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Georges Belmont (Traducteur)Hortense Chabrier (Traducteur)
EAN : 9782221126066
238 pages
Robert Laffont (01/06/2011)
2.98/5   26 notes
Résumé :
Professeur temporaire de littérature anglaise dans une université de New York, le héros de ce roman est assez involontairement à l'origine d'un film tiré d'un poème d'un grand poète anglais et, tout aussi involontairement, la cause du scandale provoqué par la version hollywoodienne de l'oeuvre.
Tout au long d'une journée et d'une nuit, on le voit aux prises avec le triple cauchemar du scandale qui le poursuit, de ses étudiants contestataires et de la violence... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Ce texte date de 1973 et pourtant apparait toujours très proche de l'actualité du moment. Il est en fait le troisième d'un quartet mettant en scène le personnage d'Enderby :

- Inside Mr. Enderby
- Enderby Outside
- The Clockwork Testament or Enderby's End (Le Testament de l'orange)
- Enderby's Dark lady or no end to Enderby

Comme c'est le seul à avoir été traduit en France, une facilitée d'éditeur a fait référence dans le titre à un opus mondialement célèbre de Burgess, « Orange mécanique » pour en assurer sa commercialisation.

Le seul lien avec ce livre précédent est un sujet lors d'un débat télévisé auquel participe le personnage principal qui donne à choisir entre une société qui laisse le libre arbitre à l'individu, au risque de le voir
opter pour le mal, la violence ou une société qui impose autoritairement sa vision du bien.

Cela devait d'ailleurs être un essai initialement et finalement Anthony Burgess a revêtu une nouvelle fois le masque du personnage principal. Il en profite pour distiller en vrac ses avis sur la religion, l'art, la morale, la mort, la sexualité, l'empire britannique et les roustons qui pendouillent.

Plus significativement sur la place de l'art, de la création littéraire et précisément la poésie, qui a vocation à décrire le mémorable, dans une société matérialiste, informatisée, automatisée ou une certaine jeunesse s'enferme dans le militantisme dans ces lieux d'apprentissage que sont les universités américaines où Enderby enseigne en tant que professeur temporaire.

Il met en parallèle son déclin physique et celui supposée de la société qui vient incarnée par ses jeunes étudiants américains. Une belle bande de "jeunes salopards" à qui il enseigne une matière, la poésie, qui leur semble historique voire archéologique, pour le moins inutile et contre laquelle, malgré sa virulence, il ne peut pas vraiment riposter, engoncé dans le contexte politiquement correct du moment.

Poète britannique vieillissant et cardiaque, Enderby propose, par ailleurs, pour des raisons pécunières une adaptation d'un texte d'un obscur poète britannique catholique à une société de production cinématographique américaine.

L'universitaire se retrouve alors malgré lui embarqué dans un scandale, le film ayant été remanié et transformé en un produit de grande consommation à fort caractère libidineux. le film est agoni par les critiques pour son aspect blasphématoire, qui remettent en cause la liberté d'expression au nom de la création. le poète doit finalement faire face à ses détracteurs, d'aucuns en viennent à le menacer de mort. Un étudiant noir s'en prenant au vieux blanc colonialiste et une admiratrice obsédée par l'oeuvre d'Enderby
qui souhaite la voir désacralisée après quoi la vie d'Enderby s'estompera définitivement.

Les quelques premières pages peuvent apparaitre foutraques mais on s'accroche rapidement au fil de la pensée de l'auteur, le récit en devient réjouissant, parfois truculent, cynique et certaines fois hilarant.

Burgess fait de son personnage une figure qui lui ressemble probablement, qui n'est pas infaillible et est, par certains cotés, agaçant mais reste terriblement humain. Un récit court, riche et complexe qui fait regretter que les autres opus ne soient toujours pas traduits.

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Si vous vous attendez à lire la suite de « L'orange mécanique », vous risquez d'être déçus. « le testament de l'orange » ne comporte en effet que très peu de connexions avec cette oeuvre antérieure.
Le professeur Enderby, vieux professeur de littérature maugréant et réactionnaire, prend ici la place du jeune voyou Alex. Il adapte pour le cinéma un poème d'un grand auteur catholique, en tentant d'y être le plus fidèle et d'en conserver un maximum de piété. Sa surprise est donc de taille lorsque le film sort sur les écrans et provoque un tollé général. le résultat est méconnaissable et ne traite plus que de viol et de violence.

Je n'ai pu m'empêcher tout au long de la lecture de songer à « An Alan Smithee film » dans lequel un créateur se retrouve également confronté à l'une de ses oeuvres détournée sans vergogne par des producteurs peu scrupuleux. Celle-ci dénaturée, rendue commercialement viable, provoque évidemment l'ire de son initiateur. C'est ainsi que le personnage principal devient aussi aigri qu'Enderby. Tous deux ne supportent évidemment pas de voir leur art ainsi transformé en produit si honteusement racoleur.

Le roman repose pleinement sur l'opposition entre Enderby, s'accrochant de toutes ses forces à d'anciennes valeurs surannées, et un monde de plus en plus vulgaire et décadent. Un procédé qui fonctionne parfaitement. D'autant plus, qu'il s'en trouve renforcé par le fait qu'Enderby est aussi le narrateur. Ainsi, tous ses interlocuteurs sont passés sans vergogne au crible de son jugement persiflant, hautain et empli de mauvaise foi. Il en découle de nombreux passages très drôles car en définitive Enderby se montre aussi veule que le monde qu'il critique.

