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EAN : 9782840967026
220 pages
Parigramme (02/02/2012)
3.1/5   49 notes
Résumé :
Frédéric Haltier travaille dans l’univers schizophrène de la télé réalité. Version trash. Argent, sexe, drogue, cynisme et hypocrisie… Mais ce jeune homme moderne entretient également une passion secrète pour les rassemblements hooligans, leur violence et leur sauvagerie. Tout irait donc pour le mieux dans cette existence soigneusement compartimentée si Haltier n’avait pas l’idée malencontreuse de mélanger le travail et le plaisir. Un de ses collègues en paiera le p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (30) Voir plus Ajouter une critique
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Ouate z'oeuf phoque !!
Expression qui s'impose assez rapidement à l'esprit à la lecture de ce bouquin et plutot raccord avec le langage fleuri de l'ami Fred...

Frédéric Haltier , la trentaine arrogante , bosse chez Gasoil Prod . Son boulot , faire pleurer dans les chaumieres en proposant des sujets à la " Perdu de Vue " . Plus c'est trash , plus l'audience crache !
Frédéric Haltier porte son nom à merveille .
Frédéric Haltier , Fred pour les amis...n'a pas d'amis . Les femmes sont toutes des proies , des trophées potentiels à ses yeux . Sa technique ( et dans technique , il y a...) , le charme et la délicatesse du Panzer ! Les hommes appartiennent à trois catégories , pas une de plus . Les losers qu'il méprise et conchie journalierement quand il ne les poursuit pas de sa morgue coutumiere . Puis viennent les collaborateurs qui n'en portent que le titre . A ses yeux , ils sont la dangereuse concurrence qu'il reverait d'éradiquer définitivement ! Enfin l'on touche au Saint Graal , a la référence ultime , au Jean-Claude van Damme de la logique : Jean-Michel Auriol , son boss ! Un gars à qui il doit tout et qu'il vénere au-dessus de tout ! Tantot envieux et critique à son égard , tantot admiratif mais toujours servile ! C'est qu'il tient à son p'tit boulot le Fred !
D'histoire , il n'en est pas question . Trash Circus , c'est le quotidien d'un pauvre type au langage aussi limité que sa propension à appréhender son prochain , enfin sa prochaine puisque son dernier IRM aurait bouleversé plus d'un médecin ! En effet , il serait désormais avéré de façon quasi certaine que Fred possederait une bitte à la place du cerveau...La science progresse...Merci Jamy ;)

Premier rapprochement qui s'impose à cette lecture : American Psycho ( psychopathie mise à part..) . L'on suit les délires hooliganesques , sexuels et carrieristes d'un type qui , s'il devait se situer sur l'échelle de l'évolution , trouverait sa juste place entre la hyene et le bonobo ! de plus , ce prince charmant des temps modernes parait affligé du terrible syndrome Gilles de la Tourette ! Enculé de ta race , putain , bordel , ta gueule , sale pute , queue...semblent constituer la colonne vertébrale jargonnesque de ce joyeux trou-badour ( et devant badour , il y a...) . Castagner , niquer et entuber sont les trois mamelles indissociables auxquelles ce triste gland s'abreuve quotidiennement ! Tout ce qu'il aime de son pere qui se meurt à l'hosto , c'est cet amour commun du foot . le foot n'étant qu'un pretexte pour s'adonner aux joies de la baston en bande ( et dans bande il y a...) organisée . Sa femme ? Décédée . Ses gamins ? Deux jumelles qu'il aime et couve amoureusement...à distance ! Lointaine , tres lointaine la distance ! Moins je les vois et plus je m'adonne à mon sport préféré : le sexe débridé ! Tout seul , à deux - trois , avec une femme ou un homme , de façon consentie ou legerement imposée , le garçon possede un appétit Pantagruelique . Toujours sur la breche , jamais rassasié ! Sex , Drugs and Rock'n'Roll ! Pour ce qui est du rock , il en écoute plus qu'il ne pratique ( et il a plutot bon gout le bougre ! ) . Mais pour ce qui est du sexe et de la drogue sans oublier l'alcool à volonté ( open hour H 24 ) , il se pose là !

