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Découvrez les nouveautés Gallimard août septembre 2020

Découvrez à partir du 16 août les coups de cœur des lecteurs Babelio parmi les nouveautés août septembre des Éditions Gallimard.
En littérature française, lisez les comptes rendus de lecture des nouveaux romans de Mohammed Aïssaoui, François Bégaudeau, Fabrice Caro, Carole Fives, Paul Greveillac, Alexandre Labruffe, Camille Laurens, Hervé Le Tellier, Carole Martinez, Marie Nimier, Gaël Octavia, Guillaume Poix, Eric Reinhardt et Dai Sijie ainsi que du premier roman de Jean-Marc Graziani. Et en littérature étrangère, retrouvez les romans de Jessie Burton, Erri De Luca, Eshkol Nevo. Belles lectures !


Critiques et avis
Fille

Tout est dit dans ce récit que j’ai lu d’une traite. Camille Laurens, nom à la fois féminin et masculin, un sujet tout trouvé. Elle nous montre ici l’aventure qu’est la vie d’une femme. Elle aborde des sujets sensibles mais l’humour apporte un peu de légèreté à ce roman.



Ce récit débute à la fin des années 50, Laurence Barraqué la narratrice nous présente son quotidien, deuxième fille (son aînée se prénomme Claude, encore un nom mixte) d’un père médecin et d’une mère au foyer. L’autrice nous amène à travers les chapitres de la vie d’une femme, de l’enfance à la maturité, jusqu’à devenir mère à son tour.



Ce qui m’a marqué par dessus tout c’est la pauvreté de notre langue française, elle est la preuve d’une société qui s’est construite sur le patriarcat. Les mots sont le reflet de la place accordée à la femme. Ce roman m’a beaucoup rappelé le dictionnaire critique du sexisme linguistique rédigé sous la direction de Suzanne Zaccour et Michaël Lessard publié aux @editionssommetoute.



C’est un très beau roman, essentiel et malheureusement toujours actuel. Il m’a émue de nombreuses fois et l’écriture précise et maîtrisée de l’autrice qui joue avec les mots a été une belle découverte.

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L'Anomalie

Depuis qu'il est enfant, Blake entretient une certaine distance avec la mort et une disposition dans le tir. C'est naturellement qu'il devient, suite à une rencontre à 20 ans, tueur à gage. Marié, 2 enfants, il dirige une entreprise de livraison de plats cuisinier… tout en entretenant une dizaine d'identités et passeports associés.

Victor Meisel, 43 ans, écrit depuis 15 ans. Deux de ses romans ont bénéficié d'une bonne réception critique, sans rencontré de succès en termes de ventes. Il vit de ses traductions en anglais, russe et polonais. Depuis le décès de son père, il y a 34 ans, il conserve dans sa poche de jean une brique de lego du château fort qu'il bâtissait avec lui.

Lucie Bogaert, une parisienne trentenaire, mère d'un petit garçon, est monteuse. Elle a rencontré 3 ans auparavant André Vannier, architecte.

David Markle, marié à Jody avec qui il a 2 enfants, se rend dans le cabinet de son frère oncologiste à New York. Il apprend qu'il est au stade 4 d'un cancer du pancreas.

Sophia Kleffman et une petite fille passionnée de batraciens. Elle vie sur la côte Est des Etats-Unis avec sa mère Avril, son petit frère Liam et son père, le lieutenant Clark Kleffman.

Joanna Wasserman - Woods est une jeune avocate noire américaine qui assure la défense de l'entreprise pharmaceutique Valdeo accusée d'avoir utilisé un insecticide cancérigène.

Femi Ahmed Kaduna, alias Slimboy, est une star nigériane d'afro-pop qui, malgré sa notoriété, ne peut pas afficher son homosexualité.

Ces personnes d'âge, de milieu social, de nationalité et de profession différents ont un point commun : un vol Paris-New York.

L'auteur alterne dans la première partie, avec un style fluide et réaliste, le descriptif d'une tranche de vie des principaux personnages, en mars et en juin 2021, tout en avançant progressivement dans le récit. Il nous plonge brutalement, dans la seconde partie du roman consacrée à la courte période du 24 au 26 juin 2021, dans une situation irrationnelle qui conduit à déclencher le protocole 42 imaginé par deux étudiants en mathématiques américains suite aux événements du 11 septembre 2011. La dernière partie nous conduit enfin à la confrontation à la réalité, aux autres et à soi.

Ce roman original qui en mêle analyse psychologique, enquête, science fiction, surréalisme nous interpelle et nous fait réfléchir durablement au sens que l'on veut donner à sa vie.
Lien : https://www.carnetsdeweekend..
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Impossible

Dans l'Italie des années 70-80, deux jeunes hommes sont compagnons de lutte, amis jusqu'à ce que l'un d'eux trahisse la cause et dénonce son camarade. Ce dernier est condamné une longue peine de prison. Ensuite, chacun sa vie pendant quarante ans.

Mais un jour, le "traître" chute mortellement sur une pente escarpée des Dolomites. Celui qui est témoin du drame et qui donne l'alerte n'est autre que son ancien camarade. Au simple vu de son passé, alors qu'aucune preuve matérielle n'est apportée, il est soupçonné de meurtre et incarcéré.

Que les deux hommes se soient trouvés au même moment sur cette vire alpine si peu fréquentée, est-ce impossible comme le croit le juge ou bien seulement hautement improbable - mais vrai - comme le répète le suspect ?

Erri de Luca raconte cette histoire en alternant les narrations : tantôt il retranscrit les interrogatoires entre un jeune juge et le vieux militant - les deux très habiles à vouloir défendre leur thèse -, tantôt il écrit des lettres du détenu à une femme aimée. L'homme se dévoile, fait le point sur ses combats, raconte comment l'alpinisme l'a sauvé et parle d'amour.

Un livre formidable tant par la forme que par le fond.
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Le Palais des orties

J'avais vu l'émission La Grande Librairie en 2020, Marie Nimier qui présentait son roman. Je m'étais dit que je devais lire ce roman.

Quelque part en France à la campagne, Nora et Simon, un couple avec deux enfants adolescents exploitent une ferme, ils se sont spécialisés dans la culture des orties, plante, méconnue pour ses bienfaits et ses diverses applications.

Ils ont besoin d'aide pour ce travail acharné et font appel à une aide extérieure, contre gîte et couverts. Frederica une fille de 17 ans environ se présente, elle est venue avec son sac à dos et est prête à aider le couple.

On se rend vite compte qu'elle est très efficace, ne craint pas le travail et s'entend avec tout le monde.

Jusqu'au jour où cela devait arriver une attirance très forte, une complicité se crée entre Frederica et Nora, la patronne. Un amour est né entre les deux femmes,,les scènes d'amour bien racontées sans entrer dans la vulgarité m'ont beaucoup plues. Etant fétichiste des pieds féminins j'ai aimé les passages où les orteils aussi sont nommés et je les ai mis dans mes citations.
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Les Roses fauves

J'ai découvert Carole Martinez en lisant son premier roman "Le cœur cousu" puis j'ai poursuivi cette découverte avec "Du domaine des murmures" et "La terre qui penche".



