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EAN : 9782258201484
304 pages
Presses de la Cité (13/04/2023)
2.81/5   13 notes
Résumé :
En allant à la découverte du petit village limousin où son père ne donne plus signe de vie, Fanny va tenter d’éclaircir le mystère de sa disparition. Contre toute attente, sa quête va insuffler un sens nouveau à son existence.

Que s’est-il passé à Manilhac-le-Haut en cette nuit de novembre ? On n’a plus jamais revu Laurent Lerault. Dévastée par une rupture amoureuse et inquiète pour ce père dont elle sait les fragilités, mais pas les secrets, Fanny fu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ça et là piquée des épaves éventrées de vieilles maisons naufragées, une marée de sapins sombres menace d'étrangler la longue route sinueuse qui monte au hameau de Manilhac-le-Haut, sur le plateau désertique des Millevaches. Là, sous la garde austère d'un château fort en ruines peuplé des seuls fantasmes d'un trésor oublié, une poignée d'habitants subsistent, serrés dans leur promiscuité mutique, impénétrable à l'étranger.


C'est en ces lieux d'un autre temps que Laurent Lerault, peintre déserté par le succès, est venu enterrer ses tourments. Jusqu'à ce qu'une nuit d'hiver, il disparaisse mystérieusement, évaporé sur les quelques centaines de mètres séparant le bistrot de son domicile. Peu rassurée par la molle enquête des gendarmes, sa fille Fanny, par ailleurs encore sous le coup d'une rupture sentimentale, quitte la capitale pour venir se faire elle-même une idée de la situation. La voilà très vite aux prises avec les non-dits et les sous-entendus dans lesquels se claquemure le village.


Gilbert Bordes pimente d'une pincée de suspense et d'un soupçon de romance cette histoire du terroir où se retrouve, comme toujours, beaucoup de lui-même. Lui dont le coeur bat au rythme de ses souvenirs d'enfance limousine et qui n'est jamais plus heureux qu'au contact de ses essentiels : la simplicité et l'authenticité d'une vie au naturel, loin des mirages et des affèteries de la ville, nous propose de passer outre l'âpreté d'un pan de ruralité subsistant à l'écart du monde et de nous plonger, le temps d'une aventure agréablement intrigante, dans l'intimité, pleine de jalousies et de médisances, mais aussi de solidarité et de chaleur humaine, d'une toute petite bourgade attachée à sa tranquillité.


A son habitude, l'écrivain se montre peu enclin à céder longtemps à la noirceur. Et si les loups – bêtes et humains – viennent ici inquiéter le lecteur au diapason des personnages, ce n'est que pour mieux l'attendrir au contact du désarroi de parents démunis, de la timidité d'un pisciculteur passionné, ou encore de la soif d'amour et de reconnaissance d'un simplet pas si bête.


Tendre et bienveillant comme les précédents, ce dernier roman rural de l'auteur s'agrémente toutefois de davantage de suspense et se laisse dévorer sans déplaisir.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Au départ je voulais faire une photo des gens d'en haut, puis je me suis souvenue que les gens d'en haut, bah, c'était mon mari et moi, hormis certainement quelques bestioles qui se promènent à l'étage au-dessus, où se trouvent les combles. Et si je vous partageais donc une photo de celui d'en haut qui me supporte depuis plus de 15 ans ? Eh bien, non, vu que j'ai réussi à le dompter, je préfère le garder rien que pour moi. Quant à une photo de moi, déjà que je n'ai pas beaucoup d'abonnés, je préfère ne pas faire fuir ceux qui sont là et qui s'accrochent comme une moule à son rocher – tenez bon les amis !

