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EAN : 9782283027967
288 pages
Buchet-Chastel (08/10/2015)
3.53/5   33 notes
Résumé :
Quatrième de couverture:


« En savourant le livre Un été avec Montaigne d’Antoine Compagnon, je me suis dit sur le mode de la plaisanterie : à condition de passer l’hiver avec Schubert. Et je me suis piqué au jeu. Schubert m’est toujours apparu comme une sorte de chaînon entre Mozart et... Proust.

Une quarantaine de textes ont vu le jour, au moment où les nuits sont longues. Le portrait d’un homme terriblement émouvant m’est appa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Ma deuxième critique "killer" de la semaine...décidément....
Quarante petits chapitres pour parler de Franz Schubert.
Étant mélomane et grande admiratrice de Schubert ,ce livre ne pouvait que m'attirer.
Un génie qui meurt à trente-un ans et compose en dix-huit ans une oeuvre colossale, dont 650 Lieds.Dans sa courte vie, un des plus grands compositeurs,qui ait vécu au faite, a toujours été humble , toujours à la recherche du meilleur, du nouveau, du différent. Bellamy nous en parle d'ailleurs "très bien"dans son livre, qui débute avec un magnifique avant-propos. Auquel suivent six chapitres sur le Temps et La Douleur dans son oeuvre,sur son caractère,son tempérament,ses amis,jusque là pur bonheur de lecture....
Malheureusement la suite est un enchaînement de chapitres à cheval entre érudition et vulgarisation qui m'a profondément déçue , voir ennuyée.
D'un côté,il s'adresse dans de nombreux passages, qu'à des lecteurs qui connaissent techniquement la musique et qui ont une connaissance assez approfondie de l'oeuvre de Schubert, de l'autre, il vulgarise ,ou "intellectualise" avec des métaphores,des comparaisons absurdes ( pour ne pas dire autre chose ).Pour citer deux exemples:"A la fin de sa vie Schubert est Beethoven,comme Cathy dit avec exaltation qu'elle est Heathcliff dans les Hauts du Hurlevent,possédé et libre " ????? / "Seconde partie du Voyage d'Hiver est une expérience qui fait du bien à celui qui l'endure.A l'image d'une pièce de Beckett."????.
J'ai aussi peu apprécié le chapitre "Ganyméde", sur l'homosexualité supposée de Schubert ,un chapitre digne de la revue Gala.Schubert ayant contacté la syphilis ,son commentaire: .."Amours tarifés? Probable. Mais prostitution féminine ou masculine? on aimerait bien le savoir"( en italique dans le texte).Lui probablement oui,moi personnellement ,non. Il se reprend à la fin du chapitre,mais trop tard!
A ces reflexions insipides , malheureusement nombreuses, s'y ajoutent aussi des passages nombrilistes où il se permet même de faire des ricochets à Schubert (Quatrième impromptus op.90,...à la place de Schubert j'aurais répété le motif) et à Mozart(composer l'ouverture de Don Giovanni en une nuit,rien d'extraordinaire).
Dommage! Car il y a pourtant de beaux passages et de belles reflexions dans ce livre.
Pas difficile de comprendre que Bellamy connaît bien l'oeuvre de Schubert,mais ce n'est pas suffisant.C'est un livre sans grand intérêt,bien sûr ce n'est que mon avis personnel.
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Dans « Un hiver avec Schubert », Olivier Bellamy nous offre une quarantaine de portraits de Schubert : son rapport avec la musique, le temps, l'admiration sans borne pour Goethe qui ne daignera jamais le remarquer, ses amis, son rapport avec Dieu, l'absence de concertos dans son oeuvre…
Une quarantaine de petites touches, de petits tableaux souvent très érudits qui permettent de reconstituer un Schubert attachant dans son obsession pour la musique, et dont la valeur restera curieusement inconnue de son vivant. le tout sans tomber dans une biographie linéaire.

« Un hiver avec Schubert » peut donc se lire de loin en loin, ou bien se dévorer tout entier. Je suis restée tout au long de ma lecture très impressionnée par l'écriture d'Olivier Bellamy, toute en richesse, onctuosité, profondeur… même dans les passages les plus opaques. Car ce livre me semble être avant tout, je pense (même si l'auteur pourrait s'en défendre, puisque son objectif était d'abord de parler de sa passion pour le compositeur qu'est Schubert), un ouvrage de spécialiste parlant à des spécialistes capables de comprendre la nuance du passage d'un fa dièse à un si bémol, par exemple. Mais au final, ce n'est pas un reproche, car il est si facile de se laisser bercer par la musicalité de l'écriture d'Olivier Bellamy !