C'est une auteure que j'apprécie particulièrement.

Chacun de ses romans est un conte merveilleux et son écriture est envoûtante.



Dans celui-ci, elle nous emmène dans un voyage à travers la réalité, la fiction, la rêverie voire le délire, mais aussi entre le passé et le présent.

On se perd parfois, mais l'odeur entêtante de ces roses fauves, qui peuvent se révéler dangereuses, provoque bien des émotions.

Un excellent moment de lecture.
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Fille

Lu en 2021. Un roman d'inspiration autobiographique, majoritairement plébiscité (primé), mais ayant divisé radicalement les lecteurs.

C'est un récit féministe et il s'adresse à tout le monde, toutes générations confondues, sentiment de mimétisme (sororité) ou pas. Une plume où le jeu sémantique est omniprésent, c'est ce qui m'a le plus captivée et plu, au-delà de l'histoire !



Quelle charge mentale, sourde, insidieuse, l'on palpe entre les lignes ! Mais la fin du roman s'ouvre sur une lueur bienfaisante, remplie d'espoir. Ce récit n'est pas l'une de ces plaidoiries modernes qui agacent tant les générations passéistes, fières d'avoir survécu - "en serrant les dents" - et ne comprenant pas l'intérêt de changer les choses, pire de reparler de ce qui fâche... La Fille n'y est pas décrite en "opposition de", mais plutôt en "comparaison de" (du garçon).



NB : Les choses ont bien évolué depuis, me direz-vous ? Oui certes, mais certains comportements intolérables et des violences perdurent (clichés, insultes, discours régressifs, harcèlement). Alors de grâce, restez vigilants, regardez, écoutez autour de vous, et éduquez !!
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L'Anomalie

J'ai aimé ce livre, l'intrigue est déroutante, je me suis perdue de temps en temps, j'ai fait plusieurs retours arrière pour réussir à continuer ma lecture mais c'était agréable et j'avais envie de continuer la suite.

C'est une histoire assez étonnante et je la recommande.
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L'Anomalie

Ce livre m'a mis la tête à l'envers, j'ai même eu envie de chantonner l'air d'Édith Piaf "Mon manège à moi". J'ai adoré !



Déjà, l'histoire en elle-même, il fallait y penser, mais en plus c'est écrit avec une belle plume, fluide, et ça se lit rapidement.



L'auteur y a ajouté des scènes qui ne manquent pas de piquant, j'ai ri plusieurs fois, et, cerise sur le gâteau, par moments ce livre fait réfléchir.



Cette fiction a tout pour être mise à l'écran, je ne serai pas surprise le jour où ça arrivera. D'ailleurs la chanson dont je parlais irait bien en générique.



Bonnes lectures à vous !



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L'Anomalie

Un avion traverse une tempête étrange et, à trois mois d'intervalle, se pose deux fois. Ses passagers sont dupliqués et cela ne va pas sans quelques problèmes philosophiques, éthiques et... pratiques. Au travers d'une galerie de personnages bien campés, Hervé Le Tellier nous propose un looping dans l'hyperréalisme fantastique, c'est riche, foisonnant, si bien que la fin tombe comme une esquive, maline, certes, mais un brin décevante, comme le dernier épisode d'une série (auquel le découpage du livre fait penser) jusque là suivie avec intérêt.
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La dernière interview

C’est quand j’ai réalisé que ce livre me rappelait tout à la fois A l’ombre des jeunes filles en fleur, Le Voyant d’Etampes et beaucoup de Philippe Roth que j’ai eu la puce à l’oreille. Aïe, ce billet ne sera pas que laudateur et au-delà des nombreuses qualités que je reconnais à ce roman, je dois avouer qu’il ne m’a pas entièrement conquise.



Pourtant, des qualités, il en a, indéniablement. L’originalité du format d’abord : point de chapitrage classique mais une succession de questions telles celles que des Internautes peuvent laisser à leur idole du moment, d’une généralité et d’une fadeur qui ne présage rien de bon. C’est un premier plaisir de lire la rupture de ton entre ces questions insipides et ce qu’en fait le narrateur. Amorces inoffensives, elles ouvrent à un déluge d’émotions, d’histoires, de souvenirs.



« Vous avez toujours voulu être écrivain ? » est la première. « Y a-t-il quelque chose d’autre que vous souhaitez ajouter ? », la dernière, forcément. Entre les deux « quel est votre souvenir le plus ancien ? », « rêvez-vous de vos personnages ? », « êtes-vous impliqué dans la conception de la couverture de vos ouvrages ? ». Et bien d’autres.



A partir de cette trame ingrate, malgré une dysthymie (une maladie proche de la dépression) contre laquelle il mène « une lutte acharnée, une guerre de tranchées pour ainsi dire » (ce qui dit autant le combat que l’immobilisme ce de ce dernier), le narrateur va écrire un roman. Avec des personnages dont on découvre peu à peu l’histoire, des péripéties dont la véracité sera sans cesse interrogée, des propositions légèrement divergentes des mêmes événements.



Piégé par le dispositif narratif qui exhibe une quête de vérité tout en même temps qu’il la subvertit en introduisant des pans de dialogues, des dérobades, des contradictions, le lecteur enquête malgré lui sur le narrateur, recoupe, subodore, élucide et se laisse ainsi parfaitement mener en bateau. Il aura pourtant été prévenu dès le début : le narrateur invente des anecdotes, « celles-là mêmes censées révéler l’expérience intime [l]’ayant poussé à écrire. » Et tout le problème réside dans le fait qu’elles se sont « tellement perfectionnées devant les publics successifs qu’[il] n’[est] déjà plus certain de les avoir réellement vécues. »



Il faudra donc procéder à un tri sur des fondements qui ne tiendront qu’à notre propre jugement, à notre propre propension à déceler le vrai du faux. Considérer la répétition des motifs à la fois dans La dernière interview et dans ses œuvres précédentes comme un indice sinon d’avéré au moins d’obsédant. L’expérience en communication politique, l’ami à l’hôpital, le voyage en Amérique du Sud, les copains, les matchs, le service militaire.



Quelques aspects plus politiques aussi amenés par des questions qui n’ont alors plus rien de neutre (ça alors ! Même là nous aurions été bernés, il ne s’agirait pas d’une vraie interview au départ ? Damned !) : les réactions à la traduction arabe des ouvrages du narrateur écrivain, ou encore « Etes-vous favorable à l’accord de Paix « deux Etats, deux peuples » ? ». A ces questions, le narrateur répond en citadin de gauche, contre l’extrémisme des colons ultraorthodoxes, dans un désir d’ouverture et de respect des Palestiniens et de leur droit à habiter cette terre tout à son honneur. Mais aussi « Que faire ? Nous ne sommes pas tous Amos Oz. Nous ne sommes pas toujours concernés et disposés à fournir une réponse suprêmement élaborée à chaque question. Ce qui ne signifie pas que je ne vais pas répondre à cette question, en fin de compte. Mais à ma manière. Bien sûr que je répondrai. Je n’ai pas envie d’y répondre, mais j’ai encore moins envie qu’on pense que j’évite d’y répondre. » Un petit côté Bartleby qui se soigne.



