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EAN : 9782072560026
Gallimard (21/08/2014)
2.68/5   190 notes
Résumé :
«Remarque, je la comprends. C'est plus amusant de lire un roman que d'aller à la messe.» Marie, la narratrice de La haine de la famille et d'Un brillant avenir, raconte ici les rapports qu'elle a entretenus avec la religion au cours de son enfance et de sa jeunesse, entre un père croyant et une mère athée. Elle évoque la naissance du désir à travers des passions successives, et la découverte de l'amour, vécu d'abord comme une crucifixion, puis comme une rédemption.
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Critiques, Analyses et Avis (47) Voir plus Ajouter une critique
2,68

sur 190 notes
Catéchisme, confession, Marie, la narratrice, comme dans Un brillant avenir, raconte, s'attachant cette fois à l'enfance et à l'adolescence, à cette éducation catholique imposée par son père alors que sa mère est athée.

Dès la première page, le ton est donné. Elle a beaucoup de mal à dire « mon père » à l'aumônier qu'elle croise : « Ces mots, associés à la longue robe noire qu'il portait, avaient quelque chose d'intime et d'obscène comme un sexe aperçu à travers une braguette entrouverte par inadvertance. »
Catherine Cusset campe une Marie très croyante mais, influencée par son amie, Nathalie, elle vole dans le supermarché. Arrive la confession et elle lâche un petit larcin : « Un crayon, quand il s'agit de trousses entières. le ciel ne s'est pas effondré… de sa voix douce, il me demande de réciter dix fois le Notre Père, et m'absout. Je sors du confessionnal, infiniment soulagée et fière. »
Marie s'oppose à sa soeur qui a trois ans et demi de plus : « Elle est courageuse, dégourdie, hardie. Je suis une trouillarde. » Quand sa mère la soutient alors qu'elle préfère lire un roman plutôt que d'aller à la messe, « le mal est fait… le Dieu de papa, le Dieu de mon enfance, ce jour-là a perdu sa grandeur… J'ai compris, ce jour-là, que le croyant avait besoin de la protection d'un dieu parce qu'il était fragile.»
Ximena dont la mère est grecque et le père chilien, arrive dans sa vie et « n'a aucune religion, aucune éducation religieuse. » Avec cette nouvelle amie, elle découvre l'amour, le plaisir : « Je l'aime d'un amour passionné, brûlant, comme je n'ai jamais aimé personne. » de 13 à 17 ans, elles sont indissociables : « la brune et la blonde, le démon et l'ange… son amour est lucide, tendu et sévère. »
Les études, les amours s'enchaînent. Ximena est toujours là malgré les jalousies. D'un sentiment à l'autre, d'une passion à une autre, l'âge adulte s'installe et Marie se demande toujours : « Qu'est-ce que l'amour ? »

Avec Samuel, enfin, elle constate : « On ne pouvait vivre et aimer qu'en étant débarrassé de la peur – la peur d'être seul, la peur de vivre, la peur de faire du mal à l'autre, la culpabilité. Cette peur que j'appelle Dieu. » C'est sûrement cela qui reste d'une éducation catholique.
Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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Très belle chronique familiale en grande partie autobiographique. L'auteure Catherine Cusset, sous les traits de la jeune héroïne Marie, retrace son adolescence dans les années 70. Son père est un fervent catholique breton et sa mère est athée d'origine juive. Les rapports que va entretenir Marie avec la religion seront complexes.
Marie va apprécier le côté spirituel de certaines personnes, et tout particulièrement celui de Samuel, jeune homme qui va jouer un rôle important dans sa vie.
Les amitiés passsionnelles vont avoir beaucoup d'importance aussi: les amies que va se choisir Marie feront preuve de beaucoup de caractère, surtout la jeune Ximena (prononcer "Chimena"), d'origine grecque par sa mère et chilienne par son père.
Ce qui unit ce petit monde c'est la quête de la stimulation intellectuelle, et l'ambition.
Marie va sortir de son "éducation catholique" que tient à lui donner son père, pour aller vers les autres, des gens qui auront une origine et un parcours très différents du sien.
Sa vie va basculer lors de la mort de son neveu, Thomas, alors qu'il est un bébé, et les rapports qu'elle aura avec son entourage en seront grandement modifiés.
Catherine Cusset sait trouver le ton simple pour évoquer ce deuil tragique.
Un seul petit bémol: le récit des nombreuses conquêtes de l'héroïne peut avoir un aspect un peu lassant mais le roman est réussi et se lit très bien.
Avec ce roman je découvre l'oeuvre de Catherine Cusset, auteure qui partage sa vie entre la France et les Etats-Unis où elle a enseigné longtemps à l'université de Yale.
Ce livre m'a donné envie de découvrir ses autres romans.
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je n'aurais qu'un mot : déception !
moi qui suis une inconditionnelle de l'écriture de Catherine Cusset je n'ai ici rien retrouvé de ce qui fait sa griffe .Education catholique ....vouih peut être , l'adolescence et ses premiers émois , les amitiés particulières , rien de bien nouveau
les premières rencontres sexe et verbe , verbe et sexe au choix , une jeune femme qui aime mais couche ailleurs pour "apprendre".... tout cela sur 190 pages .....
no comment

