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EAN : 9788420646220
96 pages
Alianza (01/01/1994)
4.16/5   240 notes
Résumé :
Entre ces trois recueils balancent les pans d'une vie relayés par les vers solaires de Pablo Neruda. Offerts à la femme insaisissable qui lui fait découvrir la dimension charnelle du monde : "Pour mon coeur suffit ta poitrine, pour ta liberté suffisent tes ailes". A sa reine de l'univers, il apporte des "paniers sylvestres de baisers" ; au peuple, sa résistance et son engagement. Idéalement traduits par Claude Couffon, les vers burinés du poète chilien nous accompag... >Voir plus
Que lire après Vingt poèmes d'amour et une chanson désespérée : Les Vers du CapitaineVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
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Il faut aimer L'amour pour aimer Néruda,
Il faut l'âme rêveuse et le coeur enflammé
Il faut la terre rude, argileuse ou sanglante
Les soleils adoucis ou les marées brulantes

Il faut la solitude et les mers lointaines
Les vagues qui s'épuisent de leur même reflux
Les lunes éclatées de leurs désirs violents
Il faut le vent et l'eau, il faut l'eau et le vent.

Il faut les cicatrices des pierres mutilées
Il faut les feuilles lourdes, les racines brisées
La mort et le silence, la chair vive brûlée
Et les doigts qui frémissent
Sous les corps dénudés


Il faut aimer L'amour pour aimer Néruda,

Pour aimer Neruda
il faut aimer
tout court.

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Veinte poemas de amor y una cancion desesperada. lu en v.o. (c'est tout. Sans Les vers du capitaine, qui attendront).

Je ne sais si ce livre est un long poeme ou s'il est tronque en vingt petits poemes qui se combattent et se completent, avec en contrepoint une chanson finale qui semble annuler tout ce qui precedait. Vingt poemes erotiques ou l'auteur s'unit a une femme, a plusieurs femmes, au monde, par le corps et par la parole, pour mieux se distancier, se desunir, s'entrainant dans la desesperance du souvenir, le desespoir de l'amour passe et de l'avenir incertain.

Neruda chante l'amour d'une femme, ou plutot l'amour pour une femme, car elle ne peut repondre, elle a l'air toujours passive, comme la nature meme. “Corps de femme, blanches collines”.
Elle est une et elle est plusieurs. Elle est marine, oceane, et elle est terrestre, cordillere.
“Incliné sur les soirs je jette un filet triste sur tes yeux d'océan.”
Mais aussi “L'eau marche, pieds nus, dans les rues mouillees.”
Elle est Marisol et Marisombra, Marie soleil et Marie ombre. Elle peut attiser et elle peut glacer. Elle peut consoler et elle peut desoler. Elle est un monde. Elle est son monde. Comment vivre hors du monde?
“Il est si bref l'amour et l'oubli est si long”. Et il a vingt ans. Il n'a que vingt ans. Mais il a une parole de beaucoup d'ages. “Entre los labios y la voz, algo se va muriendo” “Entre les levres et la voix, quelque chose se meurt”.

Pourtant il chante. Parce que la femme aimee est la source d'un desir qui ne se restraint pas a elle. Elle permet a l'homme de se decouvrir. Il la prend avec le corps et l'envoute avec la parole. La parole reste alors qu'elle est partie. “Puedo escribir los versos mas tristes esta noche.
Yo la quise, y a veces ella Tambien me quiso.”
“Je puis ecrire les vers les plus tristes cette nuit.
Je l'aimais, et parfois elle aussi elle m'aima.”

Oui, le livre finit dans une chanson desesperee, oui, l'amour et le souvenir, la passion et la nostalgie menent l'auteur a une chanson desesperee
“A un autre. A un autre elle sera. Ainsi qu'avant mes baisers.
Avec sa voix, son corps clair. Avec ses yeux infinis.
je ne l'aime plus, c'est vrai, pourtant, peut-être je l'aime.
Il est si bref l'amour et l'oubli est si long.”
Mais dans cet oubli lui reste la parole. Et cette parole est inoubliable. A vingt ans un grand poete est ne. Un poete qui se revelera plus tard, avec le Canto General, la voix de tout un continent.