Je reprocherai cependant un certain manque de liant. Les ruptures entre les chapitres sont parfois aussi brutales qu'inattendues. L'explication est toute simple. A la base, Burgess voulait écrire un essai sur la mécanisation de l'être humain avant d'opter pour le roman. Malheureusement, le résultat assez hétéroclite laisse à penser que la transition n'a pas été pleinement couronnée de succès. Cependant, l'oeuvre demeure hautement recommandable pour tous ceux qui sauront ignorer ce défaut, qui sans être rédhibitoire, s'avère quand même gênant.
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Sans doute l'ouvrage de Burgess le plus hardu que j'ai lu, mais cela n'en reste pas moins un chef d'oeuvre. On retrouve l'esprit caractérisant l'ensemble de ses textes, par le biais d'un humour caustique et d'un personnage hors norme. le délabrement de ce dernier n'empêche pas à la fois de s'y attacher, tout en le trouvant détestable, et le fou rire est à maintes reprises, impossible à retenir.
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J'ai définitivement pas réussi a rentré dans le livre, des longueur indigeste, un humour auquel je n'accroche pas du tout, un livre qui a somme toute fait son temps mais qui de nos jours ne m'a pas permis de voyager dans les méandre de se mec contre qui l'ensemble de l'humanité (soit les USA) se ligue pour une obscure raison.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Après son cours sur Whitelady (que je perde mes cinq sens, ne cessait-il de se répéter, et je devines un personnage de fiction) Enderby se mit en route à petis pas, conscient d'une sensation de légèreté dans le côté gauche de la poitrine, comme si à la place de son coeur (pas le vrai, mais celui de la tradition populaire non clinique) il y avait eu un vide. Ainsi donc la sensation pouvait mentir ? Et où cela menait-il ? Ses pieds le guidèrent au milieu d'une manifestation plus ou moins convaincue contre ou pour le renvoi de quelqu'un ; en signe de protestation, une fille se déshabillait, présentant ses seins bleuis au froid après-midi de février et au long bâtiment bas qui abritait la faculté des lettres. Devant la porte du bureau qu'il partageait avec le professeur adjoint Zeitgest (ou un nom dans ce genre) des étudiantes noires attendaient évidemment ce dernier et trompaient leur patience avec des frénésies musicales d'un transistor à plein volume. Enderby dit gentiment :
- vous seriez très aimable d'arrêter ce truc. J'ai du travail.
- Sans blague, papa ? T'as qu'à't'trouver un aut'coin.
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Car il n'est pire corruption que celle des élites (comment en un plomb vil l'or pur etc). Ce qui naguère encore était un centre de pur savoir n'était plus maintenant qu'une maison close de progressisme et d'abdication intellectuelle.
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Vidéo de Anthony Burgess
Frissons et effrois à tous les étages Tous les titres à retrouvez : https://www.librest.com/nos-selections/voir-toutes-nos-selections/les-barbares/liste,1048-814.html?modeAffichage=liste&librairie=Le-Genre-Urbain&isMedialog=&nbResult=32&tri=SortDatParut&debut=0
- "LES GRANDS PROCÈS DE L'HISTOIRE. DE L'AFFAIRE TROPPMANN AU PROCÈS D'OUTREAU", PIERRAT EMMANUEL, MARTINIERE BL - "REDEMPTION", RONAN VANESSA, RIVAGES - "LES BIENVEILLANTES", LITTELL JONATHAN, GALLIMARD - "LE LIVRE NOIR DES SERIAL KILLERS - DANS LA TETE DES TUEURS EN SERIE", BOURGOIN STEPHANE, POINTS - "LE SILENCE DES AGNEAUX", HARRIS THOMAS, POCKET - "UN SINGULIER GARÇON", SUMMERSCALE KATE, 10 X 18 - "L'ORANGE MECANIQUE", BURGESS ANTHONY, ROBERT LAFFONT - "LE POETE", CONNELLY MICHAEL, LGF - "L'ETRANGE CAS DU DOCTEUR JEKYLL ET DE M. HYDE", STEVENSON R L., GALLIMARD - "EICHMANN A JÉRUSALEM", ARENDT HANNAH, GALLIMARD - "AVENUE DES GÉANTS", DUGAIN MARC, GALLIMARD - "UNE SI JOLIE PETITE FILLE - LES CRIMES DE MARY BELL", SERENY GITTA, POINTS - "L'ELIMINATION", PANH RITHY, LGF - "DE SANG-FROID", CAPOTE TRUMAN, GALLIMARD - "MONSTER INTEGRALE DELUXE T1", NAOKI URASAWA, KANA - "LA BARBARIE DES HOMMES ORDINAIRES", DANIEL ZAGURY, L'OBSERVATOIRE - "BLACK-OUT", DELARUE CECILE, PLEIN JOUR - "LA MORT EST MON METIER", MERLE ROBERT, GALLIMARD - "MON AMI DAHMER, BACKDERF DERF, POINTS - "CALIFORNIA GIRLS" LIBERATI SIMON LGF CE SOIR JE VAIS TUER L'ASSASSIN DE MON FILS EXPERT JACQUES LGF RAGE NOIRE THOMPSON JIM RIVAGES LA DEPOSITION ROBERT-DIARD PASCALE GALLIMARD UNE SAISON DE MACHETTES HATZFELD JEAN POINTS DANS LA TETE DES TUEURS DE MASSE COLLECTIF INCULTE LES ARPENTEURS ROMAN ZUPAN KIM GALLMEISTER
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The Mechanical Orange
The Clockwork Testament
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