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EAN : 9782234081727
288 pages
Stock (16/01/2019)
3.38/5   8 notes
Résumé :
« Je le regarde, ce François de la photographie, un peu compact dans son blouson soigneusement fermé, avec sa bonne grosse tête sous sa tignasse coupée en frange. Il y a de la gravité dans son regard ; on sent qu'il ne prend pas les choses à la légère. De la défiance, aussi. Il paraît sur ses gardes. Il veut bien jouer le jeu, puisqu'il n'a pas le choix, mais on sent qu'il organise des défenses. Je lui dois tout, à ce François de sept ans, c'est lui qui détient dans... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
« François, roman ». Titre étonnant, le livre n'est pas un roman, il ne le revendique pas. C'est le livre de souvenirs d'enfance et de jeunesse d'un petit Auvergnat de Clermont-Ferrand.
Plus : il tente de répondre à la question « comment devient-on ce que l'on est ? ». Est-on ce que les parents ont fait de nous ? Ce que l'École a fait de nous ? Est-on le produit de nos amitiés, ou plus simplement de l'air du temps, de la mode, des événements ? de tout sans doute.
Voilà les question que se pose l'auteur en les illustrant par des épisodes successifs de son enfance, lui qui fut élevé dans un famille catholique et gaulliste, instruit à l'école privée, fut un temps gauchiste (de quelle obédience?), marxiste et se dit finalement socialiste.
Et finalement qu'est-il au sortir de sa jeunesse alors qu'il est déjà entré pleinement dans l'âge mûr ? Il le dit lui-même : "François (…) Celui de sept ans, celui de quatorze ans."
Zut ! Tout ce trajet, toutes ces épreuves, toutes ces défaites et ces victoires, pour revenir au point de départ : l'enfant fabriqué par ses parents entre l'âge de raison et l'adolescence en révolte. Non, cela ne vaut pas le coup ! J'avoue ma déception à ce point final du livre.
Un livre agréable à lire, bien mené, bien rythmé, qui nous fait traverser les années 60 et 70, années de liberté, pleines d'espoirs et de révoltes.
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Dans son dernier livre « François, roman », François Taillandier essaye de comprendre l'enfant qu'il fut et qu'il retrouve sur une photo à l'âge de 7 ans. Lorsque sexagénaire, François Taillandier recherche l'enfant qu'il était, forcément une existence propre de ce bonhomme à la frange mal taillée se dessine. Comment retrouver l'enfant au regard de l'adulte qu'il est devenu ?
En recomposant son quotidien et ses émotions, François Taillandier nous décrit une enfance solitaire plongée dans les découvertes littéraires qui ont forgé sa passion et enfance aimée par des parents, grands-parents, des grandes tantes et oncles, tout un ensemble d'adultes qui l'ont accompagné tout au long de ces années appelées les Trente glorieuses.
Dans la seconde partie, François Taillandier nous présente aussi le François à 14 ans. Cet adolescent découvre la sexualité dans un monde d'adulte où l'injonction est la libération sexuelle. Cette partie est une petite merveille d'ironie et de dérision. Ce jeune, la tête dans les livres, passe à côté des choses et sa maladresse à vivre y est largement décrite.
» Son petit ange gardien, François, » qui a vécu dans le passé toute son enfance peut à la fin du livre entrer dans l'âge adulte au présent. Et, sexagénaire, François Taillandier remercie ce gamin qu'il vient de re-connaître et avec qui il se réconcilie au fil des pages.
Quelle est la partie d'autobiographie et de fiction ? Qu'importe, car dans son propos, la vie de François est riche de découvertes et de curiosités, décrite sans nostalgique et sans regret, avec bienveillance et étonnement, tant l'enfant devient un personnage différencié au cours d'une époque qui n'existe plus et dont François Taillandier refuse d'en assumer les responsabilités tant il était jeune et en décalage avec l'humeur du moment.
Mais, au delà de l'histoire d'un enfant c'est le rapport avec la littérature que décrit l'auteur. Sans les mots d'Edmond Rostand, ceux De Balzac et tant d'autres, François ne serait l'historien écrivain de notre temps. François Taillantier étudie comment les mots d'un autre peuvent former, modeler, épanouir et révéler celui qui les lit. Pour la lectrice que je suis, ce fut un plaisir de voir l'auteur décortiquer ces moments solitaires !
Pas facile de se raconter après plus de trente livres à parler du monde et de littérature! Néanmoins, le récit de François Taillandier dans son « François, roman » prouve avec élégance que vivre passe forcément par la reconnaissance de l'enfant qu'on a été et lire peut être une manière d'apprendre à se connaître, à reconnaître le monde !
Lien : https://vagabondageautourdes..
