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EAN : 9782743614997
269 pages
Payot et Rivages (02/02/2006)
3.15/5   109 notes
Résumé :
Le regard que j'ai toujours porté sur Los Angeles est celui d'un autochtone. Je n'ai jamais vu cette ville comme une terre étrangère dépeinte par des écrivains venus d'ailleurs. C'est là que j'ai grandi. Les données que je récoltais, je les passais au crible, je les transfigurais comme un gamin peut le faire... James Ellroy poursuit la psychanalyse sauvage de sa propre vie et de sa ville natale dans des textes percutants, comme Où je trouve mes idées tordues ou Ma v... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Ellroy expose sa vie, explose et se disperse. Les sources d'inspiration de ses romans sont présentées presque sous leur forme brute.

Des chapitres passionnants concernent le récit de son enfance chaotique marquée non seulement par la séparation de ses parents mais aussi par le meurtre de sa mère par "un tueur sur la route" jamais retrouvé.
Il y explique crûment que s'il n'avait pas trouver la littérature sur son chemin, c'était "la destination morgue" avant l'âge adulte.

A côté de ces fulgurances géniales on trouve une présentation linéaire de tous les boxeurs qu'il a vu combattre en compagnie de son père. Et il y en a une bonne centaine... de méconnus.

On enchaîne sur Hollywood: pareil.

Là, le livre finit par ressembler à son auteur à l'adolescence: décousu, mal construit et non fini.

Heureusement, les derniers chapitres réservent de bonnes surprises avec les enquêtes qu'a suivi Ellroy sur le terrain avec un de ses amis du LAPD (qui ne sont pas tous Komplètement klassé KKK... cependant il y en a beaucoup).

Livre cru, mal ficelé, qui ne ressemble pas à ses romans habituels, dont, paradoxalement, je conseille vivement la lecture parce que c'est Ellroy. Tout simplement.
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Un retour à Ellroy fort appréciable après plusieurs années à l'avoir délaissé... Je ne comprends pas trop certaines critiques vives ici, mais je pense que ce n'est pas le bon livre pour le découvrir : C'est une compilation d'articles et de nouvelles fonds de tiroir entre deux grands romans. Il n'y a rien à en attendre de plus que des redites sympathiques de sa vie ou de ses thèmes de prédilection. Ceci étant dit, j'ai eu davantage : Moi qui avais absolument adoré son autobiographie La Malédiction Hilliker et qui croyais avoir tout lu et tout entendu tant j'avais regardé d'interviews, je n'avais pas vraiment réalisé certains détails de l'étendue de sa déchéance de jeunesse, que l'on retrouve dans les premières nouvelles de Destination Morgue. Ellroy était totalement auto-destructeur, un looser obsédé sexuel commettant de petits délits dans l'autoflagellation de la mort de sa mère, dans la provocation, mais il le dit lui-même à la fois dans le recueil et ailleurs : Cela ne va pas plus loin. Il a toujours été un être absolument inoffensif, ce qui le distingue des déséquilibrés serial killers de ses romans, et ses héros ont souvent été des doubles fantasmés, grandis, de son idéal.

Il est dommage encore une fois qu'il rejette toute filiation avec Bukowski, la proximité étant évidente dans ces premières nouvelles de déchéance alcoolisée, sous substances, et sous le signe du sexe. Mais je dois avouer que je m'éclate toujours plus avec Ellroy qu'avec Buko qui conserve un pessimisme célinien qu'Ellroy n'a pas, toujours dans l'humour, le bon mot et l'autodérision.

J'ai beaucoup aimé la nouvelle "Sport sanglant", à mon grand étonnement, alors que je ne suis absolument pas un fan de boxe. La fameuse ouverture du Dahlia noir avec un match de ce type entre Lee Blanchard et Bucky Bleichert m'avait ennuyé dans mon lointain souvenir, je craignais donc cette nouvelle. Ellroy rend ce récit de match passionnant, avec son fameux style minimaliste et répétitif de l'époque American Death Trip. À ce sujet, il est savoureux de remarquer les degrés de similitude stylistiques divers dans ses nouvelles, selon la proximité ou pas avec la période de ce roman !

