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Trilogie de la Conurb tome 1 sur 3

William Gibson (Autre)Laurent Queyssi (Traducteur)
EAN : 9791030703658
448 pages
Au Diable Vauvert (01/10/2020)
3.53/5   943 notes
Résumé :
La matrice... Une drogue pour tous les câblés. Aussi, lorsque Case se : voit interdire la possibilité d'y revenir, une longue descente aux enfers commence pour lui. C'était un pirate informatique, un hacker. Mais il a commis l'erreur de doubler ses employeurs, et ceux-ci ont détruit ses connexions neurales. Alors quand Molly et Armitage lui demandent de s'introduire dans le rézo d'une multinationale, il saute : sur l'occasion. L'enjeu, en cas de réussite Se voir res... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (109) Voir plus Ajouter une critique
3,53

sur 943 notes
Ouf ! Je suis arrivée au bout de "Neuromancien". Mais je n'affirmerai pas pour autant que je l'ai lu. Dire que je me suis perdue dans la matrice ne sera pas exagérée.

Que dire de ce roman ? Vous est-il déjà arrivé de passer complètement à côté d'un livre tout en étant conscient qu'il s'agissait d'une oeuvre importante ?
C'est ce qui m'est arrivé avec le roman de Gibson.

De toute évidence, c'est un grand livre. Précurseur, novateur, il a influencé tout un pan de la culture moderne et même au-delà (il a tout de même inventé le terme de cyberspace, une notion d'importance dans nos sociétés modernes).
Et au-delà d'une thématique pertinente et de la création d'un univers (semble-t'il) cohérent, l'écriture de Gibson est elle aussi de qualité. Novatrice, recherchée, rien n'est gratuit, tout est pensé dans la langue de Gibson.

Pour autant, je suis restée totalement hermétique à cet univers. J'ai dès le début du roman été exclue du récit. J'avoue n'avoir rien compris à ce livre. Peut-être faut il avoir un intérêt pour l'informatique et l'univers d'internet pour que ce récit puisse trouver une résonance chez le lecteur.
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Réédité en 2020 par le Diable Vauvert (sous la sublime couverture de Josan Gonzalez et une nouvelle traduction signée Laurent Queyssi), Neuromancien n'est pas un simple livre de science-fiction de plus remis à la disposition du lecteur.
Neuromancien est un classique fondateur et une oeuvre d'une prescience remarquable qui donnera corps à un sous-genre culte : le cyberpunk.
Ce roman archi-connu (mais que vous ne connaissez peut-être pas encore si vous n'êtes pas familier du monde de la science-fiction) est l'enfant prodige d'un auteur incontournable du genre : William Gibson.

Né en 1948, William Gibson s'immerge très tôt dans la contre-culture de la « Beat Generation » avec les livres de Jack Kerouac et surtout William S. Burroughs. Quittant les États-Unis pour échapper à la guerre du Viêtnam, le jeune William Gibson veut expérimenter tous les narcotiques qui lui tombent sous la main et traverse le fameux Summer of Love de 1967 avant de voyager en Europe, des îles grecques à Istanbul avant de s'installer à Vancouver au Canada. En 1977, Gibson écrit sa première nouvelle — Fragments of a Hologram Rose — puis exerce différents jobs avant de faire la rencontre décisive qui changera sa vie, celle de l'écrivain John Shirley, qui le met en contact avec deux auteurs majeurs : Lewis Shiner et Bruce Sterling. C'est avec eux que se forme le noyau dur de ce qui deviendra l'un des mouvements de science-fiction les plus importants des années 80 : le cyberpunk. Même si les racines de ce mouvements se trouve bel et bien dans les premières nouvelles de William Gibson et notamment dans Burning Chrome, c'est en 1984 avec la parution de Neuromancien que le cyberpunk se répand dans les esprits non préparés des lecteurs de l'époque et laisse des traces indélébiles.
Revenons à présent sur le roman en lui-même.

