AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782743652838
320 pages
Payot et Rivages (07/04/2021)
3.72/5   87 notes
Résumé :
1958, une station balnéaire écrasée de chaleur. 2018, un surprenant huis clos au décor raffiné. Rose et Amelia, deux femmes malmenées par la vie et que soixante ans séparent n’ont, on pourrait le croire, rien en commun. Pourtant, un homme, un secret, un cadavre vont relier leurs existences et changer leur destin.

En donnant corps à deux turbulentes héroïnes dans un univers plein de mystère, Stéphane Héaume nous prouve, avec malice et fantaisie, qu’il ... >Voir plus
Que lire après Soeurs de sableVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
3,72

sur 87 notes
5
9 avis
4
10 avis
3
5 avis
2
0 avis
1
0 avis


J'ai été rapidement happée par le style et l'histoire du roman ainsi que ses deux héroïnes bluffantes. Un livre que j'ai dévoré. Je n'ai pas pu faire autrement. 

1958, Rose, écrivain américaine, a quitté New York pour s'établir dans une vaste demeure dont elle a héritée à Portfou. Elle a pour projet de le réhabiliter mais tout le monde sait qu'elle est fauchée. Et elle ne pourra même pas compter sur sa soeur, Elizabeth, qui se vante bien d'avoir ce qu'il faut. Elizabeth est un personnage au caractère détestable. 

Rose est solitaire dans cette immense demeure, malgré toutes ses connaissances. Son éditeur ne veut plus lui donner d'avances, ca jazze à Portfou sur ses dettes mais Rose garde la tête haute, sa confiance en elle et utilise les répliques qu'il faut pour remettre chacun à sa place. 

En 2018, Amélia, journaliste, aide un voisin agé, Allan, à rentrer chez lui après une chute et est intriguée par ses photos, plus particulièrement celle d'une femme. Elle cherchera qui est ce voisin et voudra savoir qui est cette femme. Pour cela, elle embarquera Allan et son propre frère pour Portfou.

C'est un roman immersif qui happe le lecteur et le plonge dans deux ambiances finement plantées, guidé par deux héroïnes dont les histoires vont se rejoindre autour d'un cadavre. 

L'alternance entre deux histoires, avec des chapitres courts, un changement de narration, troisième personne pour Rose et première personne pour Amélia donnent un rythme très soutenu à ce roman dans lequel le lecteur est habilement mené. Les descriptions sont méticuleuses et viennent planter tous les décors de l'action tout comme les personnages bien orchestrés.

Un rythme qui vient contraster avec la chaleur, l'atmosphère pesante et le mystère qui plane tout au long de l'histoire.

Un livre que je vous recommande vivement. Un auteur que je vais continuer à lire car j'aime beaucoup ce style détaillé, fluide et entraînant. 


Commenter  J’apprécie          110
Soeurs de sable de Stéphane Héaume
Éditions Rivages
En librairie le 7 Avril

Premières phrases : » Une nuit sous-marine avait éteint les feux des palais de Portfou. Il ne restait qu'un essaim de lumières accroché aux fenêtres lointaines de la station, plus haut, dans la montagne. »
Non, la curiosité n'est pas forcément un mauvais défaut.
Amélia, le sait, chroniqueuse pour le magazine « babou & the city », elle croise chaque jour ce même vieux monsieur, chapeau texan vissé sur la tête et vieil imperméable sur le dos.
Nouvelle résidente dans l'immeuble, elle apprend qu'il habite dans les chambres de bonne et suite à une chute sans gravité sur la neige, elle va enfin pouvoir entrer en contact avec lui. Allan Green, de son prénom, l'invite dans son petit chez lui et lui offre une tasse de thé, pénétrant dans son univers, elle est subjuguée par une série de clichés représentant une femme des années 50.
Curieuse, elle ne peut s'empêcher de prendre discrètement en photo les portraits et se lance alors dans de folles recherches pour en savoir un peu plus sur Allan et cette femme au bandeau sur les cheveux.
Recherches qui la mènent 60 ans plus tôt, à Portfou, dans un hôtel de la côte, à la rencontre de Rose St Just, héritière d'un complexe hôtelier et des soucis qui vont de pair.

Voilà l'histoire de deux femmes battantes et têtues, séparées par une vie entière, mais unies par un homme, un cadavre et une plage.
Un roman alternant le passé et le présent, écrit avec beaucoup de talent et de finesse par Stéphane Héaume, voici un texte que je vous invite à découvrir.
L'atmosphère de l'ile, de l'hôtel et des soirées à La Langouste sont retranscrit avec justesse, les yeux se ferment et nous voici plongé dans le bleu de la mer face à l'hôtel.

