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La grammaire tome 1 sur 5

Bigre ! (Illustrateur)
EAN : 9782253149101
150 pages
Le Livre de Poche (02/01/2003)
3.76/5   1596 notes
Résumé :
«Elle était là, immobile sur son lit, la petite phrase bien connue, trop connue : Je t'aime.
Trois mots maigres et pâles, si pâles. Les sept lettres ressortaient à peine sur la blancheur des draps.
Il me sembla qu'elle nous souriait, la petite phrase.
Il me sembla qu'elle nous parlait :
- Je suis un peu fatiguée. Il paraît que j'ai trop travaillé. Il faut que je me repose.
- Allons, allons, Je t'aime, lui répondit Monsieur Henri, j... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (252) Voir plus Ajouter une critique
3,76

sur 1596 notes
Ouh la la, c'est bientôt la rentrée !
Finies les vacances, il est temps de songer à nouveau aux programmes scolaires, aux méthodes d'enseignement, aux missions pédagogiques !

Allez, j'abandonne mes livres de cet été dans un coin, tout en les remerciant avec une petite tape amicale. Je leur suis reconnaissante ; ils m'ont bien fait voyager.


Tiens, ce petit roman au titre enchanteur "La grammaire est une chanson douce" sera parfait pour reprendre doucement mais sûrement le chemin de l'école.
Ah ! Nous y voilà...en classe !
Enfin, seulement pour le premier chapitre !
Décidément, ce livre me joue un drôle de tour. Me voilà à nouveau transportée dans une île ! Encore ! Mais enfin, , j'y suis déjà allée cet été..La Réunion, Haïti et même une toute petite île australienne !
Je voulais me retrouver sur les bancs de l'école, avec mon cartable et mes affaires qui sentent le neuf mais ce coquin de livre en a décidé autrement !
Bon, je n'y peux rien moi si les livres trouvent un malin plaisir à m'emmener dans des endroits paradisiaques !
Laissons- nous faire...



Et j'ai bien fait de me laisser aller, pouce dans la bouche, à écouter cette chanson douce...
C'était une île des mots. Des mots qui prennent leur vie en main, qui s'amusent, qui se marient, qui se défont, qui s'allient entre tribus..
Une île où on laisse le pouvoir aux mots et c'est bien rigolo !
Une île où les auteurs viennent continuer leur vie d'auteur, pendant des siècles et des siècles.
Une île où les chanteurs viennent trouver leurs rimes.
Une île qui, sans en avoir l'air, donne des idées...


Oui, des nouvelles idées ! C'est vraiment ce dont j'avais besoin pour appréhender cette nouvelle rentrée !
Attention ! Attention ! Cette année, c'est bien décidé, la grammaire sera une chanson douce !

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Peter Pan emmène Wendy et ses frères au Pays Imaginaire et Erik Orsenna , lui, emmène ses protagonistes sur l'île des Mots.
Il signe-là un joli conte d'enfants...pour adultes !
D'un coup, les mots et la grammaire prennent vie et ne sont plus de simples outils de communication !

Beaucoup de jolies trouvailles, comme les boutiques et les distributeurs de mots, ou encore les horloges du temps.

J'ai préféré la 2nde partie à la 1ère, où on est plus dans le vif du sujet. Et avec à la fin d'irrésistibles clins d'oeil à quelques grands écrivains français : Antoine de Saint Exupéry, Marcel Proust et Jean de la Fontaine. Ces présentations permettent aussi de comparer les styles des auteurs (vers et prose, phrases longues et phrases courtes).
Un vrai délice !

Et bien sûr je n'ai pas pu résister aux personnages des inspecteurs qui ne comprennent rien à l'enseignement et à la façon de transmettre aux enfants. le jargon jargonnant - qui s'évertue à couper les cheveux en quatre - est extrêmement réaliste et pointe quand même du doigt cet énorme décalage (bien problématique) qui existe - malheureusement - dans l'Education Nationale.

