AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Christophe Jezewski (Traducteur)Dominique Autrand (Traducteur)
EAN : 9782070426652
352 pages
Gallimard (15/01/2003)
3.8/5   22 notes
Résumé :

Les Souvenirs de Pologne, cycle de feuilletons écrits au début des années 60 pour la Radio Europe Libre de Munich, mais jamais diffusés, a été retrouvé en 1976 dans les papiers posthumes de l'auteur de Ferdydurke par sa femme Rita Gombrowicz.

Sachant qu'il s'adresse à un large public de radio, Gombrowicz a donné à ces textes un ton léger et spontané sans pour autant simplifier l'aspect des problèmes qu'il abordait.

Riches ... >Voir plus
Que lire après Souvenirs de PologneVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Quand je pense à la littérature polonaise, le nom de Witold Gombrowicz est le premier qui me vient en tête. Je n'ai lu que quelques romans et recueils de nouvelles de cet auteur mais ce fut assez pour apprécier son style et reconnaître son importance, tant au niveau littéraire qu'en général. Ainsi, ses Souvenirs de Pologne revêtent un intérêt certain. À quoi pouvait ressembler la Pologne du début du siècle dernier ? Quel regard nostalgique un grand auteur porte-t-il sur une époque révolue, sur un monde disparu ?

Bon, quelqu'un qui souhaite essentiellement un aperçu de la société de la Mitteleuropa sera peut-être un peu déçu. Je lui suggère plutôt le monde d'hier, de Stefan Zweig. Mais, pour les curieux en tous genres, Souvenirs de Pologne est davantage centré sur la vie privée Gombrowicz ou bien sur ses interactions avec la colonie artistique de Varsovie. En effet, l'auteur commence avec l'histoire de sa famille (origines lituaniennes, entre autres) et son enfance. Ses parents, ses frères, la vie de bourgeois au début du XXe siècle. Puis viennent les études et le séjour quasi-obligé dans la capitale française. Tout ça, c'était bref. Peut-être trop ? du moins, c'est l'opinion que j'en avais retiré pendant ma lecture mais, après coup, je me dis que c'était suffisant pour comprendre le caractère de l'auteur.

La partie la plus importante de ces souvenirs est consitutée essentiellement de l'Entre-deux-guerre à Varsovie. J'ai bien aimé remarquer les changements presque imperceptibles dans la société polonaise. « Ces vingt années, de 1919 à 1939, représentèrent tout de même un énorme saut en avant – je le vois aujourd'hui avec le recul. Peut-être surtout dans les moeurs. » (p. 285) Les valeurs changent (exil l'honneur et les duels, les castes et les charges héréditaires), les mode aussi. Quand le père s'est rasé la barbe, cela provoqua presque un drame familial ! Il y a bien quelques commentaires ci et là sur la montée du fascisme, tant en Italie qu'en Allemagne, et les bolcheviks ne sont jamais bien loin non plus. Toutefois, la politique polonaise est peu mentionnée (à part de rares mentions sur le maréchal à la tête du pays). C'était bien trop peu à mon goût. Je suis sorti de la lecture du roman sans vraiment comprendre de quel type de gouvernement il s'agissait. Ceci dit, ce n'était sans doute pas important, d'autant que la jeunesse me semblait plutôt apolitique. de plus, l'auteur ne savait pas qu'il avait à répondre à mes besoins. ;)

En contrepartie, là où Gombrowicz se montrait généreux, c'était sur son entrée dans le monde littéraire, ses premières oeuvres (ou, plutôt, embryons d'oeuvres) et les amitiés qu'il noua. Et il en noua beaucoup ! Il mentionne tant, tant de novellistes, de romanciers, de poètes, de critiques littéraires, d'artistes en tous genres, qu'il devient difficile de suivre le fil. D'autant plus que la majorité d'entre eux semblent avoir mal vieilli parce qu'on n'en parle plus, du moins pas dans le monde francophone. L'édition compte de nombreuses notes de bas de page, donnant quelques précisions sur cette galerie impressionantes de personnages. Quelques noms me semblaient familiers, comme Bruno Schulz, mais la plupart m'étaient inconnus. J'avais l'impression de patauger dans l'ignorance. Je suppose qu'un amateur de littérature polonaise, qui connaît plusieurs des écrivains mentionnés, saura apprécier davantage tous les anecdotes racontés.

