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EAN : 9782361321338
148 pages
Editions Gallimard | Versilio (07/05/2015)
2.64/5   50 notes
Résumé :
1981. Les murs de Paris se couvrent des affiches du candidat Mitterrand, avec le slogan socialiste "changer la vie". André et son ami François ont une vingtaine d'années. Par tempérament, fidélité ou rébellion, ils participent à la grande fête du 10 mai.

L'occasion leur étant donnée de passer l'été à New York, les deux amis s'y précipitent, persuadés de croiser Bob Dylan dans le Village ou de rencontrer Lou Reed au Max's Kansas City. Tandis que Franço... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (50) Voir plus Ajouter une critique
2,64

sur 50 notes
Vingt ans l'âge de tous les possibles. André Garnier et François Chaban sont deux potes plein de rêves en ce mois de mai 1981, la gauche socialiste va prendre le pouvoir pour « Changer la vie », avec son flot de promesses qui redonne un élan d‘espoir. Mais l'espoir est vite remisé au placard et la déception d'autant plus grande.
Mais nos deux amis eux, ont l'opportunité de s'envoler pour New York, ils sont bien décidés à vivre intensément ces semaines providentielles.
Les rencontres de l'autre côté de l'Atlantique (même si ce n'est pas celles espérées) vont être riches, formatrices et évidemment inoubliables. Audouard mène son récit avec un tempo diablement efficace. Bourrées de références musicales, cinématographiques, on suit ces aventures drolatiques mais aussi terriblement nostalgiques avec un plaisir jamais émoussé. Combien sommes-nous à avoir réalisé nos rêves ? Un roman qui se lit d'une traite.
Un grand merci à Babélio, aux Editions Gallimard et à Antoine Audouard pour cette ballade new yorkaise très attachante..
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« En politique, plus ça change, plus c'est la même chose. » et
« La vie se partage en deux moitiés, l'une pleine d'espérances qui ne doivent point se réaliser ; l'autre, livrée aux regrets de bonheurs dont nous n'avons pas joui ; car ce qui nous semblait si beau dans l'avenir, ce qui, lorsque nous l'avons atteint, ne nous a donné que désappointement et dégoût, reprend sa magie dans le passé. »
Ces citations extraite, d’ouvrages d’Alphonse Karr (romancier, journaliste, humoriste) me semble bien refléter le roman d’Antoine Audouard « Changer la vie »

Antoine Audouard ne m’a pas vraiment séduite même si j’ai vécu à peu près au même âge, l’époque qu’il fait traverser à deux amis François et André qui se retrouvent, après s’être longuement perdu de vue, au moment où François Hollande est devenu président. Ils ont connu ensemble les désillusions des années Mitterrand et fait un séjour New-Yorkais après lequel leurs chemins se séparent.

Disons que si j’ai bien aimé certains moments l’ensemble ne m’a pas vraiment emballée. J’ai été agacée par les phrases et expressions en anglais qui émaillent tout le texte le plus souvent non traduites par le traducteur qui se manifeste dans les notes en bas de page
« Note du traducteur : il est impossible de dire en quelle langue exactement ce livre a été écrit à l’origine (d’où la présence fréquente de néologismes à la limite du barbarisme et, avec l’avancement de l’action, un franglais auquel il sera prudent de ne pas exposer les jeunes générations). Après un accident vasculaire cérébral, l’auteur l’a écrit sur des cahiers qu’il s’est trouvé par la suite dans l’impossibilité de déchiffrer. Il a donc confié cette mission à un traducteur qui s’est acquitté de cette tâche du mieux qu’il a pu, par un travail que l’on peut qualifier de devinatoire s’il n’est pas divinatoire. L’auteur les lui ayant abandonnés, le traducteur tient lesdits cahiers à la disposition des curieux. » p 13

De plus, je n’ai pas compris le rapport entre les morceaux musicaux, dont j’ai réécouté certains et relu les paroles, et le contenu des chapitres qu’ils introduisent.