Une jolie découverte avec de belles illustrations pour le plus grand plaisir du lecteur!
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C'est une bien jolie fable philologique, que nous propose Monsieur Orsenna !

Un livre prêté par une amie "maîkresse" - quelqu'un qui parle de ses activités en classe avec une telle passion que parfois je me surprends d'avoir envie de me retrouver parmi ses élèves... D'ailleurs, elle me fait penser à Monsieur Henri du livre - lui aussi, il peut transformer la redoutable grammaire française en "chanson douce"; de transmettre la passion des mots et des phrases qui nous touchent, parce qu'elles ne sont pas vides de sens. Les mots qui peuvent nous rendre mélancoliques, joyeux, pensifs; ou tout simplement embellir notre gris quotidien - mais à chaque fois, on sent derrière une longue réflexion et un véritable message.
Le monde de la littérature, un royaume des écrivains...

Le début simple au style presque enfantin m'a laissée un peu perplexe, mais bien sûr - c'est une fable - et si Jeanne et Thomas ne perdent pas leur parole dans ce naufrage, il ne peuvent pas la redécouvrir d'une façon tout à fait nouvelle.
Quelle chance d'échouer sur l'île des Mots en compagnie de Monsieur Henri et son sublime neveu musicien...
On y découvre les mots vivants - dans les marchés, les villes et même les hôpitaux. Les mots qui se font et se défont, mais qui ont besoin les uns les autres. Les mots rares. Les mots qui disparaissent...
Et la grammaire, qui met de l'ordre dans tout ça... pour former les phrases - et retrouver enfin la parole !

Jeanne reste fidèle au monde littéraire, tandis que son frère succombe au charme de la musique. Il faut maîtriser d'abord le solfège pour pouvoir assembler les notes en mélodies agréables... tout comme utiliser les mots bien choisis pour former des belles phrases ! (Il me semble que ce vieux rusé de Pythagore a essayé d'adapter cette philosophie aussi aux chiffres, mais j'ai du mal - j'en laisse la réflexion aux matheux !)
Mais je ne peux pas m'empêcher de penser à certains textes de chansons qu'on entend à la radio, pleins de faux sentiments préfabriqués - ils semblent sortis tout droit des ateliers de Nécrole et Mme Jargonneau, les ennemis jurés de l'île des Mots.
La théorie sèche et analytique plutôt qu'une vraie lecture ?
Décortiquer la phrase avant même d'avoir le temps de s'en émerveiller ?

...et pourquoi tout le monde s'étonne que nos enfants n'ont plus envie de lire ?

Je ne suis pas Française d'origine, et à l'énoncé "la grammaire est une chanson douce", j'ai envie de lever les yeux au ciel. Cette grammaire française !!
Mais le message de ce petit livre est universel, et montre qu'il y a peut-être un moyen de voir les choses différemment. Il faudrait juste un "Monsieur Henri" dans chaque école....


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L'auteur transmet son amour de la langue française en poésie en jouant avec les mots, les tribus de mots que sont les noms, les articles, les adjectifs, avec les mariages devant monsieur le Maire : « le château enchanté », « la maison hantée », ainsi se forment des couples parfois improbables « ardoise magique », le masculin et le féminin, le singuleir et le pluriel, les adverbes, la magie des rimes...

On voit passer de jolis mots : désespérade, échauboulure, embrassoires...

Erik Orsenna a de jolies trouvailles, tel le distributeur automatique, la tribu des prétentieux (les pronoms), l'hôpital des mots où l'on soigne des phrases cabossées par la vie telle la fragile « Je t'aime ».

Je fais partie d'une génération qui n'avait pas de problèmes avec la grammaire, l'orthographe. Il y avait les règles de base à apprendre et après c'était un jeu. Je me souviens avec plaisir des dictées avec les imparfaits du subjonctif. A l'époque, on ne préparait pas les dictées, et c'était cinq fautes = 0/20. C'était il y a fort longtemps, "un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître" dirait Aznavour...