Quand on relit le roman à rebours, qu’on revient sur les premières choses qu’on a crues, on est encore plus admiratif de sa construction en spirale, en serpent de mer dont les anneaux s’enroulent autour de notre crédulité. Et de la façon dont ces manières de faire sont mises au jour, dénoncées autant par le narrateur qui s’en repent, mais récidive, que par les autres personnages qui l’en accusent. Autres personnages qui ne sont que des fictions, des mises en scène décidées par le narrateur, naturellement. C’est vraiment très ingénieux et très abouti.



Avec tout ce que je viens d’écrire de louanges, vous vous demandez sans doute où le bât blesse et pourquoi je vous ai annoncé une puce à l’oreille. C’est que, malgré tout ce dont je viens de vous parler, malgré l’humour et l’autodérision qui débordent de ce livre, le narrateur m’a beaucoup agacée. C’est fait pour, me direz-vous, il est parfaitement agaçant, ça fait partie de son charme. Oui, oui, oui. Un homme qui se gratouille les croûtes du nombril et se trouve, à raison, tout à fait pathétique de le faire, plus encore d’en écrire chaque étape par le menu et de mêler les gens qu’il aime à cette narration honteuse. C’est exactement cela. C’est horripilant et c’est fait pour. On applaudit !



« « Comment, en tant qu’homme, réussissez-vous à décrire des personnages féminins ? » Personne ne l’a remarqué, mais en fait, tous les personnages féminins de mes livres sont des variantes des trois mêmes femmes. Ma femme. La femme imaginaire qui est le négatif de ma femme et avec laquelle j’ai renoncé à vivre dès l’instant où j’ai décidé de me marier. La femme que je suis. J’ai honte de l’avouer mais c’est la troisième qui m’attire le plus. » Quand j’ai lu cela, tout au début du roman, j’ai éclaté de rire et présagé que j’allais passer de très bons moments. Mais ensuite, j’ai tourné en rond avec les spirales du serpent et ai bien peu retrouvé l’élan de ce rire initial : même parmi les femmes qu’il aime, c’est lui qu’il préfère, c’est vrai, toute la suite en sera la démonstration éclatante. On n’est pas loin du solipsisme stérile là.



« Quand avez-vous pleuré pour la dernière fois ? », « Comment conciliez-vous vie familiale et écriture ? » « Comment réussissez-vous à affronter la solitude inhérente à l’écriture ? » Sans doute que l’on ne peut rendre compte du monde que par la vision qu’on en a. Sans doute aussi que ce mélange d’(auto ?)fascination pour le métier d’écrivain, la dysthymie, la crise de la quarantaine et les problèmes conjugaux sont une manière exacte, sinon universelle au moins parlant à beaucoup, de dire la manière dont nous sommes aujourd’hui plantés dans notre présent.



Des doutes existentiels, un confort de vie qui laisse désœuvré, seulement obnubilé par du cérébral, une crainte de mourir réactualisée par le contexte politique, l’incapacité à trouver du sens à tout cela, à savoir ce que l’on est au-delà de son amour si mal servi pour des personnes à qui notre rapport déceptif à nous-mêmes finit par faire un mal de chien. Des personnes que l’on aime uniquement pour se prouver à quel point on est un pauvre type ? Pauvre Dikla, pauvre Shira, la femme et la fille du narrateur, leur vie n’est pas seulement pillée pour faire de bonnes histoires, elles finissent même par disparaître complètement dans la voix qui dit « je », accumule les versions, les recompositions, les modèle sans leur laisser le moindre souffle d’existence propre.



Evidemment, c’est un roman. Evidemment, les reproches que je lui fais sont un hommage à sa composition magistrale puisqu’elle m’a prise au point de porter crédit à la réalité de ce personnage exaspérant de narrateur.



Mais, j’avoue que je suis lasse de lire des fictions mettant en scène ces aspects-là. De ce que cela voudrait dire à propos de nos individualités modernes incapables de sortir d’elles-mêmes. Ces petits arrangements tièdes et automatiques avec la vérité au point qu’on la perde de vue, cette inertie obsédée de soi, empêchée d’aller chercher ailleurs que dans le passé et les ruminations de quoi nourrir son désir à être, ce prisme autocentré dans lequel je ne m’identifie jamais, tout cela me fatigue. Cette quête de l’autodérision qui devrait tout justifier, tout sauver. Je suis un connard égocentrique mais je le sais et ça me fait rire jaune, noir et cela me rend irrésistible. N’est-ce pas chérie, hein ? dis que je suis irrésistible ! Bah non, pas là, non. Ca ne marche plus, ça ne m’attendrit plus, ça me fatigue.



Vous me direz que je n’ai qu’à m’identifier au narrateur plutôt qu’aux personnages féminins qu’il dénie. Apparemment je n’ai pas la structure qui me permette cette acrobatie. Et ce n’est pas qu’une question de genre. Si c’avait été une narratrice qui avait ainsi gommé tout ce qui n’avait pas été son ego, j’aurais été pareillement exaspérée. Bien sûr, il se trouve que le modèle où c’est l’homme l’écrivain emporte avec lui des décennies de patriarcat et bien des clichés sexistes qui permettent une identification clé en main pour ses lecteurs et lectrices. Mais c’est, pour ce qui me concerne, plus une question de narcissisme que de sexe. Une question de rapport au monde où le « je » n’envahisse pas tout.



Mais si je suis incapable de monter sur un piédestal et de m’identifier aux hypertrophiés narrateurs désabusés, il faudrait au moins que je parvienne à ne plus me considérer obligée à un rapport empathique, compatissant, presque conjugal avec eux. Peut-être qu’alors, sans me sentir appelée à ressentir quoi que ce soit pour ces gusses, j’apprécierais le talent du romancier pour ce qu’il est, c’est-à-dire immense ? Et que ce billet aurait pu se contenter d’être dithyrambique. Ou alors, perdant tout son sel, cette lecture m’aurait ennuyée… Pas simple, cette histoire !

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Fille

Une lecture marquante!



Fille est un beau roman féministe qui doit être mis dans les mains de chacun d’entre nous. Ce roman retrace le quotidien des filles des années 1960 et des évolutions de la société à mettre en place. Une pépite ! A lire d’urgence
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Les secrets de ma mère

Quel plaisir !

Un roman très bien écrit (traduit!) qui mêle du suspens, des personnages complexes et attachant, sur un fond de réflexion sur la matrescence. Qu’est-ce qui fait une mère ?Et une bonne mère ? Comment se définir, comment de lancer dans la vie quand il nous manque une partie significative de notre histoire ?



« en cas de dépressurisation de la cabine, les masques à oxygène tomberont automatiquement. Posez le masque sur votre visage AVANT de porter secours aux personnes à côté de vous ...» il faut de découvrir soi, apprendre à se connaître et cela, Elise l’a appris, à son corps défendant.
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Fille

Qu'est ece que ça veut dire et qu'est ce que ça engendre de naitre fille dans les années 60 ? Comment on grandit ? Quelle perception de soi la societé, les maux et les regards des autres engendrent ? Comment on s'affirme ? Comment on devient femme ? amoureuse ? mère ? ...

