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EAN : 9782035235107
Larousse (16/01/1997)
3.65/5   17 notes
Résumé :
Ils y sont tous, ou presque. Tout ce que la bande dessinée compte de personnages vedettes, de scénaristes, de dessinateurs ou d'éditeurs se sont donné rendez-vous dans ce pavé de près de 900 pages. De A. Bâbord (marin flegmatique apparu en 1949 dans l'hebdomadaire Vaillant) à Zyx (dessinateur Canadien). Le Dictionnaire mondial de la bande dessinée est une véritable mine d'informations et d'anecdotes. Une Bible indispensable au néophyte du neuvième art comme à l'amat... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
La bande dessinée a donc son dictionnaire — le summum de respectabilité. Sur la couverture cartonnée, il y a marqué «Larousse», c'est un grand livre bien épais, avec un cahier coloré qui sépare l'ouvrage en deux parties, et le seul poids dans nos mains suffirait à forcer le respect. Bref, c'est un dictionnaire comme on a appris à les connaître, un vrai — et ce, jusqu'à l'illustration de la couverture, et son patchwork de personnages laissant entrevoir la richesse du contenu de ces (nombreuses) pages. Et donc forcément, immanquablement, inévitablement une référence.[1]
Pour celui qui serait rien moins que convaincu, le quatrième de couverture n'hésite pas à préciser : «Incomparable par son étendue et sa fiabilité, cet ouvrage de référence est une mine d'informations très accessible. La bande dessinée y est abordée par des entrées qui ouvrent sur ses représentants les plus fameux comme sur ses plus jeunes talents, sur ses scénaristes et ses dessinateurs, mais aussi sur ses héros et personnages, ses séries, ses revues spécialisées et ses éditeurs, sans oublier ses termes techniques…» Joli programme.
A l'intérieur, une fois passée l'introduction de l'auteur qui réaffirme son ambition,[2] on plonge enfin dans le vif du sujet. Et c'est là que les choses se gâtent.

Une navigation difficile
Ne vous laissez pas abuser par le cahier coloré central, qui pourrait évoquer les feuilles roses des citations latines, lesquelles marquaient autrefois une démarcation entre les noms propres et les noms communs. Ici, la position dudit cahier n'a d'autre rôle que d'évoquer cette glorieuse filiation, faisant un clin d'oeil à la «forme mythologique» du dictionnaire. Car ici, pas de séparation entre deux catégories distinctes d'articles, mais seulement une (longue) pause de 96 pages, qui vient couper la notule consacrée à Bob Kane en pleine phrase : «adepte du pop art, il expose // notamment à la Galerie internationale de New York, en 1969». Plutôt maladroit, on en conviendra.
Par ailleurs, auteurs, personnages, séries, revues ou termes techniques se retrouvent classés par ordre alphabétique, comme il se doit. Pour les oeuvres étrangères, on est généralement renvoyé au titre en version originale,[3] et quelques auteurs au patronyme épineux (Ever Meulen, Bob Dan, Cheng Shifa et autres Kim Dong-Hwa) se voient préciser leur nom de famille afin de pouvoir les localiser. Oui, mais voilà — pour des questions de place, il n'a pas été jugé nécessaire de proposer une entrée distincte pour tous les auteurs, ou toutes les séries.

Apparaît alors une hiérarchie établie de facto par la sélection opérée par Patrick Gaumer, et déterminée par la présence (ou non) d'une notule spécifique, ou (honneur plus mineur) d'une mention accompagnée d'un renvoi. Soit, pour résumer les différentes configurations, en ordre d'importance décroissante : auteur avec notule, oeuvre/personnage avec notule ; auteur avec notule, oeuvre/personnage avec mention et renvoi ; auteur avec notule, oeuvre/personnage non mentionnés ; auteur avec mention et renvoi, oeuvre/personnage avec notule ; et enfin auteur non mentionné, oeuvre/personnage avec notule.
Ce n'est pas un problème en soi : après tout, il n'est pas question ici de faire preuve d'exhaustivité, ne serait-ce que pour conserver à cet ouvrage des dimensions raisonnables. Une sélection s'avère donc nécessaire, mais l'on ne peut que rester perplexe devant certains choix, et ce que laissent supposer ces différences de traitement. Car lorsque Persépolis renvoie à Marjane Satrapi, ou From Hell à Alan Moore, c'est un auteur que l'on reconnaît. A l'inverse, mettre l'oeuvre en avant réduit son auteur à une quantité marginale, négligeable presque. Et de s'étonner de voir que «Fabrice Neaud» renvoie à Journal, «Bros Hernandez» (sic) à Love & Rockets, ou encore «Dave McKean» à Cages — autant de renversements surprenants, pour ces oeuvres relevant sans conteste de la bande dessinée d'auteur. Pour d'autres encore, on ne trouvera pas même un renvoi, comme pour Dave Sim (auteur de Cerebus) ou Saitô Takao (auteur de Golgo 13).

On l'aura compris, ce classement privilégiant tantôt l'auteur, tantôt les oeuvres, rend la navigation dans ce dictionnaire un rien problématique — encourageant (c'est un comble) le recours à l'index en fin de volume.

