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EAN : 9782258084896
456 pages
Presses de la Cité (03/06/2010)
2.88/5   25 notes
Résumé :
Voici une œuvre singulière resurgie du passé, un roman époustouflant. Dans la prison de Spandau, sept dignitaires nazis condamnés à l'incarcération par le Tribunal de Nuremberg purgent leur peine.

Les quatre puissances d'occupation de l'Allemagne, américaine, britannique, française et soviétique, y ont dépêché deux cent quarante hommes pour les surveiller.

Quand le livre commence, les détenus ne sont plus que quatre, et bientôt trois.... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
1er livre lu en 2024.
Passionnée par tout ce qui relève de la Seconde guerre mondiale et en particulier ce qui a trait à la Shoah, il était logique que je m'intéressasse à ce livre offert par un proche.
Si je n'ai jamais lu Jean Anglade, je connaissais bien sûr sa réputation et la qualité de son immense production littéraire (fervent défenseur du roman populiste de terroir). Voyant le caractère par trop laudatif de sa quatrième de couverture "une oeuvre singulière resurgie du passé, un roman époustouflant", je n'ai pas douté un instant que j'y trouverais mon compte.
Eh bien, non. Quelle déception !

Le contrat de lecture de ce "roman" publié la première fois en 1963, était de donner à voir aux lecteurs quelles ont été les conditions de détention de quatre, puis trois criminels nazis, à la prison de Spandau, en Allemagne de l'Ouest, après leur jugement à Nuremberg. L'avertissement, en début d'ouvrage, précisant qu'"une ressemblance avec des personnages ayant réellement existé n'est pas purement fortuite." nous laissait croire que nous serions utilement renseignés sur la vérité historique. Pourtant, la suite de l'avertissement aurait dû me mettre la puce à l'oreille : "Toutefois, ce journal n'est qu'une variation sur un thème historique"...

C'est donc très (trop) confiante que je me suis lancée dans cette lecture qui, à vrai dire, n'est rien d'autre qu'une succession d'extraits de narrations, d'écrits de journaux intimes ou de lettres envoyées/ou reçues par les trois principaux protagonistes anonymisés et identifiés seulement par leur numéro : n°1, n°5 et n°7.
Les chapitres suivent une chronologie temporelle (les dates des jours sont bien écrites mais pas les années, d'où une réelle difficulté à suivre le passage du temps) et alternent les différents points de vues, selon qui est le narrateur qui s'exprime (n°1, n°5 ou n°7) . Parfois, le même incident est relaté par les 3 personnes, ce qui est redondant et particulièrement lourd.

Certes, on y apprend des choses méconnues (même pour une personne qui, comme moi, s'intéresse à cette période) : les conditions de l'administration pluripartite de cette prison et de ses seuls prisonniers par les Alliés (ici aussi ceux-ci sont également anonymisés par des lettres A, B, C, d'ce qui ne permet pas toujours de bien les identifier) ; les traits de caractère des prisonniers et leur positionnement au regard des événements passés, de la sentence subie et de leurs remords éventuels ; les conditions de détention desdits prisonniers, qui semblent bien dures ici (et ne semblent pas correspondre à ce qui est indiqué dans Wikipédia) ; l'état d'esprit des prisonniers confrontés à l'isolement, au manque de nourriture, à la désertion des proches, à l'absence d'accès à l'information et à la culture (hormis quelques livres choisis), à la quasi-absence de relations sociales. Ainsi que certains aspects de leur vie privée. Ainsi que les quelques activités manuelles ou spirituelles auxquelles ils ont pu avoir accès et leurs apports possibles dans la grisaille de leur vie quotidienne.
D'autres thèmes sont évoqués à travers leurs paroles : les notions de liberté d'être et de pensée ; la religion : ses apports ou ses manques ; les valeurs inculquées par l'éducation ; la prééminence d'une "race supérieure" sur les autres races ; les besoins intellectuels, spirituels ou encore sexuels des prisonniers ; les déboires conjugaux des uns et des autres (bof, bof), l'apport du contact avec la nature, etc.

Certes, pour ma part, j'ai pu assez rapidement identifier deux d'entre eux par de petits détails évoqués : la passion pour l'avion chez n°7 et les études d'architecture pour n°1. Mais, pourquoi ne pas les avoir nommés ou pour le moins, avoir indiqué en notes de bas de page qui était qui ? Pourquoi ne pas avoir précisé ce qui relevait de l'administration française, anglaise, américaine ou russe ? Peur d'être attaqué en diffamation ?

Bref, tout cela est fort flou (et assez confus) et je m'attendais, franchement, à plus de rigueur historique de la part d'un auteur comme Jean Anglade. Et puis, on a le sentiment diffus de ne jamais entrer au fond du problème : on reste à la surface des choses, même si parfois, des propos intimes, je dirais plus philosophiques, semblent émerger. Rien n'est jamais dit sur ce qu'ils ont fait depuis l'avènement d'Hitler au pouvoir et pendant la guerre. Rien n'est dit sur leur niveau de responsabilité. Rien n'est dit sur les millions de Juifs exterminés de façon méthodique et efficace. Sur la façon dont ils ont pu vivre leur procès ; sur leurs remords éventuels (Si l'un a reconnu ses torts (n°1), les deux autres, eux, semblent rester "droits dans leurs bottes". Anglade les présente un peu comme des détenus lambdas, victimes d'un système inique qui les aurait broyés injustement et totalement sourd à leurs demandes d'être plus respectés. Et même, la demande d'une amnistie revient, lancinante, tout au long des pages.
Anglade polarise l'ensemble de son propos sur des aspects quotidiens matériels insignifiants, alors qu'il y aurait eu tant à dire...

