AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782757819029
144 pages
Points (16/02/2012)
2.63/5   36 notes
Résumé :

Qui est Bobbie Gotteson ? Musicien et meurtrier, paria et vedette, cet " incatalogable " porte le poids d'une identité morcelée, le destin s'acharnant contre lui depuis sa " naissance " dans la consigne d'autobus à New York. Librement inspirée des méfaits de Charles Manson, cette fausse confession met en scène une conscience dynamitée, parasitée par les voix du Dehors, les jurés du tribunal faisant figure de ch... >Voir plus
Que lire après Le triomphe du singe-araignéeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
2,63

sur 36 notes
5
1 avis
4
1 avis
3
3 avis
2
4 avis
1
3 avis
C'est la deuxième fois en deux mois que, sans le savoir, j'emprunte à la bibliothèque un livre qui raconte l'histoire (romancée) d'un meurtrier en série. Et porutant, ce n'est pas du tout un genre qui m'intéresse ! Et pourtant, Joyce Carol Oates a réussi à m'en faire lire un – à défaut de réellement m'intéresser ! le triomphe du singe-araignée n'est pas récent, il date de 1978, mais il y a quelque chose dans le style de l'auteur qui est parvenu à m'accrocher, à m'inciter à continuer ma lecture. Je trouve absolument abject et je regrette presque lire un roman qui traite d'un pareil sujet mais, en même temps, c'est intrigant se projeter dans le psyché d'un criminel. L'auteure n'essaie pas de justifier ses actes abominables – fort heureusement ! – mais nous le faire comprendre… un peu. Son Bobby Gotteson (librement inspiré de Charles Manson) est un type charismatique, un peu artiste mais surtout instable. Probablement malade dans la tête. Dès son jeune âge, il a vécu le rejet et les injustices, il a été privé d'amour. À un tel point qu'il finit par ressembler à une bête, à tout le moins à un singe. Oates a-t-elle pris plaisir à transformer son protagoniste en monstre ? À le faire souffrir ? Dans tous les cas, c'était essentiel pour éviter que le lecteur ne se mette à prendre en pitié cet être ignoble. C'est un individu complexe, un génie dans son genre, il faut au moins lui accorder cela. Et que dire de cette narration qui alterne entre la troisième et la première personnes ? Peut-être à l'image de l'esprit désiquilibré de Gotteson… Ses rencontres avec des représentants de l'État (psychologue ou travailleur social dans sa jeunesse, des avocats), plutôt formelles, puis ses poèmes et ses chansons. Ces différents styles donennt l'impression de se trouver devant un documentaire. Bref, le triomphe du singe-araignée était une lecture déroutante et malaisante. Avoir su quel en était le sujet, je n'aurais pas emprunté ce roman mais, étrangement, je ne le regrette pas. En terminant, une petite mise en garde : ne vous fiez pas à ce titre pour cerner ou aborder l'oeuvre prolifique de Joyce Carol Oates, il n'en est pas vraiment représentatif.
Commenter  J’apprécie          340
Un cinglé nommé Bobby Gotteson (goat son... fils de bouc) nous raconte son histoire de tordu... Il déteste, que dis-je, exècre les femmes, et fantasme de les tuer. Il en tue, je crois... On a peine à distinguer le fantasme de la réalité dans ce récit chaotique comme la psyché du concerné...
Inspiré de Charles Manson, le personnage de ce très court roman de Joyce Carol Oates, est un déroutant et dégoutant petit bonhomme qui s'imagine être sous les feux des caméras en permanence, et semble posséder un charisme étrange auprès de certains paumés...
Le style de cet essai, bizarre et limite cohérent, met mal à l'aise, mais c'est pour mieux refléter cet esprit malade sans aucun doute.
Mais aussi, je crois, un essai d'écriture différente, une approche artistique et stylistique d'un sujet brûlant à l'époque...1976... le procès de Manson n'avait eu lieu que 6 ans auparavant.
Et c'était me semble-t-il, assez nouveau pour l'époque que d'écrire en se mettant à la place du bourreau...
Sentiment mitigé donc pour ce livre de Joyce Carol Oates, dont j'ai adoré le solaire "Foxfire", et l'étrange "Fille noire, fille blanche"...
Commenter  J’apprécie          151
Publié aux USA en 1976 et traduit en français en 2010, "Le triomphe du singe-araignée" est un court roman de l'écrivaine américaine Joyce Carol Oates, notamment auteure des romans "Délicieuses pourritures", "Viol, une histoire d'amour", "Premier amour" , "Reflets en eau trouble" ou plus récemment du recueil de nouvelles "Le Musée du Dr Moses".