Forcément, les quelques termes techniques (que l'on ne saurait oublier) se retrouvent perdus dans la masse, au lieu de servir de clés de compréhension au lecteur non spécialiste. Pire, certaines pratiques spécifiques, comme le système des assistants au Japon,[4] se retrouvent expliquées au détour d'une notule liée à un auteur ou un personnage, et nécessitent une bonne dose de chance pour leur découverte.

Des éditeurs aux abonnés absents
C'est sans aucun doute le parti-pris le plus surprenant de cet ouvrage : aucun éditeur n'est présent dans les pages de ce dictionnaire mondial. Pour être précis, on n'y trouvera aucune structure éditoriale (ni collection d'ouvrages), alors que quelques noms de l'édition ont droit à leur notule. Une relecture attentive du texte liminaire de Patrick Gaumer permet d'ailleurs de relever la subtile nuance : «l'histoire et le devenir de la bande dessinée sont abordés à travers ses acteurs (scénaristes, dessinateurs, responsables éditoriaux), ses personnages et ses séries, ses revues spécialisées, sans oublier ses termes techniques et ses principaux sites spécialisés.» Editeurs, non ; revues et responsables éditoriaux, oui.
On pourrait se demander si l'on n'est pas ici face à l'héritage d'une vision datée, d'une époque où les initiatives éditoriales se définissaient en premier lieu par le périodique. Hier, on quittait le giron d'un magazine pour aller fonder le sien — témoin la création de L'écho des savanes par des transfuges de Pilote. Mais aujourd'hui, ce sont les maisons d'édition qui se multiplient, au gré des vocations et des projets éditoriaux.
Ce choix de privilégier les périodiques (et encore, pas tous : Lapin et consorts sont aux abonnés absents) finit par occulter tout un pan de l'histoire de la bande dessinée franco-belge. Ainsi, Futuropolis n'est plus qu'une mention en passant dans la bio de Florence Cestac (Etienne Robial n'ayant pas les honneurs de ce dictionnaire), et il faut aller chercher dans le fameux cahier couleur pour en tirer un peu plus. Et d'exiger du lecteur un travail de détective, glanant çà et là les éléments épars d'une chronologie éclatée.[5]
Alors, à défaut de texte sur Casterman, Dargaud ou Dupuis, on se consolera avec les biographies de Louis-Robert Casterman, George Dargaud ou Charles Dupuis. Et l'on s'interrogera certainment de l'absence de personnalités comme Guy Delcourt, Jacques Glénat ou Mourad Boudjellal (PDG de Soleil),[6] qui représentent à eux trois un quart du marché actuel de la bande dessinée. On en sera quitte à se reporter au cahier central pour en tirer quelques indications historiques.

La question critique
Historien de la bande dessinée (comme l'indique le quatrième de couverture), Patrick Gaumer ne manque pas d'inclure dans ce dictionnaire les différents berceaux de la «bédéphilie» et leurs organes de communication. On trouvera donc ainsi des notules détaillées consacrées au CBD, au CELEG et à Giff-Wiff, ainsi qu'à la SOCERLID par le biais de sa revue Phénix. Comme attendu, les Cahiers de la Bande Dessinée ont aussi droit à leur article. Et ensuite… ensuite, on découvre un panorama étrange, où Papiers Nickelés et le Collectionneur de Bande Dessinée ont voix au chapitre, mais pas Neuvième Art ou le vénérable Comics Journal et ses 300 numéros ; où l'on parle de Bo Doï, mais où l'on occulte dBD, Casemate ou encore Animeland, pourtant tous trois encore diffusés en kiosque ; et où la sélection des principaux sites spécialisés se réduit à la portion congrue et prète à réfléchir : ActuaBD, Auracan, BDZoom et donc Bo Doï, ce dernier principalement pour ses états de service sur papier. On trouvera une liste à peine plus conséquente dans le cahier central, en illustration de l'avènement du numérique : «Actua BD, Auracan.com, BDGest.com, BDzoom, Du9.org, Labd.cndp.fr ou Sceneario.com». Des communautés de lecteurs de manga, qui enregistrent de très loin les plus grosses audiences, il ne sera rien dit.
Quant aux critiques et observateurs, ils ne sont visiblement pas considérés comme «acteurs» de l'histoire et du devenir de la bande dessinée. Comme pour les éditeurs, il faudra donc développer un talent de fin limier pour traquer quelques bribes d'informations sur Thierry Groensteen, Harry Morgan, Henri Filippini ou Claude Moliterni. Enfin, on ignorera tout des festivals, jusqu'à celui d'Angoulême,[7] qui déchaîne pourtant chaque année l'engouement médiatique pour le neuvième art…

Après tout, il s'agit là de partis-pris de l'auteur, discutables sans doute, mais partis-pris néanmoins. Attardons-nous donc plutôt sur ce qui nous est présenté, en quatrième de couverture, comme les véritables nouveautés de cette édition 2010 :
«Reflet d'une bande dessinée toujours très vivante, le Dictionnaire mondial de la BD intègre également les trois phénomènes les plus marquants de ces dernières années : la vague des « indépendants », la reconnaissance des mangas japonais et la mondialisation de la production.»
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