À cette époque, Gombrowicz avait vingt-cinq, trente ans. C'est un moment pendant lequel tout jeune homme doute beaucoup, même de lui-même (en fait, surtout de lui-même) mais pendant lequel il croit capable de tout, même des rêves les plus fous. Un moment aussi pendant lequel son caractère se forge, où il juge, distingue de manière très aigüe ce qu'il aime, ce qu'il déteste. Et l'auteur aime et déteste beaucoup de choses. Un peu trop à mon goût. J'avais supposé qu'un artiste et un intellectuel comme lui aurait eu une opinion plus nuancée sur un tas de sujets. Mais non. S'il vouait une admiration sans borne à quelques unes de ces personnes, il en détestait beaucoup d'autres. Certains, il les aimait et les haïssait en même temps ou successivement. C'était parfois difficile à suivre.

Certains diront qu'il ne se prenait pas tant au sérieux. D'ailleurs, Gombrowicz l'écrit lui-même à plusieurs reprises. « Et le pire, c'était moi-même : le comble de l'affectation, de la prétention – chacune de mes paroles tournait autrement que je n'aurais voulu, tous mes gestes étaient corrompus. » (p. 46) Au début, je le croyais. Toutefois, plus l'auteur insistait sur ses mauvais sentiments, plus j'en doutais. Et si ce n'était que pour mieux dénigrer l'autre ? Dans le genre, « untel est bête mais vous n'êtes pas obligé de me croire ; en fait, ne vous fiez pas à mon avis puisqu'il ne vaut rien. » Alors, puisqu'il démontre tant d'honnêteté, on ne peut que le croire, même quand il juge sévèrement. de plus, j'ai connu tant d'artiste qui simulaient l'autodénigrement, en poseurs, comme s'ils retiraient une satisfaction quelconque à se couvrir de boue, que je trouve difficile croire de tels propos.

Dans tous les cas, Souvenirs de Pologne aide à mieux comprendre Witold Gombrowicz et, ainsi, jeter un regard différent ou plus affiné sur son oeuvre. Toutefois, je suppose que son Journal (paru en plusieurs tomes, que je n'ai pas lus encore) sera plus éclairant. En attendant, j'ai noté les noms de plusieurs écrvains polonais du siècle dernier, sans doute irais-je emprunté quelques unes de leurs oeuvres prochainement…
Commenter  J’apprécie          393
Les Souvenirs de Pologne sont des feuilletons écrits au début des années 60 pour la Radio Europe Libre de Munich, et retrouvés en 1976 dans les papiers posthumes de Gombrowicz (avec un autre "feuilleton" : Pérégrinations argentines).
Né en 1904, Gombrowicz y livre ses souvenirs de jeunesse, une vie de jeune "bien-né", dans la campagne polonaise de la région de Varsovie, où il se plaît à jouer à l'aristocrate devant les amis.
Il admet volontiers l'excès de "snobisme", d'affectation, qui l'habite, et réfléchit souvent sur la condition des "Seigneurs" comme lui et sa famille par rapport aux gens simples. Ses remarques frôlent parfois la mégalomanie et il le reconnaît lui-même ! Witold G. n'aime pas étudier, ne fait aucun effort, se moque du système éducatif, tout en parvenant à obtenir sur le fil du rasoir son diplôme de droit. Sans beaucoup plus d'enthousiasme, il part étudier à l'Institut des hautes études internationales de Paris. Son récit de sa "visite" du musée du Louvre est inhabituel... et inoubliable !

