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EAN : 9782848053158
120 pages
Sabine Wespieser (07/02/2019)
3.41/5   56 notes
Résumé :
Dans les cartons de livres que lui a légués Léo, un vieil ami avec qui elle partageait la passion du théâtre, la narratrice découvre un exemplaire de La Chartreuse de Parme. Les premières pages la ramènent à l’été de ses quatorze ans, quand un homme de l’âge de son père lui lisait le roman à haute voix sur une plage. À la fin de la saison, il lui avait murmuré : « Quand vous serez plus grande, vous irez à Parme, il faut lire ce roman de Stendhal à Parme. »
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Critiques, Analyses et Avis (27) Voir plus Ajouter une critique
3,41

sur 56 notes
Laure, la narratrice de ce court roman reçoit de son ami Léo six cartons dont un sur lequel était écrit :

« Voilà les livres dont je me souviendrai au paradis, ils sont pour toi ».

Un héritage lourd de sens, transmettre les livres que l'on a aimés, touchés, caressés, qui nous ont procuré le plus d'émotions, c'est la preuve de l'amitié qui les liait, une amitié digne d'un tel legs. Ils avaient des passions communes : la littérature et le théâtre , la réception de ces cartons en est la preuve et l'occasion pour Laure de se plonger dans ses souvenirs.

Grâce à cet envoi, Léo va offrir à son amie l'occasion de retourner sur leur passé commun, sur son enfance et surtout redécouvrir Parme et l'Italie. En effet , au fond du dernier carton, Léo a glissé parmi d'autres livres, La Chartreuse de Parme de Stendhal :

Il me le léguait comme si un invisible lien existait entre le roman De Stendhal et nous. Un projet peut-être pour le paradis (p14)

Un homme, alors qu'elle n'est âgée que de 14 ans, lui lisait, chaque jour, sur la plage La Chartreuse de Parme et lui avait dit :

« Quand vous serez plus grande, vous irez à Parme, il faut lire ce roman De Stendhal à Parme. »

Coïncidence…. Il n'y a jamais de coïncidence il n'y a que des rendez-vous.

Elle va partir sur les traces de ses souvenirs, convoquer ceux du monde du théâtre, du cinéma et de la littérature qu'elle partageait avec Léo et décide aussi de retrouver cet homme-lecteur qui a joué un rôle prédominant dans sa vie, sans le savoir.

Mais verra-t-elle et ressentira-t-elle les mêmes émotions, le charme opérera-t-il ou ce qui fut doit-il rester dans le rayon de nos souvenirs ?

Elle, qui ne veut s'impliquer dans aucune relation amoureuse envisage son futur autrement, contacte Jean, qu'elle a furtivement rencontré il y a peu de temps auparavant et lui propose de venir la rejoindre à Parme…..

N'ayant pas lu La Chartreuse de Parme, les nombreuses évocations du célèbre roman De Stendhal (mais qui est dans ma pile des classiques à lire) je n'ai pas pu faire le parallèle entre ce que la narratrice évoquait et celui-ci, mais il règne dans ce court récit une douceur et une nostalgie des années passées, de l'amour du théâtre, du cinéma, de la littérature, de ses auteurs et metteurs en scène qui ont croisé la route de Léo et Laure. Chaque promenade est l'occasion de retrouver les grands noms qui l'ont fait vibrer (merci pour le recueil très précis en fin d'ouvrages reprenant tous les noms des oeuvres et personnes citées).

Bien sûr partir sur un coup de tête et tout lâcher pour un voyage en Italie sur les traces de son enfance, de ses amitiés, des lieux de création, appeler un presque inconnu et le convaincre de vous rejoindre, tout cela paraît improbable mais qu'importe, on accompagne Laure dans la traversée de son passé, de ses quelques regrets mais on assiste aussi à ses espoirs pour l'avenir.

Mon voyage se transformait, le théâtre l'avait envahi, me donnant une lecture intime de toutes les années depuis l'été soixante. J'en avais quitté les coulisses depuis si longtemps, mais il continuait de me rappeler ce qu'il m'avait donné. (p67)

Michèle Lesbre possède une écriture douce et fluide, comme un souffle léger qui caresse les mots, les enveloppe de douceur et de féminité. Elle nous transmet son amour de la littérature, les résonances qu'elle peut avoir dans nos vies, comme le théâtre, le cinéma, ils marquent tous des instants, des lieux, des rencontres comme des étapes qui jalonnent notre passé.

