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EAN : 9782070384587
304 pages
Gallimard (21/02/1992)
4.42/5   336 notes
Résumé :
Un livre de combat. Une intervention politique. Sur le front de la lutte des femmes et sur la question de l'avortement. Gisèle Halimi est écrivain en même temps qu'avocat : le livre s'ouvre sur une brève auto-biographie et débouche sur la Cause des Femmes.

Voici les faits, les chiffres, les textes. Les documents fondamentaux et leur commentaire critique. Des témoignages bouleversants et le rappel de quelques « affaires » récentes. Bobigny et Grenoble ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (35) Voir plus Ajouter une critique
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Bon... qu'est-ce que j'ai aimé cette lecture !!

J'ai enchainé cet essai juste après avoir lu Simone de Beauvoir, et franchement j'ai été tellement surprise ! (dans le bon sens du terme) Tellement plus facile à lire que le Deuxième Sexe, j'ai été prise dans le récit dès les premières pages et j'ai adoré ma lecture !
Je ne connaissais rien du procès de Bobigny et je suis extrêmement contente d'avoir pu en apprendre là-dessus.
Petit mot rapide aussi sur les annexes de fin, c'était super intéressant, ça rajoute vraiment quelque chose à la lecture du texte !
J'ai aimé La cause des femmes du début à la fin et à l'heure d'aujourd'hui où j'ai fini de lire toutes les lectures cursives de français, je pense que ce fut l'oeuvre que j'ai préférée avec « Sorcières ». Je la considère vraiment comme un texte à lire dans sa vie et je suis sincèrement heureuse qu'il ait été proposé dans les lectures cursives, me permettant ainsi de le découvrir.

Je n'ai que seize ans mais le texte est parfaitement abordable, très agréable à lire. C'est une oeuvre avec une importante valeur testimoniale et qui mérite vraiment d'être lue !!

petit update datant de juin 2022 : j'ai même décidé de présenter cet ouvrage en deuxième partie pour l'oral de français :)
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Encore mineure, Marie-Claire, vous vous faites violer par votre ex petit copain. Vous décidez d'avorter. Votre ex petit copain vous dénonce à la police. C'est vous qui devez rendre des comptes devant la justice.

Vous êtes une toute jeune fille en Tunisie, Gisèle, brillante à l'école, mais votre père ne s'intéresse qu'aux résultats scolaires de vos frères. Une fille, ça ne compte pas. Et bien vous devenez avocate.

Pendant la guerre d'Algérie, vous défendez de très jeunes combattants qui risquent la peine de mort. Voilà que vous tombez enceinte sans l'avoir voulu et que vous enragez de voir vos forces vous quitter au moment où vous devez mobiliser toute votre énergie pour plaider.

Mais pourquoi personne n'en parle, de ce fardeau de la grossesse non désirée, vous dites vous ! Une femme ne peut donc pas conduire sa vie ?

Marie-Claire a besoin d'un avocat, pas cher. Gisèle pose ses conditions : que Marie-Claire accepte que Gisèle fasse éclater le scandale de sa situation. "Mais non, moi je ne veux surtout pas me mettre en pleine lumière - c'est déjà suffisamment la honte sur moi ; je veux juste ne pas finir en prison" (en substance). "Alors tant pis, cherchez un(e) autre avocat(e)". "Bon, alors d'accord".

Des dizaines de milliers de femmes manifestent, viennent vous soutenir à vos procès - car, il y a plusieurs personnes en cause. En effet, fille de famille très modeste, vous ne pouviez pas réunir l'argent pour partir en Angleterre sans que personne ne le sache ; et puis vous étiez mineure ; il a fallu le dire à maman sans le sou qui s'est trouvé obligée d'aller voir la faiseuse d'ange sympa, qui prend pas cher pour organiser "ça". Il y a donc plusieurs procès

Mais aussi, des mobilisations, des témoignages : une pétition dite des "300 salopes" - 300 femmes célèbres qui disent "moi aussi, je me suis fait avorter" ; des médecins catholiques pratiquant : "je suis contre l'avortement mais j'ai dû me résoudre à procéder à des avortements", etc.

Marie Claire : relaxée, oui, mais pas sa mère.
Manif.
Sa mère relaxée, oui, mais pas la faiseuse d'ange.
Manif.
La faiseuse d'ange : relaxée.