Gombrowicz décrit d'un ton parfois badin sa relation avec ses pairs, ses débuts d'écrivain, ses réflexions sur la "polonité" et l'Europe, sans trop s'attarder du reste sur les événements de l'Histoire (guerre avec la Russie en 1920, coup d'Etat du maréchal Pilsudski en mai 1926, décès de Pilsudski en 1935, montée du nazisme...). Il adopte une attitude ambiguë par rapport au service militaire : il ne veut pas le faire, et finalement quand sa mère obtient de l'en dispenser, il se sent humilié de ne pas porter l'uniforme aux côtés des patriotes (il se retrouve ainsi dans le manoir familial à la campagne seul au milieu des domestiques).

L'écriture de Gombrowicz est souvent moqueuse, il pose un regard sans concessions sur les artistes qui se disent artistes, et son livre fourmille d'anecdotes sur les écrivains polonais qu'il a croisés durant cette période. (Malheureusement, quand on ne connaît pas du tout ces personnes comme c'est mon cas, ce "name-dropping" continu peut parfois tourner à vide...).


Ce "journal" nous apprend beaucoup de choses sur la Pologne de l'entre-deux guerres, le milieu artistique et littéraire, et explique la quête par Gombrowicz d'un style littéraire nouveau, "une forme" particulière, inédite, de littérature. Afin de mieux comprendre ce qu'il entend par cette "forme", on est obligé de découvrir les romans écrits par Witold Gombrowicz. et Cosmos fut pour moi une révélation...

Complément biographique (d'après Wikipedia) :
La publication des "Mémoires du temps de l'Immaturité" en 1933 puis de "Ferdydurke" en 1937 a imposé Gombrowicz comme l'enfant terrible de la littérature moderne polonaise. Il se lie avec les écrivains d'avant-garde Bruno Schulz et Stanislas Witkiewicz. Arrivé en Argentine pour un court séjour en 1939, l'invasion de la Pologne par l'Allemagne nazie le dissuade de rentrer en Europe, il restera 25 ans en Argentine. Gombrowicz revient en Europe en 1963, à Berlin puis en France où il décède en 1969.
L'oeuvre de Gombrowicz, interdite en Pologne par les nazis puis par les communistes, tomba dans un relatif oubli jusqu'en 1957 où la censure fut levée provisoirement.
Lien : http://coquelicoquillages.bl..
Commenter  J’apprécie          90
Cet ensemble de feuillet, rassemblé, comme cela a été dit, après la mort de l'auteur et que celui-ci avait écrit dans un but radiophonique apporte un bon complément à son "Journal" en terme d'anecdotes mais aussi de plongée dans la pensée de l'auteur.
En effet, on y découvre notamment une personnalité bien plus mégalomaniaque que l'on aurait pu croire ; propageant à la fois des préjugés et des stéréotypes. Définissant par exemple la femme polonaise moins douce qu'une espagnole ou encore plus qu'une allemande (pour ne citer que cela).
Les exemples, M. Gombrowicz s'en sert d'ailleurs souvent et bien malheureusement pour en tirer des généralités... à tel point que par moment, ceci nous oblige à douter de la véracité des faits rapportés par l'auteur.
Il se défend d'ailleurs souvent d'avoir eu, à l'encontre de ses détracteurs, de mauvais sentiments (jalousie notamment) pour ensuite, dans la phrase suivante, déverser tellement de fiel qu'il nous est impossible de croire en ses bons sentiments.
Nous pouvons ainsi résumer cet ouvrage en un ensemble maladroitement contradictoires de fait, de pensées et de prise de position dont le seul but est la mise en avant de l'auteur et de son esprit supérieur. Il ne se contente pas d'y rétablir "sa" vérité sur certains événements passés mais bien de rabaisser la majorité des jeunes premiers de son époque, qu'il assure pourtant être des amis qu'il estimait.
Néanmoins, pour nous plonger dans le Varsovie de l'entre deux guerres et surtout les sentiments de la jeunesse de cette époque, cet ensemble vaut d'être lu.
Commenter  J’apprécie          41
Un coté fanfaron qui est toujours gênant/agréable chez Gombrowicz... un peu de provoc' après tout, si c'est mêlé de talent, on est pas contre!
Commenter  J’apprécie          20
Une lecture appréciable avec son style à la fois élégant et brut de décoffrage, et une belle porte d'entrée sur la culture polonaise du début du XXe siècle.
Je recommande si vous cherchez une oeuvre pour avoir un premier aperçu ou un premier échantillon de la Pologne.
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Au sujet de l'écrivain polonais Bruno Schulz (Les boutiques de cannelle) :