Un roman ? ou un essai ? je me suis parfois posée la question tellement il est précis dans les mots, dans les définitions. UN texte qui m'a ouvert les yeux parfois mais surtout qui m'a fait encore plus prendre conscience du poids de naitre femme, même si ça a quand me^me un peu évolué.

Un texte à partager, à offrir, à mettre entre toutes les mains.
Lien : http://keskonfe.eklablog.com..
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L'Anomalie

Ce Prix Goncourt 2020 m'avait totalement échappé ainsi qu'Hervé le Tellier, son auteur. Il faut dire que je ne prête pas forcément attention aux prix littéraires. Mais là j'aurais dû car non seulement cette histoire surnaturelle prend sa forme spectaculaire dans un véritable travail de virtuose mais aussi  parce que ce roman publié par Gallimard est une étrangeté. En effet le Fantastique n'est pas le "genre de la maison" et ici les éditeurs ont flairé la pépite et n'ont quand même pas hésité à la publier. Bref Hervé Le Tellier nous campe pléthore de personnages, affûtés au scalpel, qui se retrouvent, dans un vol Paris-New York, à avoir été "dupliqués" car le même vol avec les mêmes personnes à bord a déjà atteri 3 mois plus tôt ! Et là c'est un tourbillon où il est question de magie puissance 10, de philosophie sur la vie, la mort et la place que nous tous pensions avoir dans la société et dans notre environnement. 327 pages de pure jouissance.
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Fille

Une satyre de la femme née dans les années 60 ? Une description très dure, un constat toujours d’actualité des conditions féminines aujourd’hui. Une enfant pour un autre ? Le désir d’un père qui aurait pu gâcher une vie. Une femme confrontée à sa fille et un petit blocage tout de même pour ce qui devrait être aujourd’hui une simple acceptation. On se rend compte que le XXIe siècle n’apporte pas toutes les réponses et que le monde n’évolue pas aussi vite qu’on aurait pu l’imaginer. J’ai aimé ce livre du début à la fin. Je l’ai trouvé poignant, déguelasse, injuste, beau et bien écrit. Il m’a donné à réfléchir. Sans faire de féminisme, je me demande si au fond les pensées masculines ne sont pas toujours les mêmes. La mentalité du macho n’est je crois pas très loin.
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L'Anomalie

Je l’aimais bien. Le concept était très unique et je pense que le façon que l’auteur a construit l’histoire et les personnages était très intéressant. Je m’embrouillais un peu avec tous les personnages parfois mais ça n’a changé ni sens d’œuvre ni mon amusement en lisant le livre. J’aimais bien la critique sur les systèmes religieux et l’homophobie, la misogynie, et le manque d’esprit critique parfois évident chez certains croyants. D’ailleurs, l’humour par rapport aux États Unis était drôle mais aussi lourd. Le construction de notre président (qui était Trump je suis sûr) et des certains gens qui étaient tellement bêtes étaient à moments un peu trop réaliste.



Une bête noire: Il y avait un peu un obsession pour les jeunes femmes par l’auteur et j’ai trouvé ça bizarre. Mais c’est un vieux français alors… je parles de Lucie et Anne qui étaient bien plus jeune que leur copains. Avec Anne c’était pas nécessaire pour l’intrigue. Surtout avec Lucie, ce que le personnage a dit sur sa jeunesse était trop bizarre. Mais avec ça on pourrait dire que l’auteur critique le désir pour une jeune femme chez les vieux. Dans tout façon c’est une bête noire particulièrement qui m’énerve tellement (MDR) alors je l’ai remarqué ici, mais ça ne change pas mon amour pour le livre.
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L'Anomalie

S’il y a bien une chose à retenir c’est ce fastidieux et « bandant-cieux » protocole 42… L’incompréhension se fabule de théories « Einsteinienne » ou autres joyeux déconneurs amusants et amusés que sont ou étaient nos scientifiques d’antan ou de tout temps à la pointe de l’incompréhensible… ceux-là même qui « théorisent (aient)» l’inimaginable depuis la nuit des temps… Fallait bien moderniser un peu tout ce bordel, déjà pour mettre les miquettes à Dieu « notre père qui êtes aux cieux », et aussi pour se nucléariser une fin du monde plus proche que otptimiste :



Et vas-y que je te colle des parenthèses, des parenthèses de parenthèses, des symboles ô combien mathématique qui mis bout à bout te donne un mal de crâne à faire pâlir ta boite de dolipranes qui se prélasse tranquilou parce que bon hein, si tu veux bien piger tout ce bordel va falloir penser à prendre la « toute puissance » pleine gueule afin de ménager ton incompréhension symbolisée par le signe tout dodu du « ? »



E=MC2 est un parfait exemple, soyons reconnaissant, car le micro-ondes ne descend pas de la cuisse de Jupiter comme dirait l’autre mythologue qui a bien pigé que ses histoires, il peut bien se les remballer, depuis que Dieu « notre père qui êtes aux cieux » à tout rafler… et pour les siècles des siècles. (Je t’en foutrais moi des « Notre père »)



Mais digressons bien qui digressera le dernier….



Moi j’aime bien me gratter la barbe qui blanchie gentiment, et pour sur… Il y en a de la farandole de théories dans ce roman, de l’athéisme en veux-tu de bonne grâce, moi je le prends pleine foi parce que bon, à titre personnelle et prétentieux, et purement subjectif bien que parfaitement logique, je suis Athée de confession, voir intégriste dans le domaine, traumatisé depuis belle branlette.



Du coup je l’ai bien aimé ce roman, alors ce n’est pas le coup de cœur de mon éternelle jeunesse, mais il y a du bon, et du torché, du vite fait, ça brasse un peu de tout sans vraiment te donner la réponse à une énigme qui se gargarise de ce fameux Protocole 42 comme notre tout puissant qui se prélasse dans les terres du « Libre arbitre » sacrément bien trouvé, il y en a qui ont essayés le « Mordor » et ça a bien marché aussi. (Sauron qui saura le dernier)



J’aurais souhaité tellement de choses qui ne sont jamais arrivées, bien que le but soit que chacun se fasse une opinion bien tordue afin de justifier ses quelques heures de lectures. Mais trop de portes ouvertes, de personnages sympathiques ou pas, caricaturés ou pas, le sujet étant bien plus profond et foutrement intelligent, certains diront que l’auteur fait son crâneur, moi je dis que l’auteur n’est pas le dernier des cons, il maitrise un peu le sujet si peu que l’on soit un chouilla initié aux nombreuses théories nébuleuses du roman.



Un autre truc m’a chiffonné : c’est du déjà vu, alors pas en détail mais dans les grandes lignes, les séries « Lost », « Black mirror » (citée d’ailleurs dans le roman pour se dédouaner ?) et beaucoup d’autres encore ont déjà abordé(es) (COD ou pas COD ?) ces sujets.



Pour conclure je ne lui aurais pas décerné le prix Goncourt, car j’ai connu mieux, mais je n’ai pas boudé mon plaisir de lire à nouveau, que j’avais égaré depuis deux ans, car trop de romans scientifiques ont eu raison d’un cerveau limité et j’avais d’autres choses à foutre entre temps

Mais surtout je ne suis pas juge, ni critique littéraire, ni spécialiste en Prix Goncourt, je ne suis que ce modeste lecteur qui parcoure les pages cornées de roman en roman rêvant d’une Utopie mal barrée où se câlinerait l’ensemble de l’humanité.