On l'aura compris , Fred est un pathétique queutard égoiste sans foi ni loi qui se noie dans un univers personnel plutot atypique voué , tot ou tard , à lui faire payer une addition sans retour ! le sexe et la violence sont deux moteurs nécéssaires à son équilibre . Ses deux béquilles indissociables qui lui permettent d'etre ce qu'il est : un seigneur de la baise et de la rixe ! Ou tout simplement un grand malade...
Ce bouquin ne laissera pas indifférent ! L'univers dépeint y est viscéralement brutal et narré on ne peut plus cruement ! Langage ordurier à tous les étages qui , pour ma part , m'a plutot fait sourire au départ avant de me lasser tant l'auteur semble se complaire dans la surenchere ! Ce Fred est un véritable catalogue ambulant de toutes les tares possibles et inimaginables recensées à ce jour ou presque . Ça fait beaucoup pour un seul homme...Malgré cela , je me suis souvent surpris à sourire devant l'enflure assumée d'Incardona . Les références musicales pullulent , les clins d'oeil ne sont pas en reste ( Pendémol pour Endémol...) . Et dans un contexte actuel d'élection ou le politiquement correct est de mise , Trash Circus s'avere etre une véritable bouffée d'oxygene à petite dose !

Merci à Babelio et Noir 7.5 PARIGAMME pour cette découverte étonnante .

Trash Circus , livre de chevet de DSK ?
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La meilleure partie de Trash Circus, c'est son exergue :


« La plupart des gens ne se distinguent en rien. La plupart des vies ne mènent à rien. Pourquoi ne pas l'accepter ? »
(Joyce Carol Oates)


Ceci étant dit, il vaudrait mieux refermer tout de suite ce livre et se lancer, par exemple, dans la lecture de Joyce Carol Oates. On éviterait ainsi de perdre son temps et de se laisser démoraliser par les prétentions psychopathologisantes d'un frimeur de faible acabit.


On assimile très vite le personnage de l'histoire, Frédéric Haltier, à l'écrivain Joseph Incardona dans leurs tentatives désespérées de se donner un genre sans y parvenir. Si, au début, on ose espérer que la lecture de Trash Circus nous permettra d'accéder à l'univers singulier d'un auteur, de nombreuses maladresses -dont Joseph Incardona semble fier puisqu'il n'hésite pas à les répéter- viendront nous convaincre que tel n'est pas le cas et que nous avons plutôt affaire à un croisement raté entre du Bret Easton Ellis –moins l'humour cinglant-, du Michel Houellebecq –moins l'autodérision- et du Frédéric Beigbeder –moins le recul critique. Les grandes forces négatives s'affrontent et de ces trois références, on ne retient que la caractéristique la plus dénuée d'intérêt : la complaisance d'un abruti qui se plaît à s'ensevelir de merde tout en s'évertuant à jurer que le monde est pourri –car il fait de son cas une généralité- et qu'en conséquent, une grosse bombe atomique ferait bien de tomber à la surface de la planète pour tout anéantir.


Joseph Incardona alterne entre fureur adolescente et envolées lyriques pour décrire un monde décrépi –paradoxe extrême que cette rage juvénile lorsqu'il s'agit de dénoncer, justement, les comportements bovins d'une jeunesse que Frédéric Haltier semblerait vouloir exterminer :


« Les groupes de jeunes sont des grappes de consommateurs, iPod Nanon aux oreilles, iPhone au bout des doigts, le pouce flexible qu'arrête pas de tapoter sur les touches de leur merde, s'envoient de messages débiles, fans de la « Star Ac' », fans de rappeurs à la con, banlieue pourrie, vie pourrie, avenir pourri, dents bientôt pourries, tout ça finira en kebabs, en graisse et en frustration. Miroir aux alouettes de l'hypercentre à consommer : fringues, multimédia, bouffe, bêtise. Hypercentre de la frustration, ils sont juste bons à enrichir les multivitaminés du libre-échange, à se faire baiser dans les grandes largeurs… […] On a photographié Mars, mais on nous a fait revenir au Moyen Âge. Sans plus d'espoir d'aller vers quelque chose, non, la fête est finie, tous ces SMS, ces mails, ces putains de messages perdus dans le cosmos, du vent. Quand on sera morts, où seront-ils stockés, qui lira ces mots inutiles, ces instants perdus dans l'air climatisé, au milieu des soldes, des déstockages, des flirts au Carrefour, la poésie foutue, l'amour foutu, le respect, le travail, la solidarité… Tous responsables : médias, politiciens, multinationales, FMI, banque centrale, citoyens, parents, ados, profs, gauche, droite, centre, haut, bas […]. »


