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Claude Leroy (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070402281
304 pages
Gallimard (24/06/1998)
3.41/5   22 notes
Résumé :
« J'ai remonté l'Orénoque durant quatre-vingt-seize jours, quatre-vingt-seize jours en pirogue, et quand je suis revenu sur la côte, j'étais maigre, tanné, tout couvert de piqûres de moustiques, malade, mais j'étais fier de moi car je rapportais dans mon herbier une fleur de la forêt vierge, une fleur de la solitude, une fleur inédite, une fleur qui ne se laisse pas transplanter. C'est une variété de lis qu'on ne trouve qu'au plus profond de la jungle de l'Orénoque.... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Rien que le titre invite au voyage, et le lecteur n'est pas déçu. Blaise Cendrars nous invite à embarquer avec lui dans ses voyages exotiques (au Brésil notamment et en croisière sur l'Atlantique Sud) et à ouvrir les yeux sur les beautés du monde – et sa part de mystère : on y parle de loup-garou, de boa constrictor capable d'avaler un homme entier, de lac hanté par un crocodile jamais vu, etc.

Plus qu'un écrivain en vadrouille, Blaise Cendrars se voit comme un voyageur qui écrit, lui le poète, journaliste devenu aussi romancier. Au commandant qu'il rencontre sur un transatlantique il dira « Oh, vous savez, je voyage, j'écris, mais je ne suis pas un homme de lettres en voyage ». Sa vie s'est construite autour de ces rencontres, parfois fortuite, parfois à l'origine de relations plus durables, qu'il dévoile en partie dans ses romans d'aventure.
Ces rencontres, c'est le coeur de chacune de ses nouvelles, contées sous forme d'un souvenir, l'un appelant l'autre… Des récits croustillants sur des tranches de vie de personnages hauts en couleurs, comme le coronel Bento, dictateur terrifiant du fin fond du Brésil fasciné par Paris et ses fêtes.

D'oultremer à Indigo fait partie de cette série de nouvelles de Blaise Cendrars qu'on pourrait croire autobiographiques (avec : Histoires vraies, La vie dangereuse et D'oultremer à indigo). Mais elle nous montre une des facettes de Blaise Cendrars : il est impossible de distinguer ce qui est relève d'une vérité historique, géographique et ce qui relève de la fiction, pure invention de l'auteur. Blaise Cendrars présente d'ailleurs cette série comme le reflet de sa vérité, en dehors de toute vérité telle que l'Histoire s'en souviendrait.

Mais plus que le fond c'est la manière que l'on retient, cette façon de nous plonger dans l'action, de nous faire vivre ces aventures, comme si c'était nos propres souvenirs. Un mélange réussi de ce qu'était Blaise Cendrars à la fin des année 30 : un poète, journaliste, grand reporter, et romancier en devenir.
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"(...) la traversée fut un voyage dans le bleu, un grand rêve, hors du monde."

Qu'il est balèze, Blaise ! Quel lascar, Cendrars !

Voilà qu'en pleine débâcle (le recueil est paru en 40), notre Suisse mirobolant nous en met plein les mirettes avec ses délicieux attrape-nigauds. de Pernambouc à Copenhague, des moiteurs tropicales aux froidures septentrionales, il nous embobine avec grâce et faconde.

On s'esclaffe avec un exhibitionniste rêveur, on écluse cachaça et champagne dans des fazendas perdues ou dans des boxons à Montparnos, on trémule agréablement sur la piste d'un loup-garou, d'un boa ou d'un caïman, on s'émeut aux passions délétères d'un marin et de sa maîtresse défigurée et tout le toutim... Les contes de Cendrars, luxuriant, plantureux, prodigues nous enivrent !

Une merveilleuse vadrouille dans les divagations améthistes de ce divin craqueur.

