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EAN : 9791031204055
92 pages
Editions Ateliers Henry Dougier (04/10/2018)
4.15/5   26 notes
Résumé :
On ne sait presque rien de la vie de Pieter Bruegel l'Ancien, dont on célébrera en 2019 le 450e anniversaire de la mort. Son visage même ne nous a été transmis par aucun portrait fiable. Et pourtant certains de ses tableaux sont parmi les plus célèbres au monde.
C'est en entrant dans l'un d'eux, Les Chasseurs dans la neige, que l'auteur nous restitue ce qu'a pu être la présence du peintre flamand, sous le regard d'une jeune fille dont le destin a été changé ... >Voir plus
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Beau petit livre qui nous fait pénétrer dans le tableau de Pieter Brueghel l'Ancien intitulé « Les chasseurs dans la neige » en lui donnant vie, en l'animant.
L'auteur imagine la rencontre, au cours d'un séjour dans un village de la campine belge au Nord de Bruxelles où il a son atelier, entre une jeune femme brodeuse et le peintre.
Elle redécouvre la vie de son village et le paysage environnant à travers des croquis que fait le peintre en vue de ce tableau et elle apprend à les voir différemment, avec un oeil neuf, grâce à lui.
Lui-aussi a besoin de son regard. En effet, s'il peint toute la vie qui l'environne en s'efforçant de ne pas la trahir, une grande tristesse l'envahit parfois. Car il doit s'éloigner de ce qu'il peint pour mieux voir, se séparant alors des autres hommes dont il aime pourtant la compagnie. le regard de Maecke lui devient nécessaire. Elle est le lien qui le relie à tous car il peut constater le cheminement de son oeuvre dans ce regard. Elle le relie à la vie qu'il souhaite donner à voir.
Et il comprend grâce à elle, « la quarantaine venue que ce qu'il a cherché à travers toutes ces années passées crayons et pinceaux à la main n'est rien d'autre que le ressouvenir du temps enfui de son enfance brabançonne.»

La beauté n'est pas le but pour Brueghel mais la quête de la vérité qui seule importe. Vérité des rencontres comme celle d'une vieille femme ployant sous ses fagots de bois. Vérité de toutes les scènes de vie et si de tout cela émane une beauté c'est en plus, sans que le peintre l'ait consciemment voulu.
Ce livre nous ouvre les arcanes de la création à travers le lien entre le peintre et celle qui contemple son tableau. C'est le croisement de ces deux regards qui donne vie à l'oeuvre, qui la féconde :
« Jamais il n'avait eu cette impression de vivre dans un paysage comme dans une peinture et il savait en être redevable à Maecke.
… l'oeuvre ne serait accomplie qu'au moment où le regard de Maecke. se poserait sur elle comme une approbation silencieuse.»
A travers la contemplation de ce tableau Maecke va aller aussi vers elle-même. Don réciproque entre le peintre et celle qui contemple. Double accomplissement.
Belle réussite que ce petit livre que j'ai relu sans qu'il perde de sa saveur et merci à Babelio et aux Editions Ateliers Henry Dougier qui m'ont offert cette lecture.
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Le tableau Chasseurs dans la neige (en néerlandais : Jagers in de sneeuw, ou de terugkeer van de jagers) fut réalisé par Pieter Brueghel l'Ancien en l'an 1565. Il décèdera quatre années plus tard dans la fleur de l'âge comme il est dit parfois, soit autour de quarante ou quarante cinq ans.

L'auteur de ce roman imagine la vie du peintre durant cet hiver particulièrement rude et les conditions qui ont pu inspirer ce tableau d'un paysage hivernal.

Ce roman est avant tout une ode au génie de ce peintre, à la place donnée au paysage, à l'affection que le peintre a dû porter à ce monde rural pour le peindre avec tant de tristesse et de beauté. Ce tableau capture un moment à la fois dur et joyeux où celui qui le contemple a l'impression de s'être invité à un moment d'éternité.

Belle initiative de l'auteur que d'imaginer la genèse de ce tableau. C'est une écriture et une histoire toute simple, sincère et belle, comme ce tableau.

