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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
L'Européen Volant !

Une superbe biographie de l'écrivain Stefan Zweig !

Ma rencontre avec cet auteur, devenu un de mes préférés, c'est déroulée étrangement : j'étais une adolescente, j'étais en vacances avec ma famille dans un club. Je m'ennuyais un peu, même si j'écrivais beaucoup. En consultant, la bibliothèque de l'établissement, un petit livre m'a interpellée ; c'était "Le joueur d'échecs" et j'avais 16 ans ! Depuis, ma passion de cet homme ne s'est jamais tarie !

Le style de Dominique Bona est vraiment splendide : empli d'humanité, de sensibilité, d'empathie et d'enthousiasme, comme Zweig. A la lecture de cette biographie, on marche à côté de Zweig, on compatie, on souffre aussi.
On comprend l'homme, ses idéaux, ses passions, ses engagements, ses doutes et ses blessures.


Un hommage réussi à cet homme, dont un ami surnommait "le Salzbourgeois volant" ! Tant, il a voyagé, pour rencontrer ses amis écrivains de son époque.

Zweig est né à Vienne en 1881 dans une famille juive bourgeoise.

Il devient docteur en philosophie en 1904 avec une thèse sur Hippolyte Taine

Puis, il voyage en Europe (Berlin, Paris, Bruxelles, Londres), aux Etats-Unis et au Canada. Il y rencontre tout le fleuron littéraire et artistique de ce début de 20e siècle :

Ses voyages ne l'empêchent pas d'écrire : poèmes, essais, chroniques de voyages et pièces de théâtre.

C'est la première guerre mondiale qui sera un choc pour lui, l'européen tolérant, pacifiste, tourné vers les autres. Il partage ses idéaux avec son ami Romain Rolland.

Ces activités apportent à Zweig la célébrité, qui commence avec sa nouvelle Amok, publiée en 1922 et qui deviendra grandissante.

Zweig traduit de nombreuses oeuvres (Baudelaire, Rimbaud, Verlaine…)

Passionné par ses confrères, il collectionnera les autographes, les manuscrits ! Collection qui disparaîtra…

C'est un biographe brillant (Fouché, Marie-Antoinette, Magellan, Erasme, Marie-Stuart, Balzac…)

Il décrit des personnages historiques torturés qui évoluent au fil de leur histoire ; sans concession, mais attentif et toujours juste face à L Histoire dont il s'empreigne pour comprendre le monde contemporain, qui devient fou…

Dans ses romans, où les femmes sont très présentes, il décrit des vaincus, des humiliés de la vie…
La biographe sait parfaitement décrypter les oeuvres de Zweig tout en laissant le suspenses et l'envie de les lire !

Dès 1933, il est visionnaire des horreurs à venir, mais peu de personnes écoutent son message…(ses livres ont été brûlés !)

En février 1934, il décide de partir d'Autriche et se réfugie à Londres, à Bath, pour un temps… Au développement de la guerre partout en Europe, il fuit aux Etats-Unis puis au Brésil, où il décide de mettre fin à sa vie en 1942...

Une vie a été entièrement vouée aux autres, à ses amis, à son travail (sa première femme y veille !)

Un homme doux, chaleureux, européen avant l'heure, fidèle en amitié (mais pas en amour !),

Si vous aimez, comme moi Stefan Zweig, lisez cette magnifique biographie qui est digne de ce grand homme !
Ce livre vous décrira aussi ce vingtième siècle qui a souffert de deux guerres mondiales, un siècle riche en écrivains talentueux et engagés.

