Le thème, la 2nde guerre mondiale, a été (et est toujours) très régulièrement travaillé dans les romans. Ayant moi même travaillé sur la période lors des mes années d'université, j'apprécie les bons romans sur le sujet.
Ici le résumé de la 4e de couverture était très prometteur. Malheureusement, j'ai trouvé que le développement de l'histoire manquait de relief. Je ne me suis jamais vraiment attachée aux personnages, même à l'héroine, malgré tous les malheurs qui la frappent.
Je pense d'ailleurs que c'est là ce qui pêche à mon goût : l'auteure se concentre trop sur les données historiques (les événements, les chiffres, … ) qui s'enchaine à un rythme ahurissant. Il se passe trop de choses pour un roman trop court, l'héroine/narratrice vit tout ce qu'il était humainement possible de vivre pendant la guerre, mais rien n'est approfondit et on n'a jamais le temps de compatir avec elle car la tragédie suivante est déjà là.
J'ai également été génée par le regard de l'auteure sur les comportements humains de nos compatriotes pendant la période. Tout le monde (ou presque) écoute Radio Londres, est révolté par la persécution des juifs, … même le « collabo » de service est finalement plein de bons sentiments. Malheureusement, la réalité n'était pas si rose. Où sont les profiteurs de guerre, les dénonciateurs, les racistes ?
Il est trop facile de décréter que les Français étaient tous bons et les Allemands tous « pourris ». Je suis consciente que pendant la guerre, c'était le sentiment d'une majorité de la population vivant sous le joug allemand. Je pense que le fait que l'héroine, si malmenée par les événements, soit la narratrice est en grande partie cause de cet excès. Mais alors, n'aurait-il pas mieux valu une narration omnisciente qui aurait permis plus de réalisme et de pondération ? Ou au moins, intégrer davantage de personnages comme Antoine, plus modérés dans leurs propos ?
Heureusement la dernière partie du roman revient d'ailleurs sur ce point, en rappelant que la population allemande elle aussi a souffert de la folie de Hitler, que les soldats allemands ne sont pas les seuls à avoir commis des atrocités… mais c'est encore trop rapidement abordé pour moi.
Une petite déception donc. de l'auteur, j'avais largement préféré
le Pain Rouge qui, bien que bien documenté historiquement également, me paraissait beaucoup plus équilibré dans sa construction.