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Un grand merci à netgalley..eh oui, je débute par des remerciements tant ce livre m'a plu.
En fait j'ai commencé ce «  roman » dans la voiture au retour des fêtes, un sourire, un autre puis un grand éclat de rire, toute seule..J'en ai donc fait profiter mon compagnon de voyage et nous avons piqué plusieurs fous rires.
63 ans, l'âge de l'auteur, plus le mien mais l'éducation des années 50-60 était tellement figée que ces trois années d'écart n'ont pas semblé si grandes.
Ce " roman" est bien construit, chronologique en fait, avec la vision d'un homme mûr parfois mais surtout le regard de l'enfant, les réflexions en parallèle et en surimpression, Les images sont tellement vraies, le ressenti , commun..   «  nous étions des enfants  « c'est comme ça » »... en effet, c'était bien la seule explication que l'on obtenait quand nous osions poser une question!
Ses questions, son asthme dont on ne traite plus une fois adulte! les deux familles si différentes avec leurs habitudes auxquelles on ne déroge pas, la contrée, ce mot si peu employé de nos jours..qui est devenue " territoire" sans aucun doute.
Des retours en arrière bienvenus certes, mais dont l'écho se perçoit aujourd'hui même! Mai 1968 revu et corrigé par un maoïste qui remercie encore de nos jours le général De Gaulle pour son discours, fédérateur, du 31 mai, ressoudant la patrie et sauvant les révolutionnaires qui ne savaient plus très bien de quoi demain serait fait !
Et malgré tout ce n'est pas un livre nostalgique mais au contraire plein de vie et d'entrain, expliquant le déroulé d'une existence vouée à l'écriture, à l'utilisation des mots, pour exprimer une pensée afin de les présenter sous la forme d'histoire à des lecteurs prêts à passer quelques heures en compagnie de cet auteur. Comme pour beaucoup d'écrivains, François a exercé le «  beau » métier d'enseignant..le plus beau ..à condition d'en sortir !! ce qu'il a fait pour notre plus grand plaisir !
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Un grand plaisir de lecture.
« François, roman » n'est pas un roman. C'est la vision pleine de sensibilité du François Taillandier d'aujourd'hui, 50 ans plus tard, face à la photo du petit François de 7 ans. L'auteur écrit souvent « je » et parfois « François ». Cette alternance de point de vue rythme son récit. Ce sont son éducation et son amour de la littérature dès l'enfance qui ont façonné l'écrivain qu'il est devenu.
Tout en se remémorant qui il était, François Taillandier décrit le quotidien des années 1960 à Clermont-Ferrand avec la famille, l'école catholique, puis l'adolescence car il revient aussi assez souvent sur le François de 14 ans. Ensuite ce sont ses années étudiantes avec toute la naïveté de son engagement politique fait plus par effet de mode que par réelle conviction. Tout est raconté avec justesse et humilité, sans nostalgie, et beaucoup de provinciaux de cette génération se reconnaitront.
Par ce retour aux sources il témoigne, de sa belle écriture, des bouleversements de notre société depuis les années 60.
#FrançoisRoman #NetGalleyFrance


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critiques presse (4)
LeMonde
08 mars 2019
Dans ce nouveau livre, l’écrivain explore ses jeunes années, celles au cours desquelles s’est décidée sa vocation littéraire.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LaCroix
13 février 2019
François Taillandier se raconte comme un personnage de roman, témoin des grands bouleversements des années 1960 dans la France profonde.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Bibliobs
06 février 2019
Dans ce récit autobiographique au style élégant, si français, François Taillandier ne se souvient pas seulement de l'enfant qu'il a été, au début des années 1960, il se présente aussi devant lui avec, pour se défendre, tous les romans, essais, portraits qu'il a écrits. Comme s'il voulait s'acquitter d'une dette.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LeFigaro
10 janvier 2019
En se souvenant de son arrière-grand-père, de ses nombreuses tantes et de quelques grands-tantes, le romancier note avec une pointe d'amusement que des millions d'individus nés avant nous n'ont eu besoin ni de Marx ni de Freud pour mener une vie pleine et bonne, loin du délire du désir.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Là [ à Angers ], j'étais dans une zone intermédiaire, au cœur d'une certaine France dont je n'avais jamais pris en compte l'existence. Pas un peuple, en définitive : une population, ni citadine ni rurale, ni nantie ni démunie. Le marais. Ces gens n'étaient pas inintéressants par nature, ils l'étaient par défaut. Déchristianisés, dépolitisés, déculturés, déshistoricisés. Il n'y avait rien là-bas. Le canapé, la télé, le centre commercial. La France pavillonnaire, la France d'Auchan et de la voiture de l'année, la France qui regardait à la télévision "Dimanche Martin", "L'Île aux enfants", l'inspecteur Columbo et les matchs de foot. La France à statistiques, celle qui fournit les panels de consommateurs pour tester les nouveaux yaourts, et met le remboursement des verres de contact au premier plan de ses préoccupations politiques.