Je relirai peu-être ce roman après avoir lu La Chartreuse de Parme, pour mieux en saisir toutes les concordances et découvrirai un peu plus cette auteure que je ne connaissais pas du tout. Merci à Emmanuel Kherad de me l'avoir fait découvrir.
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Le bleu de parme, l'azur de la mer, le lapis-lazuli des souvenirs, de une fois je suis tombée sous le charme de la lumineuse écriture de Michèle Lesbre. Nul besoin de fantaisie littéraire ou d'effet de style, Michèle Lesbre réussit à capter l'instant dans le ronde incessante du temps et c'est divin.

Pour Laure la narratrice, cet instant précieux sont les retrouvailles d'une ancienne édition de la Chartreuse de Parme dans les cartons que lui a laissés son ami Léo, l'ami d'enfance, le compagnon de théâtre dont la mort lui cause un profond chagrin depuis un an. En relisant les premières lignes, Laure se souvient et des images lui reviennent pêle-mêle, sa rencontre avec Léo, leur amour commun pour le monde du théâtre. Défile aussi dans sa mémoire l'époque bien précise où adolescente elle passait ses vacances au bord de mer chez sa grand-mère en y faisant une rencontre déterminante. Mais à 14 ans elle ne le savait pas encore.

Rendez-vous à Parme est un douloureux désir d'éternité. Un beau voyage physique et mémoriel vers le point de gravité des origines où « le temps n'existait pas, ou plutôt il était le présent chaque jour renouvelé ». Une belle invitation à se connecter intiment avec soi-même pour mieux ensuite se relier avec ce qui fait notre commune humanité.

Lire ce court roman m'a procuré un profond délassement comme une séance de relaxation même si le timbre de la voix est mélancolique, il est doux et mélodieux pour moi. Il m'a rappelé un voyage à Rome fait il y a quelques années. Me sont revenus le parfum unique de l'Italie, la beauté des fontaines, le cinéma et le charme de Marcello Mastroiani.
Ce roman m'a transporté vers un temps perdu fait de disparus mais magnifiquement recomposé dans ce texte en forme d'adieu grâce à la sublime métamorphose des sensations en mots simples et forts qui m'ont imprimé le coeur.
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En plein milieu de la pile de cartons de livres que lui a légués un vieil ami, la narratrice découvre un exemplaire de la Chratreuse de Parme.

Les premières pages la ramènent à l'été de ses 14 ans, quand un homme de l'age de son père lui lisait le roman à voix haute et lui a fait la promesse d'aller à Parme.

Des années plus tard elle prend le train pour Parme et va notamment pénétrer dans le sublime théatre Farnèse où tant de dramaturges célèbres, de Patrice Chéreau à Peter Brook, sont convoqués.


« Il y a des villes pour les chagrins et d'autres pour le bonheur, parfois ce sont les mêmes. »

Michèle Lesbre nous invite à un voyage mélancolique et érudit au côté de Laure, son héroïne parmi les oeuvres théâtrales, les auteurs classiques, les héros romantiques, les bibliothèques et les livres.

Délicat et profond !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Je suis complètement passée à côté de ce roman. J'y avais probablement placé de trop grandes attentes : Parme, l'Italie, et surtout Stendhal, dont j'ai dévoré les oeuvres au même âge que la narratrice, à quatorze ans. J'avais alors une véritable passion pour les auteurs dits classiques…
Je n'y ai trouvé dans ce récit qu'une trace éthérée. De plus, des références culturelles qui n'appartiennent pas à ma génération émaillent les pages : films des années 50, adaptations théâtrales des années 70. Difficile de ne pas perdre pied quand on vous raconte des histoires de cinéastes et de metteurs en scène que vous ne connaissez que de nom… L'intrigue, ce voyage à Parme que fait Laure sur les pas de son ami décédé Léo semble même être un prétexte à l'auteure pour faire étalage de sa culture. Aucune profondeur dans les personnages, aucune construction d'une intrigue tangible. Seule la plume poétique de Michèle Lesbre permet de sauver la lecture de ce livre.