Tellement imprégnée de cette biographie, connaissant la décision de Zweig de mettre fin à ses jours, j'ai arrêté ma lecture, afin de respirer et je l'ai reprise le lendemain, le coeur serré…
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Voilà une passionnante incursion dans l'existence de Stefan Zweig, pacifiste, humaniste et européen convaincu, cultivant les amitiés à travers l'Europe : Emile Verhaeren, Romain Rolland, Jules Romains, Paul Valéry, Hermann Hesse, Thomas Mann ... et n'omettant pas d'aider de jeunes auteurs de langue allemande à lancer leur carrière, tels Klaus Mann, Joseph Roth et Erich Maria Remarque, entre autres ! car, modeste avant tout, il n'y a en lui aucune jalousie envers ses semblables. "Cet homme ne se définit jamais en termes de rivalités ou d'oppositions. L'amitié est le seul aiguillon qu'il connaisse. Et dans l'amitié, il n'est qu'une seule source, un seul coeur battant : l'admiration".

Issu d'une famille viennoise bourgeoise aisée, menant l'existence privilégiée des nantis non soumis à l'obligation de gagner leur pain, Stefan Zweig se fait connaître dès l'adolescence par un recueil de poèmes lui conférant immédiatement une certaine notoriété. Aimant les voyages, il sillonnera l'Europe, donnant des conférences délivrant un message de paix et de fraternité, pour lui primordial dans la période d'après-guerre, dévastée par la folie humaine, convaincu que la réconciliation entre les peuples passe par "une unité de sentiment, de volonté, de pensée et de vie" et plaide incessamment pour que naisse une culture européenne.

Cultivant l'ambivalence entre une existence à la façade tournée vers le monde : vie de conférencier, biographe, essayiste, curieux d'innovations et connaissances nouvelles,
et une face cachée se dévoilant exclusivement au travers des personnages de ses nouvelles, sombres et tourmentés, cachant de lourds secrets, Stefan Zweig offre au lecteur une oeuvre riche et variée dont le succès ne se démentira pas, ses nouvelles lui ouvrant les portes de la gloire, et ses biographies lui permettant d'engager une réflexion sur son époque et ses contemporains.
Car, si la politique le dégoûte, il s'intéresse par contre passionnément à l'histoire et la compréhension du passé permet, selon lui, d'affronter l'actualité avec plus d'acuité.
Mais l'actualité dans ces années trente devient de plus en plus angoissante. Refusant autant le communisme que le fascisme, juif de surcroît ... il n'a bientôt pas d'autre choix que la fuite !

Dominique Bona a su brillamment restituer les angoisses de cet homme tourmenté, qui, coupé de ses racines, brisé, aimant éperdument cette Allemagne, havre de culture, transformée grâce au nazisme en antre de barbarie, n'entrevoit plus rien d'autre pour lui que la fuite ultime. Car, dans son exil brésilien, il est devenu sans espoir quant à l'avenir du monde, et le monde qu'il a aimé est définitivement perdu.

