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EAN : 9782221216286
320 pages
Robert Laffont (04/01/2018)
3.91/5   47 notes
Résumé :
"La jeune femme chantait pour elle-même un air saturé d'émotions. Il y avait du Billie Holiday dans cette mélopée. Elle avait un grain dans la voix qui abrasait la rugosité des jours. Elle prenait pour elle le trop-plein, l'infect et l'insoutenable, et elle le trans formait en chant. Elle prenait ça à sa charge comme pour en libérer l'auditeur. Sa douleur, c'était notre cadeau.
Alors, à genoux au milieu de la foule, j'ai fondu en larmes. Je savais que ce que ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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Un grand merci à Babelio et aux éditions Robert Laffont...

En plein coeur de la ville, dans ce jardin d'Éden où les clodos sentent l'eau de Cologne et boivent de l'eau plate en lisant de la poésie, Pierre, confortablement installé sur son banc préféré, "Ne m'oublie pas" de Jacque Rel dans les cages à miel, sanglote. Il est comme ça, Pierre, dès que quelque chose le bouleverse, il faut qu'il chiale. Un hypersensible, ce Pierre ! Lorsqu'un homme s'installe à côté de lui, il n'y prête pas attention jusqu'à ce qu'il remarque son accoutrement d'une autre époque. Il faut dire que César de la Mer est un vieil homme excentrique, fantasque, un épicurien fondateur et président de Poséidon. Un président qui chouchoute ses employés, qui prône la beauté, qui encourage l'amusement et vante l'Humain. Et c'est de la sensibilité de Pierre dont de la Mer a besoin...

Bienvenue à Poséidon ! Une entreprise où il fait bon vivre (et accessoirement travailler) et où l'on rencontre les meilleurs jobs. C'est dans ce milieu jusqu'ici inconnu que débarque (en patins à roulettes) Pierre Pierre (ses parents devaient manquer d'imagination !) dont le boulot sera de dégotter un(e) chanteur(se) à la voix vibrante et poignante. Dans ce roman enjoué et intelligent, Arnaud le Guilcher dépeint avec ironie, humour et fracas notre société actuelle, notamment le monde impitoyable du travail. Il nous plonge dans un univers loufoque et utopique où l'on côtoie des personnages farfelus et terriblement attachants : la belle Isis, le chat Mohair qui de la taille d'un moustique à celui d'un éléphant, l'imposante chanteuse à la voix envoûtante ou encore Pierre Pierre, l'hyper-sensible et doux-rêveur. L'auteur manie les mots avec virtuosité et originalité et nous sert des dialogues piquants et touchants. Un roman fantaisiste, décalé et haut en couleur. Une satire sociale intelligente...
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Du tout au tout ou griller tout le monde dans la file d'attente d'une pal pour les nuls.
A peine né, comment repousser aux calendes Grecques une urgence littéraire en une leçon?

♪J'étais tranquille j'étais peinard
Envouté par l'auteur
le livre m'est rentré dans le lard
Pour l'grand plaisir de l'éditeur
Et y s'est approché de moi
Et y m'a chuchoté tout bas

Si ça t'botte mon pote
J'le carotte
Je déconne pas c'est pas une blague
Viens faire un tour viens terrains vagues
Tu finiras Thomas Vinau
Après avoir lu mon héros
Embarque pour la dérision

Moi j'lui dit, j'laisse béton ♫

Oui, j'ai laissé tomber provisoirement ma lecture en cours pour me jeter sur le nouveau le Guilcher. C'est bien la première fois que ça m'arrive même si ça n'aura duré que l'espace d'une journée, le temps de savourer les 300 pages.
Après "Beyrouth Noir", j'avais besoin de "valeur sure" et après une escapade chez Corto Maltese (merci Acoun) j'attendais impatiemment de me replonger dans la prose Audiardesque d'Arnaud le Guilcher.

Du tout au tout c'est un peu les Bisounours chez les Ewing dans l'univers impitoyable de Dallas puissance dix. Ce sont des doux rêveurs au pays des requins, c'est Candy prise dans les filets de Macron, c'est Canal+ version Rousselet (enfin l'image) vendue à des Vivendi, des Bolloré. C'est TF1 qui s'accapare la culture et qui à grand coups de round up va « aseptiser » les arts, principalement la musique mais aussi le cinéma, l'écriture, la peinture et la sculpture.
A ces réjouissances vous ajoutez un zest (non mettez toute l'écorce), d'ambiance France Télécom à la grande époque des suicides en cascade chez les employés mis sous pression avant d'être mis en bière.
C'est prêt, bon appétit.

" Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible : c'est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c'est du temps de cerveau humain disponible. Rien n'est plus difficile que d'obtenir cette disponibilité".
Non cette citation n'est (malheureusement) pas tirée du bouquin mais le résume en partie. le Lay (Calife de TF1 à l'époque) s'était un peu trop lâché, tellement habitué à faire avaler de la merde à des gens qui ne réagissaient pas mais en redemandaient et en redemandent toujours aujourd'hui…
Arnaud le Guilcher nous fait pénétrer dans le monde de l'entreprise où l'humain n'est plus qu'un concept has been, où l'Homme n'a même plus l'illusion d'exister, un monde où l'entreprise phagocyte tout espoir de vie en dehors d'elle, un monde où tout est lié aux statistiques où tout est formaté, fabriqué, vendu, acheté, vendu, acheté, vendu, vendu, vendu…

Contrairement à "Ric Rac", "Pile entre Deux" ou "Capitaine Frites", il n'y a pas ici de personnages complètement déjantés et attachants comme tout. J'ai eu bien sur plus de sympathie pour certains que pour d'autres mais aucune tendresse particulière pour le "héros".
Les dialogues sont toujours aussi savoureux et les situations naviguent entre surréalisme et monde de l'absurde. J'ai ri, j'ai souri mais sans grands éclats (de petits quand même) contrairement encore une fois à d'autres titres de le Guilcher. D'abord peut être parce qu'il n'y a plus la surprise du ton de l'écriture comme lors de ma découverte de l'auteur. Ensuite parce que le fond du sujet fait que le rire hésite parfois à jaunir tant la satire est réussie au pays du burne out (non non ya pas de faute, vous verrez si vous lisez).
C'est très bien ficelé, avec des idées surprenantes à la Vian qui ne sont pas pour me déplaire.
Cette sorte d'hymne à la voix toujours présent avec les évocations de Billie Holiday, Nina Simone, Amy Winehouse, Piaf, Barbara, Janis Joplin, cette plaidoirie pour l'art, le beau, la liberté arrivera-t-elle à triompher du démon algorh(y)tmé, du dieu statisticien et de l'argent maux de tous les maux ?
Vous le saurez en lisant ce bon bouquin. Aucun risque puisque ce n'est pas du tout ou rien mais du tout au tout même si quelques coquilles étonnantes viennent se glisser parfois au milieu d'une phrase. de mon coté je retourne chez Thomas Vinau et sa poésie pour reprendre le bon moment que j'ai interrompu hier.

"— Les enfants, vous me jurez de ne pas répéter ce que je vais vous dire.
— Promis.
— Je viens de faire comme les vieux bluesmen.
— C'est-à-dire?
— En signant avec une banque, j'ai signé un contrat avec le diable."

J'entends des voix:
https://www.youtube.com/watch?v=PCwtdvwVzho

https://www.youtube.com/watch?v=UUbuv4Uhu9g&list=RDUUbuv4Uhu9g

https://www.youtube.com/watch?v=h1TQRJWLZ3s
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Ce livre attendait dans ma PAL depuis trois mois. Depuis que, emballée par la chronique de Lolokili, je l'avais immédiatement acheté, certaine que, quoi qu'il en soit, je ne serais pas déçue.
Et, déçue par ce roman dont je ne savais rien avant de l'ouvrir, le moins qu'on puisse dire est que je ne l'ai pas été. Par contre, pour être épatée, j'ai été épatée ! Déjà parce que, moi qui suis habituellement versée dans le concret, je n'aurais jamais imaginé possible de me laisser embarquer par une histoire surréaliste.
Quoique... surréaliste, pas tant que ça, finalement. le monde de l'entreprise étant actuellement ce qu'il est, restons tout de même vigilants - un retour en arrière étant exclu, une aggravation est plus que probable.