Zaphod, dans sa très belle critique de l'ouvrage, et à laquelle je vous renvoie (je voulais répondre directement à sa critique mais finalement je profite de la mienne), regrette de ne pas avoir été invité dans l'intimité de l'auteur, qui n'est pas assez disert sur la façon dont Schubert lui a sauvé la vie, grâce à la découverte de la Symphonie inachevée, « pur diamant tombé d'un ciel charbon ».
J'étais d'accord au début, et trouvais cela bien dommage que l'auteur ne se soit pas dévoilé plus que quelques phrases sur lui, qu'il n'ait pas plus détaillé en quoi la mélancolie et la douleur palpables dans la musique de Schubert faisaient tant écho aux siennes. Et au final, je pense que l'explication se trouve à la page 226 de l'ouvrage, avec cette belle citation des propos de Pascal Quignard : « L'enfance, matrice de toutes les émotions, se comprend après coup. S'y replonger, la méditer, permet d'ennoblir et d'approfondir ce qui a été éprouvé. Cela s'accompagne d'une nostalgie. C'est perdu et c'est bien plus présent que cela n'était. La musique m'apparaît l'art idéal pour ce retour d'un passé qu'elle médite sans fin. »
Qu'expliquer de plus après cette phrase magistrale ?
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La musique d’une vie.
Si on demandait aux gens de la rue de citer spontanément des génies de la musique classique, il y a fort à parier que Schubert serait un des grands absents de la liste. Olivier Bellamy, l’animateur d’une émission musicale sur Radio Classique, a voulu essayer de réparer cette injustice. Il s’attaque à cette tâche en nous livrant une biographie thématique du compositeur autrichien du début du 19èmé siècle et sa postérité. En une quarantaine de chapitres, il s’attache à mettre en lumière les différentes facettes du compositeur d’environ mille œuvres, à travers sa musique, ses écrits et les témoignages laissés par ses amis et ses connaissances. Schubert a brillé par ses œuvres pour piano solo, ses symphonies, sa musique de chambre (quatuors, quintettes, octuor, trios avec piano, sonate pour arpeggione et piano) et surtout ses lieder. Olivier Bellamy nous montre que ce qui fait la force et l’originalité de cette musique repose sur la capacité de Schubert à traduire avec un minimum de moyens une palette pratiquement infinie de sentiments et à les évoquer avec une apparente facilité chez l’auditeur. C’est peut-être ce qui explique les résonnances qu’il continue d’entretenir avec nos sensibilités contemporaines.Toute son œuvre laisse filtrer, à travers une certaine légèreté superficielle, la constante expression d’une douleur diffuse et fondamentale. A tel point qu’on peut légitimement définir Schubert comme « le compositeur de la douleur » (p.27). L’auteur utilise toute une analyse musicale relativement précise et technique mais de façon simple et accessible pour mettre en évidence les rapports de la vie de Schubert et de sa musique, les deux apparaissant souvent indissociables, à tel point que chacune vient souvent relayer l’autre sans qu’il soit possible d’établir une préséance. L’art de Schubert consiste à faire porter par sa musique un message universel : celui du déchirement de l’homme devant la beauté du monde et la mort qui le guette. Cette philosophie humaniste transparait particulièrement dans ses lieder, qui constituent « le laboratoire » de sa musique (p.71). C’est dans cette forme musicale associant un chanteur et un piano (sur des poèmes de Goethe, Schiller, Mayrhofer…) qu’il donne toute la mesure de son originalité et de son génie (c’est d’ailleurs lui qui invente le genre). Faisant totalement corps avec son art, Schubert meurt à 31 ans, pratiquement inconnu du grand public et ne sera redécouvert qu'une vingtaine d'années plus tard par le musicien Robert Schumann.
Olivier Bellamy place toute cette histoire belle et pathétique du compositeur viennois à la portée de son lecteur avec beaucoup de talent. La bonne qualité littéraire d’un Hiver avec Schubert permet une lecture agréable et palpitante sur un sujet qui peut apparaître a priori âpre et ardu. Pour autant, le livre ne cède jamais à la facilité.On peut considérer que l’on a affaire ici à un ouvrage de vulgarisation, exigeant et bien construit, qui, sans prétendre à l’exhaustivité, donne une idée assez fouillée de la vie et de l’œuvre de Schubert. Un seul bémol qui pointe ici et là, c’est une discrète tendance à l’hagiographie. Péché véniel qui pourra être facilement pardonné car le sujet s’y prête sincèrement : comment ne pas éprouver de la sympathie pour Schubert et la musique qu’il a composée en si peu de temps ? Inutile donc de vous conseiller chaudement de passer Un Hiver avec Schubert … et certainement un peu plus en réécoutant avec délectation ses œuvres magistrales.