L'avènement du cyberespace
Neuromancien n'est pas un roman simple à lire et encore moins à raconter.
Si son incipit à base de ciel couleur chaîne morte est depuis longtemps entré dans la légende, ce qui suit a de quoi fasciner le lecteur qui, pourtant, met du temps à comprendre ce qu'il se passe dans un monde où la technologie augmentative, les I.As et le cyberespace ont pris une importance démesurée.
Nous sommes quelque part au Japon dans la ville de Chiba près de Tokyo, Case navigue entre petites arnaques et grosses combines pour glander en paix au Chatsubo, un bar pour expatriés, et s'envoyer quelques cocktails de drogues bien tapés. Case est un cowboy, c'est-à-dire un hacker du cyberespace capable de vous récupérer des données ultra-sensibles en moins de deux. Seulement voilà, Case a voulu doubler son précédent patron et s'est retrouvé avec une mycotoxine russe dans le sang qui l'empêche depuis de se brancher au cyberespace. Et un cowboy incapable de se brancher… c'est un peu comme un soldat sans guerre ou un médecin sans malade.
À Ninsei, coeur de l'enclave criminel de la Cité de la Nuit quelque part dans Chiba, Case rencontre une jeune femme aussi mortelle que fascinante : Molly Millions. Avec ses verres-miroirs greffés devant ses yeux et ses longues griffes rétractables sous les ongles, Molly a tout de la machine à tuer sur pattes. Mais ce n'est pas pour exécuter Case qu'elle vient le chercher, mais pour le recruter pour le compte d'Armitage, mystérieux commanditaire d'une expédition chargée de voler une ROM au consortium Case/Net. Case s'embarque dans l'aventure en échange d'un rafistolage de son système nerveux et d'une seconde chance. Mais ce qu'il ne sait pas c'est qu'il vient de mettre le pied dans une entreprise beaucoup plus vaste et ambitieuse qui vise à attaquer l'une des intelligences artificielles les plus avancées d'une des plus grandes multinationales de la planète. Si vous avez déjà réussi à comprendre ça et à tirer au clair les informations que vous jette William Gibson à la figure dans un style direct, haché et râpeux au possible, sachez que vous êtes sur la bonne voix.
Neuromancien, écrit en 1984 rappelons-le, est un roman visionnaire. Il décrit avec des années d'avance le concept d'internet sous le nom de cyberespace, un terme tellement populaire qu'il deviendra lui-même une référence pour les générations à venir. Cet espace virtuel créé par la confluence des réseaux informatiques permet aux cowboys et à leurs assistants, les joeboys, de pénétrer dans un univers artificiel où l'écoulement du temps diffère et où le vol de données prend littéralement corps. Pour percer les défenses des multinationales, Gibson imagine des « icebreakers » servant à percer la « glace » des systèmes de protection informatiques. Mais surtout, Gibson imagine des personnes capables de s'interfacer à ce cyberespace pour le pénétrer et le manipuler grâce à des électrodes. Ainsi, ces cowboys entre dans la « matrice » ! C'est Néo et Trinity qui contemplent le lecteurs avec 15 ans d'avance ! On retrouve dans Neuromancien des tonnes d'éléments qui définiront le coeur de Matrix, de la figure du hacker informatique à la marge de la société à une certaine philosophie rasta en passant par le cyberespace lui-même sans même parler d'intelligences artificielles en quête d'émancipation. William Gibson avait déjà tout bon.

Un roman noir de contre-culture
Mais bien davantage que l'inventeur du cyberespace, William Gibson va définir le mouvement cyberpunk à travers l'ambiance et les personnages de son roman. Neuromancien nous fait pénétrer une société sinistre, sombre, inquiétante où la technologie fusionne avec les humains, où l'on remplace des organes comme une remplace sa dernière paire de chaussettes et où le corps se vend, se monnaye. L'univers de Gibson est un univers très noir qui renvoie immédiatement au Blade Runner de Ridley Scott et Philip K. Dick, sorti deux ans auparavant et que Gibson visionne alors qu'il a déjà écrit les deux tiers de Neuromancien. le lecteur visite des quartiers underground, de la cité criminelle à la station orbitale style Las Vegas en passant par les quartiers bruyants d'Istanbul. le guide ici n'est pas une figure très recommandable mais un marginal, un escroc, un hors-la-loi en la personne de Case. L'autre personnage, Molly, n'est guère différente dans son costume de ninja-guerrière aux yeux invisibles cachés par ses verres-miroirs impénétrables.
Les personnages que l'on croisera par la suite ne déparent pas avec cette paire déjà mémorable, entre les adeptes rasta de Sion (encore une référence pour Matrix…) en passant par l'artiste sociopathe et le militaire démoli. Gibson imagine un récit pour marginaux et s'évertue à esquiver le grand jour de la civilisation pour mieux saisir les contours d'un monde où la technologie est à la fois inquiétante…et attirante. le lecteur oscille d'ailleurs régulièrement entre désir et répugnance, quelque part entre les prouesses permises par la modification corporelle et les conséquences sociales des drogues dures et autres substances hallucinogènes. Comment ne pas évoquer d'ailleurs les « poupées de chair » dont Molly a fait partie et qui permet de devenir un jouet sexuel tout en s'évadant de son propre corps ? Les drogues sont omniprésentes dans Neuromancien et on sent l'effet Summer of Love à chaque page du récit tant le héros et ceux qu'il croise en consomme régulièrement à la fois dans un but récréatif et dans un but professionnel. William Gibson marque l'influence de la substance sur l'esprit et sur ce dont il est capable, s'amuse des bénéfices et des inconvénients. Heureusement que le pancréas anti-drogues n'a toujours pas été inventé à l'heure où l'on écrit ses lignes ! Notons enfin que le personnage de Molly offre aux lecteurs une figure féminine forte, indépendante, touchante et parfaitement autonome du héros principal, Case. Comme quoi, la science-fiction n'est pas qu'une affaire d'hommes et ce dès les années 80 !