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Catherine Cusset
Une éducation catholique

On m'avait dit, tu n'aimeras pas, c'est un livre pour nanas*...
J'ai persisté, ne serait-ce que pour apprendre ce qu'est un « livre pour nanas »…
Édifiant !
J'espère que les livres pour les filles et par une fille sont généralement moins fadasses que cette bluette teintée, pour stimuler notre appétit, d'un peu de libertinage bon ton !
Je passe sur le titre, on frôle le hors sujet ! Car je me demande en quoi l'éducation de cette jeune personne témoigne d'une « éducation catholique », entre un père qui n'a rien de plus qu'un paroissien tiédasse, et une mère athée. En fait, un pur produit des écoles de la République ! Quelques grivoiseries à titre de provocation gratuite : « [en arrivant au catéchisme] « je murmurais vite « bonjour mon père »(…) « Mon père », ces mots, associés à la longue robe noire qu'il portait, avaient quelque chose d'intime et d'obscène comme un sexe aperçu à travers une braguette entrouverte par inadvertance » ; cela relève d'un fantasme de petite fille vicieuse et surtout mal élevée, ou plus exactement d'une femme de la quarantaine (l'écrivaine, comme on dit) prêtant ses propres fantaisies récurrentes à la gamine qu'elle n'est plus !
Si vous vous attendez à des révélations sur l'aliénation d'une « éducation catholique », sur une enfance volée ou violée façon Michel Onfray, ou sur le traumatisme d'une « peine à jouir » qui règlerait ses comptes, passez votre chemin ! Rien de tel ! On se demande même le pourquoi de ce titre car, rapidement, il n'est plus question ni du petit Jésus ni de la Sainte Vierge, on retrouve simplement Dieu le Père dans les dernières lignes du roman, probablement le petit retour de foi de la quarantaine vieillissante. Plus simplement, je pense qu'il s'agit d'un « effet d'annonce » un titre accrocheur imposé par le marketing de l'éditeur.
Justement, je ne comprends pas quelle nécessité peut pousser une maison aussi sérieuse que la NRF à publier un tel « roman » (c'est du moins ce qui est inscrit sous le titre, mais on est plutôt dans une biographie assez plate et linéaire). Combien d'arbres abattus pour coucher sur le papier ces confidences sur une adolescence, qui présente autant d'originalité que la vôtre ou que la mienne, avec sa litanie de rendez-vous manqués, d'illusions déçues, et de petits compromis d'une gamine à peine plus délurée que la moyenne, et qui s'amuse (c'est de bonne guerre) avec le désir des garçons.
Bof…
(je dis bof car je ne sais n'ai pas trouvé l'onomatopée du bâillement.)
Michel le Guen

*De fait Catherine Cusset, l'auteur, a obtenu le Grand Prix des lectrices de Elle pour « le problème avec Jane »
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Une éducation catholique, le titre me semble un prétexte, il s'agit plutôt des ébats sentimentaux de la jeune Catherine........ franchement je n'aurais jamais cru ça d'elle! Chocking!
Trève de plaisanterie.
Quand elle abandonne Dieu elle se trouve des dieux, résumé en gros. Et il y en a ....... Un seul personnage m'a "un peu" émue, le pauvre Samuel, qui reste auprès d'elle alors qu'elle n'arrête pas de le tromper.

