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EAN : 9782743639419
230 pages
Payot et Rivages (26/04/2017)
3.48/5   20 notes
Résumé :
Viâtre, une ville au bord du Rhône. Ce sont les vacances d'été, la chaleur est étouffante. Johan et Guy Mesel sont frères mais tout les oppose: Johan est un universitaire brillant et un passionné d'escalade alors que Guy, complexé par sa petite taille et dévoré par l'eczéma, est agent technique dans un lycée professionnel en montagne. Ils décident d'échanger leurs appartements pour la durée des vacances et c'est ainsi que Guy s'installe dans le logement que Joh... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Voilà un roman noir comme je les aime, une ambiance opaque, plombée par une chaleur qui transforme la ville en fournaise, des personnages plus ou moins cabossés par un passé obscur, une écriture percutante.
Mais je m'emballe !
D'abord voici deux mots de l'histoire ou plutôt des histoires qui s'enchâssent dans le récit :
Tout commence par un échange d'appartements entre deux frères. Guy va occuper le logement de Johan tandis que celui-ci part en excursion en montagne.
Aussitôt arrivé, Guy est intrigué par la configuration des lieux avec un vague malaise voire même une impression de déjà-vu.

Quelque part dans la même ville, Camille vit avec son père et Zahra sa belle- mère.
La jeune fille peine à faire le deuil de sa mère et tente de se construire avec ses interrogations et les non-dits qui entourent sa mort. Elle a des souvenirs très flous des disputes violentes entre ses parents.

Il y a aussi la vieille Maïa qui a élevé Guy et Johan et cherche désespérément un enfant disparu pendant la guerre, faisant appel à un détective privé véreux aidé par une énigmatique vieille dame.

Evidemment, toutes ces histoires vont s'entrecroiser et le puzzle finira par s'assembler. On ne perd pas le fil, on bascule d'une histoire vers une autre, on est entrainé et finalement sidéré par une fin ouverte qui laisse libre cours à l'imagination du lecteur, à moins que Claude Amoz n'envisage une suite.

Une atmosphère à la Simenon pour un roman que j'aurais très bien vu mis en scène par le grand Claude Chabrol.

Je remercie Lecteurs.com et les Editions Rivages/Noir qui m'ont permis de faire cette découverte dans le cadres des "Explorateurs du polar".
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"Deux frères échangent leur appartement. Leur mère adoptive s'est rapprochée du plus brillant, mais c'est surtout pour elle une opportunité, en réaménageant dans les lieux de sa jeunesse, de fouiller un passé jamais résolu.
Une adolescente se croit enceinte, sa belle-mère l'est. Quel rôle a joué celle-ci dans la mort de sa mère, des années plus tôt ?
Pour tous les personnages de ce roman, le passé est lourd de blessures jamais cicatrisées. En un ballet parfaitement orchestré autour d'un petit appartement qui tel une famille s'est recomposé au fil du temps, les différents protagonistes vont aller à la recherche de ce passé irrésolu et vont plonger dans des drames présents en échouant à éclairer ce qui fut. L'appartement lui-même fut divisé en lots, habité par différentes personnes, reconfiguré plusieurs fois. Comme le passé, il a ses points de vue disparus, ses cloisons écroulées, ses perspectives modifiées.
Toutes les trames se tissent autour des liens maternels. C'est une douloureuse et multiforme exploration de la maternité qui se déploie au fil des pages, maternité clandestine, maternité brisée, maternité de substitution, maternité désirée, maternité redoutée, maternité honnie, maternité démente, toutes les formes de liens brisés ou créés entre des mères aussi différentes que les enfants qu'elles recueillent, enfantent ou refusent sont exposées au fur et à mesure que les fils se rejoignent et s'assemblent un instant pour se défaire de nouveau. (...)
On trouve dans ce récit multifocal des personnes de tous les âges, une adolescente, des hommes et des femmes, des vieilles gens, et l'inévitable miss Marple, la petite dame en bleu. Mais dans ce roman trouble et obsédant, rien n'est conforme aux apparences."
Lonnie pour Double Marge (Extrait)
Lien : https://doublemarge.com/la-d..
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Août 2003, Viâtre, une ville traversée par le Rhône, étouffe sous la canicule. La chaleur fatigue les corps et échauffe les esprits. Des histoires tragiques que l'on croyait oubliées finissent par remonter. Deux personnages vont se mettre en quête de leur passé. Maïa est une vieille femme qui cherche son fils qui a disparu en 1944 au cours d'une rafle. Elle souhaite se réapproprier cet enfant qu'elle a dû faire passer pour son neveu à sa naissance. Et il y a Camille, une adolescente, qui ouvre une vieille blessure : sa mère est décédée dix ans plus tôt et elle souhaite éclaircir les circonstances de sa disparition, n'ayant conservé que des souvenirs confus de cette époque. le lien entre les deux femmes est tissé par Johan. Elevé par Maïa et son défunt mari, il se lance dans l'histoire de Camille pour calmer l'eczéma et le mal-être qui lui rongent la peau et l'esprit. Claude Amoz utilise à merveille le cadre de Viâtre et l'ambiance caniculaire mais elle sature son texte de symboles explicites : statues, contes d'Andersen et sorcellerie du Maghreb. L'écriture est travaillée et j'ai pris plaisir à lire des passages à voix haute pour mieux apprécier les phrases ciselées. Les personnages sont dépeints avec beaucoup de justesse. Leurs troubles et leurs souffrances sont parfaitement rendus et on les sent étouffer sous le poids de la canicule et d'un passé douloureux. Je remercie les éditions Rivages et Babelio de m'avoir permis de découvrir l'univers riche et subtil des romans de Claude Amoz dans le cadre d'une "masse critique".
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La découronnée est le second roman policier que je lis dans le cadre de la selection pour le prix du Polar en Poche de Gradignan .
Alors que je me délectais à l'avance de découvrir cet écrivain, je me suis rendue rapidement à l'évidence que je ne ressentais aucun plaisir à cette lecture, voire même au fil des pages un profond ennui ...

