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EAN : 9782362292040
84 pages
Editions Bruno Doucey (07/02/2019)
4.24/5   37 notes
Résumé :
Une femme. Un homme. Ils marchent, séparément. Ils ont quitté leur village et traversent le désert pour atteindre la mer. Qui sont-ils ? D’où viennent-ils ? Pourquoi sont-ils partis ? Nous n’en saurons pas beaucoup plus, mais l’essentiel nous est donné : nous savons que la femme est partie parce que le livre de son enfance a été déchiré et qu’elle est entrée dans le langage. Son exil est celui de toutes les femmes qui tentent dans le monde d’aller vers la liberté, à... >Voir plus
Que lire après L'exil n'a pas d'ombreVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Jeanne Benameur, L'exil n'a pas d'ombre (quel titre !!!), les éditions Bruno Doucey.
Un tiercé qui dans n'importe quel ordre rapporte forcément le jackpot dans mon imaginaire, dans mon anticipation de ressenti, dans mon besoin, mon envie. Je sais que c'est gagné d'avance.
Seul problème, je ne suis pas joueur. le tiercé c'est pas mon dada comme disait presque l'autre.
Alors sur ce coup là, je peux me dire que j'ai eu du bol parce que j'ai gagné car je me suis perdu.
J'ai perdu au temps que j'aurais misé gagner et gagné en fait un peu de temps perdu.
Eperdu, vous l'aurez compris, j'aurais aimé l'être. Malheureusement après cette lecture j'ai un terrible sentiment de frustration.

Une femme, chassée de son village pour cause d'être lettrée.
Une femme marchant seule dans le désert, l'exil.
L'homme qui la suit de loin, amoureux, protecteur. Une ombre, son ombre, un ange gardien, une conscience ?
Et puis les mots, ceux qui font le voyage, ceux qui détruisent les forteresses de l'obscurantisme, ceux qui ouvre vers tous les possibles. Ils sont là, triturés dans tous les sens.
« "On les peut mettre premièrement comme vous avez dit : "Belle Marquise, vos beaux yeux me font mourir d'amour". Ou bien : "D'amour mourir me font, belle Marquise, vos beaux yeux". Ou bien : "Vos yeux beaux d'amour me font, belle Marquise, mourir". Ou bien : "Mourir vos beaux yeux, belle Marquise, d'amour me font" ».
Voilà parfois l'effet que m'a fait la poésie de Jeanne Benameur. Loin du même ridicule mais la même idée qui passe en boucle page après page, avec un rythme lancinant, hypnotique, pas encore soporifique mais à la frontière.

Autant j'aime la poésie de la prose de certains livres de Jeanne Benameur autant pour le premier recueil que je lis d'elle, j'ai eu du mal.
Si je suis frustré c'est parce que le sujet de l'exil m'est sensible et que ce bouquin m'a souvent invité à entrer avant de me claquer la porte au nez quelques phrases plus loin. La traversée du désert de cette femme m'a embarqué, la manière de me la faire partager m'a larguer trop souvent. Comme on dit parfois dans ces cas là, ce n'était probablement pas le bon moment pour moi, je n'étais pas réceptif à cette écriture, blablabla…
C'est certainement vrai car je sais que je reviendrai un jour vers la poésie de madame Benameur.
C'était juste un rendez vous manqué. Il y en aura d'autres
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Rendez-vous raté avec le premier livre de Jeanne Benameur qui est un recueil de poésie. Pourtant l'autrice m'a subjugué dans trois de ses romans "Profanes", "Les mains libres " et "Les insurrections singulières". J'aime lire de la poésie pour me détendre mais ce recueil m'a assommé et j'ai trouvé que c'était une lecture hypnotique. le sujet était pourtant intéressant : Une femme et un homme marchent l'un derrière l'autre. Ils marchent dans le désert car ils ont quitté leur village et espèrent atteindre la mer. La femme, une fine lettrée, s'exile car son livre à été déchirée, c'est son savoir et ses connaissances qui sont bafoués par les hommes de son village. Quand à l'homme qui la suit, il ne sait pas lire les signes écrits sur une page. Ses signes à lui sont ceux de la nature : le vent , les herbes et les traces d'animaux.
Une bien belle histoire, bien écrite, je dois le reconnaître mais la mayonnaise n'a pas pris. Dommage. Je lirai un autre recueil de poésie de cette autrice, histoire de ne pas m'avoue vaincue.
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Nous connaissons pour y avoir pris plaisir la prose de Jeanne Benameur et j'ai pris autant de plaisir à lire sa poésie. L'auteur nous emporte dans une traversée du désert dans les pas d'une femme et d'un homme qui marchent l'un derrière l'autre.
«  Je marche Je marche.
Je marche Tu marches
Est-ce que nous marchons ?
...j'ai perdu la terre.
Je marche sur quelque chose que je n'en connais pas.
J'ai peur. »
Une traversée dans la langue guidé par le livre déchiré - seule information qui nous est dévoilé dans cet exil - tant le livre à de l'importance et permet d'arriver à la liberté.
« Alors si elle marche
il marche derrière elle.
Le village a disparu.
Ils ont déchiré mon unique livre.
Je marche. »
Il est aussi question de l'écoute
« Quand une couleur apparaît dans le désert
le désert chante.
J'ai entendu son chant.
J'ai écouté le sable.
J'ai écouté les dunes.
Il y avait le vert de la petite feuille qui aiguisait leur musique. Une joie »