Reste le ton général du livre, celui d’un désenchantement souriant, et les rencontres que fait André qu’il relate avec humour : comment il devient grâce à son parrain Roland ethnologue devenu éditeur, nègre ou « écrivain fantôme comme on dit plus joliment en anglais », et il va même, nous dit-il, se trouver à l’ombre de l’ombre, nègre d’un nègre. Il continue dans cette voie à New-York où il est invité à séjourner avec son ami François par Pam un femme mariée à riche américain Mr Baylock qui deviendra sa maîtresse sa « Mrs Robinson » et il y a un peu du personnage de Dustin Hoffman dans André, une certaine naïveté qui sera mise à l’épreuve par un autre personnage féminin attachant Jenny qui acceptera de raconter à André, le « French nigger », son destin tragique mais qui est peut-être aussi une affabulatrice….

Dans l’ épigraphe de "Changer la vie" cette belle citation extraite des Rochers de Jules Supervielle qui exprime la lutte de l’auteur, victime comme André d’un AVC. Il a réussi en écrivant ce roman à ne pas devenir silence ce qui en soi est beau. Reste que ce livre ne demeurera pas dans ma mémoire.

Comment rassembler le courage
De vivre, combien il en faut
Pour quitter son lit, respirer,
Pour affronter la verticale
D’un coeur maigre et peu musical
Et pour faire en sorte qu’il donne
Sa chaleur de grande personne,
Et pour marcher la tête haute
Dans sa nouvelle vérité.
(…)
Je crains qu’à la moindre indolence
Je ne devienne du silence. (Jules Supervielle, Rochers)

Je remercie Babelio et les éditions Gallimard/Versilio pour m’en avoir offert la lecture
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Que font deux potes qui se revoient après des décennies de silence courtois, ils ressassent de vieux souvenirs. Notamment cette année 1981, nourricière des plus belles promesses et où, tel Christophe Colomb, ils découvrirent une amérique fascinante à la potentialité hors norme et la sexualité débridée.

Aussi touchant qu'agaçant, Changer La Vie vous convie à ce yoyo émotionnel assez usant à la longue.
Eminemment caressant à l'évocation de ces deux êtres qui se découvrent.
Tout aussi crispant par l'emploi de phrases interminables et l'usage d'un english à tout crin pour se donner un genre finalement plus risible qu'autre chose.
Théorie du verre à moitié vide et à moitié plein.
Cet Audouard - que j'aurai préféré en Audiard - souffle le chaud et le froid en imprimant un sentiment mitigé et durable. Une clim' réversible haut de gamme à l'évocation de parcours initiatiques séduisants qui tiendraient plus du mini-golf de Pornichet que de celui de Fontainebleau. Un agacement perpétuel suscité par un carcan stylistique ampoulé et c'est avec amertume que l'on quitte André et François, deux chouettes types façonnés par leur époque et leur expérience yankee tatouée à jamais dans leur ADN.

Merci à Babelio et aux éditions Gallimard pour ce changement de vie éphémère...
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Un grand merci à Babelio et aux éditions Gallimard...

François a donné rendez-vous à Dédé, son ami d'enfance. Des années de silence brisées qu'ils ne s'expliquent pas. Des souvenirs qui remontent à la surface, notamment cette année 1981, année ponctuée par le slogan "Changer la vie". Année des manifestations et de la libération sexuelle. André avait tout juste 21 ans, François 2 de plus. Cet été-là, grâce au père de ce dernier, ils ont l'opportunité de s'envoler pour les Etats-Unis. Un séjour prometteur et enrichissant, empli d'espoir mais aussi de désillusions...