Lu d'une traite.
Emma aime :
-les histoires de femmes
-La chaleur écrasante
-La fraicheur de l'eau


Lien : https://www.instagram.com/le..
Commenter  J’apprécie          130
Vous connaissez Porfou ? Non ?! Alors embarquez pour cette station balnéaire au charme désuet, chaussez vos plus belles lunettes de soleil effet oeil de mouche, installez-vous sur la terrasse du Grand Café de la Plage et admirez les habitués qui s'y bousculent. Rose est là dans sa grand robe blanche à siroter un verre, à penser à l'homme aux yeux verts qu'elle vient de rencontrer, au vieil hôtel dont elle a hérité et qu'elle tente vainement de restaurer, et à sa soeur, qu'elle déteste de tout son coeur. Mais ne vous méprenez pas, le roman de Stéphane Héaume n'est pas aussi langoureux qu'il y paraît. le sable est doux oui, mais il dissimule mystères, arnaques et crimes en tous genres.
Pour dévoiler les secrets enfouis sous la plage, il y a Amélia, une jeune journaliste curieuse et généreuse qui se prend d'amitié pour son voisin, et pour la femme au bandeau dont elle découvre le portrait sur les murs du vieil homme.
Comment sont liés les destins de Rose et de ce voisin au regard clair ? C'est ce que nous propose de découvrir le romancier français dans un savoureux aller-retour entre l'année 1958, celle de Rose et l'année 2018, celle d'Amélia.
Des soeurs ennemis, des voyages en zeppelin, des théâtres en ruine et des villas de rêve, autant d'ingrédients qui rendent la lecture de ce roman addictive et efficace.
S'il aura manqué un petit quelque chose à cette histoire pour me conquérir pleinement, je me suis bien amusée à la lire et l'ai dévorée en une demie journée . Divertissant et habile en somme !


Commenter  J’apprécie          72
Avant de lire Soeurs de sable, j'avais lorgné plus ou moins sournoisement sur des avis de lecture qui saluaient l'ambiance légère, voire pétillante, estivale, du dernier roman de Stéphane Héaume.
Loin de moi l'idée de stigmatiser les lecteurs optimistes, mais cela m'étonnait un peu (euphémisme) de l'auteur de Dernière Valse à Venise, et de L'Idole Noire, et redoublait mon envie d'y aller voir moi-même.
Si vous pensez que ma lecture à venir était d'ores et déjà biaisée, tenez-en compte en lisant ce qui suit, ou pas.

Heureusement (pour moi en tout cas) le chapitre incipit concentre mystère, noirceur, et romantisme baroque, comme l'illustrent ces quelques lignes :
“ Une heure qu'il ramait, lui, constant, le geste régulier, sûr de la direction. [...] La nuit posait sur son visage un masque de Charon. [...]
La barque se faufila dans l'enchevêtrement des blocs qui formaient des portiques magnifiques, les tympans déchaussés de temples engloutis. Il y avait là une ouverture qui conduisait à l'intérieur. ”

Autre chose pour me distinguer des premiers lecteurs... (sinon à quoi bon une autre chronique laudative sur un très bon roman !).
Je trouve maintenant le titre trompeur et réducteur même si il est plus attirant que l'aurait été Frères de sable, et que Frères et soeurs de sable ça aurait fait too much. Je m'explique. Il y a matière à interprétation, mais pour moi le sable en question n'est pas celui des criques de Portfou (!), non : c'est celui du Sablier (grand s exprès).

Il n'y a pas que Rose et Amelia qui soient appariées par Chronos (lire la quatrième de couverture, même si je ne suis pas vraiment d'accord avec “héroïnes turbulentes”, “malice et fantaisie”).
Rose n'est pas légère : un beau personnage de femme qui bascule dans l'âge mur, se cherche, s'alcoolise, commet des imprudences (elle aurait dû lire Il suffit d'une nuit de Somerset Maughan).
Amelia est plus jeune et décidée, plus saine ; son initiative intrépide peut paraître folle (nous sachant ce que elle, ne sait pas), mais c'est grâce à elle que l'histoire démarre, alors...

Je ne peux pas être très précise sans déflorer l'intrigue, mais les personnages masculins ont eux aussi des alter ego, des doubles, des contraires, des personnalités duales. Pour moi, ces hommes, jeunes ou très vieux, sont les véritables héros de l'histoire de Rose.