Je suis un éternel amoureux de l’amour qui n’a pas été convaincu par ce bon roman qui n’est pas excellent pour ma part.



A plus les copains

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Impossible

Bonjour à vous Erri, merci pour ces beaux mots, ces fulgurances comme un rayon de soleil qui touche une arête rocheuse, j'ai voulu aimé votre livre car une amie me l'avait chaudement recommandé, mais je ressors frustré car j'ai le sentiment d'être passé à côté de quelque chose. Vous m'avez fait pensé à l'anatomie d'une chute où la chute est justement secondaire, mais je n'ai pas été assez emporté par cet opus. Les polices d'écritures dactylo et italique ne m'ont pas aidé dans la lecture de surcroît. Bisous
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Impossible

Quelle belle surprise que ce court récit ! Moi qui ne suis pas très adepte des romans philosophiques et politiques, j’avoue m’être laissé prendre par l’écriture fluide et épurée d’un auteur que je découvre pour la première fois.



Nous sommes directement plongé-e-s dans une confrontation à huis-clos, un face à face mémorable entre un ancien résistant aux valeurs profondes qui navigue en eaux troubles et un jeune juge déterminé à lui faire avouer un crime qu’il nie avoir commis. Les réflexions se succèdent et nous invitent à repenser nos définitions de la liberté, de la loyauté et de la justice.



Tout le long de ma lecture, je suis restée admirative de la joute verbale entre nos deux protagonistes qui se renvoient la balle en attendant que l’autre rende les armes. Ces dialogues sont entrecoupés par des lettres que le présumé coupable écrit à la femme qu’il aime, et qui donnent une dimension supplémentaire au récit.



On reste en haleine jusqu’à la fin du livre, à la fois pressé-e-s d’en connaître la conclusion et presque déçu-e-s que ça s’arrête déjà. Une bonne entrée en matière pour découvrir Erri de Luca !
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Impossible

Je suis ravie d'avoir découvert un nouvel auteur à travers ce livre. Il est court et trés incisif. Ce huit clos entre un inculpé et un magistrat est trés intéressant. Chacun a sa vision de la vie, de l'engagement et de la justice. Leurs échanges ne les laissent pas indifférents surtout le magistrat qui découvre que parfois malgré tous les efforts la justice ne peut pas être rendue.
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Impossible

Je ne me souviens plus exactement quand je rencontrai Erri de Luca pour la première fois. Peut-être l’avais-je déjà croisé sur une vire des Dolomites avant de croiser ses mots, ses phrases, rien n’est impossible. Je l’ai vu en 2007 même si lui ne me vit pas, nous étions loin des Dolomites. J’ai oublié cette rencontre mais je n’ai pas oublié que j’avais écrit sur cette rencontre, il suffisait de brasser le congélateur. « Impossible c'est la définition d'un événement jusqu’au moment où il se produit. Vous aurez beau mettre tous les zéros que vous voulez, la statistique et vous ne pouvez nier les coïncidences. Elles existent en dépit des zéros. Quantité de découvertes en ont été la conséquence, et aussi quantité de désastres. Une personne passe sur un pont au moment où il s'écroule. Tant d'autres y sont passées juste avant. Les coïncidences sont une constante, ... » (page 42)

Donc impossible d’écrire sur Impossible alors du congélateur j’extrais : Assises Internationales du Roman. En gros sur les affiches, AIR. Besoin d’air, bol d’air, voilà ce dont j’ai besoin en cette fin mai, d’air, d’un espace de respiration. Avec H. qui a travaillé sur La compagnie des spectres de Lydie Salvayre, nous partons le long de la Saône, prendre l’air. Première conférence-débat de ces assises intitulée « littérature et engagement ; le pouvoir des mots ». Lydie Salvayre commence avec retard par lire un texte. Un joli texte lu sans grande passion. Dommage ce fut beau. Elle y parla de la volupté des mots, de leur chair, d’une dichotomie introduite par Sartre qui, dit-elle, opposa sens et poésie. Suivirent Tariq Ali et Russell Banks. Textes convenus comme une dissertation d’élèves, avec la thèse, etc. Au ton, ils y croyaient. Applaudissements polis. Erri de Luca, n’avait rien écrit, il dit simplement qu’il n’aimait pas obéir. Pourquoi était-il là ? Visiblement il se faisait chier, se grattant le visage maigre, regardant ses pieds. Interrogé, il répondit poétiquement, avec humour et causticité ; des choses simples sans ratiociner. Il parla d’un ami poète assiégé durant la crise yougoslave qui arrêta d’écrire par engagement vis-à-vis des autres assiégés ; on est tous prisonniers, pas d’échappatoire même vers la poésie. Et si bêtement le fait d’écrire, de se mettre en mots, de consacrer du temps à écrire, raturer, biffer, polir les phrases, les offrir, était déjà un engagement comme dire je t’aime ? Dire je t’aime est compliqué. Erri de Luca par sa poésie, ses amitiés et son refus obstiné de rentrer dans le débat marqua des points, me séduit, comme ses livres. (03/07/2007)

Impossible livre sur l’engagement politique ?, la montagne ? « Mais je parle ici de choses qu'il faut éprouver, qui ne peuvent être transmises par une explication. » (page 24), l’amour ? « Aussi ai-je décidé que ma définition du mot « amour » était : toi. » (page 30) ; je ne sais pas trop mais comme au retour de la montagne on revient différent.e de cette lecture
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L'Anomalie

Mon avis sur ce livre est mitigé : a la fois j'ai eu du mal à le lire et pourtant je n'ai pas pu m'arrêter de le lire.

Quel est le lien entre un tueur à gages, une mère de famille et ses enfants, un architecte célèbre, un écrivain désespéré? Ils ont vécu ensemble une expérience traumatisante le 10 mars 2021 lors du vol AF006 Paris-New-York d’un Boeing 787, qui fonce dans un cumulonimbus, comme dans une muraille d’eau et de glace : c’est la tornade la plus violente de ces dix dernières années ! Après de monstrueuses turbulences et une chute vertigineuse, ils en réchappent miraculeusement. Mais le 24 juin 2021 se produit l’Anomalie : le même appareil et les mêmes passagers se retrouvent sur une base militaire dans le New-Jersey ! Cette réplique exacte va déconcerter aussi bien les dirigeants politiques que les scientifiques ou les autorités religieuses. Malgré le protocole 42, mis au point par deux brillants mathématiciens, le mystère demeure. Et surtout l’invraisemblable se poursuit : les passagers de mars vont rencontrer leurs doubles de juin .

Construit autour d'une sélection de personnages, ce roman porte bien son nom " l'anomalie". La première partie du livre décrit les personnages en 5 ou 6 pages donc on n'a pas le temps de s'y attacher et cela finit par ressembler à un catalogue. Je ne me souvenais plus de tous les personnages évoqués. Chaque présentation de personnages permet d'évoquer des thematiques telles que la violence, l'intolérance, la beauté, l'homosexualité, l'inceste , la vie, la maladie, la vieillesse... cependant on survole ces questionnements bien plus qu'on ne les creuse.