"Chose étrange - il m'est impossible de me rappeler comment j'ai fait la connaissance de Bruno Schulz. (...) Je garde en revanche une image très précise de lui, tel que je le vis pour la première fois : un tout petit bonhomme. Tout petit et apeuré, parlant très bas, effacé, tranquille et et doux, mais avec de la cruauté, de la sévérité cachée au fond de ses yeux presqu'enfantins. ce petit bonhomme fut le meilleur artiste parmi tous ceux dont je fis la connaissance à Varsovie - incomparablement meilleur que Karden, Nalkowska, Goetel et tant d'autres académiciens des lettres(...) La prose qui naissait sous sa plume était créatrice et immaculée, il était parmi nous l'artiste le plus européen (...)."
"Et même en Pologne, qui le connaît aujourd'hui ? Quelques centaines de poètes? une poignée d'écrivains? il est resté ce qu'il a été, un prince voyageant incognito."
(...)"mais il suffisait de mettre le nez dans son livre pour qu'un autre Schulz se révèle, tout-à-fait différent, majestueux, aux phrases lourdes et somptueuses se déployant lentement comme la queue éblouissante d'un paon, un inépuisable créateur de métaphores, un poète extrêmement sensible à la forme, à la nuance, déroulant comme un chant sa prose ironiquement baroque."
(...) La différence essentielle entre lui et moi, c'est que, tout autant pénétré que lui par la forme, j'aspirais cependant à la faire éclater, je voulais élargir le champ d'action de ma littérature, afin de lui faire embrasser un nombre de plus en plus grand de phénomènes - tandis que lui, il s'enfermait dans sa forme comme dans une forteresse ou dans une prison."
Commenter  J’apprécie          30
Le monde devenait insupportable. Je ne voyais partout que des méchantes caricatures. Ma famille, ma «sphère» sociale : trop gâtées, boursoufflées, ramollies. La société, la nation, l'État : des ennemis. L'armée : un cauchemar. Les idéaux, les idéologies : des lieux communs. Et le pire, c'était moi-même : le comble de l'affectation, de la prétention - chacune de mes paroles tournait autrement que j'aurais voulu, tous mes gestes étaient corrompus.
Commenter  J’apprécie          140
Devant l'imminence du désastre:

Des réceptions comme celle là témoignaient de la "militarisation" des mœurs des jeunes filles - on peut employer ce terme car il s'agissait en fait du style de la jeunesse des écoles militaires, d'un style de vie militaire. Mais ce déchaînement des mineurs, qui scandalisait tellement les personnes âgées , avait à cette époque - je veux dire dans les dernières années précédant la guerre - une dimension plus dramatique: la guerre. Son ombre était sur tout, son imminence funeste suggérait qu'il fallait jouir de la vie avant qu'elle ne soit trop mêlée de mort. Les demoiselles de de l'immédiat avant-guerre avaient quelque chose de ce mépris pour les convenances qui, quelques années plus tard, caractériserait la jeunesse en lutte dans les rues de Varsovie. "Nous vivons comme si nous allons mourir" - me cria un jour dans l'oreille Swiatek Karpinski au cours d'une beuverie, et cette réflexion rendait bien compte de l'atmosphère qui pesait sur la Pologne plus encore que sur le reste de l'Europe."p207
Commenter  J’apprécie          30
Un des changements formels de cette époque riche en métamorphoses fut la suppression des poils chez les hommes: on voyait non seulement disparaître les barbes mais aussi les moustaches.(...) Je n'oublierai jamais le cri d'une de mes cousines en voyant mon père entrer dans l'appartement le visage complètement rasé. (...) C'était le cri perçant d'une femme offensée dans sa pudeur la plus profonde. Si mon père avait été nu, elle n'aurait pas fait plus terrible vacarme - et à vrai dire elle avait raison : c'était en effet une impudeur de premier ordre que cette apparition subite et scandaleuse d'un visage que mon père avait toujours dissimulé sous des poils.
Commenter  J’apprécie          30
Certes, le visage de la Joconde est beau ! écrivais-je. Mais quel profit en tirons-nous ? Il est beau, mais il rend affreux les visages de ses admirateurs.