"Ce petit poilu-là, je veux l'avoir à ma table !"
Lien : http://lavieerrante.over-blo..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
J’ai le goût du risque. Je ne suis pas un homme de cabinet. Jamais je n’ai su résister à l’appel de l’inconnu. Écrire est la chose la plus contraire à mon tempérament et je souffre comme un damné de rester enfermé entre quatre murs et de noircir du papier quand, dehors, la vie grouille, que j’entends la trompe des autos sur la route, le sifflet des locomotives, la sirène des paquebots, le ronronnement des moteurs d’avion et que je pense à des villes exotiques pleines de boutiques épatantes, à des pays perdus que je ne connais pas encore, à toutes les femmes que je pourrais rencontrer et avec qui je perdrais volontiers mon temps, aux hommes qui m’attendent peut-être, prêts à m’expliquer leur activité et à me faire gagner des tas, des tas d’argent.
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Comme nous quittions le port de Recife, un peu plus tard, et le dangereux môle de béton dépassé, je jetai le bouc puant par-dessus bord, dans notre sillage, la mer étant infestée de requins.

J’ai toujours entendu dire que les requins se livrent entre eux des combats homériques autour d’une proie et je croyais assister à un prodigieux spectacle. (…)

Les requins s’enfuirent et le bouc nageait, nageait vers la terre, le col tendu, sa tête démoniaque, avec les cornes et la barbiche, se détachant sur le disque du soleil couchant.

J’étais déçu.
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Mais, diantre, pourquoi est-ce que le fameux professeur a baptisé son lis
sauvage septem colorata (…) ? Si je sais bien compter cela ne fait une
série que de six couleurs. Pourquoi dit-il sept, parce qu’il y a sept ciels,
sept couleurs dans l’arc-en-ciel, sept notes dans la gamme, que le sept
est un chiffre mystique, ou est-ce simplement un distrait comme ce savant
que cite Remy de Gourmont qui qualifia la coccinelle de coccinella
septem punctata alors que tous les enfants savent que les points noirs sur
le dos rouge des bêtes à bon Dieu vont toujours par paires : deux,
quatre, six, huit, mais jamais, au grand jamais sept ?
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Et vous (…) dites-moi donc si vous n’avez jamais eu peur quand vous vous tenez dans votre chambre ? Oui, n’est-ce pas ? Eh bien, en forêt vierge, c’est la même chose. On s’y tient seul. Le danger, ce sont nos propres imaginations qui le créent…
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J'étais en nage. J'avais les tempes battantes. J'avançais en aveugle. Je trébuchais dans le noir comme on tombe au fond de soi-même. Alors pour ne pas m'égarer, je me remis à penser à Ramuz. Que faisait-il à cette heure, Monsieur l'écrivain vaudois? Etait-il déjà couché? Dormait-il? Peut-être me voyait-il en rêve ou était-il en train d'écrire solitairement sous sa lampe? Et je vis nettement une main tenir une plume, et une plume courir sur une feuille de papier blanc vivement éclairé dans le cercle de lumière tombant d'un abat-jour, et cette feuille se couvrir d'écriture.
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Videos de Blaise Cendrars (73) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Blaise Cendrars
Interview de : Pierre Corbucci pour son livre : LA DISPARITION D'ARISTOTELES SARR
paru le 18 janvier 2024
Résumé du livre : Un roman aux accents tragiques qui entraîne le lecteur au coeur de la forêt amazonienne dans le combat qui oppose l'humain à la nature.
Amérique du Sud, années 1920. Lieutenant du génie, Aristoteles Sarr est chargé d'aménager une piste d'atterrissage au coeur de la forêt amazonienne. le survol de cette zone jamais cartographiée doit permettre de prolonger le chemin de fer. Convaincu du bien-fondé de sa mission, le jeune lieutenant n'a pas conscience que la jungle est animée d'une vie propre, que ses ténèbres fourmillent de dangers, et qu'à vouloir dominer la nature, on a tôt fait de s'en attirer les foudres. Aux abords de l'extravagant palais de la Huanca, dernière enclave humaine avant l'inconnu, d'étranges disparitions se multiplient.
Un roman picaresque aux mille nuances de vert, aussi puissant qu'une tragédie antique.
Bio de l'auteur : Pierre Corbucci est né en 1973. Après une enfance varoise, il étudie et enseigne l'histoire et la géographie avant de mettre sa plume au service de diverses agences de communication. Esprit curieux, mélomane avisé, voyageur alerte, il est toujours à l'affût de nouvelles histoires. Son goût marqué pour les littératures d'Amérique latine et le roman d'aventures lui donne envie d'explorer de nouveaux horizons littéraires. Fervent admirateur de Blaise Cendrars et de Gabriel García Márquez, il entraîne ses lecteurs aux confins de la jungle amazonienne à travers ce second roman.
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