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Vingt-huit années séparent la publication des "Vingt poèmes d'amour et une chanson désespérée" (1924, Neruda avait alors vingt ans) de celle de "Les Vers du capitaine" (1952). On y retrouve pourtant la même verve amoureuse, comme si les deux recueils avaient été rédigés dans la continuité !

Il y a quelques semaines, je relisais "Les Amours" de Ronsard. L'auteur y déclame ses flammes en vers classiques, notamment en sonnets. Pablo Neruda utilise une forme plus moderne, s'affranchissant des règles de la versification, mais sur le fond il y a beaucoup de similitudes. Les deux ont beaucoup aimé les femmes. Ils n'hésitent pas à déclarer leur amour sans pudeur, et n'en font guère preuve non plus pour les pleurer quand elles décident de les quitter.

Deux petits exemples :
"Ton souvenir émerge de la nuit où je suis.
Le fleuve noue sa lamentation obstinée à la mer.

Abandonné comme les quais dans l'aube.
C'est l'heure de partir, oh abandonné !"
(La chanson désespérée)

"Mais qu'as-tu ? Qu'avons-nous ?
Que nous arrive-t-il ?
Ah ! Notre amour est une corde dure
Qui nous amarre et qui nous blesse"
(Les Vers du capitaine / Les rages / L'amour)

On dit que Ronsard a révolutionné la poésie française, notamment en imposant cette langue plutôt que le latin. Neruda, par son art de faire chanter les mots, a lui aussi chamboulé les règles, contribuant à donner leurs lettres de noblesse à la poésie moderne.
À (re)lire avec amour...
Lien : http://michelgiraud.fr/2021/..
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C'est la version bilingue que je me suis procurée, même si je ne connais que très peu l'espagnol, j'aime avoir le texte d'origine en parallèle. Surtout pour de la poésie.


J'ai tout de suite été séduite par la sensualité, l'envoûtante mélodie,l'élan passionné et la mélancolie aussi des vers écrits par un jeune homme de 20 ans, complexe car à la fois plein de fougue et de tristesse intérieure. C'est ce double aspect qui fait toute la richesse de la poésie de Neruda.A propos de ce recueil, il écrivait:" C'est un livre que j'aime car en dépit de sa mélancolie aiguë ,on y trouve la joie de vivre."

Ode à la femme, à la mer, à l'amour, à son pays, le Chili...

Chant de beauté charnelle, chant de blessure amoureuse, chant cosmique où la mer et le ciel fusionnent:

" Penché dans les soirs je tends mes tristes filets
à cette mer qui bat tes yeux océaniques.

Les oiseaux nocturnes picorent les premières étoiles
qui scintillent comme mon âme quand je t'aime"

Les images sont puissantes, riches et originales. L'imaginaire du poète s'y exprime avec intensité et subtilité. Le lyrisme y est débridé, une envolée de sentiments enflammés et de nostalgie poignante.


" Quelque chose chante, quelque chose monte jusqu'à mon avide bouche
Oh pouvoir te célébrer avec toutes les paroles de joie.
Chanter, flamber, fuir, comme un clocher aux mains d'un fou.
Ma triste tendresse, que deviens-tu soudain?(...)
Mon coeur se referme comme une fleur nocturne."

"Les vers du capitaine" sont la continuité de ce chant. Le poème "Belle", en particulier, je le trouve sublime:

" Belle,
pareil à l'eau qui sur la pierre fraîche
de la source
ouvre son grand éclair d'écume,
est ton sourire,
belle."

C'est un recueil qui m'a touchée, par sa ferveur inspirée, son souffle de vie fourmillant, et sa douceur mélancolique. Un chant d'amour perpétuel ...