La prise de pouvoir de l'intelligence artificielle
Outre ses personnages humains, Neuromancien peut compter sur deux intelligences artificielles dont la seule présence annonce l'une des grandes idées du cyberpunk : l'obsolescence de l'être humain. Entre Wintermute et Neuromancien, William Gibson construit deux programmes ultra-intelligents que presque plus rien ne sépare de l'homme si ce n'est leur absence de réceptacle charnel. Dans le récit, les intelligences artificielles sont des émanations des mastodontes créés par l'homme, à savoir d'immenses multinationales qui dominent le monde économiquement et politiquement. C'est d'ailleurs par un casse contre l'une d'entre elle que commence Neuromancien. Ces multinationales omniscientes (et souvent malveillantes) sont dirigées d'abord par des hommes et femmes ultra-riches et puissants qui, comme toutes les personnes qui ont tout, finissent par s'ennuyer…et à s'intéresser à l'immortalité. L'immortalité qui passe ici par l'intelligence artificielle. Cependant, William Gibson surprend son monde en refusant le manichéisme évident de la méchante IA qui veut dominer l'humanité en donnant une chute à son intrigue qui contourne l'ambition humaine pour se concentrer sur le principe même de complétude et de la conscience de soi. En gros, au lieu de nous rejouer un Terminator-bis (qui sort en 1984…coïncidence ?), Gibson s'interroge sur les motivations d'une forme de vie balbutiante prenant conscience d'elle-même. Cette relation de l'intelligence artificielle à la notion d'existence va raisonner dans l'esprit de notre hacker préféré, Case, qui redéfinit sa vie à l'aune de son désir de jouissance, qu'elle le mène à la consommation de drogues ou à l'union amoureuse. Neuromancien n'est donc pas simplement un roman froid et cybernétique, c'est aussi une véritable réflexion sur l'éveil de la conscience et sur ce que l'être artificiel peut bien ressentir face à cette machine biologique condamnée mais néanmoins bourrée d'émotions jouissives qu'est l'homme.
En somme, Gibson remplace les Dieux de l'Olympe par les IA de Teissier-Ashpool avant d'en faire quelque chose d'autre, de plus étranger et certainement de plus incompréhensible.

Neuromancien ne se laisse pas approcher aussi facilement qu'on le croit et pourtant, le premier roman de William Gibson est d'une importance cruciale pour le genre science-fictif et le cinéma. Dense, précurseur, fascinant, voici un classique nécessaire qui prendra facilement sa place au panthéon des livres de science-fiction et qui s'impose, naturellement, comme un classique de la littérature moderne.
Lien : https://justaword.fr/neuroma..
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Relecture de ce classique fondateur du cyberpunk, cette fois-ci en audio et dans la nouvelle traduction de Laurent Queyssi : et franchement, ça en valait la peine.

Dur de parler d'un roman culte comme celui-ci, tant on a l'impression que tout a déjà été dit. Personne ne sera surpris·e d'apprendre que la grande force de ce roman réside dans son wordbuilding. le monde créé par William Gibson a une esthétique si particulière et a tant imprégné l'imaginaire collectif qu'il en est résulté un sous-genre complet de SF, le cyberpunk, encore vivace trente ans plus tard (on peut évidemment s'amuser à lui trouver des précurseurs, notamment le fameux Blade Runner (Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?) de Philip K. Dick). Cela rend l'expérience de lecture particulièrement étrange aujourd'hui, car les codes du cyberpunk sont assez ancrés dans la culture populaire pour que l'on s'engage là-dedans avec certaines attentes, alors que Gibson nous plonge brutalement dans cet univers sans nous en donner toutes les clés – mais les attentes actuelles du lectorat et les non-dits du roman ne coïncident pas nécessairement…