"Le triomphe du singe-araignée" nous plonge et nous aspire dans les méandres d'un cerveau "qui vit de l'autre côté de la santé mentale".
LienAbandonné à la naissance par sa mère tandis que son père purgeait une peine de prison, Bobbie Gotteson fut retrouvé par la police dans le casier d'une consigne.
Confié à plusieurs familles, il atterrit finalement chez Melva où il tient à la fois le rôle de l'amant et celui de père de substitution pour ses 2 fils.
A la suite de longs séjours en prison et de multiples déconvenues artistiques, voilà que Bobbie troque sa guitare contre un autre instrument, une machette dont il se sert pour découper des femmes...

Bon sang mais quel bouquin...A peine 130 pages mais croyez-moi, c'est bien suffisant pour rentrer dans la tête de celui qui durant tout le roman portera les surnoms de "taré", "monstre", "créature" ou encore "métèque".
Bobbie c'est le nouveau-né abandonné à son sort dans une consigne, le petit garçon qui devient la risée de ses camarades parce qu'il s'est oublié dans son pantalon, le jeune homme dont les blagues font rire les autres taulards et le charme attire les femmes, le bouffon qui amuse la galerie.
Privé d'amour durant toute sa vie, Bobbie développe une haine envers les femmes, à commencer par la malsaine Melva, sa "mère" d'adoption qui se plait à débattre avec ses fils du rôle de frère ou de père dont héritera Bobbie.
Le jeune homme se montre volontiers enjôleur auprès des femmes en ne perdant pas de vue que toutes se jouent de lui. le petit singe se fait alors multiple, convoque ses "pouvoirs", tisse une toile et escalade leurs balcons pour leur faire payer leur mépris.

Les romans de Oates que j'ai pu lire jusqu'à présent exerçaient sur moi un curieux mélange de fascination et de malaise. Ici le malaise domine.
Ce qui m'a véritablement bousculée, ce ne sont pas tant les détails sanguinolents (relativement peu nombreux finalement) que tous ces souvenirs marquants qui ressurgissent à l'improviste et rendent compte d'une cruauté connue dès le plus jeune âge et dont on peut se dire qu'elle a certainement contribué à renforcer sa nature violente.
Sans parler de toutes ces choses qui passent par la tête de Bobbie lorsqu'il procède à leurs exécutions.
Comment vous dire ? C'est comme si on y était, comme si l'on pouvait lire la terreur dans les yeux de ses victimes.
On sent combien l'auteure s'est attachée à creuser loin dans la noirceur, d'autant que son écriture vertigineuse, délirante accompagne horriblement bien le récit des événements et la personnalité dérangée de Bobbie.
Le roman ne s'encombre d'aucune chronologie, laissant place à une "confession désarticulée" dont j'ai peiné à m'extirper.
J'étais soulagée de finir ce roman insoutenable, de sortir ce type de ma tête, c'est vous dire comme le procédé est fort réussi...
Lien : http://contesdefaits.blogspo..
Commenter  J’apprécie          120
Un roman très difficile à lire... on est dans la tête d'un psychopathe, Bobbie Gotteson, un musicien et meurtrier qui est librement inspirée de la vie de Charles Manson. C'est très décousu et certaines scènes sont très crues.
Beaucoup de violences et des comportements que j'ai du mal à comprendre. On dirait vraiment qu'il vit dans un autre monde... Pas le meilleur de Joyce Carol Oates, à mon avis.
Commenter  J’apprécie          190
Bobbie n'a pas tiré le bon numéro de la loterie de la vie.

Dans le récit à la première personne, Bobbie Gorreson se présente comme un homme un peu marginal, au centre des moqueries de son entourage, et particulièrement des femmes, sans vraie famille. Il essaie de percer comme musicien, compositeur, acteur. On ne sait exactement ce qui est vrai de ce qui relève de l'imagination. Il laisse entendre qu'il a plusieurs personnalités qu'il contrôle à volonté avec son esprit. Mais on se demande jusqu'où va son ou ses dédoublements de personnalité, lorsqu'il fait allusion à quelques meurtres.

Dans les passages en italique, nous avons le point de vue des ''autres'', psychiatres, juges qui s'occupent de lui. On apprend que sa spécialité est le découpage de femmes à la machette, il les regarde mourir, leur parle jusqu'à la fin...

Bobbie est décrit comme ''un énergumène, faciès de singe et jambes velues". tous les représentants des différentes institutions lui reprochent de coûter cher à la société, de gaspiller les impôts des braves citoyens américains.
Alors il est coupable, oui, sans aucun doute, de crimes monstrueux. Mais il est aussi victime, cet enfant abandonné et retrouvé dans une consigne de gare. "Mis au monde par le Maitre des Clés, autorisé par son créateur à ouvrir tous les casiers, toutes les consignes à louer 25 cents par 24 heures - Mis au monde par un salopard en uniforme, indigné et stupéfié devant une foule d'abord surprise puis furieuse et enfin déçue. ( Il est encore vivant...un bébé, ouais, enfermé la-dedans...mais il respire encore. Cassons nous)"
Commenter  J’apprécie          40

Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Concernant l'amour, ils ne se trompaient jamais, les vieux paroliers, les vieux fils de pute millionnaires commerciaux, la plupart d'entre eux morts ou agonisant désormais dans les années soixante-dix avec leurs demeures prises d'assaut par des gamins dune vingtaine d'années... Mais ils savaient. Ils savaient comment c'était. Vous aimez quelqu'un et il ne vous aimera pas. Il aimera quelqu'un d'autre. Mais ce quelqu'un d'autre ne l'aimera pas. Ce quelqu'un d'autre pourrait même vous aimer, vous! Ou quelqu'un qui vous ressemble.
Commenter  J’apprécie          180
La machette

Elle a découpé plus de gens que n'en contiennent les dossiers, ça vous va comme accroche ? Vous pensez que les dossiers de l’État montrent tout ? – chaque lacération ? Il y avait plus de jeunes mariées que je ne m'en souviens. La Machette était, est, longue de soixante-quinze centimètres, et venait d'un magasin des surplus de l'armée, ici en ville, une lame en acier, un manche solide de taille humaine, rien à voir avec la chose que l'Accusation a sous son contrôle. Cette lame-là est émoussée. Si elle porte des tâches, ces tâches sont de la rouille et non du sang. On ne peut pas produire les pouvoirs du Singe-Araignée devant le tribunal ; on ne peut même pas voir la Machette sauf au clair de lune.
Doreen B. attendait tel un espace tendre d'être passée par la lame, un peu comme un chas attend le fil. Je n'ai appris son nom que le lendemain, quand les journaux l'ont publié.
Commenter  J’apprécie          80
Et j'ai donc feint la folie, pour m'épargner le désastre. J'étais pourtant toujours sain d'esprit. Je suis comme vous : une progression d'états mentaux, de formes de santé mentale qui continuent d'évoluer et d'échapper aux définitions. J'étais toujours sain d'esprit et je m'étais si bien exercé à la folie qu'en tombant à travers le plancher je suis tombé sur un moi ancien plus avisé, qui semblait savoir comment sortir de là et n'avait pas besoin que mon ami lui crie dessus. Dehors, sur la terrasse, j'ai été submergé par un éclair de certitude, une vision projeté en avant de ce que je devais faire -- ce que j'avais déjà fait, dans le futur, et qu'il me suffisait de me rappeler dans le détail --, alors j'ai entortillé la lanière de cuir autour du cou de mon ami afin de l'étrangler et de le plonger dans le coma, pas dans la mort absolue, pour pouvoir m'échapper. Tout ça a été fait de façon calculée, même si ça n'a pris que deux ou trois minutes -- hâte, frénésie et vacarme--, et j'ai dévalé les collines dans les sous-bois pour me mettre en sécurité.
Commenter  J’apprécie          40
Je vais te remettre dans le foyer pour jeunes garçons ici même dans cette ville et tu éviteras les rues et seras quelque temps à l'abri de ta vicieuse nature. Tu veux bien arrêter de pleurer ? Tu n'as pas de mouchoir ? C'est répugnant, vraiment, de devoir assister à un comportement comme le tien...un homme dans mon genre nourrit d'emblée de grands idéaux, passe ses diplômes pour se consacrer à l'humanité, et avec qui il se retrouve nez à nez ? - des petits salopards à menton bleu, musclés, avec une gueule de macaque comme Bobbie Gadsen...ou Gotsen...ou Gotteson, bref un nom à la con, illisible, la sténo en a biffé la moitié. Tu es un mot qui a été à moitié biffé, Bobbie ! Pauvre petit salopard ! p.29
Commenter  J’apprécie          30
lentement nous envahissons la terre
singes-araignées jacassant escaladant bondissant
regard lubrique sur des banjos cassés

le Jukebox des années 40 incapable de nous enfermer
dans l'hébétude, le bras du mécanisme arrêté
paralysé

quand les Singes-Araignées de l'intérieur
ouvriront les portes-âmes à nous autres singes-araignées écorchés vifs
la magie de Mon Passage sur Terre
ne fera qu'un gros titre de plus
Commenter  J’apprécie          50

Videos de Joyce Carol Oates (21) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Joyce Carol Oates
Après seize ans de négociations, le réalisateur Stig Björkman a convaincu Joyce Carol Oates, 85 ans, de lui ouvrir les portes de son univers. Portrait sensible de l’immense romancière, inlassable exploratrice de la psyché noire de l'Amérique.
autres livres classés : psychopatheVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (80) Voir plus



Quiz Voir plus

Joyce Carol Oates (difficile si vous ne connaissez pas son oeuvre)

Un des nombreux romans de Joyce Carol Oates est consacré à Marilyn Monroe. Quel en est le titre ?

Corps
Sexy
La désaxée
Blonde

10 questions
382 lecteurs ont répondu
Thème : Joyce Carol OatesCréer un quiz sur ce livre

{* *}