Sur le tableau : beauté - mais devant le tableau : snobisme, bêtise, effort hébété pour saisir quelque chose du visage ce cette beauté puisqu'on vous a informé que beauté il y a. Je vois aujourd'hui à quel point mes réactions sont polonaises (...) cette polonité en moi est incurable - je l'éprouve à chaque pas que je fais à l'étranger, cela me fait presque rire - chez un homme comme moi, "affranchi" semble-t-il, de tous les liens
Commenter  J’apprécie          30

Videos de Witold Gombrowicz (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Witold Gombrowicz
Witold Gombrowicz : Entretiens avec Gilbert Maurice Duprez (1967 / France Culture). Diffusion sur France Culture du 14 au 20 janvier 1970. Photographie : L'écrivain polonais Witold Gombrowicz (1904-1969), portrait daté de 1967. - Sophie Bassouls/Sygma/Sygma via Getty Images. Ces entretiens avec le grand écrivain polonais, disparu en 1969, ont été enregistrés en 1967 et diffusés pour la première fois du 14 au 20 janvier 1970. Witold Gombrowicz a enregistré cette série d'entretiens avec Gilbert Maurice Duprez en juin 1967 alors qu'il venait de se voir décerner le prix international de littérature "Formentor". Plutôt que d'y voir une tentative d'exégèse de son œuvre par lui-même, il faut plutôt considérer ces entretiens comme une suite d'esquisses en vue d'un autoportrait que l'on pourrait intituler : Witold Gombrowicz par Witold Gombrowicz. L'écrivain polonais est mort en 1969 des suites d'une grave affection cardiaque. Gombrowicz n’a jamais pu jouir pleinement du succès de son œuvre, notamment à l’étranger. C’est en France, grâce notamment au vif succès des représentations du "Mariage" au théâtre Récamier en 1964 et de "Yvonne Princesse de Bourgogne" au théâtre de France en 1965, que son œuvre trouve l’un des retentissements les plus rapides. Polonais mais antipatriote visant une forme d’universalité humaine, il était important pour Gombrowicz que son œuvre dépasse les frontières de son pays. Witold Gombrowicz : « Mon histoire est celle-ci : j'ai quitté la Pologne en 1939, après j'ai passé vingt-trois ans en Argentine, puis après une année à Berlin je me suis établi ici, à Vence, à cause de ma santé qui n'est pas très bonne. Exilé ? Oui, premièrement je suis un exilé politique à cause du régime communiste en Pologne, mais aussi dans un sens spirituel. C'est-à-dire que je veux être un écrivain universel et dépasser ma situation particulière de Polonais, même je ne voudrais pas être un écrivain européen. Ma philosophie est de dépasser la nation. Je suis dans un certain sens un antipatriote. » Grâce à ces entretiens, enregistrés en juin 1967, soit un an et demi avant sa mort, on découvre un Gombrowicz certes fatigué, à la voix enrouée, mais toujours plein de la vivacité intellectuelle et de cette lucidité presque déconcertante qui irrigue son œuvre. Posant un regard critique sur la société et notre façon d’être au monde, on y découvre un Gombrowicz qui exècre beaucoup de ses contemporains et la littérature moderne en général, déclarant la guerre à Joyce ou au nouveau roman, dont la forme trop complexe brouille toute possibilité d’une vraie expérience de lecture. Ces enregistrements sont des ressources rares et précieuses qui permettent aux auditeurs et auditrices d’entrevoir les mouvements intimes de l’un des esprits les plus excentriques et fascinants de la littérature européenne du XXe siècle.
Source : France Culture
+ Lire la suite
>Histoire, géographie, sciences auxiliaires de l'histoire>Biographie générale et généalogie>Biographie des écrivains (238)
autres livres classés : pologneVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (66) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1726 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..