J'ai beaucoup aimé "un brillant avenir", lu en diagonale et pas trouvé d'intérêt à "Indigo". Je pense que ce roman est le dernier de cette auteure que je lirai. La lecture pour moi est un loisir parfois instructif aussi..... rien de cela ici.
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critiques presse (4)
LaPresse
12 mai 2015
Catherine Cusset ranime ses souvenirs du catéchisme, de la première communion, «ces moments importants» qui ont construit son enfance.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LePoint
31 décembre 2014
C'est un joli livre carpé, comme les sauts du même nom. Les riches heures d'une coquine polyandre en font le piquant. Pour décrire les menues gloires amoureuses des Trente Glorieuses, Catherine Cusset remixe les albums de Caroline avec l'allegro des romans de Roger Nimier. Ou comment le souci de soi - le corps, l'amour - balayait dans les années soixante-dix les macérations de l'austérité catholique.
Lire la critique sur le site : LePoint
Telerama
05 novembre 2014
Avec Marie, ­Catherine Cusset ne cache rien, et elle préfère cette héroïne, agaçante mais ­lucide, à un modèle de perfection. Son écriture énergique et gourmande se teinte parfois de mélancolie.
Lire la critique sur le site : Telerama
LaLibreBelgique
26 août 2014
Catherine Cusset balise le chemin entre une éducation catholique et l’impossible quête d’un amour idéal. Elle revisite ainsi un chemin de vie.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Petite, j'allais au catéchisme. J'y suis allée une fois par semaine jusqu'à ma communion solennelle à l'âge de douze ans et demi. Je n'en ai presque aucun souvenir. Je ne saurais même pas dire qui nous faisait le catéchisme : une femme ou un prêtre ? A l'aumônerie près de chez moi ou dans une salle au rez-de-chaussée d'un immeuble du quartier, avec des panneaux décorés de dessins d'enfants illustrant la vie de Jésus. Je me rappelle vaguement l'entrée de l'aumônerie. Je vois des marches, une porte en bois, un jeune aumônier au visage large, aux cheveux châtains et au sourire sympathique. J'étais embarrassée quand je le croisais. Je murmurais vite "Bonjour mon Père" et je baissais les yeux, les joues rouges, gênée comme si je m'étais trompée de mots. "Mon Père. " Ces mots, associés à la longue robe noire qu'il portait, avaient quelque chose d'intime et d'obscène comme un sexe apparu à travers une braguette entrouverte par inadvertance.
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C'est cela que m'apprend la religion catholique : qu'il n'est pas bien d'être trop content de soi, qu'on est toujours puni, que la vanité, signe d'un vide de l'âme, finit toujours par se retourner contre soi en exposant ce vide à autrui. En sixième, j'ai pour sujet de rédaction : l'amitié. Il m'inspire, ce sujet. Un flot de mots s'écoule de moi presque sans que j'y pense. Rien d'inventé. Je raconte mes deux amitiés, celle qui m'a été imposée, celle que j'ai choisie : Laurence et Nathalie. Je les oppose en tout. J'y critique Laurence, son univers de petite fille gâtée. J'y décris et condamne toutes les mesquineries qui me choquent dans sa famille depuis des années : le chocolat donné avec parcimonie pour le goûter, deux carrés et pas plus (chez moi, on n'en donne pas du tout) ; l'interdiction de jouer librement dans sa chambre avec ses jouets, de peur qu'on dérange ; ses deux chambres, une pour dormir et l'autre pour jouer, alors que j'en ai une seule que je partage avec ma soeur, et ses dizaines de Barbie, d'habits et de chaussures de Barbie, ses maisons de Barbie et ses voitures de Barbie, alors que j'ai à peine une ou deux Barbie, mais qu'importe puisque je ne peux pas jouer librement chez elle où tout plaisir, donc est banni. A sa maniaquerie et son égoïsme j'oppose la liberté totale de Nathalie et la passion qui nous unit, celle d'inventer des histoires, de fabriquer des livres, de faire ensemble tout ce que nous voulons, et dont le désir nous vient en même temps. La vraie amie, écris-je, c'est celle qu'on a choisie, celle avec qui on partage les mêmes goûts.
Elle devait être bonne, ma rédaction : sensible, et convaincante. J'ai obtenu dix sur dix.Le professeur de français m'a félicitée publiquement. Je ne suis pas mécontente. Ce jour-là, entre deux cours, je travaille à la bibliothèque, quand Laurence se glisse près de moi.
"Je pourrais voir ta rédaction, Marie ?"