Alors, les gens d'en haut, ceux du roman, sont un peu comme moi… singuliers ! Même s'ils sont parfois pluriels… Mais que s'est-il passé à Manilhac-le-Haut ? C'est bien décidée à répondre à cette question et résoudre ainsi le mystère qui plane sur la disparition de son père, que Fanny quitte la capitale, direction ce petit village limousin où, ceux d'en haut, observent tout ce qui se passe aux aguets derrière leurs fenêtres mais se claquemurent dans le silence parce que, de toute façon, les gens de la ville ne peuvent pas comprendre… Ces taiseux au visage tantôt buriné par le soleil, tantôt crevassé par le froid, portent en eux ce qu'une vie de dur labeur leur a enseigné, dissimulent leurs souffrances derrière les gestes répétés au quotidien ou les noient dans une bouteille de vin, que l'on vide le soir, en hiver, devant le feu qui crépite dans la cheminé, pour fêter un jour de plus, ou un jour de moins, ou bien que l'on partage, en été, après une journée dans les champs, une de plus, ou une de moins…

Ici, la nature est un personnage à part entière, aussi sombre que les gens de Manilhac, et, la nuit, on entend ses longues plaintes qui, emportées par le vent, frappent aux carreaux des gens d'en haut, comme pour leur rappeler qu'elle est, à elle seule, maîtresse de l'ordre des choses.

Si ce sentiment d'anxiété palpable dès les premières pages fait progressivement place à une sensation plus amène, c'est pour mieux nous dépeindre les liens qui se tissent entre la Parisienne et ceux d'en haut, en particulier Mathieu, lui aussi accablé par une rupture amoureuse, et le simplet du village, beaucoup moins bête que ce qu'il en a l'air. Quant à l'enquête à proprement parler, elle sert davantage de prétexte à la description de ces gens d'en haut et de la nature, tout en apportant du rythme à ce roman rural où l'affection et la complaisance sont, finalement, les maîtres-mots de cette histoire.

J'ai une affection toute particulière pour la collection Terres de France de la maison d'édition @pressesdelacite qui, à chaque fois, me fait voyager dans une région différente, et ce titre n'a pas été exception à la règle : pendant quelques heures, je me suis retrouvée sur le Plateau de Millevaches (ou mille sources), avec ses ruissaux et ses tourbières, ses tapis de bruyère, ses forêts de feuillus et ses vestiges gallo-romains.
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Très beau livre qui en plus de nous conter une histoire avec une part de mystère, de secrets et de non-dits, nous imprègne jusqu'au fond de nos fibres d'odeurs, de couleurs et de senteurs d'un terroir bien spécifique.

Celui d'un monde rural et isolé, au coeur d'un petit hameau perdu sur les hauteurs du Limousin, dont les quelques maisons éparpillées sur fonds de sapins noirs et sous le regard du vieux château fort, nous révèlent la vie de gens du cru, sauvages et peu enclins aux confidences. Tantôt secrets et muets voire inhospitaliers, tantôt curieux et laissant sous-entendre des bribes de rumeurs, médisants mais prêts à ouvrir leur porte aux étrangers pour en tirer des confidences.


Le tout au rythme des saisons si bien décrites par l'auteur, ce qui ajoute de la beauté aux paysages somptueux ou tout au contraire les rendent impraticables et mystérieux, voire lugubres. Lorsque les hurlements de loups se font entendre, que les volets claquent et que les craquements de bois morts résonnent dans la nuit, qu'au petit matin, les dépouilles de moutons de l'un ou le cadavre de l'âne de l'autre, sont retrouvés dans les prés, tout devient suspect, sont-ce les loups ou bien...?

C'est dans ce Hameau de Manilhac-le-Haut que Laurent Lerault, un peintre sur le déclin s'est retiré il y a quelques années à la mort de sa femme. Lorsqu'une nuit de novembre, il disparaît sur le chemin entre le café où il a bien bu et sa maison, les interrogations et les suppositions fusent, une enquête est ouverte.

Fanny, sa fille, vivant à Paris, encore sous le choc d'une rupture, angoissée par cette disparition, décide de venir sur place. Elle va se heurter au début à bien des murs et aller de découvertes en déconvenues. Seul Mathieu, le pisciculteur va être son allié, quant à Martin, l'innocent du village, il est toujours à l'observer en cachette. Que sait-il ? Lui qui sort toutes les nuits ?

Un très bon roman, merci à Gilbert BORDES pour ce bel ouvrage, aux Presses de la Cité-Terres de France et merci à Marie-Jeanne en particulier pour son envoi en SP.
Lien : http://jose-lire-et-le-dire...
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