"Jamais on n'aime plus la vie
Qu'à l'ombre du renoncement"
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J'ai lu cette biographie de Stefan Zweig après avoir pris connaissance des critiques sur Babelio. Je lis les livres de cet auteur depuis mon adolescence et ne m'en lasse pas. Quel intellectuel ouvert sur le monde et les autres. Ses nouvelles et romans vont à l'essentiel. Son dernier témoignage, le monde d'hier est particulièrement touchant et éclairant sur une époque. J'ai vécu 12 ans en Allemagne en raison des péripéties de la vie et Zweig comme d'autres écrivains germaniques m'ont accompagnée dans ma quête de compréhension concernant la période nazie et l'âge d'or de cette immense culture. Dominique bona nous fait aimer Stefan Zweig sans dissimuler ses contradictions. Il s'agit pour moi d'une biographie incontournable pour qui aime Zweig et la culture de ce temps
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Son oeuvre nous reste, et on y trouve, en dépit de tout, des raisons d'aimer la vie (Franz Masereel)
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Comme toujours, la finesse d'analyse et le doux courant de l'écriture de Dominique Bona nous entraîne dans le monde des êtres d'exception dont elle trace les portraits. Nous voici intime, sans même nous en rendre compte, sans recul de cet être si fort et fragile à la fois. Nous voici de la famille, de ses proches, mieux nous voici Stefan Zweig lui-même, avec sa douceur, sa finesse, ses démons, ses tourments, sa vision presque infantile d'un monde qu'il croit bon, parce qu'il l'est lui-même et dont il prendra congé (il n'y a pas de hasard) avant d'en prendre la mesure de l'horreur. Un livre remarquable à marquer et re-marquer de cinq, cents, mille étoiles de connaissance et re-connaissance.
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Stefan Zweig/ Biographie par Dominique Bona
C'est une excellente biographie de l'écrivain Stefan Zweig, un de mes écrivains préférés, que nous propose dans ce livre Dominique Bona.
Mais pas seulement une biographie et une analyse psychologique du personnage : c'est aussi une analyse de l'art d'écrire de Stefan Zweig.
L'enfance de Zweig n‘a pas été marqué par la douceur : enfant gâté il n'a manqué de rien si ce n'est de la première tendresse.
Déçu par l'éducation insipide reçue à l'école qui visait non à développer la personnalité, à l'épanouir et l'enrichir, mais à la dompter, le jeune Stefan sera toujours rebuté par le système scolaire. Il a une passion pour la musique, le théâtre et la littérature, des matières négligées dans le cursus scolaire. Ses idoles vont être Rainer Maria Rilke et Hugo von Hofmannstahl, deux grands poètes autrichiens.
Pour Zweig, on n'était pas un vrai Viennois sans l'amour de la culture.
Zweig parlait l'anglais, l'italien et le français en plus de sa langue maternelle l'allemand et du latin et du grec appris à l'école. Il a une passion pour Voltaire et Racine autant que pour Goethe et Schiller.
Dans son récit « le Monde d'hier », Zweig décrit en scènes vivantes la vie sexuelle et amoureuse avant le Première Guerre Mondiale. La morale de l'époque est peu propice aux élans amoureux. D'une plume discrète, il esquisse sans rien livrer de personnel, ce qu'était une visite dans une maison close. Il ne dit pas s'il y a été lui-même.
Zweig est un personnage qui doute de ses capacités et il affirme ne se voir aucun avenir dans la littérature.
On est étonné 70 ans plus tard de voir qu'il est l'écrivain de l'époque le plus lu dans le monde. Zweig est une valeur sûre, de nos jours, de la littérature : il plait par ses récits brefs, intenses et passionnels, exaltés et douloureux. Chez Zweig, « le feu court à travers les mots, les phrases. » le secret est la clé du récit. « Chacun des personnages se débat avec ce quelque chose, inavoué, informulé, enfoui au plus profond de lui où il croit l'avoir oublié, mais qui un jour remonte à la surface, menaçant un équilibre précaire, ou miraculeux. » Ses personnages sont animés d'une dualité profonde, et possédés par une passion. Zweig plait car il est un écrivain concis et efficace. Pas de longueurs, il écrit en homme pressé. « La femme est le coeur de ses livres et il la met en scène à tous les âges de la séduction. »