Verve porteuse d'une charge sociale foudroyante pour qui ne serait pas sorti de chez lui et n'aurait ouvert de livres depuis son apparition sur Terre –verve qui frôle la poésie, même si le personnage ne semble pas vraiment apprécier ce genre littéraire (référons-nous, par exemple, à ce propos glané au hasard des pages du livre : « Fuck Prévert, fuck la poésie. »)


Peut-être l'auteur préfère-t-il Michel Houellebecq ? Certains passages s'apparentent presque à du plagiat, entre les informations encyclopédiques placées de guingois à la manière de la Carte et du territoire (« Dans l'église Sainte-Geneviève, chou comme tout ("L'église Sainte-Geneviève est constituée par la juxtaposition d'une petite église romane du XIIIe siècle, placée au sud, et d'une plus grande église gothique édifiée aux XVe et XVIe siècles. Dans la sacristie se trouve le portail qui était la porte d'entrée de l'église romane"), baignée d'histoire de France, de roi Machin et de reine Blanche, j'ai froid aux pieds. ») et le dégoût de la famille –principalement du père- qui permet au jeune héros du livre de se parer de l'aura d'un enfant maltraité (« Depuis combien de temps je ne te vois plus, papa ? Cinq ans ? Six ? Trois fois en quinze ans au total. On avait décidé qu'on serait morts l'un pour l'autre, mais non, tu vois, il y a toujours ce carcan familial à endurer, social, administratif, les « autres », ces putains d'autres qui t'obligent à continuer la mascarade du lien affectif »), on comprendrait que Michel Houellebecq crie au plagiat –quoique lui ne se serait peut-être pas osé à la critique sociale facile et à côté de la plaque.


Voudrait-on en savoir plus, d'ailleurs, sur les opinions politiques de Frédéric Haltier ? le tout peut être résumé en une phrase : « Pas de carte d'électeur, jamais voté de ma vie, gauche ou droite, même saloperie ». Les difficultés d'élocution du personnage se retrouvent à d'autres occasions : « Mais on a tué la nature. Pourtant, la nature est toujours là. Hormones, testostérone. C'est notre paradoxe, le prix à payer. D'ailleurs, certains paient le prix fort et obtiennent très peu ». Que doit-on en conclure ? Les pensées du personnage sont-elles vraiment si embrouillées qu'il n'arrive pas à les exprimer ? Ou traduisent-elles l'esprit brillant d'un génie qui ne s'exprime qu'à travers l'usage de l'anacoluthe ?


On se sent également flouté par rapport au contenu de Trash Circus en lui-même. La quatrième de couverture nous parlait d'un personnage évoluant à la fois dans la sphère cynique de la télé réalité et dans l'univers houleux des hooligans. L'un et l'autre devaient se réunir dans une apocalypse tourbillonnante dont le lecteur sortirait forcément chancelant. Coup de pub. Tout bien résumé, le livre tient dans cette superbe phrase extirpée de Frédéric Haltier lui-même : « Foutre, pipi, caca, on n'en sort pas ». En effet, Frédéric Haltier se plaît énormément à jouer au macho qui use de sa queue comme d'un lasso –s'il fallait en parler sérieusement, on dirait que c'est drôle parce que tout à fait inoffensif- ; à cracher dans la bonne soupe qui le nourrit ; et à faire exprès de se mettre dans des pétrins tous plus idiots et grotesques les uns que les autres.


On sort de ce livre étourdi par sa stupidité, tout à la fois ravi et étonné du dénouement final. Ravi parce que Trash Circus ne pouvait pas se terminer autrement. Etonné parce que Trash Circus aurait dû s'ouvrir sur ce dénouement, et on se demande pourquoi Joseph Incardona n'y avait pas pensé.

Lien : http://colimasson.over-blog...
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Sex, drugs and violence, voilà qui résumerait assez bien ce livre et son personnage principal.

Frédéric Haltier travaille à la télévision, c'est un jeune loup (et c'est peu dire) qui cherche à s'imposer et ne recule devant rien pour arriver à ses fins, pour qui les femmes sont uniquement des objets sexuels servant à assouvir ses fantasmes, qui comprend "oui" lorsqu'elles disent "non", qui vit dans le luxe et la richesse, et qui adore les rassemblements hooligans lors des matchs de foot pour leur violence.
Ironiquement parlant, c'est le gendre rêvé par toute belle-mère.

