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EAN : 9782864243458
219 pages
Editions Métailié (30/03/2000)
3.5/5   41 notes
Résumé :
Septembre 1887, Giovanni Bovara, jeune inspecteur des impôts né en Sicile et élevé à Gênes, arrive à Vigàta. Il pense en génois et a du mal à comprendre le dialecte sicilien. Ses deux prédécesseurs ont été tués. Il se retrouve aux prises avec les puissants de la province qui tentent de le corrompre puis de l'intimider, tous complotent pour s'enrichir aux dépens de l'Etat.
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Debouchant d'une pause forcee, il me fallait un remontant. Je me suis tourne vers une recette de grand-pere, validee mille fois: contre le marasme ambiant, Camilleri! Indisposition passagere ou malaise permanent? Camilleri! Creve-coeur ou autres tourments? Camilleri! Camilleri, la panacee ideale pour maux physiques ou mentaux.


Ledit Camilleri nous offre ici un de ces polars picaresques dont il a le secret, qu'il situe, comme souvent, dans la Sicile du 19e siecle.

Un inspecteur des finances venu du nord (genois, mais de peres siciliens) arrive a Vigata et y constate une fraude generalisee sur la redevance des moulins, dirigee par les grands propietaires terriens. Meme son superieur sur place y est implique. S'evertuant a devoiler l'organisation et a la demanteler, il est menace puis tres vite accuse d'un meurtre et mis en prison. Et c'est en prison que, se rappelant ses origines siciliennes, il se remet au patois de la region. L'utilisation de ce patois, d'une facon que ses detracteurs n'auraient pu soupconner (c'est “le coup du cavalier"), lui permet de renverser la situation et de se liberer. Mais il devra quand meme quitter la Sicile ou il n'a jamais ete le bienvenu.


Camilleri excelle, dans ce livre comme en d'autres, a confronter gens du Nord et gens du Sud. La diversite des dialectes et l'incomprehension qui en resulte rend facilement des effets comiques, dont Camilleri se sert non seulement pour opposer les diverses mentalites, mais surtout pour essayer de refleter le choc entre de “modernes” normes de gouvernance et les habitudes ancestrales d'une societe fermee sur elle-meme, hermetique, insulaire par destin et par volonte.


Camilleri n'accorde l'imprimatur a une de ses oeuvres qu'apres y avoir malmene (il aurait prefere que j'ecrive etrille) un des membres du clerge. Ici il tisse une intrigue secondaire ou un cure rapace use de tous les moyens possibles pour deposseder de ses terres sa propre famille, et, a ses moments libres, fait monter dans ses appartements de belles femmes a qui il offre les tresors de son eglise pour essayer de les “tringler” (sic.). Il sera decouvert un beau jour mort, assassine, ce qui n'est que justice.


Le livre finit en beaute: un epilogue ou les personnages principaux racontent leurs reves. Chaque reve plagie un auteur different, des plus patriciens, Joyce, Kafka et consorts, jusqu'a des plebeiens comme Sciascia et Hammett. Un bel hommage.


Camilleri s'amuse? Camilleri nous amuse! Sans pour autant cesser sa critique de la societe. Enfin… pour notre grande peine Il a malheureusement cesse. Ite missa est. Sa messe est finie (ou comme lui l'ecrit, en un latin sicilianise: Itivinni la missa e).

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En général je ne prête pas attention au traducteur sauf s'il est lui-même auteur et intéressant mais Quadruppani c'est autre chose. Il me semble être l'alter égo de Camilleri et ses traductions m'enchantent car d'une part je comprends et j'ai l'impression d' être sicilien et d‘autre part elles sont vraiment délicieuses, une «armuar de pitcheupaïen» avé l'accent

Donc Camilleri qui ne sait pas ce qu'est un friselis, démarre très fort avec le curé Artemio Carnazza et sa donna qui jouent avec une banane. Page 20 j'avais déjà très mal aux cotes et par cette chaleur c'est mortel! (râââle prolongé)

Il nous plonge dans la Sicile profonde du XIX siècle des moulins des inspecteurs chargés en principe de récupérer les taxes. Mais d'abord il faut repérer les anomalies et escroqueries et ensuite faire très très attention à ses fesses. Ces inspecteurs on une durée de vie anormalement courte.

