Leur liaison, semi-clandestine, aura duré 10 ans.
Mais entre
Marilyn Monroe, la star la plus désirée au monde, fantasme de tous les fantasmes, et
John Fitzgerald Kennedy, le Président adulé par toute l'Amérique, l'histoire était courue d'avance.
Malgré le rêve qu'ils ont suscité et la légende qui a perduré, l'envers du décor est des plus sordides.
Constamment épiés, par le FBI, la CIA, la Mafia ou les détectives, ils n'ont fait qu'évoluer dans un monde de requins et payer de leur vie une gloire éphémère qu'aucun des deux n'a jamais pu réellement apprécier tant on a l'impression que les commotions d'une existence tristement dissolue les a à jamais privés du droit au bonheur.
Entre le Président maladif, plus occupé à culbuter les demi-mondaines qu'à se consacrer à la nation et la star à moitié folle, dépressive et droguée, le moins que l'on puisse dire c'est que
François Forestier, journaliste au Nouvel Observateur, n'y va pas de mains mortes et s'y entend pour faire crouler le mythe aussi vite que le Titanic.
Sur un ton cynique et dur, il n'omet rien des crasses et des bassesses qui animent ce petit monde interlope d'acteurs, de politiciens et de mafieux.
A la manière d'un détective privé de série noire, il nous entraîne dans un univers glauque et décadent où tout le monde (starlettes, psys, gangsters…) veut tirer son épingle du jeu, où tous ont quelque chose à cacher (liaisons dangereuses, penchants sexuels, accointances avec le crime organisé..), et où chacun est épié, surveillé, pisté par les Fédéraux, les maîtres-chanteurs ou les journalistes.
Los Angeles affiche la violence des romans d'
Ellroy, ses grandes avenues peuplées d'anges noirs corrompus et malsains.
Dans cette Amérique de fric et de strass, de faux chic et de vrai toc,
François Forestier se balade comme un Mike Hammer aux aguets, observant d'un oeil froid, sardonique et impudent ce grand méli-mélo d'affranchis, de journaleux, de paparazzis, de politicards et de poufs à paillettes.
Des studios de la Fox aux salons de la Maison-Blanche, des bars huppés de la côte Ouest, aux casinos du Nevada, il fait revivre pour nous ces temps mythiques des années 1950 mais c'est une odeur de soufre qui nous pend au nez, avec la mort en bout de course.
Il n'y a pas de révélations à proprement parler dans cet ouvrage sulfureux, seulement le constat accablant d'un monde machiste, vil et vain, où les femmes, malgré leur exceptionnelle beauté et leur célébrité ne sont que des « pépés » s'affichant en technicolor, des poussières d'étoiles estampillées « made in Hollywood ».
L.A.! « Cité des Anges »….lieu de tous les délices, des espoirs les plus fous, des rêves insensés…Norma Jean s'efforçait d'y être Marilyn, ange parmi les anges, s'y est brûlée les ailes…L.A., L.A…