Antoine Audouard nous emmène sur les traces de François et André, en cette année 1981. Sur fond de références musicales et cinématographiques, ce roman d'apprentissage, dépaysant aussi bien sur le fond que sur la forme, notamment avec ces phrases en anglais non traduites, se révèle un brin nostalgique et nous fait découvrir deux personnages attachants, deux jeunes en pleine découverte de leur propre identité. L'écriture riche et poétique et les longues phrases apportent du souffle et de la vie à ce roman atypique et déstabilisant.

Changer la vie... changer tout court...
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Mai 1981. François Mitterrand vient d'être élu président de la république et offre, pour la première fois en France, une victoire au parti socialiste. Tout le pays est en liesse et veut croire que « Changer la vie », le slogan de la campagne présidentielle, n'est que le début d'une renaissance vers un monde meilleur, un monde où les inégalités cesseront…

Pour André et François, cette année c'est aussi l’occasion de réaliser leurs fantasmes et de croquer la vie à pleines dents. Les deux amis saisissent l'opportunité de s'envoler pour les Etats-Unis où ils espèrent se fondre dans l'intelligentsia new-yorkaise, côtoyer les plus grands noms du moment, rencontrer Warhol, Patti Smith ou Bob Dylan. Ils ont vingt ans, des rêves plein la tête et le besoin de se prouver qu'ils sont quelqu'un. Ils vont vivre une expérience qui les propulsera dans un monde en pleine effervescence, toujours en mouvement, plein de promesses et de paillettes, mais où les désillusions seront tout aussi nombreuses…


« Changer la vie » est un roman initiatique doux-amer, plein de tendresse et de nostalgie, qui nous ouvre les portes d'un New-York riche, foisonnant et avangardiste, ouvert sur le monde et surtout en pleine mutation sociale et culturelle. On y découvre la vie de toute une génération perpétuellement inassouvie, qui se noie dans les excès sous couvert de liberté et d'indépendance. Une balade tantôt hallucinée, tantôt enchantée, où l'on a l'impression que tout est possible et que tout peut arriver à qui sait tendre la main…

Le style d'Antoine Audouard est des plus agréable, donnant la sensation d'être travaillé, tout en laissant place à une certaine fantaisie, propice à ce voyage de l'autre côté de l'Atlantique. Un très joli roman sur la jeunesse, sur ses rêves comme ses désenchantements, plein de charme et de beauté qui réserve un sympathique moment de lecture, accompagné d'une playlist méticuleusement choisie à écouter absolument !

Un grand merci à babelio et aux éditions Gallimard pour cette découverte !
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critiques presse (2)
Lexpress
20 juillet 2015
Avec une bonne dose d'autodérision, Antoine Audouard revisite les insouciantes heures du début des années 1980.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LeFigaro
16 juin 2015
Le livre touchera tous ceux qui ont eu vingt ans. Le roman se lit et s’écoute tant André est bercé par la musique… Avec sa tendresse emplie d’autodérision, Audouard n’a pas écrit le roman de la déception… Bien au contraire, il a pris toute cette jeunesse perdue, ces illusions avec la joie et le sourire. Et, du coup, nous aussi.(Mohammed Aïssaoui)
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
« Je t'ai vu ouvrir la porte de l'immeuble et à mon tour j'ai murmuré : « Le changement c'est maintenant ». J'ai commencé à rire sans pouvoir m'arrêter, for old time's sake, un de ces fous rires d'abrutis qui nous prenaient parfois, me répétant entre deux hoquets sa phrase, qui a glissé vers le slogan qui nous avait accompagné cette année-là : « Changer la vie. » Mon rire a tourné à la toux, putain d'allergies de printemps que je regardais de loin, avant. Changer la vie ! C'est bien maintenant qu'on en aurait besoin, toi, moi, et le paquet des autres, tous les crétins innocents qui avaient cru Tonton, et qu'on passait, sans blague, merde (ici, la voix de Coluche), de l'ombre à la lumière. J'avais vingt et un ans tout mouillés, toi deux de plus (« quand même, Giscard ou pas, je suis beaucoup plus majeur que toi! »), nous étions dans la catégorie du jeune homme au balcon, version pré-changement climatique, rageurs et nonchalants, sûrs de tout et flous jusque dans les plus infimes détails. »
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Roland, ayant entendu dire par ma mère que j'écrivais "bien", m'avait demandé de réécrire les scènes érotiques d'un auteur de best-sellers, négligeant de me préciser (après un essai d'une page jugé satisfaisant) que, celui-ci n'écrivant pas ses livres, je me trouvais donc à l'ombre de l'ombre, nègre d'un nègre, un ancien de la Légion à qui l'Indo avait donné sur le sexe des vues simplistes et répétitives, où l'arrachage des vêtements et sous-vêtements de la femme (toutes des salopes sauf maman : elles disaient non et pensaient oui) était un point de passage obligé. (p. 35)
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[...] ce que j'ai été ne me suffit pas, ne peut me suffire, et même, à mesure que je vieillis, me contente de moins en moins. Nous ne pensons trop souvent qu'à ce que nous avons manqué, raté. Nous ne faisons pas la part assez grande à ce que furent nos rêves. Ce sont eux, cependant, bien plus que nos actes, qui nous accordent avec le temps et le monde. Notre vraie vie est à leurs couleurs [...]