Belle découverte aussi d'un éditeur que je ne connaissais pas et dont la description dit ceci :
Créée en 2014, la maison d'édition les ateliers henry dougier souhaite « raconter » la société contemporaine dans le monde, en donnant la parole aujourd'hui à des témoins souvent invisibles et inaudibles : peuples, régions, métiers, catégories sociales ou générationnelles parlent ici de leurs valeurs, de leur mémoire, de leur imaginaire, de leur créativité.
Notre objectif : briser les murs et les clichés !
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La Feuille Volante n° 1276
LES CHASSEURS DANS LA NEIGE Jean-Yves Laurichesse – Ateliers Henry Dougier éditeur,

Je remercie les éditions HD de m'avoir fait parvenir ce roman.
Tout commence par un coup de coeur d'enfance de Jean-Yves Laurichesse pour un tableau, « Les chasseurs dans la neige » et pour son auteur, le peintre flamand Pieter Bruegel (1525-1569) , dit l'Ancien, par opposition à ses deux fils qui ont, eux aussi, suivi la voie de la peinture. Puis, bien des années plus tard, quand la vie s'est installée, il retrouve intacte cette fascination qui non seulement ne s'est pas altérée, s'est même affermie avec le temps et peut-être a donné pour soi-même l'envie de laisser une trace de son passage sur terre. Naturellement il veut en savoir plus sur l'oeuvre et sur l'auteur, sur sa vie et ses passions, alors, comme une sorte de témoin qui se joue du temps, il pénètre dans le tableau ou plus exactement se projette à l'époque de sa conception, inventant les phases et les circonstances de sa création, les rencontres que le peintre aurait pu faire. Il y a ce que la toile représente, une scène figée dans la neige, mais surtout ce que le spectateur ordinaire ne peut voir, et, par l'extraordinaire puissance de l'imagination humaine, Bruegel, par le truchement de Laurichesse, révèle sa présence virtuelle qui peu à peu devient bien réelle. C'est un homme de quarante ans, un peintre venu de Brussel en cette année 1565 pour croquer une fête de village flamand en hiver, une commande d'un riche client d'Anvers sur le thème des mois de l'année. Dans ce village, il a parlé et même dansé avec Maeke, puis a disparu, laissant à la jeune fille un souvenir ému. Plus tard il est revenu pour affiner ses croquis, noter des détails qui, dans sa toile à venir prendront une grande importance. Il se dit que peindre ainsi des scènes authentiques est bien mieux que d'évoquer des événements historiques ou bibliques comme il l'a déjà fait et préfère la compagnie de gens simples à celle des bourgeois riches, et peut-être aussi celle de Maeke , cette jeune brodeuse réservée et travailleuse de ce village perdu.
Même si ses tableaux sont célèbres dans le monde entier, on sait peu de choses de la vie de Bruegel. C'est sans doute pour cela que Jean-Yves Laurichesse lui prête une parcelle d'existence parmi ces gens qu'il découvre. Les relations qu'il a avec Maeke sont empreintes de respect, de retenue, d'admiration réciproque. La jeune fille apparaît comme une sorte d'inspiratrice, un prétexte à la création de cette oeuvre où pourtant elle ne figure pas. C'est une révélation réciproque puisque, à l'occasion de ce tableau, la jeune fille prend soudain conscience de la beauté des lieux représentés par le peintre ; ils faisaient à ce point partie de son quotidien qu'elle ne les appréciait même plus. Il évoque Pieter, malgré des apparences bourgeoises, comme un homme bienveillant et bon, attentif à ces paysans qu'il ne connaît pas et aussi à l'avenir de la jeune fille,
Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai bien voulu croire à cette tranche de vie , vue à travers ce tableau qui s'est lentement composé dans sa tête avant de prendre forme sur la toile. J'ai, bien sûr, cru aux difficultés de composition, aux failles de la mémoire, à l'impossibilité toujours possible de faire partager, à travers les formes et les couleurs, l'émotion intime du créateur qui prend sans doute plaisir à imaginer, à propos d'un petit détail d'une toile, les interrogations du spectateur quelques siècles plus tard. J'ai aimé aussi cette phase de doute qui étreint l'artiste avant qu'il décrète son oeuvre terminée au point que cela nécessite un oeil extérieur, et avec lui la crainte de la critique ou de l'indifférence.
C'est aussi une évocation peu flatteuse de la nature humaine, capable du pire comme du meilleur, mais bien souvent du pire, avec son cortège d'hypocrisies, de médisances, de bassesses et cette jeune fille pure en fait l'expérience bien malgré elle. Cela peut paraître un roman mièvre dans son déroulement et dans son épilogue, quand une certaine forme de littérature nous a habitué à la violence et aux excès, mais il n'en est rien et je suis entré de plain pied dans cette fiction.
J'ai rencontré l'oeuvre de Jean-Yves Laurichesse par hasard et cette chronique s'est fait l'écho des bons moments de lecture aux accents poétiques que cette rencontre a suscités [la feuille Volante n°1170 - 1171]. Je me suis volontiers laissé entraîné dans cette démarche créatrice à l'occasion de ce roman, parce que, il y a de cela bien longtemps, un pareil émerveillement à propos d'un autre peintre, s'était emparé de moi et j'ai apprécié cette manière qu'a notre auteur d'inviter son lecteur à partager son émotion ; Il le fait avec de courts chapitres à l'écriture .fluide comme les touches d'un pinceau posées sur la toile et l'ambiance qui en résulte est paisible comme l'est ce paysage d'hiver. La poésie que j'ai tant appréciée lors de mes lectures précédentes était également au rendez-vous.