Imaginatif, poétique, irrésistible, un poil visionnaire et complètement barré, j'ai adoré ! J'en redemande. Et ma découverte d'Arnaud le Guilcher ne fait que commencer, soyez-en certains.
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Si comme moi vous aimez rire, vous appréciez un tantinet d'originalité dans un roman, vous vous délectez particulièrement de l'oeuvre de Boris Vian pour raison de surréalisme, vous adorerez cette pépite qui m'a fait rire, sourire, verser quelques larmes, m'attendrir, me pâmer d'admiration face aux variations lexicales de cet auteur à qui je souhaite une belle et longue oeuvre !

Pierre, il s'appelle juste Pierre, (zut ça ne marche pas !) , sensible à l'extrême, devenant une fontaine larmoyante dès qu'il se retrouve face à la beauté, est engagé par César de la Mer et cherche sa vocation sans le sanctuaire de l'art, vocation qu'il ne tardera pas à trouver puisqu'il découvre une chanteuse hors norme qu'il va aider à se lancer dans une carrière musicale prometteuse. Oui mais voilà : César est vieux , ruiné et va devoir laisser la direction de Poséidon, cet endroit paradisiaque ou les employés peuvent s'exprimer, à une multinationale. Et là, c'est la fin des haricots et autres plantes qui généreusement dispensaient leur oxygène dans cet éden du travail.

Délicieux roman avec un gag toutes les cinq lignes, des acrobaties langagières à profusion, des éléments bien surréalistes qui rappellent étonnamment l'écume des jours, l'herbe rouge et l'arrache coeur, avec un artiste omniprésent dans l'histoire : Jacques Rel, chanteur populaire dans cette société, un chat qui gonfle ou diminue en fonction de son ressenti , des fleurs bizarres, des nymphes des fontaines qui passent leurs journées à plonger dans le bassin du jardin de Poséidon, une transformation des lieux de vie et de travail en fonction des événements, une évolution dans l'attitude des personnages et dans leurs relations…

Et un message , une critique acerbe du monde de l'entreprise et du travail.

S'il te plaît Babélio, laisse-moi lui faire une place en plus des autres livres pour l'île déserte (je sais, c'est une belle PAL que je vais emmener), mais j'aurai vraiment besoin de ce livre pour m'y replonger et rire encore et m'attendrir à nouveau…
Il y a de fortes chance pour qu'il figure tout en haut du top 10 de mes livres de l'année !
Lien : https://1001ptitgateau.blogs..
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Drôle et poétique. le bandeau qui revendique l'héritage de Boris Vian , n'est pas exagéré. D'autant que lorsqu'on appelle son héroïne Isis, il y a fort à parier que les similitudes ne sont pas une coïncidence. L'imagination, la poésie, l'ambiance onirique, tout cela rappelle l'univers de l'Ecume des jours, avec l'humour en plus.
Il faut dire qu'il est attendrissant , Pierre Pierre, avec sa manie de fondre en larme dès qu'il est heureux. C'est ce qui lui vaut d'être embauché dans une drôle de boite, où les artistes en tout genre évoluent en patins à roulettes. le fantasque directeur compte bien sur les débordements lacrymaux du jeune homme pour débusquer les talents. Mais voilà, l'entreprise est menacée, et c'est un autre monde qui se profile : celui du travail-torture, où l'employé est pressé comme un citron.

Les situations sont cocasses , les personnes habilement dépeints au point que que l'on hésite entre caricature et portrait réaliste (qui n'y reconnaitra pas tel collègue, tel cadre côtoyé dans la vraie vie). Ajoutons à cela des dialogues désopilants : un sacré bon moment de lecture. Et c'est juste ce qu'il me fallait pour me remettre du livre de Pablo Servigne : Comment tout peut s'effondrer !

