Un excellent livre où l'auteur nous livre une très belle histoire bien que très triste aussi. Je me suis très vite attachée à ce garçon de 10 ans né de père inconnu et qui aime sa mère plus que tous.
J'ai aimé tout cet amour qu'il portait à sa mère et j'ai trouvé très beau tous ses agissements pour qu'elle ai une belle vie.
Un très bon roman du terroir qui fait découvrir la vie de nos ancêtres dans les campagnes et combien les non-dits et les secrets de famille peuvent nuire.
Grâce à sa plume l'auteur a su me transporter à cette époque et dévoiler en toute dernière page ce secret, né de la seconde guerre mondiale, qui a fait tant de dégats dans la vie de ce jeune garçon et de sa mère.
Un très beau roman du terroir à découvrir.
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Livre lu du temps où je dévorais tous les romans de SIGNOL et autres romans du terroir. . C'est l'histoire d'un petit garçon après la seconde guerre mondiale et du mystère qui entoure sa naissance. Très beau et émouvant roman.
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Moi aussi, parfois, au moment des grands travaux, l'été, j'allais me cacher pour dormir dans le fenil, au-dessus de l'étable. J'aimais beaucoup cet endroit plein d'ombres et de secrets. Je m'enfonçais dans le foin, je fermais les yeux et j'imaginais que ma mère était près de moi, respirant doucement comme je l'avais entendue respirer un jour où j'étais malade et qu'elle m'avait accepté dans son lit. Il y avait longtemps, très longtemps. Et pourtant je n'avais pas oublié sa chaleur et le mouvement de sa poitrine qui se soulevait doucement. Ce jour-là, il m'avait semblé qu'il n'y aurait plus jamais de nuits ni d'orages, et que nous étions seuls, tous les deux, pour toujours.
Sur le bord de la route, dans un tournant, il y avait un grand chêne au tronc épais, aux branches basses. Quand elle s'est dirigée droit vers lui et qu'elle a poussé cette plainte que je connaissais si bien et dont j'avais si peur, j'ai tenté de la retenir en disant:
- Ah non! tu ne vas pas recommencer!
Mais elle ne m'a pas entendu et, au contraire, elle a entouré le tronc de ses bras, frottant sa joue contre l'écorce rude en gémissant.
Chaque fois que je me retrouvais seul avec ma mère, j'essayais de la raisonner, de la ramener vers moi, de lui changer les idées. En la prenant par les épaules, la forçant à me regarder, je lui disais :
- On va partir tous les deux loin d'ici, tu veux bien ? On ira voir l'océan, on prendra un bateau et on le trouvera là-bas, lui. tu oubliera tout ce qu'il y a ici, tu seras contente, tu verras tu verras...
Cet après-midi là, j'ai marché derrière le corbillard tiré par la toinoune en tenant la main de ma mère avec un seul souci en moi : qu'elle ne cherche pas à s'enfuir. Il faisait toujours aussi chaud. Les sabots de la Toinoune et les roues du corbillard soulevaient une poussière qui semblait ne jamais retomber. Je n'avais pas envie de pleurer. J'avais seulement envie que tout ça se termine et de me retrouver chez moi, enfin seul avec ma mère comme nous l'avions été pendant les battages.
Sans me retourner, à la manière qu'elle avait d'avancer sans à-coups, je savais qu'elle souriait, la tête levée vers les étoiles qui s'allumaient une à une, projetant sur les champs et les prés cette pure lumière qui, parfois, s'allumait aussi dans ses yeux.
Extrait du livre audio « Une famille française » de Christian Signol lu par Cyril Romoli. Parution CD et numérique le 18 octobre 2023.
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