© Hervé Gautier – Septembre 2018. [http://hervegautier.e-monsite.com]
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J'ai fait de très belles découvertes avec ce roman, et ce grâce à l'attachée de presse Nadia Ahmane que je remercie encore chaleureusement. J'ai mis découvertes au pluriel, car en plus de découvrir un nouvel auteur et donc une nouvelle plume, j'ai pu aussi découvrir un autre artiste, peintre cette fois ci, Pieter Bruegel. Sans ce roman, ce nom me serait resté inconnu, et cela aurait été bien dommage.

Les chasseurs dans la neige, c'est le titre donné à une peinture de Pieter Bruegel. Et Jean-Yves Laurichesse a du l'excellente idée d'imaginer la genèse de cette toile. Je ne sais pas vous, mais combien de fois, j'ai pensé, en regardant une toile, que les personnages pouvaient prendre vie, ou me demander comment le peintre avait peint, surtout lorsque cela concerne des paysages, comme ici.

L'auteur a romancé l'histoire de ce tableau, lui a donné vie. Et ceci en nous contant la rencontre de Pieter Bruegel avec ce petit village de Flandre qui a lui aussi un rôle important. Il va venir plusieurs fois, va rencontrer une jeune brodeuse, Maeke, lors d'une fête. Celle-ci va être intriguée par cet homme faisant des dessins sur un carnet. Lorsqu'il va revenir, elle osera affronter sa curiosité, lui parler et assister ainsi à la naissance d'un tableau. Leur relation reste amicale, Pieter voudra l'aider à quitter son village pour aller à la grande ville, pensant bien faire pour elle, mais la vie citadine ne sera pas simple pour elle.

Jean-Yves Laurichesse décrit à la perfection la vie de ces gens de la campagne au 16ème siècle, les chasseur, les aubergistes, leurs conditions de vie, leurs loisirs se résumant aux soirées à l'auberge ou à du patinage sur le lac gelé, des instants de vie parfois durs mais aussi joyeux. Il décrit également tellement bien le tableau que la curiosité m'a poussée à chercher le tableau original (la couverture du roman en est une partie), je l'ai trouvé beau et complet, le peintre a peint plusieurs scènes de vie des villageois, dans un décor très réaliste et hivernal, il a juste rajouté des montagnes et un château fort qui ne sont pas présents en réalité (la Belgique est réputée pour être le plat pays!). Il a voulu les ajouter en rapport à son souvenir de voyage pendant sa jeunesse en Italie. Il prouve ainsi à la jeune Maeke que l'on peut rendre encore plus beau un paysage grâce à l'art.

Ce roman est court et se lit bien et vite. Je me suis laissée emporter par les mots de l'auteur, par la vie de Maeke, par les paysages, par l'art de Pieter Bruegel. On assiste également à la naissance d'autres tableaux, que j'ai recherchés sur le net, par les descriptions faites par l'auteur, j'ai trouvé Les Moissons, où les couleurs sont éclatantes. le style de l'auteur est fluide et rempli de l'art du peintre, les chapitres sont courts, donnant du rythme à la lecture.