Ah bon, vous les juges, on vous a convaincus qu'aucune n'est coupable ? Qu'avorter n'est pas un crime ? Et bien nous voulons à présent que ce soit un droit pour toutes les femme !

Et c'est reparti : manifestations, pétitions.
Ça y est c'est un droit.

C'est un droit ? Mais seules les femmes qui ont de l'argent pourront se le payer, comme avant, comme lorsqu'elles allaient se faire avorter en Angleterre... Non, non, pas question : l'avortement doit être remboursé par la sécurité sociale !

Et c'est reparti : manifestations, pétition.

Et c'est ainsi que l'avortement est devenu un droit pour toutes, remboursé par la sécurité sociale.

Après le droit au divorce, encore un énooorme pas franchi vers l'égalité des droits hommes-femmes. Il a été précédé de très peu du droit à la contraceptlon.

Lisez "la perle et la coquille" de Nadia Hashimi pour voir à quelle condition d'esclave domestique et sexuelle peut encore être réduite une femme au 21e siècle.
L'absence de droit, c'est le lot d'une écrasante majorité (je ne crois pas exagérer) de femmes sur la planète.

Voilà en tous les cas dans "La cause des femmes" toute l'histoire du procès de Bobigny, comme on a appelé le procès de Marie-Claire défendue par Gisèle Halimi, et racontée par Gisèle Halimi dans ce livre.

On ne peut le quitter - on le lit d'une traite.

Et Simone Veil dans tout cela ? Je ne me souviens même pas si l'auteure en parle... Simone Veil a tout simplement mené, là où elle était, à l'Assemblée, sa part d'un combat, mené dans la rue, les arrière salles, les foyers domestiques, par des dizaines (des centaines ?) de milliers de femmes dans cet après 1968. Autrement dit, sans lui enlever son mérite, elle était portée par une très large mobilisation qui comprenait des hommes aussi d'ailleurs.

D'ailleurs je ne me souviens plus si La cause de femmes fait bien toute leurs places aux mobilisations - si le livre ne tire pas la couverture au seul procès...

Frais lecteurs, rafraichissez moi la mémoire, svp.

En tous les cas, non, tout ça n'est pas "grâce" à une avocate ou grâce à une ministre. Comme tout droit, il n'a le pouvoir de changer la société que lorsqu'il a été arraché par en bas, par de larges mobilisations. Car dans ces conditions, une fois gagné, il sera défendu bec et ongle de toute part à la fois.

Même si cette limite existe, dans ce livre, consistant à réduire le combat des femmes à un combat juridique, "La cause des femmes" est un récit véridique passionnant et entousiasmant.

Je vous raconte tout cela : je l'ai lu il y a 15 ans. C'est dire qu'il m'a marquée.
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de Gisèle Halimi, je connaissais ce que tout le monde sait : une avocate militante, celle qui a défendu les accusées du procès de Bobigny, jugées pour complicité ou pratique de l'avortement. Une grande militante qui a lutté pour nos droits… Pas grand-chose finalement et c'est donc avec beaucoup de curiosité que j'ai ouvert La Cause des Femmes…

Tu ne vas pas être surpris ami-lecteur mais je n'avais pas fait attention au fait que l'ouvrage contient deux textes distincts : le Temps des Malentendus et La Cause des Femmes. Cette première publication, je dois le dire, a refroidi mon ardeur. Parce que le Temps des Malentendus semble destiné au public le plus large et pas à ceux ou celles, comme moi, qui se sont déjà renseignés sur le féminisme. Madame Halimi vulgarise à l'extrême pour rendre les notions qu'elle explique le plus accessibles possible. du coup je me suis ennuyée… J'ai même été un tantinet agacée par le simplisme et les raccourcis que nous offre ce court texte. Heureusement cette brièveté a sauvé ma lecture car quand j'en suis – enfin – arrivée à La Cause des Femmes, ça a été tout autre chose.