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Voilà un poète qui me donne du fil à retordre, car il faut bien l'avouer je ne comprends pas grand-chose à sa poésie. Oh ce n'est certainement pas la faute du bonhomme, mais plutôt je pense une anomalie dans le programme génétique qui me constitue et qui m'empêche, je crois, d'accéder aux grands textes de la littérature. Quand je parle d'accès, je parle bien sûr de savourer et de jouir de la beauté, de la richesse, de la profondeur de toute la littérature dite classique. D'ailleurs, pour être honnête, je pense que ce syndrome me frapperait de la même manière si je devais maintenant lire la poésie des grands noms de la littérature française, tels Victor Hugo, Apollinaire, Mallarmé, Baudelaire, Eluard, Aragon et tous les autres bien sûr (la liste est tellement longue). Adoncques je me demande si je n'ai pas développé une sorte de répulsion pour ces grands textes, peut-être depuis l'école d'ailleurs, bien qu'on ne m'ait jamais vraiment harcelée avec la littérature. À l'époque, c'était service minimum et lecture au grand max d'un livre par an qu'ensuite on analysait sous toutes les coutures.

Me voici donc devant ce prix Nobel de la littérature en plein embarras. Les vers s'étalent, j'en comprends même certains -au prix d'un sérieux effort intellectuel, quand même - et puis le vers suivant tout s'écroule et je suis perdue, les bras ballants le regard vide … Certes c'est très joli, très bien écrit, mais je ne pige que dalle, rien du tout, nada.

Bon les vingt poèmes d'amour, écrits à l'âge 19 ans, sont emplis d'emphase, de vibrations métaphysiques (ou en tout cas c'est comme ça que je l'ai ressenti), d'Absolu. La femme aimée, décrite comme silencieuse et distante, est une femme-Terre, une femme-nuit, une femme-port, une femme-ciel, … Peut-être ai-je l'âge pour être sensible à cette passion que j'ai perçue sous un jour destructeur ici (même si Neruda, par la suite, s'en défend et parlera de cette période de sa vie comme une période de joie de vivre) pour l'Autre, et ce serait dommage, mais bon voilà ? Et/ou je n'ai ni les clés ni les prédispositions pour me former les images suggérées et pour goûter la beauté de cette écriture trop intellectuelle, trop élaborée.

Les trois étoiles donc ne sont nullement une critique des poèmes de Neruda (comment oserais-je ? Ce serait faire preuve d'outrecuidance, comme disait une de mes profs), mais plutôt une image de mon ressenti mitigé et pas vraiment convaincu. Oui j'aime certains des vers, certaines strophes même parfois, voire des poèmes entiers (bingo, ah ouais !) surtout ceux plus sages et plus abordables des vers du capitaine, écrits à une période plus tardive, mais l'émotion n'est pas là, je reste à quai …
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Le Fils

Ah! mon enfant, sais-tu
D'où tu viens, le sais-tu ?

D'un lac avec des mouettes
Blanches et affamées.

Près de l'eau hivernale
Nous avons, elle et moi,
Dressé un brasier rouge
En épuisant nos lèvres
À embrasser nos cœurs,
En jetant tout aux flammes,
En brûlant nos deux vies .

Ainsi fut ta naissance.

Mais elle pour me voir
Et pour te voir un jour
A traversé les mers
Et moi pour enlacer
Sa fine taille, j'ai
Couru le monde entier,
ses guerres, ses montagnes,
ses sables, ses épines.

Ainsi fut ta naissance.

Tu viens de tant de lieux,
de l'eau et de la terre,
du feu et de la neige,
tu marches de si loin
au-devant de nous deux,
de cet amour terrible
qui nous a enchaînés,
que nous voulons savoir
comment tu es, oui, parle :
tu connais mieux ce monde que nous t'avons donné.

Comme un violent orage
nous avons agité
tout l'arbre de la vie,
secoué au plus caché
les fibres des racines,
et déjà te voici
chantant parmi les feuilles,
sur la plus haute branche
que tu nous fais atteindre.
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Je peux écrire les vers les plus tristes cette nuit.

Écrire, par exemple: "La nuit est étoilée
et les astres d'azur tremblent dans le lointain."

Le vent de la nuit tourne dans le ciel et chante.

Je puis écrire les vers les plus tristes cette nuit.
Je l'aimais, et parfois elle aussi elle m'aima.

Les nuits comme cette nuit, je l'avais entre mes bras.
Je l'embrassai tant de fois sous le ciel, ciel infini.

Elle m'aima, et parfois moi aussi je l'ai aimée.
Comment n'aimerait-on pas ses grands yeux fixes.

