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EAN : 9782732449043
208 pages
Editions de la Martinière (26/04/2012)
4.29/5   40 notes
Résumé :
Je tombe à l'eau, je tente de me débattre. C'est si froid que mes yeux semblent brûler. Cela me broie le crâne, vrille les oreilles. Je bois la tasse, je n'arrive pas à remonter. Cette fois, je ne vais pas m'en sortir. Je suis allé trop loin. C'est la fin.
Aventurier de l'extrême, Nicolas Dubreuil ne vit que pour réaliser ses rêves d'enfant, relever de nouveaux défis et repousser encore plus loin ses limites.
Seul Occidental à passer plus de dix mois p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Nicolas Dubreuil découvre le Grand Nord très jeune.
À dix-huit ans, il part pour l'île de Vancouver rejoindre un ami de ses parents. Il pense effectuer là-bas un agréable séjour de vacances au cours duquel il fera quelques activités sportives et s'initiera aux rudiments de la vie sauvage.
Il pense que ce sera assez excitant et surtout très amusant.
Il va vite déchanter !
La rudesse des conditions de vie dans cette zone hostile le percute de plein fouet et son guide, aguerri et peu bavard, ne le ménage pas.
Il le responsabilise d'emblée et le laisse souvent se débrouiller, réduisant la communication au strict minimum : le feu ? « Tu ne sais pas faire de feu, tu crèves ! »

Ce que le jeune Nicolas Dubreuil prévoyait être une partie de plaisir se transforme en une rude expérience qui aurait pu le dégoûter à tout jamais. "Tu parles de vacances..."
Mais petit à petit, il finit par changer de regard et commence à apprécier ce qui au début le rebutait.
Ses sens s'aiguisent : il écoute avec une grande attention les quelques paroles qui lui sont adressées, il ouvre grand ses yeux pour observer attentivement, son cerveau travaille sans cesse pour comprendre, réfléchir et enregistrer une multitude d'informations... et cela lui plaît ! de plus en plus.
Cette vie rustique et pauvre au contact de la nature l'émerveille : ça y est, il a attrapé le virus de l'aventure !
Un virus qui ne le quittera plus jamais, et ce qui ne devait être qu'un séjour de vacances va déterminer toute sa vie.

Pendant quelques années, il poursuit ses études, jusqu'à la soutenance d'une thèse en informatique, puis obtient un poste de maître de conférences qui lui ouvre les portes d'une belle carrière universitaire.
Ses vacances ? Toujours dans le Grand Nord, pour lequel il se passionne chaque jour davantage, jusqu'à finir logiquement par tout laisser tomber pour s'y consacrer entièrement.

Il apprend la langue locale et passe la majeure partie de son temps au Groenland. Au fil de ses séjours, il s'imprègne de la culture, il adopte le mode de vie et noue de solides amitiés.
Nicolas Dubreuil est curieux (La curiosité est une belle qualité !) et le prouve par la variété des sujets abordés dans ce livre.

En pleine guerre froide, les Américains construisirent un réseau de soixante-trois bases d'observation, de l'Alaska à la terre de Baffin. Quatre d'entre elles furent installées au Groenland. L'auteur en a visité une, et vous emmène à l'intérieur de ce bâtiment désaffecté, vestige de ce "désert des Tartares, version polaire" dans lequel tant d'hommes ont passé des mois à "surveiller, écouter, tenter de prévoir les mouvements de l'Armée rouge"... pour rien.
La description des lieux est impressionnante.
Cerise sur le gâteau : un balcon offre une vue imprenable sur la calotte glaciaire et de là "on aperçoit la courbure de la terre !".
Quel spectacle féérique ce doit être !
Si vous voulez en savoir plus, je vous suggère de taper "Dye-2" dans un moteur de recherches.

Grâce aux liens amicaux qu'il a noués avec les Groenlandais, Nicolas Dubreuil les connaît et les comprends mieux que personne ; ce n'est pas en observateur extérieur qu'il nous raconte leurs vies, mais de l'intérieur.
Il nous fait découvrir une façon de vivre que nous ne soupçonnons pas, des existences très éloignées des nôtres.
Il nous montre les faits importants mais aussi des aspects plus anecdotiques.
Auriez vu pensé, par exemple, que les habitants du Groenland ne savent pas nager ? Alors qu'ils vivent dans leur immense majorité au bord de l'eau, que la pêche est vitale pour eux, et qu'ils se déplacent en kayak, ce qui rend tout chavirage extrêmement dangereux.
Ce qui peut sembler surprenant à première vue est pourtant tout à fait logique : "Où apprendre au Groenland ? Pas de piscine et l'eau de mer dépasse rarement les deux degrés..."