Jean Guéhenno, changer la vie.
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- André, tu fais chier. Un président socialiste élu pour la première fois et tu veux t'enfermer dans ton studio à écouter sur ton Teppaz des disques de rock insupportables. Tous ces pédés anglais punk, ça me file la gerbe.
- Pour les Anglais, je suis d'accord, mais je ne te parle pas de ça. Sûr que s'il y avait Lou Reed et Patti Smith à ta fête de merde, je viendrais en courant. Mais je suis sûr qu'ils vont nous sortir les derniers des ringards, Leny Escudero et Georges Chelon avec Jean Ferrat en rock star.
(p. 64)
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" Ce n'est pas nostalgique, disait Pam, c'est réaliste, c'est pour rester connectée à ce passé et conserver l'humilité face à tout ça. Dans ce pays, quand tu as de l'argent, tu crois que tu as acheté le droit de tout détruire et de tout refaire à ta façon - ou pas. Tout n'a pas une étiquette avec un prix, André; il y a des choses qui sont juste des dons, des dons que la vie te fait et que tu prends avec gratitude.
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Videos de Antoine Audouard (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Antoine Audouard
15 décembre 2009 : Mot de l'éditeur : Un inconnu vient se réfugier en un lieu où il croit trouver la tranquillité : une cave donnant sur une petite place, dans un village du Sud. Un inconnu : un Arabe. Le jour, il charrie des tonnes de cailloux sur un chantier de terrassement. le soir il rentre dans son trou. Pourquoi se cache-t-il ? Le village s'agite, une hostilité sourde monte de la terre. Ici, il n'est pas chez lui et ne le sera jamais. L'Arabe n'entend rien, se berce de l'illusion qu'à force de vivre invisible, il finira par disparaître. Lorsqu'un meurtre est commis sur la place, cette illusion se dissipe. Aux yeux de tous, c'est lui le coupable. Mais les forces qui se dressent contre lui sont anciennes, comme le feu, la rage, la peur. Pour leur échapper, se rendre invisible ne suffira plus.
L'Arabe est un grand roman «sudiste», où des personnages de Faulkner ou de Flannery O'Connor traverseraient des paysages à la Giono. le Sud d'Antoine Audouard est lui aussi un vieux pays vaincu, peuplé de figures tour à tour tragiques et grotesques. Ecrit dans une langue où le parler populaire se mêle à un lyrisme altier, ce roman qui multiplie les dissonances et les ruptures de ton est l'oeuvre d'un écrivain accompli.
Antoine Audouard est né en 1956. Il est l'auteur de huit romans, dont Adieu, mon unique et Un pont d'oiseaux (Gallimard).
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