Au cours de se voyages, il se découvre un attrait particulier pour Paris.
Il aime Verlaine et fréquente Émile Verhaeren et Romain Rolland avec qui il voudrait une réconciliation franco-allemande après la victoire prussienne de 1870.
Mais, « rêve d'intellectuel, divagation ubuesque, la thèse fait hausser les épaules aux contemporains. Les peuples eux-mêmes, grandis dans l'ignorance et l'affrontement réciproques, ne sont pas mûrs pour la comprendre. »
Il se sent en harmonie avec de grands esprits comme Hermann Hesse qui défend la liberté de l'individu, la résistance à la contrainte et aux violences physiques ou morales.
Mais il ne se décourage pas et se rappelle chaque jour la phrase de Goethe : « Homme, quand comprendras-tu que ne pas aboutir fait ta grandeur ? »
Dominique Bona dissèque un peu plus la personnalité de Zweig et nous montre que l'érotisme est à côté du travail, des lectures et de l'amitié, le jardin secret de Zweig.
Ses relations sont éphémères et secrètes : il ne s'attache pas.
Cependant il rencontre Frederike et les sentiments qu'il éprouve à son égard le prennent au dépourvu. Il l'épouse et divorcera à la fin de sa vie, pour Charlotte.
Il va s'intéresser à trois écrivains : Balzac, Dostoievski et Dickens et écrire un triptyque qui reste une oeuvre majeur.
Il s'installe à Salzbourg avec Frederike pour écrire en toute tranquillité. Il reçoit Toscanini, Bartok, Alban Berg, Richard Strauss, Ravel. Il connaît Roger Martin du Gard, André Gide, Julien Green, André Maurois et entretient une relation cordiale avec chacun.
Un de ses maîtres à penser est Érasme de Rotterdam qui voyait dans l'intolérance le mal héréditaire de notre société. Comme lui, Zweig n'obéit à aucune couleur, à aucun hymne, à aucun drapeau. Autrichien, il se veut d'abord européen. Érasme est pour lui le modèle de l'homme libre capable de résister aux despotismes.
Après l'autodafé du 10 mai 1933 au cours duquel les nazis brûlent tous les livres qui ne sont pas en accord avec les thèses du nazisme, Zweig fuit à Londres, mais il ne se plait pas en Angleterre et préfère séjourner à Nice pour voir ses amis, Joseph Roth, Jules Romain, Igor Stravinski, H.G.Wells.
Puis c'est New York en 1935, Rio de Janeiro et Buenos Aires où il donne des conférences.
1937, c'est la première dépression nerveuse. Zweig doute de tout. L'Anschluss en 1938 puis les accords de Munich le 30 septembre achèvent de lui miner le moral et la santé.
« Les accords de Munich scellent l'annexion de l'Autriche et se concluent par la poignée de main tristement historique entre Daladier, Hitler et Chamberlain. »
Il se retire au Brésil à Pétropolis, non loin de Rio.
Zweig commence dès 1941 la rédaction de son livre testament « le monde d'hier » à l'usage des générations futures pour qu'elles mesurent ce qu'il y avait de beau et de bon dans cette civilisation européenne, anéantie par deux guerres. Ce sont des pages soutenues par l'émotion, mais qui gardent une élégance et une pudeur, marques indélébiles de l'auteur.
On connaît la fin : le 21 février il se donne la mort avec sa jeune épouse Lotte.
Il est enterré à Pétropolis.
Magnifique livre que cette biographie très complète de Stefan Zweig par Dominique Bona, qui se lit comme un roman.
Les oeuvres les plus célèbres de Zweig, vendues encore de nos jours à des millions d'exemplaires :
Amok, La pitié dangereuse, La confusion des sentiments, 24 heures de la vie d'une femme, Destruction d'un coeur, le monde d'hier, et son chef d'oeuvre à mon sens, le joueur d'échecs. Ainsi que de très belles biographies, Fouché, Marie-Antoinette, Erasme, Magellan etc…
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N°893– Avril 2015