Sans réfléchir, fière de ma note et de mon travail, désireuse de l'impressionner, je lui remets mes six pages quadrillées. Elle lit, assise à côté de moi. Qu'est-ce qui m'alerte, alors que je suis concentrée sur mon propre travail ? L'imperceptible raidissement de son dos ? Le contenu de la rédaction qu'elle est en train de lire me revient soudain. Il est trop tard pour reprendre mes feuilles. Je transpire. Quand elle me rend mon devoir, son regard me fuit. Sa peau mate a pâli. Je me rends compte que mes mots lui ont enfoncé un poignard dans le dos.
"C'est bien écrit", dit-elle, l'air faux.
Tout aussi gênée, je réponds avec un faible sourire :
"Ce n'est pas toi, tu sais ! Je me suis juste inspirée, j'ai pris des détails."
Elle ne répond pas. Elle a un petit sourire crispé. Il n'y a rien à dire. Ma rédaction crie la vérité, et les détails ne trompent pas. C'est Laurence, sa mère, sa grand-mère, son caniche, sa maison, cette maison qui m'a accueillie sept années de suite, de mes trois ans à mes dix ans, la plus grande partie de ma vie, comme une deuxième fille, et dont je dis tout le mal possible. Laurence vient de lire que je ne l'aime pas, et que j'aime Nathalie.
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Un crayon, quand il s’agit de trousses entières. Le ciel ne s’est pas effondré… De sa voix douce, il me demande de réciter dix fois le Notre Père, et m’absout. Je sors du confessionnal, infiniment soulagée et fière.
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Il y a dans le catholicisme de mon père quelque chose de naïf, dont je me méfie désormais. Il semble trop facile de se dédouaner de ses erreurs humaines en s’asseyant une fois par semaine sur le banc d’une église pour prier Dieu avec humilité. Puis on rentre à la maison et on crie ...
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Et, à ce moment là, je suis allée à la messe pour ne pas faire de peine à papa -pour qu'il ne se rende pas compte que, dans le conflit permanent qui l'opposait à maman, c'était lui le faible, malgré l'éclat de sa voix. Je ne le sais pas encore, mais le Dieu de papa, le Dieu de mon enfance, ce jour-là a perdu sa grandeur. Il est devenu le Dieu de la faiblesse, de la voix qui gronde et tonne pour masquer son impuissance, son incapacité à se faire entendre et à convaincre des mécréantes comme maman et moi qui cédons par compassion ou fatigue, mais gardons notre pensée libre. J'ai compris, ce jour-là, que le croyant avait besoin de la protection d'un dieu parce qu'il était fragile.
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Videos de Catherine Cusset (51) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Catherine Cusset
Avec Catherine Cusset, Lydie Salvayre, Grégory le Floch & Jakuta Alikavazovic Animé par Olivia Gesbert, rédactrice en chef de la NRF
Quatre critiques de la Nouvelle Revue Française, la prestigieuse revue littéraire de Gallimard, discutent ensemble de livres récemment parus. Libres de les avoir aimés ou pas aimés, ces écrivains, que vous connaissez à travers leurs livres, se retrouvent sur la scène de la Maison de la Poésie pour partager avec vous une expérience de lecteurs, leurs enthousiasmes ou leurs réserves, mais aussi un point de vue sur la littérature d'aujourd'hui. Comment un livre rencontre-t-il son époque ? Dans quelle histoire littéraire s'inscrit-il ? Cette lecture les a-t-elle transformés ? Ont-ils été touchés, convaincus par le style et les partis pris esthétiques de l'auteur ? Et vous ?
Au cours de cette soirée il devrait être question de Triste tigre de Neige Sinno (P.O.L.) ; American Mother de Colum McCann (Belfond), le murmure de Christian Bobin (Gallimard) ; le banquet des Empouses de Olga Tokarczuk (Noir sur Blanc).
À lire – Catherine Cusset, La définition du bonheur, Gallimard, 2021. Lydie Salvayre, Depuis toujours nous aimons les dimanches, le Seuil, 2024. Grégory le Floch, Éloge de la plage, Payot et Rivages, 2023. Jakuta Alikavazovic, Comme un ciel en nous, Coll. « Ma nuit au musée », Stock 2021.
Lumière par Valérie Allouche Son par Adrien Vicherat Direction technique par Guillaume Parra Captation par Claire Jarlan
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Confession d'une Radine de Catherine Cusset

Qui y a-t-il sous la pile d'habits de la chambre de la grand-mère ?

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