De sexe, il en est beaucoup question dans le livre, d'ailleurs le cerveau de Frédéric Haltier se situe à son entre-jambe tellement il ne pense qu'à ça et ne semble presque vivre que pour ça.
L'auteur a choisi d'utiliser un langage cru, parfois choquant, afin de mieux cadrer avec l'univers dans lequel il a placé son histoire : celui de la télévision, mais pas n'importe laquelle : la télé-réalité.
Et là, plus c'est trash, mieux c'est !
Donc il lui fallait en faire autant avec son livre et y mettre de la vulgarité, de la misogynie, des moeurs dépravées (orgies, call-girl ...).
L'histoire est racontée à la première personne du singulier, ainsi le lecteur est directement en contact avec Frédéric Haltier et partage absolument toutes ses pensées, ce qui fait que dès les premières phrases j'ai été prise par la lecture.
Pourtant, l'auteur n'épargne rien au lecteur des pensées plus ou moins abjectes de son personnage : "Qu'est-ce qui te prend de penser à ces connasses et à leur vie ? Pourquoi pas choisir celle à gros nichons, lui demander d'ôter son dentier et de la lui foutre bien profond dans sa gorge de vieille ?"
C'est la paradoxe de cette lecture, elle est prenante alors que je ne ressentais aucune apathie pour le personnage.
De drogue, il en est aussi beaucoup question car Frédéric Haltier est un pur et dur junkie, il est même incapable de vivre sans ses pilules et c'est uniquement grâce à elles qu'il réussit à garder le rythme dans sa vie professionnelle : "Je pourrais attendre que quelqu'un arrive, profiter de ... Non, Fred. Aujourd'hui, tu vas bien, tu as volontairement renoncé à prendre la pilule miracle. La coke a été absorbée par ton corps, personne n'en saura rien, sauf si tu décèdes de mort violente ces prochains jours et qu'un échantillon prélevé de tes cheveux en révèle la présence. On en tirerait alors les conclusions qui s'imposent, c'est-à-dire rien du tout, si ce n'est de gonfler un camembert de statistiques."
Enfin, il est aussi question de violence, car le personnage de Frédéric Haltier habite en lui une grande violence, il aime se défouler les soirs de match, prendre part aux bagarres, et il va même jusqu'à mélanger sa passion personnelle avec son milieu professionnel (deux de ses collègues en feront les frais).
Toute cette violence masque en partie une enfance difficile, il s'est érigé des murs pour se protéger mais en agissant ainsi, il est l'artisan de son propre malheur : "L'amour je n'en veux surtout pas, pas besoin d'amour.", bien qu'ayant également en lui une fort propension à l'égoïsme : il ne voit quasiment jamais ses filles et ne cherche surtout pas à avoir de contact avec.

Au-delà du personnage tout à fait détestable qu'est Frédéric Haltier, j'y ai vu une critique en bonne et due forme de l'auteur envers la société actuelle où chacun à la volonté de réussir à tout prix et ce à n'importe quel prix.
Pour cela, il a notamment construit un personnage abominable et superficiel car vivant d'artifices, mais il a également pris un malin plaisir à glisser quelques subtilités dans son texte.
Ainsi, la société de production s'appelle Pendémol, ce qui n'est pas sans rappeler Endémol; et puis j'ai trouvé qu'il avait choisi les noms de famille de ses personnages les plus horribles en contradiction avec leur personnalité : Thierry Muguet (qui est tout sauf une fleur de printemps), Frédéric Haltier (son attitude n'a rien de noble, non seulement il se croit supérieur mais il le dit et le fait sentir aux autres, rabaissant régulièrement son assistante).
Je reprocherai toutefois à ce livre que le côté polar arrive tardivement, trop d'ailleurs, et qu'il n'est pas exploité à fond. Il n'y a pas de réel suspens, tout se dénoue trop facilement, alors que l'auteur aurait pu développer beaucoup plus tôt cet aspect et faire sombrer complètement dans la paranoïa son personnage.
Ce qui rejoint mon deuxième reproche, l'auteur aurait pu aller plus dans la descente aux enfers de son personnage, finalement il reste très soft par rapport à tout le trash de son écriture.
C'est en tout cas le sentiment que j'ai ressenti, tant de trash et de vulgarité pour une banale scène où le harcèlement prend son sens, scène qui d'ailleurs a un aspect représentation au cirque.