Johan et Guy Mesel échangent à l'occasion de quelques jours de vacances en pleine canicule leurs appartements .
Si Johan, brillant universitaire revenu récemment du Canada en profite pour partir en montagne assouvir sa passion de l'escalade, Guy, bourré de complexes et atteint d'un eczéma souvent génant se retrouve dans un appartement à Viâtre une ville au bord du Rhône .

Il ne se passe pas grand chose de bien palpitant (ou alors je suis passée totalement à coté ...) et même si les personnages sont adroitement campés et que l'écriture est élégante , ce ne sera pas assurément ce roman qui remportera mon vote .

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Concours de circonstances ou volonté éditoriale, les éditions Rivages voient revenir ces derniers temps des auteurs qui avaient fini par disparaître des radars. Ce fut Hugues Pagan au mois de mars (nous aurons l'occasion d'en parler) et voici maintenant le tour de Claude Amoz, dont le dernier roman, bois-brûlé, paru chez Rivages datait de 2003 (un recueil de nouvelles a paru en 2007). Comme dans bois-brûlé, Amoz nous amène dans la ville imaginaire de Viâtre, sur les bords du Rhône.
C'est là justement, que Guy est venu passer quelques jours. Et, justement aussi, en 2003, en pleine canicule. Agent d'entretien dans un lycée des Alpes, il a échangé momentanément son appartement avec celui de son frère Johan, scientifique revenu depuis peu du Canada. À cette occasion, Maïa, qui a élevé – parmi d'autres – les deux frères placés par l'assistance publique, est aussi venu passer quelques semaines dans cette ville où elle a vécu dans sa jeunesse. Pour voir Guy et Johan, mais aussi pour lever le voile sur un événement traumatisant de son propre passé.
Guy a toujours été curieux. Complexé par sa petite taille et un eczéma très envahissant, un peu lent, il a dès son enfance commencé à vivre sa vie par procuration, suivant des femmes au hasard dans la rue, épiant les faits et gestes de personnes au gré des circonstances. Quand il aménage provisoirement dans l'appartement que vient d'acheter Johan, un hasard qu'il estime pour sa part relever plutôt de la préscience, l'amène à s'intéresser aux anciens propriétaires. Ceux-ci ont déménagé depuis peu pour s'installer dans un pavillon plus spacieux. C'est là que vit Camille, seize ans, affligée d'une tâche de naissance qui la défigure et orpheline de mère depuis une dizaine d'années. Aujourd'hui son père et sa belle-mère, Zahra, attendent la naissance de leur enfant. Et Camille peine à savoir si les vagues souvenirs de violence issus de son enfance qui reviennent alors relèvent d'une vérité qu'on lui aurait cachée ou de son imagination aiguillonnée par un sentiment de jalousie vis-à-vis de l'enfant à naître.
C'est autour de la montée de la Découronnée, ainsi nommée en référence à une statue antique découverte là, que tous ses destins semblent se retrouver, s'entremêler, voire se nouer.
On retrouve donc sans surprise, près de quinze ans après, les thèmes chers à Claude Amoz, le passé enfoui qui empêche de pleinement vivre le présent, la complexité et les contradictions des relations familiales, le tout dans une atmosphère qui rend tout cela d'autant plus charnel. C'est ici cette canicule écrasante qui met le corps de Guy à la torture et qui semble faire sombrer une partie des personnages dans une bien inconfortable apathie sans pour autant les décourager de remuer le passé ou, au contraire d'essayer de l'enterrer un peu plus profondément. Deux attitudes d'apparence contraires mais tout aussi néfastes, car que l'on fasse l'un ou l'autre de ces choix, il faudra bien toucher le cadavre au risque de s'apercevoir qu'en fait il bouge encore et que ce n'est peut-être pas sans raison que l'on avait décidé de s'en débarrasser.