Giovanni Bovara, inspecteur intègre nouvellement promu va l'apprendre mais pas à ses dépends car il joue aux échecs et sait ce qu'est un cavalier qui saute du blanc au noir et vice versa. Entre nous Giovanni mange les mêmes rougets de roche frits que Montalbano et c'est rassurant pour l'enquête
Les siciliens ne tuent pas le samedi comme les milanais, dixit Scerbanenco mais quand c'est opportun
Et donc Carnazza, le curé épouvantable, après avoir été dénoncé, le mot est bien grand pour un pays où tout se sait, par une ex doit faire attention lui aussi à ses abattis comme Giovanni et leurs routes vont se croiser
Les tontons flingueurs coté bourrin et coté pègre souvent les mêmes, sont de sortie
Un néné nu vaut cent gramme de café, mater les deux nénés nus trois cent gramme de sucre et ainsi de suite oui quand les femmes sont des pies voleuses et en plus des radasses il y a de quoi tournebouler n'importe qui même le curé
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Sans douter du talent de Serge Quadruppani, je ne peux faire qu'une constatation : le challenge de la traduction de ce livre était impossible. Vouloir en un même temps traduire de l'italien mais aussi du dialecte génois et sicilien était une mission impossible. Cela a eu pour conséquence d'avoir un texte illisible, sans cesse entrecoupé d'explications pour ne pas perdre le lecteur en route. Malgré cela, ou plutôt à cause, j'ai rendu les armes à la page 48, pressentant que j'allais m'infliger une véritable torture.
André Clavel, critique au journal L'Express, évoque "un roman roublard". Il faut croire que je n'étais pas disposé à me faire rouler dans la farine.
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Une histoire de moulins, bien loin de l'univers douillet d'Alphonse Daudet. On est en Sicile, à Vigata, ville imaginaire qui abrite l'oeuvre littéraire d'Andrea Camilleri. Mais, contrairement aux aventures du fameux commissaire Montalbano, nous voilà plongés dans un dix-neuvième siècle finissant, où l'île vit encore dans un régime semi-féodal. Quelques puissants jouissent de leurs privilèges, au nez et à la barbe d'une administration impuissante et largement corrompue. Ceux qui tentent de braver les règles établies par la "tradition" sont voués inéluctablement à la mort. Tel est le sort qui guette notre jeune et brave inspecteur des moulins, récemment débarqué de sa Gênes adoptive, et enfin de retour sur son île natale. Il va devoir jouer une partie serrée, avec le soutien d'un juge lui-même sur le point d'être "débarqué". À deux doigts de l'échec, il va tenter un dernier coup, qui enverra tous ses ennemis au tapis. La partie dure six semaines, et on ne se lasse pas de suivre pas à pas les coups échangés. Truffé de particularismes de langage propres au sicilien et au génois, admirablement rendus par Serge Quadruppani (qui a dû se faire aider pour l'occasion), ce roman policier hors du commun se dévore tout cru. On comprend comment la mafia a pu germer sur un tel terreau...
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Depuis le Roi Zozimo, le meilleur Camilleri que j'ai lu.
Basé sur un fait divers authentique, comme pour Zozimo, Camilleri a construit un roman hilarant en jouant également sur les registres de langue, entre le dialecte sicilien, l'Italien et le Génois. l'intrigue met en scène un inspecteur des Moulins qui vient surveiller le recouvrement sur la taxe sur le grain moulu à Montelusa. Montelusa, d'après de nombreux indice peut ici être identifiée à Agrigente. Evidemment, la mafia locale trempe dans le recouvrement de l'impôt. Deux inspecteurs des moulins ont été exécutés. Mais l'intrigue est compliquée par le meurtre d'un prêtre que l'on impute à l'inspecteur pour le perdre et le faire passer pour fou. le plus étonnant c'est que l'inspecteur s'en tire miraculeusement alors que tout l'accuse. le dénouement de l'intrigue étant un jeu de langage utilisant l'emploi du dialecte sicilien. Ici encore le génie du traducteur est de parvenir à faire passer le jeu de langage malgré la traduction

Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Donna Tristina était une brune trentenaire, avec des yeux verts étincelants et des lèvres rouges comme les flammes de l'enfer. La pôvre petitoune, elle était restée veuve il y a trois ans. Depuis lors, elle s'habillait toute de noir, en grand deuil, mais les hommes, quand ils la voyaient, il leur venait de mauvaises pensées, devant tous ces bienfaits de Dieu qu'aucun mâle ne gouvernait.
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Son âme chrétienne était toujours disposée à prêter des sous aux gens dans le besoin et ensuite, son âme païenne se faisait rendre le double et même le triple de ce qu'il avait déboursé.
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Videos de Andrea Camilleri (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Andrea Camilleri
Certains personnages ont la vie dure, traversant les années comme si auteurs et lecteurs ne pouvaient pas les quitter. Harry bosch, le fameux détective de L.A., est de ceux-là, créé en 1992 par Michael Connelly. Deux ans plus tard, Andrea Camilleri donnait naissance à son fameux commissaire sicilien Montalbano. Que deviennent-ils ? Leurs nouvelles aventures, qui viennent de paraître, valent-elles encore le coup ? Quant à Don Winslow, l'auteur de la fameuse trilogie La griffe du chien, il publie un recueil de six novellas dont deux remettent en scène les héros de ses plus anciens romans. Alors ? On a lu, on vous dit tout.
Incendie nocturne de Michael Connelly, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Robert Pépin, éd. Calmann-Lévy. Le manège des erreurs d'Andrea Camilleri, traduit de l'italien (Sicile) par Serge Quadruppani, éd. Fleuve noir. Le prix de la vengeance de Don Winslow, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Isabelle Maillet, éd. Harper Collins. Vous avez aimé cette vidéo ? Abonnez-vous à notre chaîne YouTube : https://www.youtube.com/channel/¤££¤36Abonnez-vous20¤££¤4fHZHvJdM38HA?sub_confirmation=1
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Andrea Camilleri est né en Sicile en 1925. Il s'est mis au polar sur le tard, avec un très grand succès. C'était en :

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1992
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