Je ne regrette pas cette lecture, bien que je ne cautionne absolument pas le comportement du personnage, car de moi-même je ne serai pas forcément allée vers ce polar noir.
Cela m'a permis de découvrir ce style et si j'ai été gênée par certaines scènes violentes et/ou immorales je restais captivée par l'histoire, pour voir la chute du personnage qui était inéluctable selon moi.
C'est un livre particulier, avec une ambiance et un style littéraire qui peuvent déranger et mettre mal à l'aise, mais il est également saisissant.

Je l'ai noté 2 mais en réalité ma note est entre 2 et 3.

Je remercie Babelio et les éditions Parigramme Noir 7.5 pour l'envoi de ce livre.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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Dans le cadre de Masse Critique, j'ai fait la découverte d'un auteur, Joseph Incardona, un italo-suisse de 43 ans, qui écrit pour le théâtre, la BD, le cinéma et pour le bonheur des amateurs de polars noirs. Ses sources d'inspiration sont le roman social et la littérature américaine du 20ème siècle (Fante, Kerouac, Bukowski, …).

« Trash Circus » est son 6ème roman (édité aux éditions Noir 7.5 Parigramme).

En lisant la quatrième de couverture, je ne m'imaginais pas à quel point ce livre était …trash.

Tout d'abord, ce polar n'est pas à mettre en toutes les mains. Ames sensibles et romantiques, esprits pudiques, s'abstenir !!
Ce qui est sûr, c'est qu'il ne laisse pas indifférent. En lisant les critiques de nos amis « Babélio » , certains ne sont pas allés au bout et d'autres ont adoré !
A mon tour de vous apporter des éléments afin que vous puissiez vous faire une idée plus précise.

J.Incardona nous décrit l'existence d'un homme, Frédéric Haltier, fils unique, issu d'un père alcoolique qu'il n'a vu que trois fois ces quinze dernières années et d'une mère disparue assez tôt, venant d'un milieu social plutôt pauvre, pas d'amis, marié par erreur, veuf suite à un accident de voiture, sans fibre paternelle pour ses deux filles jumelles qu'il a placées dans un internat et enfn supporter par héritage du PSG.

Jusque-là, son dossier est chargé mais pas de quoi en faire un polar…

Cette biographie « côté vie privée », nous la construisons au fur et à mesure, car l'auteur distille chaque détail au compte goutte au détour de situations plus ou moins coquasses et tout au long de ses 31 chapitres qu'il répartit en trois parties.

Au cours de la dernière semaine d'Octobre (1ère partie), nous apprenons que Fred est en réalité un hooligan, de ceux qui préfèrent se réunir avant-match pour se mesurer aux hooligans adverses plutôt que de regarder le match.
Nous apprenons, comme signe de revanche par rapport à sa condition sociale initiale, que Fred vit dans un somptueux appartement, ne jure que par des habits et des accessoires de luxe (Porsche, Rolex, Hermès ….). Il a de plus intégré une société de production télévisuelle, et se trouve à la tête d'une émission qui fonctionne très bien et qui a pour concept de faire confronter en direct violeur et violée, assassin et famille de victime, …
L'autre trait de sa personnalité, fondamental et destructeur, est sa relation avec les femmes et le sexe.
On imagine que Fred a gardé des séquelles affectives de son enfance malheureuse. Il ne conçoit pas de relations sexuelles sans violence, sans domination et comme il le dit d'ailleurs, il laisse le sentiment de l'amour à d'autres.
Fred est intelligent et sait qu'il est dans une spirale sans fin, d'autant plus que drogue, alcool et médicaments en tous genres font partie intégrante de son « alimentation » quotidienne.
Pour couronner le tout, Joseph Incardona lui rajoute une tare, celle qui est son patronyme. Il est effectivement très fier, « Haltier », sans compassion, ni tolérance, raciste et a un comportement presque animal.
De cette vie qu'il ne maîtrise plus, va découler des actes irréversibles et irréparables.
Fred s'enfonce toujours plus et comme il le dit , il n'a pas d'autre issue que de continuer…

Les deuxième et troisième parties illustrent cette descente aux enfers, cette sensation qu'à chaque fois qu'il faut prendre une décision qui pourrait renverser le cours de sa vie pour une vie meilleure, il fait le mauvais choix. A tel point qu'on se prend à le déculpabiliser, qu'on estime qu'il a raison de ne pas se laisser faire, à le protéger.