"Stephanie", comme beaucoup l'ont souligné, est une nouvelle très particulière. On oublie Ellroy, ses déchéances, son humour, et on plonge directement dans l'horreur, dans un crime et une enquête dignes de David Fincher et de la série Mindhunter. Effarant de découvrir avec Google que cette histoire est vraie et qu'elle reste irrésolue... La nouvelle est également un portrait accablant et déchirant de l'impuissance policière, malgré le détail radiographique et scrupuleux de toutes les forces mobilisées, de toutes les opérations et tentatives relatives aux enquêtes. Ce topo de la machinerie policière avec tout le jargon est coutumier d'Ellroy, et on apprécie de le retrouver, au service de la force de cette nouvelle, un meurtre horrible et gratuit, demeuré dans l'impasse malgré un travail colossal, ou du moins, parmi ce qui était possible à l'époque, des enquêteurs.

"Un sérieux doute" et "L'Affaire Robert Blake" m'ont moins intéressé, surtout la deuxième qui m'est passée un peu au-dessus. "Un sérieux doute", comme son nom l'indique, conte une intrigue policière où un coupable évident est condamné à mort, et où le récit, comme le lecteur, n'aura de cesse d'hésiter sur sa culpabilité réelle. C'est un prétexte pour Ellroy d'y livrer ses réflexions sur la peine de mort, sur la justice appliquée à la raclure condamnée pour ses méfaits qu'on lui connaissait. Comme souvent, sa réflexion, même balayée sous le sceau de l'humour et du sarcasme, est intéressante et plus complexe que les catégories et étiquettes que l'on plaque sur lui.

La dernière nouvelle, "Un baisodrome à Hollywood", est l'apothéose, à mon sens. C'est une nouvelle entièrement écrite en allitérations salaces, exactement comme Extorsion, parue en 2014 chez Rivages. Quel bonheur d'écriture et donc de traduction ! Encore une fois, respect à Jean-Paul Gratias, et merci à Ellroy et à lui pour les barres de rires ! Avec en plus comme femme fatale rien de moins que Dana Delany, alias Katherine Mayfair de Desperate Housewives ! le côté elliptique du style pourra cependant revêtir une difficulté de lecture, même si on la surmonte.

Je suis plus que jamais inondé de travail cette année, mais quel bonheur ça aura été de retrouver Ellroy, et Babelio par la même occasion. Je me demande ce que va être la suite...
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Singulier. Franchement plaisant. Ce sont différentes pages de vie, de sa vie, ou de petites histoires policières. Après sa jeunesse difficile, tumultueuse, il devient un écrivain, un vrai écrivain honnête. Il ne triche pas. Ce livre se lit bien, très bien. Inventif, drole, sarcastique, sincère. L'histoire Stéphanie est spéciale. Ca décrit les enquêtes policières du meurtre d'une jeune fille. Descriptions sommaires. Mais réelles. Une nouvelle d'un style tout autre. Dérangeant. Bluffant. Émouvant. Rien que pour ça, le livre vaut le coup. Ca m'a retourné. C'est con à dire. Mais c'est comme cela.
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Edition originale : 2004

Première édition française : la même année

Temps de lecture : un peu moins de 4h00 pour un lecteur moyen (300 m/m)

Un mot sur l'auteur : James Ellroy est un auteur Américain de la côte Ouest (c'est important) né en 1948. Il est connu pour ses romans noirs se déroulant essentiellement à L.A. (le dahlia noir, L.A. confidential…).