(Livre lu dans le cadre de Masse Critique).
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Première rencontre avec Schubert et premier coup de coeur en écoutant "la jeune fille et la mort", oeuvre sublime recommandée par un ami de classe devenu organiste. Beaucoup plus récemment," le requiem de Franz" m'a familiarisée avec la personnalité de Schubert, compositeur génial et attendrissant. J'étais donc curieuse de découvrir le texte d'Olivier Bellamy que je connais surtout pour sa chronique quotidienne sur Radio Classique et qui sait si bien mettre en valeur les invités de son émission.
Cet essai est à la hauteur de mes attentes. Olivier Bellamy se révèle un chroniqueur passionné, un musicologue érudit mais accessible et un excellent conteur qui nous fait partager avec bonheur son enthousiasme.
Lecture recommandée à tous les amoureux de la musique, à ceux qui recherchent plus que jamais "de la douceur dans un monde brut".
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Livre pour musicien ou non musicien?
Le "Voyage" bâti par Olivier Bellamy contentera les deux.
Ressentis et analyses pourront se rejoindre.
Car il nous soumet par sa construction les reflets de l'univers schubertien.
Différentes facettes qui reflètent toujours la même lumière à la fois différente et complémentaire.
Chaque faisceau qui touche une de ces facettes (un de ces chapitres) nous donne un éclairage particulier sur Schubert.
Elles forment un tout et comme les facettes du diamant, elles sont interdépendantes; aucune ne se suffit à elle-même.
Olivier Bellamy propose de subtils rapprochements avec les autres arts ainsi que des rapprochements dans le Temps, ne craignant pas l'anachronisme.
Ce dernier sert à faire appel à notre sensibilité, à ce que nous vivons-ressentons-connaissons- aujourd'hui pour mieux comprendre l'époque de Schubert.
Il démontre ainsi une universalité et une communion possible des sensations et des pensées au-delà des siècles.
La construction du livre n'est pas innocente. N'est-elle pas troublante dans son palindrome (24 lieder du "Voyage d'hiver" et 42 chapitres).
Cette construction voulue ne pèse pas sur les épaules des non-initiés aux termes de la technique musicale.
Elle contient juste le minimum nécessaire pour comprendre les propos contrebalancés chaque fois par une comparaison accessible.
L'évocation particulière de certaines oeuvres remarquables ou moins ne servent qu'à illustrer le propos.
L'ouvrage n'est pas un ouvrage musicologique, ni historique, ni biographique.
Olivier Bellamy se sert de ces éléments pour que nous puissions pénétrer au coeur de l'âme schubertienne.
A travers ce qu'il en dit et la manière dont il le dit, puisant sans narcissisme à des sources extérieures à lui (les comparaisons...) ou à des sources intérieures ou plus intimes (rencontres, certains de ses amis...), l'auteur permet ainsi que le propos du livre, le centre du livre soit Schubert et non lui-même.
L'ouvrage constitue un bel exemple d'un érudit se mettant humblement au service d'un génie.
Le but recherché n'est-il pas de mieux comprendre pour mieux entendre, de mieux connaître pour mieux sentir?
Tout en finesse et en sensibilité, Olivier Bellamy parvient sans emphase à lever le voile sur le coeur de la musique, en l'occurrence celle de Schubert qu'il ne nous reste qu'à écouter ou réécouter. Autrement?

Grand merci à Babelio et aux Editions Buchet-Chastel pour m'avoir permis de découvrir ce livre raffiné.

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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Plus que tout autre compositeur de l'histoire de la musique, Schubert est délicat à interpréter et cette difficulté provient essentiellement du son. Dès qu'un pianiste pose les mains sur le clavier, on sait s'il a le toucher ad hoc ou s'il ne l'a pas. (...) Schubert ne se donne pas à tout le monde. Il est essentiellement vocal. Mais d'un chant intérieur, simple et immémorial. (...) Pour jouer Schubert, il faut accepter d'être seul dans la multitude, il faut réellement l'éprouver. C'est la musique la plus proche du silence.
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"Heureux qui trouve un véritable ami. Plus heureux qui en sa femme trouve une véritable amie", écrit-il dans son journal le 8 septembre 1816. L'amitié est un besoin vital, un moyen de s'élever ensemble vers le Beau (...). C'est de l'amour grand et vrai qui ne dit pas son nom. "Jamais je ne calculerai avec mes sentiments. Ce qui est en moi, je le donne tel quel", écrit-il à son frère Ignaz.
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L’héroïsme de Schubert se trouve tout entier dans sa recherche de la vérité en dehors de toute ambition de carrière. Sans trembler devant la censure et sans chercher à s’attirer les bonnes grâces du régime. Quoi de plus noble que d’offrir tout son génie à l’élaboration d’un monde plus beau en retirant tout juste de quoi subsister ? C’est sa réponse aux dangers qui menacent, aux valeurs qui s’effondrent, à la lumière qui faiblit.C’est une réponse d’artiste et de musicien. C’est aussi une réponse humaine. Il est un résistant parmi les autres, pas au-dessus des autres, un soldat de l’intime intégrité qui se défend jour après jour.
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La douceur de l’amitié est un réconfort, mais l’apprentissage de la souffrance dessine un chemin solitaire. C’est le drame de l’homme pensant et ressentant. « Personne qui comprenne la douleur d’autrui et personne la joie d’autrui, écrit-il encore. On croit toujours aller l’un vers l’autre et on ne va jamais que l’un à côté de l’autre.
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L’amitié n’est pas seulement pour Schubert, comme hélas pour de nombreux êtres humains, une alliance d’intérêts circonstanciels, un succédané provisoire au manque d’amour, une camaraderie prétexte à des beuveries, une échappatoire au poids de l’existence. C’est plus profond que cela.
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