STEFAN ZWEIGDominique Bona – Perrin.

D'emblée l'auteure définit Zweig comme un mystère. Comment se fait-il que cet écrivain talentueux des années trente, grand bourgeois cultivé, polyglotte, sensible et discret au point de ne pas s'engager, citoyen du monde, continue-t-il de tant fasciner les lecteurs ? Est-ce la noirceur de son oeuvre qui se marie si bien avec notre époque tourmentée ou l'espoir d'une amélioration reste possible ?

Quand il naît en 1881à Vienne, la ville comme le pays est multiethnique et cosmopolite. Fils d'un industriel juif mais élevé dans la laïcité il se prépare à une vie facile en rêvant de sa vocation d'écrivain. A l'époque Vienne est une ville paisible et musicale, carrefour de toutes les cultures mais une cité immobile mais le jeune Stefan est impatient de vivre. Étudiant il réside à Vienne puis à Berlin où il connaît la vie de bohème bien qu'il ait toute sa vie été rentier et à l'abri du besoin, renonce temporairement à son oeuvre pour devenir traducteur, voyage aussi en Europe où il rencontre les grands esprits de son temps avec qui il se lie d'amitié. Il renoue pourtant avec l'écriture et c'est d'emblée le succès. Ce début de siècle est marqué par le progrès et Zweig s'enthousiasme pour la vie et pour la paix. C'est un européen et un pacifiste convaincu mais déjà la guerre couve. Il écrit pour le théâtre, a de nombreuses secrètes et éphémères liaisons amoureuses. C'est un bel homme, distingué qui tombe amoureux d'une femme mariée, Friderike, mère de famille et romancière qui divorce pour lui et qu'il épouse dans des conditions pour le moins originales. Il en divorcera en 1938 pour épouser Lotte, sa cadette de 27 ans. Même s'il considère la femme comme un apaisement autant qu'un plaisir, il la craint, la considère comme une tentatrice qui profite de la naïveté des hommes, la compare au serpent de la Bible. Il n'en a pas moins, tout au long de sa vie, de nombreuses et éphémères liaisons amoureuses avec des amantes de passage. Pourtant les femmes dont il parle dans toute son oeuvre, ne lui porteront pas bonheur. Pour autant il refusera de donner la vie, d'être père.

La guerre qui éclate va d'abord remettre en cause son idéal européen de paix puis au fur et à mesure, l'affermir et aiguiser sa lucidité politique. Déclaré inapte au service, il s'engage quand même dans une unité de vétérans chargée de la propagande mais le conflit fait voler en éclats à la fois son idéal de paix et ses amitiés étrangères. Il condamnera finalement cette guerre fratricide et criminelle. A la fin du conflit, il devient biographe, rencontre Freud qui aura dans son oeuvre créatrice une importance déterminante. le nazisme qu'il perçoit rapidement menace la paix en Europe et l'Anschluss achève ce qui lui reste d'illusions, il perd sa nationalité, et même s'il a un passeport anglais, il reste un juif errant et se réfugie au Brésil où il met fin à ses jours en compagnie de sa femme. Même s'il doute de lui en permanence, il est un écrivain adulé qui aime la vie et son travail, mais qui n'oubliera pas d'aider les jeunes auteurs. Il voyage dans le monde entier mais la littérature commence un peu à le fatiguer au point qu'il songe à l'abandonner.

Cet ouvrage remarquable, richement documenté et fort bien écrit, comme toujours chez Dominique Bona, éclaire d'un jour nouveau cet auteur majeur qui a toujours été pour moi énigmatique. En ce qui me concerne je suis toujours interrogatif à la fois sur le destin de cet homme et sur sa mort. Lui qui choisit volontairement de ne pas s'engager, finit toujours par prendre position, ne serait-ce qu'intellectuellement[Peut-on vivre sans s'engager?]. Est-ce au nom du plaisir ou du refus de responsabilités qu'il refuse de donner la vie, de ne pas avoir de descendance ? Je suis toujours étonné voire bouleversé par le destin de ceux dont la vie s'arrêtera avec eux, qui n'auront, volontairement ou pas, personne après leur mort pour honorer leur mémoire [il est vrai que son oeuvre suscite largement ce mouvement]. Sa mort aussi m'interpelle dans la mesure où elle a été volontaire , lui qui avait tout. Était-il à ce point désespéré qu'il décidât d'en finir alors que la Thora dont il ne respectait pas cependant pas les préceptes et la simple morale interdissent le suicide ? Pourtant, bien qu'il soit foncièrement laïc, la judéité baigne son oeuvre. S'est-il senti trahi par son époque, par ses amis, par ses idéaux, la vie s'est-elle vengée de lui avoir trop donné, refusait-il simplement de vieillir(il a 60 ans en 1942) , l'être sensible qu'il était avait-il besoin d'un soutien  que sa deuxième épouse, malade chronique, ne sut ou en put pas lui donner ? Interrompre ainsi délibérément un parcours aussi exceptionnel est un geste, un engagement intime qui m'interpellent chez cet amoureux de la vie !
©Hervé GAUTIER – Mars 2015 - http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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une biographie réussie .....
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