Je peux écrire les vers les plus tristes cette nuit.
Penser que je ne l'ai pas. Regretter l'avoir perdue.

Entendre la nuit immense, et plus immense sans elle.
Et le vers tombe dans l'âme comme la rosée dans l'herbe.

Qu'importe que mon amour n'ait pas pu la retenir.
La nuit est pleine d'étoiles, elle n'est pas avec moi.

Voilà tout. Au loin on chante. C'est au loin.
Et mon âme est mécontente parce que je l'ai perdue.

Comme pour la rapprocher, c'est mon regard qui la cherche.
Et mon coeur aussi la cherche, elle n'est pas avec moi.

Et c'est bien la même nuit qui blanchit les mêmes arbres.
Mais nous autres, ceux d'alors, nous ne sommes plus les mêmes.

je ne l'aime plus, c'est vrai. Pourtant, combien je l'aimais.
Ma voix appelait le vent pour aller à son oreille.

A un autre. A un autre elle sera. Ainsi qu'avant mes baisers.
Avec sa voix, son corps clair. Avec ses yeux infinis.

je ne l'aime plus, c'est vrai, pourtant, peut-être je l'aime.
Il est si bref l'amour et l'oubli est si long.

C'était en des nuits pareilles, je l'avais entre mes bras
et mon âme est mécontente parce que je l'ai perdue.

Même si cette douleur est la dernière par elle
et même si ce poème est les derniers vers pour elle.
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Ici je t'aime.
Dans les pins obscurs le vent se démêle.
La lune resplendit sur les eaux vagabondes.
Des jours égaux marchent et se poursuivent.

Le brouillard en dansant qui dénoue sa ceinture.
Une mouette d'argent du couchant se décroche.
Une voile parfois. Haut, très haut, les étoiles.

Ô la croix noire d'un bateau.
Seul.
Le jour parfois se lève en moi, et même mon âme est humide.
La mer au loin sonne et résonne.
Voici un port.
Ici je t'aime.

Ici je t'aime. En vain te cache l'horizon.
Tu restes mon amour parmi ces froides choses.
Parfois mes baisers vont sur ces graves bateaux
qui courent sur la mer au but jamais atteint.

Suis-je oublié déjà comme ces vieilles ancres.
Abordé par le soir le quai devient plus triste.
Et ma vie est lassée de sa faim inutile.
J'aime tout ce que je n'ai pas. Et toi comme tu es loin.

Mon ennui se débat dans les lents crépuscules.
Il vient pourtant la nuit qui chantera pour moi.
La lune fait tourner ses rouages de songe.

Avec tes yeux me voient les étoiles majeures.
Pliés à mon amour, les pins dans le vent veulent
chanter ton nom avec leurs aiguilles de fer.
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J'ai marqué peu à peu l'atlas blanc de ton corps
avec des croix de flamme.
Ma bouche, une araignée qui traversait, furtive.
En toi, derrière toi, craintive et assoiffée.

Histoires à te raconter sur la berge du crépuscule
douce et triste poupée, pour chasser ta tristesse.
Quelque chose, arbre ou cygne, qui est lointain, joyeux.
Et le temps des raisins, mûr et porteur de fruits.

J'ai vécu dans un port et de là je t'aimais.
Solitude où passaient le songe et le silence.
Enfermé, enfermé entre mer et tristesse.
Silencieux, délirant, entre deux statues de gondoliers.

Entre les lèvres et la voix, quelque chose s'en va mourant.
Ailé comme l'oiseau, c'est angoisse et oubli.
Tout comme les filets ne retiennent pas l'eau.
Il ne reste, poupée, que des gouttes qui tremblent.
Pourtant un chant demeure au coeur des mots fugaces.
Un chant, un chant qui monte à mes lèvres avides.
Pouvoir te célébrer partout les mots de joie.
Chanter, brûler, s'enfuir, comme un clocher aux mains d'un fou.
Que deviens-tu soudain, ô ma triste tendresse?
J'atteins le plus hardi des sommets, le plus froid,
et mon coeur se referme ainsi la fleur nocturne.
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J'ai vécu dans un port et de là je t'aimais.
Solitude où passaient le songe et le silence.
Enfermé, enfermé entre mer et tristesse.
Silencieux, délirant, entre deux statues de gondoliers.