On passe enfin à la description de l'anomalie qui est finalement mal exploitée.

Puis suivent 11 interviews qui n'apportent pas grand au récit mais qui démontrent un sens de l'humour par ses références à des films de science-fiction.

Suit également de longs échanges scientifiques et religieux qui représentent une satyre des religions et des scientifiques.

Les religieux passent plus de temps à se chamailler qu'à répondre à la question qui leur est posé. Les scientifiques essaient de se faire mousser et leurs explications ne sont pas adaptées à leur public. Le Président des États-Unis est également une caricature.

L'écriture est pourtant fluide mais j'ai dû me forcer à terminer le livre, j'avais l'impression que chaque partie était un catalogue : de portraits, de thèses. Mais l'auteur en est conscient puisqu'il le dit lui même vers la fin du livre.
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L'Anomalie

Attention chef d’œuvre !



Souvent, les Prix littéraires sont des bons romans, mais il faut l'avouer, il y avait bien longtemps que l'on avait pas eu un roman de cette dimension. Je suis tombé dessus, par hasard, dans une boite à livre. Et je dois dire que je l'ai dévoré d'une traite (et j'étais bloqué à l'Aéroport de Madrid suite à une tempête), donc bien conditionné pour ce roman. Le génie de l'auteur est de trouver une situation particulière qui nous oblige à nous regarder en face et à aborder l'ensemble des émotions qui traversent nos vies. La puissance de la construction alliée à une écriture simple permet de mettre en exergue la profusion des thèmes abordés. Je suis persuadé que l'Anomalie deviendra un classique de la littérature du 21ème siècle.
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Fille

Fille de Camille Laurens est un roman qui m’a agréablement surprise. J’avais sans doute des a priori sur l’autrice ? Ce qu’elle dit sur ce que c’est que de naître fille, on le sait quand on est née fille, bien sûr qu’on le sait mais elle, elle le dit. Intelligemment. Brillamment. Avec humour et sensibilité. Et qu’on ne prétende pas que c’est dépassé… Ce que dit le père de la narratrice quand on lui demande combien il a d’enfants : aucun, j’ai deux filles… (Je cite de mémoire) peut paraître d'une autre époque mais ce qu'elle dit de la construction culturelle du féminin est bien actuel. J'ai beaucoup aimé aussi quand elle évoque sa relation à sa fille lesbienne. Très émouvant.
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Fille

Je ne fréquente pas beaucoup les textes de Camille Laurens et j'ai tort : elle écrit bien et livre un vrai univers personnel.

J'ai beaucoup aimé tout le travail qu'elle fait pour recenser les mots par lesquels on désigne (en les dévaluant) les filles, leur sexe, leurs émotions, leur comportement.

C'est une autobiographie (ou se présente comme tel) et bien sûr c'est daté : une naissance à Rouen dans les années 60 avec une mère femme au foyer. On s'y retrouve ou on ne s'y retrouve pas.

En revanche le travail sur les mots qui existent toujours est particulièrement intéressant et il n'est qu'à lire le dernier rapport du Haut comité pour l'egalité entre les hommes et les femmes pour savoir qu'on n'est pas sorti du machisme.
Lien : https://www.lesmotsjustes.org
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L'Anomalie

L'anomalie de Le Tellier raconte une situation extraordinaire (au sens propre) avec une bifurcation. Bien que n'étant pas du tout adepte de ce type de récit, j'ai apprécié la réflexion sur ses implications. Comment une même personne peut être double? Grâce à la multitude des personnages (sans doute trop) cela permet aussi de voir diverses réactions se dessiner. Il aurait peut être été plus pertinent de se limiter à quelques personnages mais en approfondissant un peu chaque situation. En outre, j'aurai aimé avoir le point de vue de personnages non directement concernés face à ce changement irrationnel (en dehors de l'illuminé de Dieu).

Une lecture que je conseille tout de même.
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Broadway

Un Fabcaro fait-il toujours rire aux éclats? Celui-ci, surtout au début.

Après un temps, le livre devient plus sérieux. Il y a des flashbacks, que certains ressentent comme mélancoliques mais qui m'ennuyaient surtout. Il y a aussi des passages simplement plus sérieux, où Axel fait des réflexions sur sa vie. Parfois, pendant ces réflexions, on éclate à nouveau de rire, mais certainement pas tout le temps.

Et ce n'est pas ce livre de Fabcaro qui nous montrera où se trouve le bonheur. Il démontre justement où se trouve le malheur.





Allons vers la source du malheur : l'éducation.

Tous ces parents qui élèvent leurs enfants de façon à ce qu'ils ne soient pas épanouis dans la vie quand ils sont adultes. Ils n'ont pas confiance, ils croient qu'ils doivent se comporter de telle ou telle façon - il n'y a pas de raison, mais ces personnes sont anxiogènes, trouvent des soucis où il n'y en a pas, et au fond ne font qu'attendre que la vie soit finie au lieu de s'amuser. Quand est-ce que ce sera enfin fini ? Tous ces parents qui ne savent pas comment vivre eux-mêmes, font des enfants et en font des handicapés sociaux. Que tous ceux qui veulent des enfants fassent d'abord au minimum six ans de psychothérapie avant de faire des enfants !





Car voilà ce que le personnage Axel est devenu, est c'est à coup sûr à cause de son éducation. Du coup, il a une relation cocassement problématique avec son voisin. Il n'ose pas dire 'non' à une excursion de paddle à Biarritz. Il n'a ni une relation avec ses enfants, ni avec les professeurs de ses enfants qui veulent lui parler... à nouveau pour des raisons hilarantes. Et c'était ainsi toute sa vie.

Mais une invitation pour le test du cancer colorectal, qu'Axel reçoit alors qu'il n'a encore que 46 ans, change quelque chose dans sa perception. Ce test, cette partie hyper-intime de lui-même (ces personnes ne savent parler de rien et encore moins de sexe ou de côlon, c'est pour le moins difficile à assumer (et un sujet très drôle, super bien écrit par Fabcaro bien sûr). Mais surtout il se rendra compte, à cause de ce test, qu'il approche de la cinquantaine. Il fait une sorte de pénopause. Bonjour la remise en question de la vie entière, et la vue sombre sur cette vie, car il est évident qu'il n'a pas pu faire face et que la grisaille s'est installée. Que faire ?

Je l'ai déjà dit et je le répète : les souvenirs étaient pour moi surtout ennuyeux à lire, les réflexions comportaient des longueurs.





Tout au long du livre on se demande où cela va se terminer. Est-ce que la femme d'Axel continuera encore longtemps de le supporter comme mari, à quand le divorce ? Est-ce que ce sera Axel qui va mettre les voiles ? Ou est-ce que tout va exploser dans une grande finale loufoque ? Ou encore autre chose ?





Bref, les parents qui font de leurs enfants des handicapés sociaux, devraient être défendus.
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Fille

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Impossible

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L'Anomalie

Les avis que j'avais entendu autour de ce livre étaient très divergents : soit les gens avaient adorée, soit au contraire, n'avaient pas accroché du tout.