De l'aventure, une nature omniprésente, des animaux, mais aussi de l'Histoire et de la géographie, et surtout de l'humain. Beaucoup d'humain.
Aventurier des glaces est une merveilleuse lecture, riche et enrichissante, qui fait rêver et invite à la réflexion.
Un livre authentique et captivant.
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Un tout grand merci à Nicolas Dubreuil pour les merveilleuses aventures vécues, bien au chaud chez moi, à la lecture de son livre !
Il est aventurier de l'extrême, le mot n'est pas trop fort. Agé de 18 ans il accompagne un guide, ami de la famille, qui va lui faire découvrir l'Alaska, sa vie sauvage et solitaire. Ce ne sont pas les lieux accessibles à un certain tourisme mais un enfer de glace qu'il va devoir apprivoiser, surmonter des épreuves qui paraissent surhumaines. Et, pour couronner le tout, il devra faire seul le voyage du retour. Loin d'être dégoutté par une telle expérience, il attendra les prochaines vacances scolaires pour repartir vers le Grand Froid. Un diplôme et une nomination de Maître de Conférences ne réussiront pas à le détourner du Grand Nord. Il ne vit plus que pour ses expéditions au Groenland.
Nicolas Dubreuil raconte ses expéditions, les caractères des Inuits, le réchauffement de la calotte glacière avec ses terribles conséquences.
Aventurier des glaces de Nicolas Dubreuil, à lire absolument !
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Responsable de plus d'une centaine d'expéditions et spécialiste reconnu du monde des glaces, Nicolas Dubreuil anime régulièrement des conférences dans toute la France. Michel Moutot, son co-auteur, est reporter de guerre à l'AFP depuis 1985. Actuellement en charge du terrorisme, il fut lauréat du prix Albert Londres 1999 pour son récit de la tragédie du Kosovo.
Un commentaire trouvé sur net, par Sylvain Bodin
J'ai découvert son portrait par hasard dans Paris Match. Quel personnage ! Et le livre est à la hauteur. le parfait livre d'aventures. le premier chapitre est juste incroyable : Nicolas Dubreuil part avec un baroudeur qui se révèle du genre dangereux et qui va l'abandonner : il se retrouve à 18 ans tout seul à remonter les cotes de l'Alaska ! le chapitre 3 quand il manque de perdre la vie après être tombé dans l'eau au Groenland est hallucinant. Les médecins veulent au minimum l'amputer d'une main, et non, miracle, il échappera à toute opération. Un phénomène ce gars.
J'ai bien aimé aussi sa modestie, il cherche toujours à mettre en avant les peuples qu'il rencontre, notamment les fameux chasseurs de Narval. Il nous fait partager sa vie d'aventurier mais sans l'idéaliser : comme il le dit dans le dernier chapitre, l'aventure c'est beaucoup de contraintes, notamment pour la vie de couple.
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Je suis surpris à ce jour d' être le seul lecteur de Babelio a avoir lu ce livre.
Je suis d' autant plus étonné qu' un tel récit d' aventure vécu n' est pas rencontré plus d' intérêt.
J' ai lu ce livre passionnant sans interruption et Nicolas Dubreuil m' a permis de m' évader d' une manière inattendue.
Lecteurs qui aimez l'insolite et l' aventure , je vous recommande ce livre , vous ne pouvez pas être déçu !
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C'est un livre captivant. Il nous relate les aventures de Nicolas Dubreuil un professionnel de randonnées nordiques. Ce livre nous permet une connaissance plus approfondie de ces terres froides, éloignées et peu habitées. Par ses expériences vécues sur plus de 20 années, il nous transmet sa passion et nous fait comprendre un peu plus les Inuits. C'est très intéressant d'en apprendre sur leur mode de vie et sur l'impact du nôtre sur le leur.
Un livre à couper le souffle et auquel on se cramponne car les aventures relatées sont plus que du roman!
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
L'ours blanc est devenu dans les médias le symbole du réchauffement de la planète : c'est vrai qu'il semble si malheureux, si perdu sur la fameuse photo, tout seul sur son petit morceau de banquise qui dérive. La plupart des gens ont dû penser qu'il en était prisonnier. Mais si cela avait été un film, on aurait pu le voir plonger à l'eau et s'éloigner à la nage. « Ursus maritimus » : l'ours blanc est un mammifère marin − comme la baleine −, semi-aquatique, capable de nager, en agitant ses quatre membres, cent kilomètres par jour ! Ses pattes avant sont palmées, les arrières servent de gouvernail. Sur terre comme dans l'eau, il est incroyablement rapide. Des ours sur des plaques dérivantes, j'en ai vu des centaines. Ils s'en servent pour se reposer pendant une traversée. Ou pour surprendre des phoques. Ou parce qu'ils avaient juste envie de monter dessus.