L'intrigue et les personnages sont assez basiques quand on y pense, mais la construction narrative est plutôt élaborée. Ne vous attendez pas à vous rendre directement du point A au point B, on fera de nombreux détours pour se rendre à destination. Comme je me rappelais essentiellement les grandes lignes de l'intrigue, cette relecture m'a fait réaliser à quel point ce roman est truffé de petites histoires dans l'histoire, d'événements racontés, d'anecdotes du passé des personnages – qui mettent souvent au jour une réalité bien sordide d'ailleurs. Cette façon de procéder contribue beaucoup à la qualité du worldbuilding et de l'ambiance, mais peut donner l'impression que le roman part dans tous les sens et digresse à n'en plus finir (en particulier pour une première lecture, quand vous ne savez pas encore où s'en va le récit). Personnellement, j'aime beaucoup qu'un roman ne s'en tienne pas au strict déroulement de l'intrigue, mais si vous cherchez un page-turner, il se peut que vous restiez sur le carreau.

La critique du néo-libéralisme est dure à rater aussi, d'autant que le roman est paru en pleine ère Reagan-Thatcher. Elle résonne étrangement aujourd'hui, tant on a l'impression que la réalité a fait plus que la rattraper sur bien des points (par contre, on attend toujours la Matrice et les cités spatiales…). En revanche, le regard sur la technologie m'a paru plus ambigu que ce qu'on retient habituellement de ce roman. Elle représente autant une source d'aliénation et d'asservissement au capitalisme que de résistance à celui-ci et de réappropriation de soi (le côté punk DIY). Toute la réflexion en filigrane autour des IA me semble d'ailleurs aller dans le même sens.

Sur le style à présent : je ne peux pas me prononcer pour la VO, mais après avoir lu les deux traductions, je dois dire que j'ai largement préféré celle de Laurent Queyssi, beaucoup plus fluide et compréhensible. Je ne veux pas dénigrer le travail de Jean Bonnefoy, mais un gros défaut de sa traduction est de s'ancrer très nettement dans un argot français des années 80 qui complique beaucoup la lecture aujourd'hui (et rend le roman à peu près illisible pour les Québécois·es). Aussi, si vous vous êtes cassé les dents sur la première traduction et que vous souhaitez retenter votre chance, je ne peux que vous recommander de vous relancer plutôt avec la deuxième.

Personnellement, cette relecture m'a fait encore plus apprécier ce roman, au point que j'en ai rehaussé ma note initiale. Et que j'ai désormais envie de me lancer dans les suites…
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Ok, wow!

J'ai bien essayé 3 ou 4 fois de lire Neuromancien dans l'ancienne traduction sans y parvenir. L'espèce d'argot français des années 80 mélangé au jargon technologique et aux néologismes me l'avait rendu illisible.

Problème qui disparaît dans la magnifique nouvelle traduction de Laurent Queyssi. Il garde bien le côté disjoncté du roman, les éclipses sont rudes, les paragraphes passent du coq à l'âne, bref, on y garde la folie qui rend la lecture difficile (mais fascinante). Mais cela, c'est Gibson. Et en effet, la lecture donne l'impression de suivre le flux de conscience d'un TDAH sous la coke. Un

Alors voilà, le grand roman fondateur du Cyberpunk. le plus fascinant, c'est que tout ce qui fera les clichés du genre — La Matrice, ExistenZ, Shadowrun, Cyberpunk (jeu de table et jeu vidéo) et des centaines d'autres — se retrouve dans... Les deux premiers chapitres. On y a la Street Samouraï, le Deck, les ICE, la normalisation des cyborgs, le Japon comme puissance mondiale, les multinationales extraterritoriales... Tout y est.

Si demain, William Gibson se décidait capitaliste et poursuivait tout ceux qui ont copié son oeuvre, il serait incroyablement riche.

Et le roman n'en reste pas là, c'est bien ce qui m'a surpris. Je m'attendais à y lire une bonne histoire cyberpunk qui ferait un peu clichés, mais dont je devrais me rappeler pour l'apprécier que non, elle a créé le cliché. Mais en fait, même pas. Ça reste une histoire très originale. Plus de la moitié du roman se déroule dans l'espace. Ouioui, du cyberpunk d'apesanteur. Les copistes ont dû rater ce bout là.