Bref, un récit vite lu qui sera vite oublié ; dommage.
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Il y a des livres qui vous emportent dès la première phrase, peut être car elle correspond à ce que nous sommes en train de vivre... ou que nous plongeons immédiatement dans une atmosphère particulière, avec des odeurs de notre petite madeleine de Proust (la découverte pour moi de livres au sens propre et figuré) :

"un dimanche de cet hiver, j'avais entrepris d'ouvrir des cartons de livres que Léo m'avait laissé en héritage. Je ne me doutais pas que ce geste allait m'entraîner dans un voyage aussi singulier. J'ignorais quels livres il avait choisi de me donner... il y avait six cartons sur lesquels il avait écrit mon nom, et sur l'un d'eux, il avait ajouté, Voilà les livres dont je me souviendrai au paradis, ils sont pour toi"

Dernière découverte dans ce carton, la Chartreuse de Parme de Stendhal. Et tout commence!!!
Dans ce livre nous sommes la narratrice, Laure, qui va donc entreprendre un voyage étrange à Parme, guidé par ses souvenirs, le théâtre, revoyant, revivant des, ses moments fondateurs, le tout avec un certain vertige.

Ce texte court (100 pages) est fort, dense, sobre, un hymne à l'amour de Laure pour le théâtre qui voit défiler des silhouettes absentes comme Patrice Chéreau, Vaclav Havel, Peter Brook.
Il pourra parfois nous sembler ardu, intimiste, car basé sur des connaissances théâtrales que peu de lecteurs ont mais, le texte et les émotions de Laure nous emportent au delà. Cela mérite donc bien un petit effort!!

Les Éditions Sabine Wespieser nous donnent une nouvelle fois un petit bonbon que l'on se plait à déguster jusqu'au bout.
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
UN DIMANCHE DE CET HIVER, j’avais entrepris d’ouvrir les cartons de livres que Léo m’avait laissés en héritage. Je ne me doutais pas que ce geste allait m’entraîner dans un voyage aussi singulier. J’ignorais quels livres il avait choisi de me donner, tout comme il avait omis de me confier qu’il était malade. Léo, dont le théâtre était le métier, ne se mettait guère en scène dans la vie de tous les jours.

Il y avait six cartons sur lesquels il avait écrit mon nom, Laure, et, sur l’un d’entre eux, il avait ajouté, Voilà les livres dont je me souviendrai au paradis, ils sont pour toi. C’est celui que j’avais mis de côté pour ne l’ouvrir qu’en dernier. Dans tous les autres, j’étais en terre familière, nous partagions depuis toujours, depuis le lycée, les mêmes passions littéraires, même si, depuis qu’il vivait avec Louise dans une ville du Sud, nos relations s’étaient beaucoup espacées. Je possédais déjà la plupart des livres qu’il me donnait, mais les siens me bouleversaient, il les avait touchés, lus et relus, parfois annotés, ils étaient un peu lui, je les tenais comme s’ils étaient vivants.
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Un voyage lumineux où l'humour et la joie de vivre rendaient hommage à Bohumil Hrabal, qui venait de mourir. Nous avons découvert la bibliothèque des livres interdits, jalousement gardés dans un modeste appartement. Les tapuscrits de Hrabal me mettaient les larmes aux yeux, comme de minuscules livrets de poésie que l'on pouvait discrètement se passer de la main à la main et qu'il fallait lire avec une loupe en se cachant.
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J'ai choisi quelques livres à emporter, déjà lus, mais dont la compagnie me serait douce, "Trois chevaux" de Erri de Luca, deux recueils de poèmes d'Anna Maria Ortese et de Nella Nobili, "Maison des autres" de Silvio d'Arzo, et bien sûr "La Chartreuse".
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Mon voyage se transformait, le théâtre l'avait envahi, me donnant une lecture intime de toutes les années depuis l'été soixante. J'en avais quitté les coulisses depuis si longtemps, mais il continuait de me rappeler ce qu'il m'avait donné. (p67)
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J'étais allée m'asseoir sous les arcades de la place, pour boire un café. Octavio était à la table d'à cote et lisait son journal. Il avait cette élégance décontractée et raffinée qu'ont certains Italiens, une sorte de Mastroianni éternel.
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Vidéo de Michèle Lesbre
https://www.librairiedialogues.fr/livre/10978327-chere-brigande-lettre-a-marion-du-faouet-michele-lesbre-sabine-wespieser 5 questions posées à Michèle Lesbre qui nous parle de son livre "Chère brigande, lettre à Marion du Faouët" paru aux éditions Sabine Wespieser. Questions posées par Morgane Ollivier. Réalisation : Ronan Loup.
Retrouvez nous aussi sur : Facebook : https://www.facebook.com/librairie.dialogues Twitter : https://twitter.com/dialogues Instagram : https://www.instagram.com/librairiedialogues
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