Synopsis :


Que faut-il en retenir ?
James Ellroy c'est un style particulier. Incisif. Court et violent. Une écriture un peu « sérielle », dans le sens où il fait des séries de phrase commençant toutes de la même façon. Des phrases réduites au strict minimum (sujet, verbe, complément). C'est violent… parfois même, il faut le reconnaître, éprouvant.
Sur le fond, on découvre quelque peu son histoire :
Sa jeunesse s'est déroulée dans les années 60, période dans laquelle il reste volontairement bloqué en se coupant du monde actuel. Cette phase centrale de sa vie fait penser aux pérégrinations d'un Kerouac… Mais d'un Kerouac sombre, sinistre, renfermé sur lui-même. Un Kerouac conservateur et réactionnaire.
Le L.A. des années 60 c'est Sex and Drugs and Rock'n'roll. C'est aussi celui de Charles Manson. C'est la profonde décadence d'une nation sur fond de guerre froide et de guerre du Vietnam.
On y apprend également qu'il a mené plusieurs enquêtes à titre personnel avec des flics (ou d'anciens flics).
Seule la dernière nouvelle est une fiction. Mais le thème, usé jusqu'à la corde, n'a rien de sensationnel.

Pour conclure :
Ce recueil de nouvelles, n'est pas l'oeuvre d'Ellroy la plus simple à aborder. Patchwork d'articles écrits pour des magazines (en dehors de la dernière, seule nouvelle inédite), on éprouve vite une sensation de « déjà lu » ou d' « inachevé ». à réserver donc aux aficionados d'Ellroy qui aiment la boxe et qui n'ont pas lu « ma part d'ombre » son autobiographie. En définitive, cela représente peu de monde.
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Des nouvelles de James Ellroy plus ou moins auto-biographiques . J'ai bien du mal à rentrer dans sa littérature .
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
J’appelai une amie d’April pour lui proposer de sortir avec moi. On alla voir un film qui s’appelait Harper. Et puis on se bécota dans Ferndell Park. La copine d’April me roula un patin.
Je larguai April. La rouleuse de patins me largua. J’appelai Heidi. Elle m’envoya bouler. J’appelai son amie Sally. Elle me dit que je pouvais crever.
J’étais un lépreux adolescent. J’étais un garçon qui gagnait à être connu mais que personne n’avait envie de connaître. Je passai à l’action pour mettre Mon Idée en pratique.
Noël 66.
Je pénètre par effraction chez Fritz et Heidi. La famille est sortie. J’entre par la porte de la cuisine. Je passe le bras par la chatière et j’ouvre le verrou.
J’explore la maison dans l’obscurité. Je connais la disposition des lieux. Je me rends dans la salle de bains du premier étage et je ponctionne les armoires à pharmacie. Je vole des comprimés délivrés sur ordonnance et je redescends boire quelque chose pour les faire passer. Je trouve le plateau des alcools et me sers un scotch bien tassé.
J’entre dans la chambre de Heidi. Je m’étends sur son lit et je capte son parfum. Je vole une petite culotte blanche.
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Il est possible que Gary Graham soit exécuté cette année (2000). Cet article est ma pétition personnelle pour que l'on épargne sa misérable existence.
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J'attribue ma survie à la présence, que j'ai rarement recherchée, de Dieu tout puissant. Les sceptiques feront sans doute des gorges chaudes de cette déclaration. Ils peuvent aller se faire foutre dans les grandes largeurs.
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Rien à foutre de l'école . Rien à foutre du boulot . Rien à foutre de cette rengaine qu'on nous assène et qui dit qu'on est baisé laminé , bon à jeter si on n'a pas diplôme en quittant le lycée .
Voyez ce que l'implicite quand il est décodé :
Sois feignant . Sois un branleur . Méprise la sagesse des adultes . Enflamme-toi pour cette découverte débile que tu viens de faire sur ton propre compte .
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Tous les acteurs sont perturbés. Leur don c'est l'imitation. C'est un art non méditatif. L'objectif est de devenir quelqu'un que vous n’êtes pas.
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Vidéo de James Ellroy
François Guérif nous explique en détail l'effet Ellroy et ses effets sur la collection Rivages Noir.
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