La chute de ce roman noir rend compte de cet état de fait : passer de la lumière à l'ombre en quelques secondes, tout en étant totalement dépendant d'un autre, les pieds et poings liés, sans aucune réaction possible, pris à son propre piège, à son délire, à sa jalousie mortelle, à sa folie…

Joseph Incardona a une façon très cinématographique d'amener les situations. Il me fait un peu penser à Tonino Benacquista dans « Quelqu'un d'autre » par exemple. Il ponctue souvent les dialogues par une description des gestes de Fred.

Vous l'aurez compris, son vocabulaire très âpre, vulgaire, cru, pornographique à certains instants, ses descriptions très réalistes, détaillées, ses extraits de slogans publicitaires ont pour objectif de nous faire part de sa vision de notre société contemporaine, très bling-bling, dans laquelle l'amour ou plutôt le sexe fait partie des choses consommables. La finance, les médias ainsi que la face « cachée » du business footballistique nous sont aussi jetés en pâture après qu'il les ait mâché et mis à nu.

C'est pour ma part un auteur que j'aurai le plaisir de lire afin de me rendre réellement compte de son talent et de l'éventuelle diversité des scénarii qu'il peut nous proposer.

Merci encore aux Editions Parigramme et à Masse critique !
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Alors là mes amis, aux âmes sensibles s'abstenir! Dans "Trash Circus" il y a trash et ce terme prend tout son sens dans cette oeuvre. Pourquoi "Circus"? Ben peut-être parce que la vie que mène le personnage central dans ce livre et un vrai cirque; je dois avouer qu'il utilise tous les recoins du chapiteau pour étaler sa stupidité; le représentent parfait de la débilité humaine!

Ce roman d'un froid clinique, direct et totalement amoral n'est pas à placer entre toutes les mains. Joseph Incardona, totalement libertaire, nous présente un rendu extrêmement lubrique et par la même occasion choquant. Les amateurs de sexe crapuleux, vulgaire et violent vont y trouver leur compte. Mais pas seulement...

le style d'écriture d'une fluidité remarquable donne envie d'y aller toujours un peu plus loin; de savoir jusqu'où le personnage principal - notre narrateur - va aller dans sa stupidité, son immoralité et son cynisme. Oui car Frédéric Haltier, ce fameux personnage, est un vrai salopard de première, soit la caricature du parfait abruti. Je reviendrai sur cet anesthésié de la morale qui est un bel exemple finalement de personnes qui existent bel et bien. J'imagine que l'auteur a justement voulu nous le rappeler en allant tout de même à l'extrême!

Avant de vous présenter l'histoire en quelques mots, je voulais encore vous préciser que c'est effectivement cru, choquant - c'est certain - mais j'apprécie le courage qu'use l'auteur pour nous brosser cette histoire inélégante et méchamment noire. J'imagine que beaucoup de lectrices et lecteurs ne vont pas apprécier - je parle en connaissance de cause en ayant parcouru les premiers commentaires - c'est finalement une oeuvre qu'on va aimer ou alors carrément détester.

Porsche, Rolex, appartement de luxe dans un quartier chic de Paris, Frédéric Haltier - Fred - est un homme veuf père de deux jeunes adolescentes qu'il rejette sans état d'âme. Deux boulets qu'il a placés dans un établissement privé pour pouvoir vivre sa vie de débauché et ainsi cultiver tous ses excès.

Son job? Cadre sur la chaîne Canal 7, une société spécialisée dans la télé réalité. Son travail est à l'image de lui-même, amoral, sans éthique et basé sur le principe de la manipulation. le principal but est de faire un maximum d'audience, d'argent, en présentant des sujets indécents, par-exemple en invitant sur le plateau le père défait d'une jeune victime d'un sadique et l'auteur lui-même. Haltier est chargé d'organiser tout ce cirque et franchement rien ne l'arrête pour manier et influencer les personnes qu'il côtoie.

Ce dérangé stimulé par la cock et le cul a encore deux grandes motivations dans sa vie de minable. Pour la première, c'est veste Bombers et bonnet écrasé sur le crâne. Frédéric Haltier est un inconditionnel des matchs de foot impliquant le PSG. En fait, le match il s'en fout comme de l'an 40. Ce qui le branche, c'est la baston après le match. Sa drogue se trouve dans le milieu hooligan; la "Meute" l'attire, c'est plus fort que lui. La castagne est sa raison d'exister. Finalement une haine qu'il cultive jusqu'au fond de son slip.