Et c'est, je crois, ce qui m'a le plus gênée dans cette lecture. On ne sait pas vraiment ce qui relève de la vérité vraie et de la fiction. Quid de la part de la parole des trois concernés et celle de la parole de l'auteur ? Aucun avertissement ne nous indique le travail de documentation qu'a effectué l'auteur, ni les sources des documents retrouvés. En même temps, il est dit que les écrits ne devaient pas être conservés (on se demande donc sur la base de quoi il peut écrire ce qu'il écrit).
Du coup, il y a des phrases qui, franchement, m'ont fait bondir. A la limite, je peux tolérer qu'elles aient été dites ou écrites par l'un des trois protagonistes, mais comme on est dans le flou sur la véracité des propos tenus, on se demande s'il n'y a pas, de la part d'Anglade, une tentative de réhabilitation desdits criminels.

Et puis, il y a la fin du roman qui n'en est pas une. La dernière page se termine sur un propos du n°1 (évoquant l'amnistie) mais qui n'est en aucun cas une conclusion. On dirait une fin bâclée !

Néanmoins, ce livre a eu le mérite de me permettre de m'intéresser à ce pan de l'Histoire que j'ignorais. A peine fermé, je suis allée sur Wikipédia et j'en ai appris beaucoup plus (mais vraiment plus) sur les sept prisonniers qu'a accueilli la prison de Spandau et leur devenir. Et si je veux explorer plus avant, j'ai accès à une bibliographie détaillée.

Attention, spoiler :
Pour celles et ceux qui cherchent qui se cachent derrière ces numéros, j'ai fait les recherches pour vous :
n°1 = Albert Speer
n°5 = Baldur von Schirach
n°6 = Walter Funk
n°7 = Rudolf Hess

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Voici ce que promettait la quatrième de couverture :
"Une forteresse glaciale du Grand Berlin. Surveillés par deux cents geôliers, sept dignitaires nazis purgent leur peine dans la prison de Spandau.
Qui étaient ces bourreaux aujourd'hui condamnés à l'isolement absolu ? Quel homme était Rudolf Hess, le dernier d'entre eux, successeur désigné du Führer ? Au cours de son interminable détention, livrera-t-il le secret de ses haines, de ses crimes ? " J'ai osé " demandera-t-il d'inscrire sur sa tombe. Qui déchiffrera cette énigme ?"
Et quelle déception à la lecture ! D'abord c'est très troublant car les dignitaires nazis ne sont à aucun moment nommés. Ils sont affublés de numéros et c'est tout. A nous de deviner de qui il peut s'agir. Ensuite, les personnages sont juste pathétiques mais en rien plus humains. On n'évoque jamais leurs crimes et l'histoire se concentre uniquement sur leur détention et leurs petits problèmes.
Et pour finir, "j'ai osé, inscrit sur la tombe, qui déchiffrera cette énigme ?" est purement mensonger puisqu'on n'en parle pas dans le livre. Bref une lecture qui tombe à plat, qui ne fait ni réfléchir (après tout cela aurait pu être intéressant de voir l'être humain derrière le monstre) et qui n'apprend rien. Un ennui total !
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Le sujet est assez difficile, et l'auteur le traite avec brio, en ne rendant pas ses personnages exagérément sympathiques.
Le côté historique de ce récit est, bien entendu, fascinant à découvrir, mais il y malheureusement quelques longueurs. On s'attend à quelque chose de plus mouvementé, à quelques rebondissements... qui ne viennent pas. A part les déboires conjugaux de l'un des personnages, il ne se passe finalement pas grand chose dans ce roman.

Mais qu'importe : vu le sujet, ce récit fait partie de ceux qu'il faut lire.
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Voilà un bouquin que je ne m'attendais pas à dévorer. Et je ne m'attendais surtout pas à éprouver une certaine forme de "pitié" pour ces salopards. Au fil des pages nous découvrons les sentiments qui les habitent concernant leurs proches, la religion, leur enfance etc, mais à aucun moment un soupçon de regret vis à vis des atrocités commises..... Incontournable!!!!!
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Numéro Six nous a quittés ce matin. Si mes calculs sont exacts, après sept ans de captivité dont six en notre compagnie. Il avait demandé à Directeur B le droit de pouvoir nous faire ses adieux. Naturellement, il a fallu un conciliabule entre Directeur A, Directeur B, Directeur C et Directeur D. J'imagine que Directeur D était, comme à l'accoutumée, farouchement contre, mais qu'enfin, sur l'insistance de ses trois collègues, il a fini par céder, reconnaissant que ces adieux ne pouvaient ébranler l'équilibre du monde.
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Videos de Jean Anglade (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean Anglade
A l'occasion du centenaire de l'écrivain auvergnat Jean Anglade, les éditions Presses de la Cité proposent un cycle de lectures dans la régions. Elles ont confié à "Acteurs, Pupitres et Compagnie" la mise en place de ces lectures et la sélection des extraits de textes parmi les plus remarquables de Jean Anglade. En savoir plus : http://bit.ly/1KPtMBy
Sa première ?période bleue? de romancier social des années 50 à 70, sera particulièrement mise en lumière avec ses oeuvres plus littéraires (Des chiens vivants) puis ses textes populaires dans sa veine auvergnate à partir de 1969 (La pomme oubliée). Ces lectures donneront à découvrir ou redécouvrir un grand auteur qui a su fédérer un public nombreux, fidèle, transgénérationnel. Il est un homme aux valeurs humanistes et son oeuvre considérable aborde des genres et des sujets très différents: romancier, essayiste, traducteur (de Boccace et de Machiavel), biographe, mais surtout intarissable conteur, Jean Anglade est l?auteur d?une centaine d?ouvrages.
+ Lire la suite
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