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Cette expérience d'une lecture (ou d'un film, ou d'une musique) qui vous commotionne, qui va chercher en vous quelque chose que vous aviez toujours ignoré, et qui l'éveille, le produit, le profère, qui instaure un avant et un après - cette expérience que je souhaite à tous - je la connus avec Cyrano.
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Ils étaient le peuple, ceux là, celui auquel pensait le général de Gaulle quand il disait « le peuple » ou « le pays ». Lorsque bien plus tard j'entendis la célèbre sortie du chef de l’État sur la ménagère (« La ménagère, elle veut bien le progrès, mais pas la pagaille ! »), je sus à l'instant de qui il parlait : c'était d'Antonine. Peut-être est-ce à Lucien et Antonine que je dois de n'avoir jamais oublié cela, le peuple. Ce peuple de France, composé de ceux « de souche » et d'autres plus récents, peu importe ; un peuple qui, à condition qu'on ne le méprise pas, sait se montrer profondément gentil, amène, généreux. Peut-être est-ce Antonine et Lucien qui font que je ne cesserai jamais, en un coin du cœur, d'être socialiste, même si cela n'a rien à voir avec ce qui, depuis quelques décennies, nous a été refilé sous cette appellation.
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Comme je lui présentais, piteux, le carnet scolaire à signer, il le considéra longuement puis me dit, pensif, sans colère : "Dommage qu'il n'y en ait pas eu un plus con." Et l'on s'en tint là.
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Mais il y eut davantage. Me partageant ainsi entre la fac et la rédaction du journal, j'eus pour la première fois l'intuition qu'il est salutaire de n'appartenir pas à un seul groupe ou à une seule catégorie, qu'il faut toujours s'efforcer d'être en même temps là et ailleurs. Tout collectif, que ce soit la paroisse, la section politique ou la littérature germanopratine, réduit son propre champ de vision, en vient à tourner en rond dans ses obsessions et préjugés, qui lui masquent le reste du monde ; tout collectif, dès lors qu'on en fait son seul horizon, tourne au ratatinage. Il faudrait toujours avoir une double vie, qui ne serait pas une trahison, mais instituerait le recul, la distance, un décalage discret et permanent.
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Videos de François Taillandier (21) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de François Taillandier
Maison de la poésie (4 juin 2019) - Texte et Lecture de Alban Lefranc, extrait du Dictionnaire des mots parfaits (dirigé par Belinda Cannone et Christian Doumet, éd. Thierry Marchaisse, parution mai 2019).
Le Dictionnaire des mots parfaits :
Pourquoi certains mots nous plaisent-ils tant ? S?adressant à notre sensibilité, à notre mémoire ou à notre intelligence du monde, ils nous semblent? parfaits. Bien sûr, parfait, aucun mot ne l?est ? ou alors tous le sont. Pourtant, chacun de nous transporte un lexique intime, composé de quelques vocables particulièrement aimés. Après ceux consacrés aux mots manquants et aux mots en trop, ce troisième dictionnaire iconoclaste invite une cinquantaine d?écrivains à partager leurs mots préférés. Il vient parachever une grande aventure collective où la littérature d?aujourd?hui nous ouvre ses ateliers secrets.
Auteurs : Nathalie Azoulai, Dominique Barbéris, Marcel Bénabou, Jean-Marie Blas de Roblès, François Bordes, Lucile Bordes, Geneviève Brisac, Belinda Cannone, Béatrice Commengé, Pascal Commère, Seyhmus Dagtekin, Jacques Damade, François Debluë, Frédérique Deghelt, Jean-Michel Delacomptée, Jean-Philippe Domecq, Suzanne Doppelt, Max Dorra, Christian Doumet, Renaud Ego, Pierrette Fleutiaux, Hélène Frappat, Philippe Garnier, Simonetta Greggio, Jacques Jouet, Pierre Jourde, Cécile Ladjali, Marie-Hélène Lafon, Frank Lanot, Bertrand Leclair, Alban Lefranc, Sylvie Lemonnier, Arrigo Lessana, Alain Leygonie, Jean-Pierre Martin, Nicolas Mathieu, Jérôme Meizoz, Gilles Ortlieb, Véronique Ovaldé, Guillaume Poix, Didier Pourquery, Christophe Pradeau, Henri Raynal, Philippe Renonçay, Pascale Roze, Jean-Baptiste de Seynes, François Taillandier, Yoann Thommerel, Laurence Werner David, Julie Wolkenstein, Valérie Zenatti
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