Car sa deuxième motivation c'est le sexe, pratique qu'il associe aveuglément à la violence. Tous le monde y passe, plus c'est violent plus ça passe, et ceci pour tous les genres confondus. Mais cela complète le triste tableau de cet homme qui est riche - c'est vrai - mais paradoxalement très misérable. On ne peut même pas avoir pitié de lui tellement il nous écoeure, nous dégoûte et nous fait vomir! Je me suis tout de même demandé comment l'auteur a pu mettre sur papier un être aussi répugnant et nauséeux et prendre le recule nécessaire pour décrire un type pareil. Car c'est plus que noir, depuis le début jusqu'à la fin. Aucune nuance, aucun répit... Soit aucune relâche.

le pouvoir, voila la seule chose qui compte, en écrasant les autres, en marchant sur les pieds en n'oubliant pas de frapper fort et plusieurs fois de suite, jusqu'à l'achèvement. Pas de conscience, cela ne sert à rien, une perte de temps. Il faut gagner, peut importe comment. Est-ce la société d'aujourd'hui qui veut ça? Est-ce que Joseph Incardona nous fait tout simplement une caricature de ce qui se passe autour de nous? Une société artificielle, factice et complètement stéréotypée? Peut-être, mais c'est extrême et ça fait peur. Quoi que, le hooliganisme n'est pas très éloigné de ce que l'on retrouve dans ce bouquin.