Entre les lèvres et la voix, quelque chose s'en va mourant.
Ailé comme l'oiseau, c'est angoisse et oubli.
Tout comme les filets ne retiennent pas l'eau.
Il ne reste, poupée, que des gouttes qui tremblent.
Pourtant un chant demeure au cœur des mots fugaces.
Un chant, un chant qui monte à mes lèvres avides.
Pouvoir te célébrer partout les mots de joie.
Chanter, brûler, s'enfuir, comme un clocher aux mains d'un fou.
Que deviens-tu soudain, ô ma triste tendresse ?
J'atteins le plus hardi des sommets, le plus froid,
et mon cœur se referme ainsi la fleur nocturne.
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Vidéo de Pablo Neruda
« […] « La poésie est parole dans le temps », Machado (1875-1939) n'a pas cessé de l'affirmer. Encore fallait-il que le temps ne se résumât pas à la pression immobile du passé sur la circonstance, ni la parole au simple ressassement de l'irrémédiable. Certes Machado […] a éprouvé une manière d'attirance étrange devant la négativité et la noirceur du destin de l'Espagne. Il ne s'y est point abandonné. Ou plutôt, avec une véhémence souvent proche du désespoir, une tendresse mêlée de répulsion et de haine, il a tenté, longuement, d'en sonder les abîmes. […] La poésie - Machado, seul de sa génération, s'en persuade - n'a plus pour tâche de répertorier pieusement les ruines ; elle se doit d'inventer le futur, cette dimension héroïque de la durée que les Espagnols ont désappris dans leur coeur, dans leur chair, dans leur langue depuis les siècles révolus de la Reconquête. […] […] Nostalgique de l'Inaltérable, à la poursuite du mouvant… Par son inachèvement même, dans son échec à s'identifier à l'Autre, la poésie d'Antonio Machado atteste, et plus fortement que certaines oeuvres mieux accomplies, la permanence et la précarité d'un chemin. Hantée par le néant, elle se refuse au constat de l'accord impossible. Prisonnière du doute et de la dispersion, elle prononce les mots d'une reconnaissance. Elle déclare la tâche indéfinie de l'homme, la même soif à partager. » (Claude Esteban.)
« […] “À combien estimez-vous ce que vous offrez en échange de notre sympathie et de nos éloges ? » Je répondrai brièvement. En valeur absolue, mon oeuvre doit en avoir bien peu, en admettant qu'elle en ait ; mais je crois - et c'est en cela que consiste sa valeur relative - avoir contribué avec elle, et en même temps que d'autres poètes de ma génération, à l'émondage de branches superflues dans l'arbre de la lyrique espagnole, et avoir travaillé avec un amour sincère pour de futurs et plus robustes printemps. » (Antonio Machado, Pour « Pages choisies », Baeza, 20 avril 1917.)
« Mystérieux, silencieux, sans cesse il allait et venait. Son regard était si profond qu'on le pouvait à peine voir. Quand il parlait, il avait un accent timide et hautain. Et l'on voyait presque toujours brûler le feu de ses pensées. Il était lumineux, profond, car il était de bonne foi. Il aurait pu être berger de mille lions et d'agneaux à la fois. Il eût gouverné les tempêtes ou porté un rayon de miel. Il chantait en des vers profonds, dont il possédait le secret, les merveilles de la vie ou de l'amour ou du plaisir. Monté sur un Pégase étrange il partit un jour en quête d'impossible. Je prie mes dieux pour Antonio, qu'ils le gardent toujours. Amen. » (Rubén Darío, Oraison pour Antonio Machado)
0:00 - Titre 0:06 - Solitudes, VI 3:52 - du chemin, XXII 4:38 - Chanson, XLI 5:39 - Humour, fantaisies, notes, LIX 7:06 - Galeries, LXXVIII 7:54 - Varia, XCV, Couplets mondains 9:38 - Champs de Castille, CXXXVI, Proverbes et chansons, XXIX 10:14 - Champs de Castille, idem, XLIII 10:29 - Prologues. Art poétique. Pour « Champs de Castille » 12:17 - Générique
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