De même, un film pris d'hélicoptère montre une femelle affolée (par le bruit des pales), incroyablement amaigrie. Déduction logique du spectateur : le réchauffement climatique la prive de nourriture, elle va bientôt mourir de faim... Mais quand elles allaitent, les ourses peuvent jeûner de six à huit mois. Les oursons sont tellement vulnérables que la mère ne quitte pas la tanière, les protège et les nourrit. Quand elle en sort, elle n'a plus que la peau sur les os mais va se gaver de gras de phoque, de baies ou de poissons pour retrouver son poids. Une femelle a été pesée en novembre à quatre-vingt-douze kilos. Neuf mois plus tard, en août, elle en faisait cinq cent cinq. Une étude a été menée sur huit cents animaux au Spitzberg pendant cinq ans : aucun n'a montré de signe d'amaigrissement.
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La nuit tombe vite : il faut s'éloigner, monter les tentes, faire fondre de la neige, manger. Vite dormir. Le froid se fait mordant : moins 20°C, moins 30°C, la peau gèle en quelques minutes. Il faut lutter contre l'humidité. Il faudrait ne pas transpirer : en refroidissant, la sueur gèle et glace le corps. Le problème, c'est que dans la poudreuse l'effort pour tire la pulka est tellement intense que l'on doit s'arrêter avant chaque montée pour se découvrir, parfois jusqu'à être torse nu. Tout faire pour éviter de se mouiller. Se rhabiller une fois au sommet.
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En vadrouille dix mois sur douze, je pose à l'administration française un problème dont je vais finir par croire qu'il est insoluble. Ils ne savent pas comment traiter mon cas, où me mettre, dans quelle case me ranger. Les ennuis s'accumulent, les pénalités s'additionnent. J'arrive dans leurs bureaux avec d'épais dossiers. Relances, mises en demeure, injonctions de payer dix pour cent de plus à cause du retard. « Bon, j'ai compris. Vous êtes non-résident en France. Pas de problème. Donnez-nous votre adresse à l'étranger... − Ben, ça dépend. D'abord je vais être sur un bateau de croisière en Antarctique, puis itinérant au Groenland, ensuite un mois sous la tente en Alaska, en kayak. Qu'est-ce que vous préférez ? Je n'ai pas d'adresse fixe à l'étranger. » Là, en général, il y a un blanc. Puis : « Mais monsieur, il faut bien que vous soyez quelque part... » Huit semaines par an en France, le reste en vagabond dans toutes les régions froides du monde ; ces fonctionnaires la plupart du temps charmants et bien intentionnés m'ont fait comprendre que j'étais sans domicile fixe. Mais un SDF international.
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Mon thermomètre ne marque plus rien : au-delà de moins 55°C, le mercure se recroqueville dans la petite boule. Pour la première fois je m'approche d'un feu de bois sans en sentir la chaleur. La moindre particule humide se change en paillette de glace qui flotte dans l'air. Respirer, même par le nez, est douloureux. Les larmes gèlent instantanément, les cils collent aux paupières. Il faut un masque en néoprène pour le bas du visage, des lunettes de ski sur les yeux. Aucun morceau de chair ne doit être exposé.
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En apprenant leur langue, comment ils forment leurs mots, je les comprends mieux. Ici, on n'a pas vingt ou trente printemps, on a vingt ou trente hivers. Les météorites sont des "merdes d'étoiles", les aurores boréales des "esprits qui jouent au foot avec un crâne de morse", les toilettes "un lieu où on va tout seul", l'ordinateur est "un objet qui fonctionne comme un cerveau", la cheminée "un endroit qui fait du brouillard, le journaliste "celui qu'on écoute". Pour "étrangers", ils disent "ceux qui ont de gros sourcils".
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Vidéo de Nicolas Dubreuil
Nicolas Dubreuil présente "Voyage à Kullorsuaq".
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