Je fais officiellement partie de la première catégorie!



Le récit est haletant, la découverte des personnages dans la 1ère partie nous plonge au milieu de plein de questionnement. Nous comprenons rapidement que leurs histoires sont liées, que quelque chose cloche mais sans réussir à mettre le doigt dessus pour le moment.



Puis les pages se suivent et l'auteur nous invite à nous interroger sur l'existence, la réalité et la vérité ainsi qu'à notre positionnement dans une telle situation.
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Les Roses fauves

Le Livre du Mois de février 2024

L'univers de Carole Martinez, très féminin et mystérieux. On marche sur le fil ténu entre réel et irréel, le monde du conte n'est pas loin.

A la suite de la découverte d'une silhouette de femme sur une photographie, l'auteure en quête d'inspiration vient passer quelques mois en Haute-Bretagne. Elle loue un chalet au fond d'un parc et explore les lieux. Elle rencontre Lola, receveuse des Postes et décide d'en faire le personnage central de son roman.

Lola a une armoire de famille dans laquelle sont rangés des cœurs en tissu renfermant des morceaux de papier sur lesquels ses ancêtres ont consigné leur vie.

Un cœur se découd, des fragments de l’existence de Inès Dolorès s'en échappent.

Les vies tourmentées de toutes ces femmes fortes, assoiffées de liberté, s’emmêlent, on passe de l'une à l'autre avec le plaisir de la lecture des romans de Carole Martinez.
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Fille

"Si tu étais née en Inde ou en Chine, tu serais peut-être morte. A Rouen, tout va bien. On t'aime quand même."

"Vous avez des enfants ? demande le monsieur.

- Non, dit mon père. J'ai deux filles."



Rouen années 60, entre un père médecin et une mère au foyer, Laurence grandit avec sa sœur Claude, Claude un prénom mixte ...

Mais naître fille n'est pas chose facile quand votre père aurait été si fier que vous soyez garçon... Surtout quand vous êtes sa seconde fille les espoirs s'amenuisent ... Un garçon c'est toujours mieux qu'une garce ...

Après des épisodes douloureux, Laurence devient mère dans les années 90 mais d'autres épisodes douloureux l'attendent ... être une fille, être une mère, avoir une fille, comment faire ? Comment transmettre ? Comment se libérer du poids d'une éducation empreinte de domination masculine ?



Ecrit au rythme des tumultes de la vie, tantôt à la première personne, tantôt à la seconde puis à la troisième, ce récit m'a doucement emportée pour finalement me happer jusqu'à la dernière page.

Camille Laurens joue brillamment avec les mots et délivre un roman résolument féministe sur l'émancipation des femmes dans les années 60.

L'obligation de passer par son mari pour travailler et l'impossibilité d'avoir un compte bancaire à son nom nous paraît aujourd'hui juste inimaginable !

Je ne sais pas quelle part d'autobiographie contient ce roman mais Laurence m'a bouleversée de part ce qu'elle a subit en tant que fille puis en tant que mère...

Cette lecture n'a pas été sans me rappeler "les évasions particulières" de Véronique Olmi, un même plongeon dans mon enfance, j'y ai retrouvé ma poupée Bella et mon landeau 😄 la Comtesse de Ségur, Astérix et Tintin puis aussi Cloclo, Sylvie, Johnny, Joe Dassin, les Clarks, le jeu des 1000 francs etc ...



A travers ce roman sociétal, c'est surtout "une magnifique éloge de l'amour maternel et de l'amour tout court"

⚠ A lire absolument que vous soyez garçon ou ... fille 😉 📚
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L'Anomalie

Voici un Goncourt qui sort de l'ordinaire. Une oeuvre que l'on pourrait qualifier de "science-fiction".

Une étonnant livre qui pousse à la gymnastique mentale et associe avec bonheur, réflexions métaphysiques et philosophiques.

Il est vrai que découvrir son futur proche est particulièrement déroutant voire anxiogène. Cela reste-t-il un savoir ??? et on peut être surpris par soi, les autres et ce dont on peut être capable de faire. In fine, peut-on changer le cours de son destin ???

La fin est très originale.

Sans conteste, un roman qui interroge son lecteur mais des digressions "philosophiques" ont tempéré mon enthousiasme.







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La dernière interview

Ce livre est une merveille. Je sais, j’ai fait tout de travers. Il aurait fallu lire les précédents livres d’Eshkol Nevo. Mais la tentation a été trop forte.

J’ai bien compris Idil (@BookyCooky) : l’oeuvre forme une sorte d’édifice aux multiples ramifications mais La Dernière Interview est en soi un délice absolu.

Le narrateur (qui est l’auteur, quoique…) répond aux questions des internautes sur un site dédié.

« Vous avez toujours voulu être écrivain? »

« Vous arrive-t-il de rêver de vos personnages? »

« Croyez-vous en Dieu ? » etc.

Le narrateur répond rarement directement. C’est surtout l’occasion d’une de ses histoires de vie, parfois d’une parabole ou d’une fable. Souvent tout est un peu entremêlé . Car notre narrateur a un certain nombres de défauts :

C’est un israélien de gauche

Il est dysthymique depuis plusieurs années (la dysthymie n’est pas la dépression, elle ne cloue pas au lit celui qui en est atteint, elle ne le fait pas pleurer, elle ne l’inhibe pas, au contraire elle procure une recherche constante de stimuli etc.) et n’arrive pas à aimer la vie qu’il mène entre conférences à l’étranger, dans des lycées, des universités voir des bibliothèques de Cisjordanie , ses groupes d’écriture et ses propres temps d’écrivain.

C’est un menteur-né voir un mythomane. C’est en tout cas ce qu’il dit. Mais, mais… c’est beaucoup plus compliqué que cela. Car, bien sur, qu’est-ce que la vérité, surtout pour un écrivain ?

Il est en train de pulvériser en douceur sa vie de famille, surtout depuis le départ en internat de l’ainée de ses trois enfants. Quitte à inventer une aventure torride… en Colombie

Son meilleur ami, Ari, est condamné par un cancer du pancréas. Le troisième larron, Hagaï, a disparu pendant leur voyage en Amérique du Sud et il croit le voir partout, sous les traits d’un juif orthodoxe, d’un mendiant, d’une femme, d’un SDF, d’un journaliste etc.



La Dernière Interview est un livre hilarant (difficile de ne pas rire aux éclats) mais en même temps triste et d’une profondeur incroyable. Il parle de Vérité, on l’a dit plus haut (et qui n’a rien à voir avec la réalité), mais aussi d’amour, d’amitié, de deuil, de parentalité, de judéité etc. Et c’est « etc. » est important tant les sujets abordés sont multiples, parfois résumés en une phrase magistrale.

Et puis bien sûr, Eshkol Nevo se positionne clairement contre la colonisation des territoires occupés (mais là aussi, ce n’est pas si simple) et le gouvernement actuel . Le narrateur est d’ailleurs le prête plume d’un homme d’état (qui deviendra Premier Ministre) et qu’il décrit comme un mélange de Trump et Netanyahu.

On navigue avec fluidité dans les différentes époques et les différents continents.