Gisèle Halimi aborde sa jeunesse et la manière dont elle est devenue avocate, quel combat ce fut pour elle, et de quelle manière la cause féministe s'est imposée à elle. C'est fort, c'est fascinant, c'est admirable. Très vite, on ne peut oublier que c'est une juriste qui nous parle sans pour autant que le récit ne soit froid. Madame Halimi raconte ses avortements, ceux qui l'ont menée à militer. le procès de Bobigny est raconté sans fard et elle ne cache rien des errances militantes qui ont eu lieu à cette occasion. Ça indigne, ça émeut, ça serre la gorge. le genre de bouquin qui rappelle à quel point la question de l'avortement est au centre des combats, qu'il s'agisse du droit de disposer de son corps ou d'avoir la possibilité de choisir sa maternité. Parce qu'au-delà de philosophie ou de théorie, Gisèle Halimi a mis les mains dans le cambouis… Elle nous dévoile ainsi l'aspect meurtrier de la loi de 1920, elle nous présente certaines de ces victimes et c'est parfois très dur. Dur mais nécessaire.

Là ou La Cause des Femmes m'a impressionnée, c'est par sa lucidité. Ainsi quand elle aborde la question de l'éducation sexuelle Gisèle Halimi met tout de suite en évidence ce que personnellement je reproche à la manière dont l'Éducation nationale traite ce domaine, page 155 :

"Ce que je crains dans les programmes officiels d'information sexuelle, dont j'ai parlé plus haut, c'est que celle-ci, uniquement dirigée vers la procréation n'ampute la sexualité, l'amour, de leurs dimensions fondamentales de liberté et de plaisir. J'ai peur qu'elle ne se limite, comme déjà dans certains lycées, à une première leçon comportant l'étude des planches anatomiques, une 2e leçon consacrée à l'étude des maladies vénériennes et le tout baignant dans le refus traumatisant à parler du plaisir."

La Cause des Femmes n'est pas seulement passionnant, il est indispensable et, à l'avenir, si je dois conseiller des ouvrages sur la question féministe, il sera un des premiers que je citerais…
Lien : http://altervorace.canalblog..
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J'ai été un peu déçu par la lecture de ce livre, que j'espérais autrement plus ambitieux. J'ai trouvé un réel intérêt dans le témoignage personnel de l'autrice. Son parcours force l'admiration. La description du calvaire enduré par les femmes confrontées à une grossesse non désirée dans un pays qui punit l'avortement est également très forte.

En revanche, d'assez nombreux défauts du livre m'ont gêné. Il y a tout d'abord un problème d'édition à mon avis. L'édition qu'on trouve actuellement dans le commerce est une « nouvelle » édition de 1992. Or la première édition est très ancrée dans l'actualité immédiate de sa rédaction, mais la date de celle-ci n'est précisée nulle part. J'ai dû faire quelques recherches pour m'assurer que la première édition s'est faite après les élections législatives de 1973, mais avant la mort de Pompidou en 1974. Ce manque de contextualisation empêche le lecteur actuel de vraiment comprendre la situation politique, pourtant souvent évoquée. de même, j'ai remarqué quelques inexactitudes à propos de États-Unis, ou des affirmations nuancées parfois par l'autrice elle-même d'un « je crois ». Je comprends ces approximations dans un texte écrit dans l'urgence ; elles me semblent beaucoup moins acceptables pour un livre plusieurs fois réédité et qui a été enrichi dans une nouvelle édition. L'autrice aussi bien que l'éditeur auraient pu éliminer ces scories et faire procéder à des vérifications.
De plus, je pensais que la réflexion sur le débat sur l'avortement serait plus approfondie. Gisèle Halimi présente de façon convaincante les arguments en faveur du droit des femmes à disposer de leur corps, mais dans le chapitre « L'Alibi », elle dénigre plusieurs fois les arguments des opposants à l'avortement plus qu'elle ne les réfute par une réelle argumentation.
On touche là, à mon avis, le défaut fondamental de ce livre à mes yeux : je m'attendais à la réflexion définitive sur la question d'une de celles qui ont mené avec courage le combat pour ce droit des femmes, mais ce n'est, de l'aveu de l'autrice elle-même (p. 206), qu'un « recueil de propos ». À ce titre, il m'a semblé que ce livre importait moins comme outil pour la réflexion actuelle, si du moins ne nous frappent pas les reculs constatés aux États-Unis, en Pologne, etc., que comme un document historique, témoignage d'un combat porté avec fougue.