Bref : un classique qui réussit à rester original 40 ans plus tard, malgré ses imitations. Une histoire quasi prophétique. Une plume complètement folle. Des personnages riches, (mais paumés). Une ouverture au monde, à la diversité et aux technologies sur lequel plane l'ombre d'un capitalisme mondialisé qui dévore tout.

Excellent.
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« Neuromancien, dit le garçon, plissant ses grands yeux gris face au soleil levant. La voie vers le pays des morts. Où tu te trouves en ce moment, mon ami. »

Oh le roman qui dépayse ! Ça bouscule, ça percute. Il faut se laisser porter, ne pas chercher à tout comprendre à chaque mot ; perte de temps et d'énergie. Or dans un univers où ça défile à la vitesse d'une déferlante, il faut utiliser les éléments et ne pas aller contre. Il faut se laisser glisser d'une image à une autre, d'un temps à un autre, d'un lieu à un autre en une fraction de seconde. J'ai compris certains enchainement ou termes ...après coup, et c'est kiffant surtout pour la béotienne de la technologie que je suis. Je ne dis pas d'ailleurs que j'ai compris le sens technique mais l'idée, et ça me suffisait largement pour suivre l'histoire, quand bien même ce n'était pas un accès linéaire. de toute manière je suis certaine que certains termes sont de l'invention de William Gibson. On s'immerge, on surfe, on suit ainsi Case dans ses décrochages successifs avec l'aide de ses acolytes et le rythme impose la structure du récit. Je pense qu'avec plus de temps, une seconde lecture doit être toute aussi intéressante pour capter encore plus d'informations, de subtilités passées à la trappe du cyberspace.
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Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Le ciel au-dessus du port avait la couleur d'une télévision allumée sur une chaîne défunte.
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- Accroche-toi, avertit le Finnois, je nous passe en défilement rapide.
Les murs devinrent flous. Sensation vertigineuse de plongeon en avant, couleurs qui disparaissaient dans les angles et filaient au long d'étroits corridors. Ils parurent à un moment franchir l'épaisseur d'un mur sur plusieurs mètres, éclair d'obscurité totale.
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Le cyberspace. Une hallucination consensuelle vécue quotidiennement en toute légalité par de dizaines de millions d'opérateurs, dans tous les pays, par des gosses auxquels on enseigne les concepts mathématiques... Une représentation graphique de données extraites des mémoires de tous les ordinateurs du système humain. Une complexité impensable. Des traits de lumière disposés dans le non-espace de l'esprit, des amas et des constellations de données. Comme les lumières des villes dans le lointain...
(P75)
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Il sentait une force qui courait en elle, une force qu’il avait déjà connue dans la Cité de la nuit, quand il la tenait, et qu’elle le tenait, pour retenir l’espace d’un instant le temps et la mort, retenir la rue infatigable qui les traquait tous. C’était un lieu déjà connu de lui ; tout le monde ne pouvait pas l’y conduire, et quelque part, il parvenait toujours à l’oublier à nouveau. Une chose qu’il avait trouvée puis perdue tant et tant de fois. Qui appartenait, il le savait — ça lui revenait, tandis qu’elle l’attirait vers lui —, à l’univers de la viande, à cette chair que les cowboys raillaient tant. C’était une vaste entité, dépassant l’appréhension, une mer d’information codée dans la spirale et les phérormones, dédale infini que seul le corps, avec sa force aveugle et pataude, était en mesure de lire. La fermeture à glissière se bloqua, coincée, lorsqu’il ouvrit son treillis, pans de nylon dentelé collé de sel. Il la brisa, quelques minuscules fragments de métal allèrent claquer contre le mur au moment où cédait le tissu pourri par le sel, et voilà qu’il était en elle, pour opérer la transmission de l’antique message.
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Le pouvoir dans l'univers de Case, était synonyme de pouvoir des sociétés. Les zaibatsus, les multinationales qui modelaient le cours de l'histoire humaine, avaient transcendé les vieilles barrières. Vus comme des organismes, ils étaient parvenus à une sorte d'immortalité.
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Vidéo de William Gibson
Extrait du livre audio « Mona Lisa disjoncte, trilogie de la cité tentaculaire, tome 3 » de William Gibson, traduit par Laurent Queyssi, lu par Nicolas Djermag. Parution numérique le 23 novembre 2022.
https://www.audiolib.fr/livre/mona-lisa-disjoncte-9791035409906/
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