Je me suis laissée prendre, bercer par l'ecriture, un grand moment de poésie tout en nous racontant une histoire, merci à Babelio et les Éditions Doucey de m'avoir fait découvrir la poésie de Jeanne Benameur dont je vais poursuivre avec « Notre nom est une île »
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En général, j'aime beaucoup les livres de Jeanne Benameur, découverte avec Samira des quatre routes dans les années 90. L'autrice a une très grande sensibilité qu'on retrouve dans ses livres souvent écrit avec poésie. Souvent elliptique comme dans l'Enfant qui, elle écrit encore plus sobrement dans ce petit livre de poésie: on sait très peu de choses sur cette femme qui marche et l'homme qui l'a suit; la femme a choisi l'exil car elle quitte un endroit où on a déchiré son seul livre: on ne veut pas d'une femme qui peut se libérer par la lecture; lui ne sait pas lire les mots imprimés mais il décode la nature.
Longtemps ils cheminent l'un derrière l'autre, elle ne le voit pas; enfin elle découvre les signes que l'homme a tracé autour d'elle dans le sable.
Ton ombre était toujours près de la mienne, quelque part ,dans le village.
Ils arrivent devant la mer.
"Regarde nous sommes sous le soleil. Nos corps n'ont plus d'ombre"
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une femme, un homme, marchent l'un derrière l'autre, à la sortie d'un village, traversent le désert pour se diriger vers la mer. Elle quitte les lieux car le seul livre qu'elle possédait a été détruit par des hommes. Cette traversée du désert est une manière d'analyser leurs vies, de comprendre l'importance des mots, même ceux qu'on ne dit pas. Aucune indication n'est fournie sur leur identité, leur âge, leur localisation, la période. J'ai imaginé que cette femme fuyait un endroit où il ne fait pas bon vivre là où le sexe féminin ne doit être que mère ou épouse et ne doit pas s'instruire . Quant à l'homme, il ne semble savoir lire que dans le vent et le ciel. Elle jette les feuilles déchirées dans le vent et lui les ramasse.
Livre très poétique, qui fait jaillir les images en tête et donne à méditer à chaque page: "Ils marchent.
Un a un, elle laisse tomber dans le sable, derrière eux, les morceaux du livre.
Ils sont devant la mer.

Elle dit Il y a un autre horizon.
Et lui Il y a des mondes et des mondes.

Elle dit alors Je n'ai plus de livre.
J'écrirai les mondes et les mondes dans le sable et sur l'eau.

J'écrirai ce qui ne se voit pas, ce qui ne se touche pas.
Et tes mains borderont mon corps pour que je ne me perde pas dans l'immensité.

Et lui. Regarde. Nous sommes sous le soleil.
Nos corps n'ont plus d'ombre."
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Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
Pourtant le désert est le désert
et ici on dit qu'on se perd
car chaque lieu en répète un autre
et semble
le même.
J'apprends que le même
n'existe pas.
C'est ici
dans le désert
que je l'apprends.
Chaque chose est entièrement
une autre chose
et le monde n'en finit pas.
C'est ma joie d'aujourd'hui.
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Ils ont déchirés mon livre.
Dans mon livre je voyais
ce que les yeux
ne voient pas.
Des images
et encore des images.
C'était ma force.
Ma merveille.
Le livre a ouvert en moi des portes immenses.
Plus rien ne peut les refermer.
Plus rien.
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Oh je voudrais tant qu'un homme me voie
vraiment
Il y a eu des hommes qui m'ont regardée
sur le marché
Ils venaient de loin
On disait qu'ils venaient
du désert
Ils ne savaient rien de moi
Ils ne savaient pas que j'étais
celle qui lit
celle qui écrit
Pour eux, cela n'avait aucune importance
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Je parle toute seule.
Je chante.
Pour que ma voix conduise mes mots quelque part.
Est-ce que tous les mots qui sont à l'intérieur passent par notre bouche ?
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Devant moi,
autour de moi,
le sable fin si fin
que parfois
j'ai l'impression
de marcher dans la poussière.
Il faut écrire dans la poussière.
Dans la poussière
c'est là
qu'il faut écrire
son nom.
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Videos de Jeanne Benameur (38) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jeanne Benameur
Après notre entretien avec Chloé Deschamps, créatrice du compte Instagram @aquoibonlespoetes, nous poursuivons notre exploration de l'univers poétique. Dans la 2ème partie de cet épisode spécial Poésie, nous sommes en compagnie de Laure, libraire à Dialogues.
Bibliographie :
- le Pas d'Isis, de Jeanne Benameur (éd. Bruno Doucey) https://www.librairiedialogues.fr/livre/20130380-le-pas-d-isis-jeanne-benameur-editions-bruno-doucey
- Made in woman, d'Hélène Dassavray (éd. La Boucherie Littéraire) https://www.librairiedialogues.fr/livre/16144462-made-in-woman-helene-dassavray-la-boucherie-litteraire
- Prends ces mots pour tenir, de Julien Bucci (éd. La Boucherie Littéraire) https://www.librairiedialogues.fr/livre/20480403-prends-ces-mots-pour-tenir-bucci-julien-la-boucherie-litteraire
- Faiseur de miracles, de Fadhil Al-Azzawi (éd. Lisières) https://www.librairiedialogues.fr/livre/15531936-faiseur-de-miracles-suad-labiz-ed-lisieres
- Brûler, Brûler, Brûler, de Lisette Lombé (éd. L'Iconoclaste) https://www.librairiedialogues.fr/livre/17378935-bruler-bruler-bruler-lisette-lombe-l-iconoclaste
- Des Frelons dans les coeurs, de Suzanne Rault-Balet (éd. L'Iconoclaste) https://www.librairiedialogues.fr/livre/17378693-des-frelons-dans-le-coeur-suzanne-rault-balet-l-iconoclaste
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