C'est pourtant une de ces limites de l'ouvrage qui a attiré ma curiosité. En effet, on sent dans l'ouvrage toute l'influence qu'avait l'idéologie gauchiste dans cette France d'après mai 68. C'est assez normal : c'est conforme aux positions politiques d'Halimi ; c'est là aussi que se situent ses principaux alliés. Il y a donc tout un effort de la part de l'autrice pour démontrer que la « cause des femmes » s'accorde avec les objectifs de la gauche, et plus encore avec la pensée marxiste. Cela montre les difficultés auxquelles elle était confrontée non seulement pour faire agréer son combat, mais surtout pour obtenir des avancées concrètes pour les femmes : les organisations de gauche et d'extrême-gauche étaient elles aussi marquées par la phallocratie ; les féministes étaient accusées de se détourner de la lutte des classes, prioritaire, au profit d'une lutte jugée secondaire alors que les femmes ne constituent pas une classe à proprement parler ; la stratégie de Gisèle Halimi de proposer changements législatifs la faisait passer pour réformiste, ce qui passait à l'époque pour une trahison de l'idéal révolutionnaire. Voir Halimi naviguer, parfois difficilement, entre ces écueils, présenter habilement ses réformes comme des révolutions, plaider pour des actions stratégiquement réfléchies plutôt que des provocations militantes, etc. permet de bien saisir le climat intellectuel de cette période (de même que la description des femmes qu'elles a défendues offre un portrait assez saisissant des classes populaires).
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Comme beaucoup, j'ai découvert Gisèle Halimi, sa vie-son oeuvre, à l'annonce de sa mort. Peut-être que vous, vous la connaissiez déjà ?
Je découvre avec fascination cette femme, franco-tunisienne, contemporaine de Simone de Beauvoir, qui s'est élevée contre le patriarcat et pour l'avortement. Elle a fondé le mouvement "choisir" qui a défendu l'accès à l'avortement et a défendu les accusées du très médiatisé "procès de Bobigny".
Elle raconte sa démarche et sa lutte par le biais de chapitres thématiques "sa jeunesse / le procès de Bobigny / La loi de 1920 / Choisir..." etc
Ce livre a cela de terrifiant que les arguments des "anti" sont toujours les mêmes, encore aujourd'hui. La lutte qu'a menée Maître Halimi n'a pas vieilli.

Quelques citations choisies :
"Que l'on ne prétende surtout pas que les droits de l'homme et du citoyen englobent, dans leur généralité, les deux sexes. L'histoire a déjà - dans le refus à la femme de droits politiques - souligné clairement le contraire. On sait d'autre part combien l'abstraction que l'on voudrait universaliste (en disant Homme, on dit hommes ET femmes) est calquée sur un modèle qui, en définitive, est culturellement masculin, et non pas neutre. Dénégation, car affirmer l'universalisme des droits c'est nier l'existence de discriminations sexuelles. C'est dire que loi et pratique coïncident pour la pus parfaite égalité entre les sexes. En cela, l'universalisme des droits n'engendre qu'une universalité trompeuse. L'humanisme, qui a phagocyté la femme sous le prétexte de la fondre dans l'individu -masculin- constitue le piège le plus redoutable de nos démocraties modernes."
--> Citation d'actualité quand à sa mort, le président a déclaré "Gisèle Halimi était une féministe humaniste"... Juste NON.

"La mixité, c'est pour les mouvements politiques traditionnels. Les femmes, en militant dans leur
mouvement de femmes, pourront alors et en même temps, formées "à l'intérieur" s'intégrer à d'autres formations mixtes. Mais l'élaboration de la théorie féministe moderne, comme le choix de ses luttes, cela ne peut revenir qu'aux femmes."
--> Citation d'actualité quand au débat sur la non-mixité de certaines associations.

Seulement trois étoiles parce que j'ai l'impression qu'il s'agit d'une succession de pamphlets, pas vraiment d'un ouvrage pensé dans son ensemble (contrairement au "Deuxième sexe" de Simone de Beauvoir), avec certains passages un peu longs. Je suis quand même reconnaissante d'avoir découvert par moi-même, à travers ses mots, cette grande oratrice et féministe.
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Citations et extraits (69) Voir plus Ajouter une citation
En hommage à Gisèle Halimi : fin de sa plaidoirie au procès de Bobigny, la cause des femmes.