J'ai beaucoup aimé ce roman, très instructif, j'ai appris grâce à lui qui était ce peintre, j'ai vécu une partie de sa vie et j'ai ainsi eu envie d'en connaître davantage sur lui et ses toiles. J'aime quand une lecture soit aussi enrichissante, quand on en sort plus instruite qu'avant.
Je vous recommande vivement la lecture de ce roman, qui n'est pas du tout rébarbatif, il est très intéressant.
Lien : http://marienel-lit.over-blo..
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Winter is coming.
A l'aube du “petit âge glaciaire” (XIVe-XIXe siècle), en pleine Renaissance flamande, Pieter Brueghel l'Ancien (1525-1569) peint « Les chasseurs dans la neige » (1565), un des six panneaux des quatre saisons (aux Pays-Bas s'ajoutaient les débuts du printemps et de l'été). Il en demeure cinq, dispersés dans les musées prestigieux, le sixième, le printemps, s'étant volatilisé, panneau et pigments [lire à ce propos : « Tête baissée » de Michael Frayn]. Jean-Yves Laurichesse, écrivain et enseignant, revient au fascinant tableau de Bruegel et décide de l'animer pour le faire vivre, en apprécier les recoins et les trajectoires, les détails et l'ensemble, saisis dans l'instant. Avant d'être portés sur la toile, le village flamand a été parcouru par le peintre en quête de motifs et d'ambiances. Sa rencontre avec la jeune couturière, Maeke, sera décisive, de la conception à l'adoubement de l'oeuvre.
L'exercice est peut-être couru mais il est toujours agréable pour un lecteur amoureux de l'oeuvre peint et gravé du maître flamand de trouver un regard littéraire qui féconde une peinture majeure inscrite au panthéon des musées imaginaires. Même sans connaître « Les chasseurs dans la neige », un arrêt sur image et une entrée en matière suffisent pour faire émerger tout un monde, si lointain et pourtant si proche. L'oeuvre parle d'elle-même, sans la béquille du discours explicatif. Ici, la littérature prend aimablement le relais de la peinture et compose une histoire simple et universelle, touchante et marquante.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Il descend vers le grand étang gelé qu'il a dessiné de loin la veille, désert à présent, car il est trop tôt pour que les patineurs s'y rassemblent. Il aimerait pourtant les croquerde plus près pour donner à son tableau plus de précision et de vie. Il attendra s'il le faut le début de leurs jeux. Il se dit qu'il a tout son temps, ce grand temps des saisons où rien ne presse, où tout revient toujours. Il s'imagine comme un point noir parmi d'autres. dans le vaste paysage blanc qui se déploie sous le ciel plombé. p 32
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Il est fatigué, un peu ivre aussi de cette journée passée au grand air. Il garde dans les yeux l'éblouissement des étendues neigeuses, le gris soyeux des arbres, le vol furtif des oiseaux engourdis. p 43
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Aux abords du village, un lièvre traverse en flèche un champ de neige, poursuivi par une petite meute bruyante. Long corps de fourrure palpitante et rousse, il file à l'instinct vers le bois qui lui donnera refuge, laissant derriere lui la trace de son désir de vivre.
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Il songe que l'homme n'est qu'un point dans l'ordre immense de la nature et que c'est peut être une consolation.
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Jamais il n'avait eu cette impression de vivre dans un paysage comme dans une peinture et il savait en être redevable à Maecke
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Videos de Jean-Yves Laurichesse (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Yves Laurichesse
La matinée avec Jean-Yves Laurichesse sera partagée autour de sa dernière publication, Les réalités premières (éditions La Guêpine), et de la livraison du Numéro89 de la revue Littératures (Presses Universitaires du Midi).


Consacré à Jean-Yves Laurichesse, ce numéro est composé de contributions des universitaires qui ont dialogué avec Jean-Yves Laurichesse tout au long de sa carrière de chercheur et de professeur de littérature. L'ensemble est dirigé par Sylvie Vignes (Université Jean-Jaurès).


Jean-Yves Laurichesse. de front avec une carrière universitaire riche, Jean-Yves Laurichesse a su mener une étincelante trajectoire d'écriture personnelle, avec à ce jour une dizaine de publications, couronnées par de nombreux prix, allant des récits de filiation à des romans à composante onirique et poétique en passant par des études de tableaux de Bruegel pollinisés par son imaginaire.


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14/03/2024 - Réalisation et mise en ondes Radio Radio, RR+, Radio TER
Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite (https://ausha.co/politique-de-confidentialite) pour plus d'informations.
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