« Les humoristes sont comme des enfants qui, en traversant les chambres obscures, chantent pour se donner du courage. » disait un écrivain italien du début du XXè siècle; Ici la chambre obscure, c'est le monde du travail, avec ses dérives monstrueuses que le progrès a fait naitre dans un souci constant de produire. Alors ça fait du bien d'en rire, de s'en moquer et c'est beaucoup plus efficace qu'un traité de développement personnel du style « Se reconstruite après un burn-out ».
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Citations et extraits (49) Voir plus Ajouter une citation
–Vous pleurez parce que vous êtes triste ?
–Non, je pleure parce que c’est beau et que Jacque Rel ne triche pas. Jamais. Quand il est triste, il l’est à crever, et quand il est heureux, il est fou de bonheur. J’adore.
–Ça vous fait ça souvent ?
–À chaque fois que je suis devant quelque chose de sincère, je me mets à pigner. Je suis un vrai cochon truffier. Je rate jamais une pépite, même si elle est cachée sous des charibotées de bouse.
–Vous pleurez en écoutant de la musique?
–Oui.
–Devant un film ?
–Bien sûr.
–Un livre ?
–Évidemment.
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– Actuellement on est dans le règne de la médiocrité… C’est une matière indescriptible, la médiocrité. Ce n’est pas chaud, ce n’est pas froid. Pas dur, pas mou. Pas humide, pas sec. C’est un marécage… On ouvre sa télévision, son ordinateur, sa radio et elle est là, elle nous accompagne, elle nous façonne. Nous devenons médiocres à son contact… Chansons médiocres, films médiocres, émissions médiocres nous procurent des émotions moyennes… C’est un régime sans partage la médiocrité, mais ça demeure fragile. Il a fallu éduquer le public pendant des décennies pour l’éloigner à ce point de la passion. Vous voyez ?
– …
– Alimenter cette pauvreté, étriquer les champs de vision, tuer l’esprit critique, c’est notre cœur de métier… Vulcain possède mille canaux de distribution et nous les bourrons de nos contenus étriqués. Devant cette hégémonie, les gens pensent que rien d’autre n’existe. Il est capital que cet état de fait demeure.
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Votre histoire je vois ça comme les modes des tatouages… Ça va, ça vient. Tous les peigne-culs ont commencé par se tatouer des dauphins, puis des fées Clochette… Après, on a eu droit à des motifs de tribus samoas, encrés à tour de bras sur le corps de couillons qui n’étaient jamais allés plus loin que Le Touquet ou La Ciotat. Quelques années plus tard, est venue la vogue des idéogrammes chinois… Un joli boulot de gougnafiers… On en a repeint les nuques de wagonnets de connasses qui considèrent que la Chine c’est tout ce qui est à droite de Berlin. Vous n’imaginez pas le nombre d’imbéciles qui sont convaincues d’avoir écrit sur la couenne « La sagesse est l’arme contre la violence » et qui en fait annoncent fièrement « Le restaurant Le Lotus Bleu est fermé pour travaux jusqu’à la fin août »
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Arrivée à destination, elle caresse le chat de son index, tout en effleurant mes doigts.

Je suis électrifié. Cloquez - moi une ampoule dans le bec et j’eclaire tout le bidonville. c’est le premier geste tendre d’Isis. Entre elle et moi, avant de regarder notre aîné partir en échange linguistique au Québec, il va encore se passer quelques lunes, mais c’est un début.
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Installer quatre-cent ordis et organiser deux étages ... tout seul... je vois pas.
- T’en as parlé à Perol ?
- Bien sur. Il m’a dit qu’il comprenait mon claim et qu’il allait faire un benchmarking avec les autres filiales du groupe. S’il estimait que j’avais besoin d’helpers il me ferait un feed-back.
- Et donc ?
- J’attends de savoir ce que ça veut dire...
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Vidéo de Arnaud Le Guilcher
A l'occasion de la 11ème édition du salon international du livre en format livre de poche Saint-Maur En Poche, la journaliste Mélanie Morin recevait sur la scène de la Griffe Noire deux auteurs auteurs français Arnaud le Guilcher et Nicolas Robin...
Une folie passagère de Nicolas Robin aux éditions Anne Carrière https://www.lagriffenoire.com/144001-divers-litterature-une-folie-passagere.html
Roland est mort de Nicolas Robin aux éditions Livre de Poche https://www.lagriffenoire.com/79241-divers-litterature-roland-est-mort.html
Du tout au tout de Arnaud le Guilcher aux éditions Robert Laffont https://www.lagriffenoire.com/?fond=produit&id_produit=102122&id_rubrique=338
Pas mieux de Arnaud le Guilcher aux éditions Pocket https://www.lagriffenoire.com/21718-poche-pas-mieux.html
La culture décontractée !!!!! ABONNEZ-VOUS A NOTRE CHAINE YOUTUBE ! http://www.youtube.com/user/griffenoiretv/featured (merci) La boutique officielle : http://www.lagriffenoire.com
#soutenezpartagezcommentezlgn Merci pour votre soutien et votre amitié qui nous sont inestimables. @Gérard Collard @Jean-Edgar Casel
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