des cimes à une mélodie merveilleuse, et la comparaison n'est pas ridicule.» Mallory écrivait. Ses textes racontent au plus intime ce que fut l'exploration exaltante de l'Everest jusqu'à ce 8 juin 1924 où il disparut sur les dernières pentes du Toit du monde, qu'il fut peut-être le premier à atteindre. Et où son corps momifié a été découvert le 1er mai 1999. Tous les écrits de George Mallory sont rassemblés pour la première fois dans ces pages: textes de réflexion, récits d'ascension, lettres à sa femme Ruth, jusqu'au dernier message confié à un Sherpa…
Bio de l'auteur : George Mallory, né le 18 juin 1886 en Angleterre, fils d'un pasteur anglican, proche du « groupe de Bloomsburry » (Keynes, Virginia Woolf) pendant ses études, alpiniste élégant (une voie porte son nom à l'aiguille du Midi), disparu à l'Everest le 8 juin 1924.
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