Mais voilà, comme je l'ai dit plus haut, nous voulons tout de même savoir jusqu'où il va aller dans sa débauche, sa manipulation et sa perversité, et nous allons en avoir pour notre compte. Car Joseph Incardona reste pour moi un maître du roman noir et il va le prouver une fois de plus. Notre personnage va perdre la maîtrise à force de remuer la merde et de supprimer un à un les derniers garde-fous (le mot est approprié) qui entours sa personne. Violence, contraintes, manipulations, véhémences, malentendus; ça ne va peut-être plus passer! Frédéric Haltier va-t-il survivre face à sa parano? Lisez... Bonne lecture et bonne chance.
Lien : http://passion-romans.over-b..
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Citations et extraits (65) Voir plus Ajouter une citation
Et déjà qu'on y est, puisqu'on en est là, à causer humanité rance baisée jusqu'à l'os, je vais te dire, jean-michel, pourquoi ces cons se retrouvent dans un stade. Je vais te dire pourquoi d'autres plus cons encore se donnent rendez-vous pour la baston en marge du football comme d'autres vendent leur cul. Comme pour ton président, le sport, ils s'en foutent, le sport c'est de la merde. C'est ce que les gouvernements promeuvent pour l'unité et la solidarité des peuples, l'équilibre interne de la nation, mais c'est bidon. C'est leur discours pour nous la mettre bien profond, calmer les esprits, favoriser la pseudo-intégration. Fifa, UEFA, Champions League, c'est tout saloperie et compagnie, alors, tu comprends, jean-mich', le foot, ils s'en battent les couilles. Eux, c'est la peur, l'excitation de la peur qui les fait bander ... Les cons dans leurs tribunes sont les derniers à nous rappeler que l'âge de pierre côtoie l'ère numérique quand ils se donnent rendez-vous sur un parking. Ce sont les derniers de la chaîne du libéralisme, les derniers qui n'ont rien et n'auront jamais rien, le fruit pourri dans le panier, la conséquence contre laquelle on envoie les flics, tandis que plus haut, plus haut, très haut, des types organisent une coupe du monde, enculent l'Afrique du Sud et roulent en limousine. Tout ça au nom de la putain d'émancipation et de la liberté. Voilà, jean-mich', pourquoi ils sont là : les derniers ici, mais les premiers dans la jungle. Qui est qui ? Qui est quoi ?
Amen.
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" Laureen21 : slt sva ?
FreddyKruger00 : cc sva et ti ?
Laureen21 : j m'ennui
FreddyKruger00 : mi 2. tu veux k on se voit
Laureen21 : t direkt ti
FreddyKruger00 : pk pas ? tu me poke, jtkiffe
Laureen21 : thx.on peu km parlé first ? "
Et voilà, rebelote. Derrière l'écran, c'est plus facile, mais c'est quand même et toujours bla-bla en priorité. Des Roxane qui veulent du bon mot, du mot d'esprit, de l'intelligence, se sentir désirées afin de satisfaire leur ego, la chatte étant si précieuse, en quartz, en or, en platine, semble-t-il. Pourquoi les femmes veulent-elles d'abord parler ? Pour dire quoi, pour faire quoi ? Qu'y a-t-il de si important à dire ? Pourquoi la queue est-elle perçue comme une menace ? Qu'ont-elles de si précieux à vendre ?
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Les images du père se précipitant sur le brancard réapparaissent simultanément sur tous les moniteurs, multipliant le malheur. Clément isole sur la bande la partie qui nous intéresse. Le malheur entrera dans tous les foyers. Peinards dans notre fauteuil, on poussera un petit pet, on laissera s'échapper un rot, indifférents. L'horreur a frappé ailleurs...
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... Je pense, je n'y pense plus, ce n'est pas le moment.... Ce n'est jamais le moment, à vrai dire, car il faudrait tellement de courage pour se regarder entièrement, intégralement, profondément, tellement de courage pour remuer toute cette vase et attendre de voir ce qu'il en ressortirait une fois que tout serait apaisé...
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La journée devrait se dérouler betement , ordinaire administration d'un boulot qui ne me réserve plus vraiment de surprises , étant désormais coutumier de la connerie humaine .
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Dans cet épisode, nous vous présentons des livres qui nous ont fait rire. Huit propositions de lectures pour différents âges : de l'humour, fin ou gras, des jeux de mots, de l'absurde, du comique de situation, de la satire sociales... Des livres que nous avons beaucoup aimés, auxquels nous repensons avec le sourire et que nous adorons mettre entre les mains des lecteurs. Une liste à garder précieusement, concoctée par nos libraires Laure, Rozenn, Nolwenn, Jérémy, Nicolas et Adeline !
Voici les livres cités dans cet épisode :
Un ours, un vrai, de Stéphane Servant et Laëtitia le Saux (éd. Didier Jeunesse) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23128786-un-ours-un-vrai-stephane-servant-didier-jeunesse ;
Horace. Tome 1, Cheval de l'Ouest, de Poirier (éd. Revival) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23359947-horace-tome-1-poirier--revival ;
Les Culs-reptiles, de Mahamat-Saleh Haroun (éd. Gallimard/Folio) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/22745328-les-culs-reptiles-mahamat-saleh-haroun-folio ;
Admirable, de Sophie Fontanel (éd. Seghers) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/22540820-admirable-l-histoire-de-la-derniere-femme-ride--sophie-fontanel-seghers ;
Chroniques du Château faible, de Jean-Christophe Mazurie (éd. Fluide Glacial) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23032241-1-chroniques-du-chateau-faible-tome-01-jean-christophe-mazurie-fluide-glacial ;
Stella et l'Amérique, de Joseph Incardona (éd. Finitude) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23109474-stella-et-l-amerique-joseph-incardona-finitude ;
Le Rire des autres, d'Emma Tholozan (éd. Denoël) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23030426-le-rire-des-autres-emma-tholozan-denoel ;
Roman fleuve, de Philibert Humm (éd. des Équateurs/Folio) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23286751-roman-fleuve-philibert-humm-folio.
Et quelques autres titres qui auraient pu faire partie de cette sélection de livres drôles :
Le Discours, de Fabrice Caro (éd. Gallimard/Folio) ;
Miracle à la tombe aux Aspics, d'Ante Tomi (éd. Libretto) ;
N'essayez jamais d'aider un kangourou !, de Kenneth Cook (éd. Autrement) ;
Je dénonce l'humanité, de Frigyes Karinthy (éd. Viviane Hamy) ;
Le Chien de madame Halberstadt, de Stéphane Carlier (éd. le Tripode) ;
Roulio fauche le poil, de Julia (éd. le Tripode) ;
La Vie est une corvée, de Salomé Lahoche (éd. Superexemplaire) ;
Idées noires, de Franquin (éd. Fluide Glacial) ;
#Les Mémés, de Sylvain Frécon (éd. Fluide Glacial).
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Les Éclaireurs de Dialogues, c'est le podcast de la librairie Dialogues, à Brest. Chaque mois, nous vous proposons deux nouveaux épisodes : une plongée dans le parcours d'un auteur ou d'une autrice au fil d'un entretien, de lectures et de plusieurs conseils de livres, et la présentation des derniers coups de coeur de nos libraires, dans tous les rayons : romans, polar, science-fiction, fantasy, BD, livres pour enfants et adolescents, essais de sciences humaines, récits de voyage…
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