"J’en ai terminé et je pris le tribunal d’excuser la longueur de mes explications. Je vous dirai seulement encore deux mots : a-t-on encore, aujourd’hui, le droit, en France, dans un pays que l’on dit "civilisé", de condamner des femmes pour avoir disposé d’elles-mêmes ou pour avoir aidé l’une d’entre elles à disposer d’elle-même ? Ce jugement, Messieurs, vous le savez – je ne fuis pas la difficulté, et c’est pour cela que je parle de courage – ce jugement de relaxe sera irréversible, et à votre suite, le législateur s’en préoccupera. Nous vous le disons, il faut le prononcer, parce que nous, les femmes, nous, la moitié de l’humanité, nous sommes mises en marche.
Je crois que nous n’accepterons plus que se perpétue cette oppression.

Messieurs, il vous appartient aujourd’hui de dire que l’ère d’un monde fini commence."
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Elle [Lucette Duboucheix] dit que, personnellement, elle préférerait « mourir plutôt que d’avorter ». Mais elle ajoute aussitôt :
- Seulement, je n’arrive pas à comprendre… Quand Mme Chavelier est venue me voir, mon devoir était de l’aider, puisqu’elle avait choisi de faire avorter sa fille ou que Marie-Claire avait choisi d’avorter… Au nom de quoi, et au nom de qui, j’imposerais mes convictions aux autres femmes ? Je suis pour que chaque femme choisisse librement et par conséquent, si pour moi, il est clair que je n’aurais jamais avorté, je trouve tout à fait normal que celle qui a fait un choix contraire puisse le faire, sans vivre ce drame que j’ai vécu et partagé avec Mme Chevalier, ma collègue de métro…
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Alors pour ceux qui ne sont pas croyants et qui, comme moi, estiment ne pas avoir à discourir sur l’existence ou la non-existence de l’âme, je dirai que la véritable « âme » pour le fœtus c’est de naitre, de progresser et d’évoluer dans le désir de l’autre, dans l’amour de la mère. Un être humain, ce n’est pas seulement une créature biologique. Être un être humain, c’est aussi être accueilli. C’est vrai pour les adultes. C’est encore plus vrai pour l’enfant qui nait. Avoir sa place avant de naitre c’est cela la dimension nécessaire de l’humain et c’est à cet aspect humain là, que j’attache le « respect » dont on parle tant. Donner la vie sans la joie de l’amour, sans que ce soit une réponse de la mère, consciente ou non, à l’appel de la vie, ce n’est plus donner la vie ; c’est précipiter l’enfant que l’on porte dans un désert affectif. 
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Les mots ne sont pas innocents. Ils traduisent exactement une idéologie, une mentalité, un état d’esprit. Laisser passer un mot, c’est le tolérer. Et de la tolérance à la complicité, il n’y a qu’un pas. Mes confrères ont fini par se faire une raison. Mais là encore, quel effort ! Quelle attention de tous les instants. Pendant des années et avant chaque procès, je savais qu’il faudrait me battre doublement. Pour gagner ma cause, je devais vaincre deux fois mes adversaires. Parce que j’étais une femme d’abord. En tant qu’avocat ensuite.
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La conception traditionnelle de la sexualité a toujours nié le droit au plaisir de la femme. On reconnaît à l’homme le droit de faire l’amour pour le plaisir. Cela fait même partie d’une imagerie d’Épinal : un homme coureur n’est jamais très mal vu, il est viril, et, comme disait ma mère : « C’est un homme, ma fille, il peut tout faire. »
Mais une femme qui revendiquerait le plaisir, quel scandale !
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Vidéo de Gisèle Halimi
Troisième technique pour convaincre lors de vos prises de parole : oser dire "je". L'avocat Bertrand Périer, maître en éloquence, vous apprend à utiliser cette arme déterminante, grâce à l'aide de Gisèle Halimi et de sa fameuse plaidoirie du procès de Bobigny pour la dépénalisation de l'avortement.
Dans cette saison 1 du podcast “Ma parole !”, l'avocat, Bertrand Périer vous apprend à apprivoiser les meilleurs outils de l'éloquence pour prendre la parole en public, défendre vos arguments lors d'un débat ou déclarer votre flamme.
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