Autant dire que l'on se trouve là face à un roman aussi noir que qu'accablant. S'il joue parfois un peu trop ostensiblement avec les symboles et que sa chute n'est pas vraiment une surprise, il n'en demeure pas moins que La Découronnée, dans son apparente simplicité, sans artifices, se révèle être un livre touchant et aussi cruel que peut l'être la vie. C'est en cela une réussite.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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critiques presse (1)
Telerama
21 juin 2017
Claude Amoz orchestre magistralement cette valse des fantômes, entêtante et bouleversante.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Elle reprend son récit, en tâtonnant, en multipliant les fautes de syntaxe. Elle pourrait en éviter un bon nombre, si elle s’en donnait la peine : il y a tellement longtemps qu’elle vit en France. Mais ces maladresses la protègent. Elle a toujours tout fait pour qu’on la sous-estime, forçant sa gaucherie, exprès : on ne se méfie pas d’une sotte. Un masque destiné à tromper l’ennemi.
Quel ennemi ? La guerre est finie.
La sienne, pas encore. Et d’ailleurs, avec le temps, cette carapace est devenue sa vraie peau : elle ne peut plus s’en défaire.
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Il n'a eu aucune difficulté à découvrir l'emplacement de la tombe. Il lui a suffit d'indiquer le patronyme de la défunte et la date de l'inhumation. La gardienne lui a remis un plan sur lequel elle a indiqué les allées à suivre.
[...]
Carré 30, case 12. Une case, comme aux dames ou aux échecs. Un casier, pour y remiser définitivement ce qui reste d'une existence.
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Certaines stèles portaient parfois, dans des médaillons, des photos dont les traits s’étaient brouillés sous l’effet des intempéries. Celle qui le fascinait le plus représentait Sylvie Sarment, morte à quinze ans. Elle avait des yeux sombres et un sourire mélancolique, comme si elle pressentait sa fin prématurée. Une plaque lui promettait un souvenir éternel, tristement démenti par l’état d’abandon de la sépulture.
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Quand il avait douze ans, il avait inventé ce qu’il prenait pour un jeu. Il choisissait une femme dans la rue, et il la suivait jusque chez elle. Ensuite, il rôdait autour de son logis, essayant d’en savoir plus, inspectant les boîtes aux lettres, guettant les lampes qui s’allumaient, les mouvements des rideaux. Il ne se sentait pas coupable. Au contraire : il se prenait pour un détective à la recherche d’indices, ou pour un reporter se livrant à un travail de repérage. Il a été très surpris quand l’une d’elles est brusquement sortie de chez elle, le traitant de « sale petit voyeur ». Il ne connaissait pas le mot : il a cru qu’elle parlait d’un voyant, d’un devin.
« Elle a raison. Je sais des choses que les gens ne veulent pas que je découvre. S’ils se fâchent, c’est qu’ils ont peur. »
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Le temps est une illusion, tout dépend de l’intensité avec laquelle tu le vis : quelques minutes peuvent être beaucoup plus riches que des années d’indolence.
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Video de Claude Amoz (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Claude Amoz
Cercle polar : Histoires de familles ."La découronnée" de Claude Amoz (Rivages) "La fille de la peur" d'Alex Berg (Jacqueline Chambon) "Savana Padana" de Matteo Righetto (Le dernière goutte) Claude Amoz a le goût des archéologies familiales et des enfances meurtries. Sa nouvelle valse des fantômes, lente et entêtante, est une réussite. L'Allemande Alex Berg orchestre sur le même registre, mais avec un tempo beaucoup plus rapide, la course éperdue de familles brisées par la guerre et l'exil. Quant à l'Italien Matteo Righetto, ce sont les familles mafieuses qui l'inspirent et dont il joue savoureusement, façon Donald Westlake ou Dino Risi. La famille sur tous les tons au menu de ce Cercle polar.
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