Des scènes incroyables m’ont marqué profondément : une lecture en territoire occupé, un match de basket , un entretien du couple chez une psychologue dépassée par les évènements et qui revient sans arrêt sur ses honoraires, un gros livre, offert en Allemagne par un descendant de la Shoah, dont il n’arrive pas à se débarrasser, la liste des micro-évènements qui signent la déliquescence du couple.

La construction du livre est magistrale, qui s’achève façon puzzle à la dernière ligne ( peut-être, on est sur de rien dans cette histoire!).

La question que je me pose désormais, après un tel livre, est de savoir par où je continue à lire…

Le plus simple est de rester en compagnie d’Eshkol. « Turbulences » sort le premier février, je l’ai pré-commandé. J’ai « Trois étages » en livre de poche. Je crois que je vais me faire cette petite trilogie.

On verra bien après si lire autre chose vaut encore le coup.

Un grand merci à Idil.

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Impossible

Premier roman de Erri de Luca que je lis et j'ai été réellement passionnée par cette lecture. Nous suivons ici l'histoire d'un homme qui est accusé d'avoir tué un de ses anciens ami, un camarade d'une organisation révolutionnaire italienne qui avait dénoncé les autres pour une remise de peine. À travers une écriture étonnante, c'est le compte rendu de l'interrogatoire entre un jeune juge et ce vieille homme, Erri de Luca nous entraîne dans une Italie révolutionnaire à travers le superbe décors des Dolomites. Entre questions sur la fraternité, l'amitié et la vengeance, le juge essaye tant bien que mal de faire avouer le crime impossible et improbable à ce vieil homme. Est-il possible que cette rencontre fortuite et cette mort soit le fruit d'une simple coïncidence ?

J'ai beaucoup aimé la construction de ce roman, ces beaux paysages, ce rapport simple à la montagne et à l'Homme. Ce n'est sûrement pas le dernier roman de cet auteur que je lirai, j'en suis persuadée !
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Fille

Quel livre!



On assiste dès le début du livre à la naissance de Laurence : c'est une fille!



C'est donc une deuxième fille qui deviendra finalement la seconde fille de la "fratrie". Quel est le féminin de fratrie ? Sororie? Pas très joli... on va rester sur fratrie mais pour deux filles.



C'est donc une fille qui des son plus jeune âge capte tous les abus de langage à l'encontre des filles, des femmes. Cette jeune fille grandie, observe, écoute, subie ce que trop de filles subissent...



Ensuite elle se marie, avant 25 ans sinon ce serait trop tard. Elle tombe enceinte... d'un garçon ou d'une fille?

Un garçon...qui deviendra immédiatement un ange. On retente... et là c'est une fille!



Les chiens ne font pas des chats : sa fille est aussi critique qu'elle au même âge si ce n'est plus !



La plume de Camille Laurens est aiguisée, pointue, critique. J'ai beaucoup aimé le rythme de l'écriture, les jeux de mots, les analyses de mots. Ce livre questionne sur la condition de la femme, sur les attentes à l'égard des femmes, sur le poids des mots entendus par les filles/femmes. Un roman féministe comme on les aime, qui pousse à la réflexion sur les dits et les non dits!
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Broadway

Oui, Fabrice Caro est sans doute "le mec le plus drôle de la littérature française contemporaine", comme le dit la 4ème de couverture. Mais Broadway est moins drôle que les précédents, et moins réussi que "Journal d'un scénario". On y voit transparaître un système, une manière d'accorder et de raccorder les éléments du récit en les télescopant habilement pour produire un effet de décalage ou d'effondrement cocasse. Exemples : tout ce qui vient s'agglomérer autour de l'enveloppe bleue du dépistage colorectal par dérivations successives, ou autour du barbecue obligatoire avec les voisins, ou autour de la rupture amoureuse de sa fille, le poussant à prier à l'église pour que les choses s'arrangent, etc. Ainsi, les réflexions du narrateur débouchent souvent sur une addition ramassée en une seule image ou une seule phrase des différents motifs qui, par contiguïté sémantique ou phonétique, s'amalgament en figures incongrues. Bien sûr, c'est ce qui fait la drôlerie de cette chronique douce-amère et désenchantée, mais ici la technique transparaît à mon avis de manière un peu trop appuyée et on ne parvient pas toujours à reconnaître l'intérêt de ce que Gérard Genette appelait des "syllepses" (regroupements anachroniques et ponctuels d'événements qui n'ont pas de rapport temporel au sein du récit, mais seulement un rapport spatial, thématique, symbolique, ludique ou stylistique...) Sinon le démontage en règle d'une certaine bêtise en vigueur dans la classe moyenne et le milieu de l'entreprise est jubilatoire, même si on n'est pas chez Flaubert.
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L'Anomalie

Plusieurs très bonnes idées et une forme fluide et accrocheuse. Pratiquement rédigé comme un scénario dont j’aurais apprécié 200p de plus pour développer certaines idées sociétales et philosophiques. S’agissait t-il de l’élégance de nous laisser avec notre propres reflexion?
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Fille

"Tu sais une fille, c 'est bien aussi.. Et même, c' est merveilleux une fille".

Années 1960 à Rouen. La femme de Mathieu est enceinte et prête à accoucher pour la deuxième fois. Le champagne est prêt car c'est sûr, cette fois, ce sera un garçon.

Ainsi naît Laurence. Née fille donc. Elle apprend vite la déception du père, aussi vite qu'elle apprend les codes, les règles à respecter en étant fille. Les choses à faire ou ne pas faire, à dire et à ne pas dire.

Les garçons l'intriguent car on leur pardonne tout, même les bêtises.

Plus tard, quand Laurence aura une fille, qui se comporte comme un garçon, elle prend peur et s'angoisse. Comment faire ?



Grop coup de cœur pour ce livre lu en un après-midi. Une claque.

Non parce qu'il parle des femmes.

Mais j'y ai forcément trouvé une résonance en moi qu'on disait, petite, "garçon manqué".

Qui n'a jamais trouvé sa place au milieu des filles, des femmes.

Qui a subi les médisances féminines, car, d'une fille, on n'attend pas qu'elle dise tout haut ce que tout le monde pense tout bas.

Qui fait un métier d'hommes et qui abhorre l'idée même de femme au foyer, suscitant l'incompréhension de la belle-famille.

Et qui, pourtant, tremble beaucoup plus pour sa fille que pour son fils.

Une ambivalence traduite dans ce livre.

Je ne connaissais pas du tout cette autrice, n'ayant rien vu passer et pourtant, d'une phrase, elle dit tout. L'essentiel.

Je recommande.



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L'Anomalie

Ce roman complètement délirant repose sur un pitch juste incroyable que je ne dévoilerai pas. J’ai beaucoup aimé en fait la première partie de présentation des personnages, tous plus attachants les uns que les autres. Néanmoins la suite m’a laissé sur ma faim, même si Le Tellier fait preuve de beaucoup d’habileté dans le style et la narration. C’est un roman où l’auteur prend un malin plaisir à manipuler le lecteur : alors, on se laisse aller à cela… ou pas. Pour ma part, j’ai éprouvé un réel plaisir à me laisser emporter par cette folle histoire, malgré son aspect inabouti.
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