Il y a plein de façons d'être accroché par un roman plutôt qu'un autre avant de l'ouvrir... son titre, sa couverture, ses thèmes, son auteur, son éditeur, un résumé de l'action, sa postface...
Malgré mes remarques taquines sur le titre et la couverture balnéaire qui va avec (influence de l'éditeur ?), j'ai aimé sans aucune réserve :

* la fantaisie revendiquée des décors ; celui méditerranéen de la passion de Rose, mélange harmonieux De Grèce, Riviera italienne, Côte d'Azur ; celui futuriste de l'enquête d'Amelia, un zeppelin luxueux aux allures 1930 !

* des ambiances romanesques qui se télescopent, se repoussent entre elles ; un hôtel des années 30 dont le succès n'est plus qu'un souvenir, le campement d'un cirque saisonnier, les salons d'un aérostat moderne ou un roof-top de Manhattan, une brasserie de bord de mer animée où se colportent toutes les rumeurs de la station, un boui-boui de plage (très réaliste : j'en ai connu des Mythos Bars dans les Cyclades !)

* la fidélité de Stéphane Héaume à un style (thèmes, écriture) personnel et reconnaissable, à des références musicales, picturales et littéraires ; comme dans ses romans précédents un tableau véritable y joue un rôle, il figure en fac-similé ! des paysages qui sont eux-aussi des tableaux : une patte inégalée pour décrire la mer, ses reflets, ses vagues, ses fonds, sous le soleil et sous la lune

* sa générosité quand il révèle dans la postface un de ses secrets de fabrication ; ce n'est pas la première fois ! je souhaite aux Trouvillais qui ont croisé dans la vraie vie M. Christian de connaître les mêmes surprise et émotions que moi quand j'avais reconnu Dorothée Blanck dans la Dorothée White de la Dernière Valse à Venise

J'ai aimé aussi des petits mystères qui ont résisté à ma lecture, comme cette scène étrange et belle ou Liz la (vraie) soeur aînée et ennemie de Rose, la peste sans coeur, se livre à un cérémonial nocturne en s'ensevelissant dans le sable quelle a creusé sur la plage en contrebas de sa villa de rêve (prémonition ?).

La construction sans être complexe (deux histoires alternées : celle d'Amelia en 2018, celle de Rose en 1958) réserve une très jolie surprise lorsque les deux récits se "croisent" enfin, sur trois petites notes de musique.

Je vous souhaite pour cet été de belles terrasses chic, des paillotes de plage ou des tavernes mal famées : il en faut pour tous les goûts, comme dans les romans. le roman de Stéphane Héaume nous offre en un seul : frivolité, drame, mystère, profondeur, imagination, folie, et même un peu de magie !


Lien : https://tillybayardrichard.t..
Commenter  J’apprécie          10
Une nuit sous-marine avait éteint les feux des palais de Portfou. Il ne restait qu'un essaim de lumières accroché aux fenêtres lointaines de la station, plus haut, dans la montagne. La baie n'embrassait plus que des ombres sages voiliers au mouillage, digue déserte, le croissant de la plage, au loin, enfoui sous la lame noire de l'eau. Et tout était noir autour d'eux, noir et lisse, calme. Rien ne pouvait révéler la présence de leur barque, barque lourde, si lourde au large du cap de la Lanterne. Minuscule, perdue dans cette mer sans garde-corps. Portfou leur semblait une crique vacillante, une luciole, là-bas. Vision fragile. Nuit fragile malgré la chaleur qui n'avait pas diminué — il faudrait attendre l'aube. Cela leur paraissait une éternité.
Ainsi commence le roman de Stéphane Héaume, nous allons suivre alternativement la vie de deux femmes . Un roman alternant le passé et le présent, deux femmes battantes séparées par la vie, et unies par un homme. En 1958, Rose , écrivain, qui vivait aux États-Unis, s'est retirée dans une maison, suite à un héritage, à Portfou. Elle a le projet de la remettre en état, mais ses économies ne lui permettent pas. Elle est fauchée, son éditeur ne veut plus lui avancer d'argent. Elle ne peut pas compter sur sa soeur Élisabeth qu'elle déteste. Elisabeth est une femme détestable, elle se vante d'avoir tout ce qu'il faut…
En 2018, Amélia jeune journaliste, aide son voisin à rentrer chez lui après une chute. Allan vit dans une chambre de bonne .Ses murs sont tapissés de photos, une femme s'y trouve souvent. Cette femme l'intrigue. Elle part donc à la recherche de cette belle inconnue.
Les deux histoires vont se chevaucher puis se réunir. Voilà l'histoire de deux femmes battantes et têtues, séparées par une vie entière.
J'ai été happée par cette histoire, les chapitres sont courts, les phrases structurées. le rythme contraste avec l'atmosphère pesante et le mystère qui plane autour des personnages.
Lien : https://livresdunjourblog.wo..
Commenter  J’apprécie          90

Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Il nageait sous la grande verrière de Fairmont Hall. Le soleil illuminait la végétation du jardin d'hiver qui s'adossait aux bains. Végétation sauvage, savamment offerte à la structure métallique surgie d'une autre époque, préservée, entretenue à grand soin pour rester dans sa rouille et ses linteaux figés. Une frise de céramique courait au-dessus des portiques. Au sol, un parterre de feuilles tombées d'un éternel automne renvoyait des éclats d'or, jaunes, verts, s'insinuant entre les troncs, les massifs, les portes entrouvertes, léchant les pieds de la façade de verre qui marquait l'infranchissable frontière de ces thermes modernes.
C'est que Fairmont Hall était double : d'un côté, cette serre iridescente, vestige du passé, prolongement de l'ancien zoo, aujourd'hui savane ; de l'autre, les vaste bâtiment, mi-coupole mi-manoir, reconstruit à l'identique mais redessiné à l'intérieur, à la romaine, le design du XXIè siècle en plus. Tout n'était que marbres et verres, faïences et acier, inox brossé, bois, béton translucide. Le végétal contre l'industriel. Là-bas l'ancien monde. Ici, le nouveau. Autour du grand bassin, l'architecte Jean Valstrode avait conçu des bains particuliers séparés par des arches de verre, hammam ou piscines privés, selon l'envie, chacun son eau, chacun sa température, vue sur le jardin, vue sur les corps, lumière selon ses goûts. Si bien que Fairmont Hall battait d'un poumon luminescent aux éclats changeants, buée rose, vapeur bleue. Vitrail vivant au cœur de la ville.
Commenter  J’apprécie          10
Ce matin, tout semblait immobile. Ce n’était pas normal. Il y avait bien, à demi dissimulées sous les tamaris et les cyprès de la promenade des Italiens, assises sur des bancs, deux ou trois silhouettes avec leurs chiens, mais Rose ne les reconnut pas. C’était trop éloigné, trop flou. Elle voyait mieux le croissant blond de la plage niché au pied du quai principale où s’alignait les boutiques encore fermées et les restaurants. Bientôt, d’autres silhouettes y viendraient pour se dévêtir, s’enduire de crème, s’allonger, se baigner – rituel avide en cette fin d’été.
Commenter  J’apprécie          10
… ce voyage à Porfou ne me fait pas grimacer, il libère des souvenirs protégés, des parfums que j’avais mis sous clef, un visage, un sourire, le sourire d’une femme qui hante mes nuits et mes désirs enfuis, ce visage que vous avez vu, cette femme dont je peux bien vous parler, maintenant, vous avez tout fait pour, cette femme s’appelait Rose – y a-t-il plus beau prénom ? …
Commenter  J’apprécie          10
je lisais sur les traits du vieil homme, une sorte de grâce que nous nous étions accordée par un sursaut de liberté pour fuir la peine capitale de la conversation mondaine, du paraître, de ce jeu d'escrime où le langage tiens lieu de fleuret, l'hypocrisie de masque, sans vainqueur proclamé mais promis à des joutes éternellement recommencées.
Commenter  J’apprécie          10
Tous les deux seuls dans le théâtre vide. Ils ont marché longtemps. Ils ont partagé leurs blessures dans la fulgurance, l’évidence de la rencontre. Frère et sœur, voilà ce qu’ils seront. Sans jamais se le dire. Ils n’ont pas eu le courage de grimper jusqu’au cirque – ils iront demain. Rester dans le vent, se perdre dans le rivage lointain, se bercer du mouvement des vagues qui montent à l’assaut de la lame noir des roches. Avancer dans le parfum de la pinède et des aiguilles chauffées par le soleil. Se jeter vers l’horizon. Se liguer contre leurs fêlures.
Commenter  J’apprécie          00

Video de Stéphane Héaume (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Stéphane Héaume
Interview de Stéphane Héaume lors de la fête du livre de Toulon
autres livres classés : romanVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (205) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2873 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}