Bien sûr il fallait apprendre et cette notion-là n'a plus cours. C'est la génération des partisans du moindre effort, du gavage et comme cela ne marche pas on fait des lois pour simplifier l'orthographe car c'est forcément de sa faute si l'illettrisme s'est installé…

« Une langue est vivante, donc elle évolue » disait Hélène Carrère d'Encausse récemment à La Grande Librairie, mais on doit faire des efforts pour l'acquérir, chercher dans un dictionnaire pour apprendre de nouveaux mots, sinon quelle tristesse de ne jouer qu'avec cinq ou six cents mots utiles et rien de plus…

Un charmant petit livre, avec des illustrations qui font penser à Robinson Crusoë sur son île et au « Petit Prince » et un clin d'oeil à la chanson d'Henri Salvador… qui apporte de la fraîcheur mais Erik Orsenna peut-il réussir ceux qui ont de vrais problèmes avec la grammaire ? En tout cas, ce serait intéressant d'essayer à l'école.

Entre parenthèse, j'ai beaucoup apprécié la description des « inspecteurs » disséquant les phrases, les groupes de mots tels des médecins légistes qui en prennent gentiment pour leur grade.

Note : 7,5/10
Lien : http://eveyeshe.canalblog.co..
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Jeanne échoue sur l'île des mots : « une île, entre le ciel et l'eau… » une île peuplée de mots qui sont aux dires de l'auteur « les petits moteurs de la vie. »
Les mots et leur organisation, la phrase… leur patron : la grammaire… qui est « une chanson douce », selon Erik Orsenna. Vue de cet oeil là j'adhère ; présentée comme dans ce petit conte à l'usage de tout un chacun, j'adore…

J'avais écrit au moment de ma lecture il y a quelques années : « Pour ma part, je mets ce texte au même niveau (très haut, bien entendu) que "Le petit Prince" de Saint Exupéry... » Peut-être était-ce un peu exagéré… Je m'en rends compte en relisant cet extrait au hasard d'une relecture partielle dans le cadre d'un rangement/réagencement de bibliothèque : « Il faut faire attention aux mots. Ne pas les répéter à tout bout de champs. Ni les employer à tort et à travers, les uns pour les autres, en racontant des mensonges. Autrement, les mots s'usent. »
Oui, je pense, six ans plus tard (ou plus vieux, comme le temps d'aujourd'hui), je suis sûr, même, que ma plume est allée à l'époque plus loin que ma pensée. « le petit prince », tout de même…

Il me reste, malgré tout, une grande tendresse pour ce petit conte où il me semble déceler comme une critique à peine voilée de l'enseignement de cette grammaire, si compliquée, parfois, mais néanmoins « une chanson douce » comme le dit si bien Erik Orsenna.
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Citations et extraits (196) Voir plus Ajouter une citation
Les mots dormaient.
Ils s'étaient posés sur les branches des arbres et ne bougeaient plus. Nous marchions doucement sur le sable pour ne pas les réveiller. Bêtement, je tendais l'oreille : j'aurais tant voulu surprendre leurs rêves. J'aimerais tellement savoir ce qui se passe dans la tête des mots. Bien sûr, je n'entendais rien. Rien que le grondement sourd du ressac, là-bas, derrière la colline. Et un vent léger. Peut être seulement le souffle de la planète Terre avançant dans la nuit.
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Au milieu de la nuit, un sanglot m'a réveillée. Je le connais bien, ce sanglot. C'est une sorte de boule, elle s'installe dans ma gorge, juste en-dessous de la place où se trouvaient mes amygdales, avant qu'un chirurgien-boucher ne me les enlève. La boule me vient quand je suis trop seule, pour me tenir compagnie.
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Qu'est ce que vous croyez ? Ne vous fiez pas à leurs apparences de douceur, de gentillesse, de poésie.
Les mots se battent entre eux, souvent, et ils peuvent assassiner, comme les humains.
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" Elle était là, immobile sur son lit, la petite phrase bien connue, trop connue : Je t'aime.
Trois mots maigres et pâles, si pâles. Les sept lettres ressortaient à peine sur la blancheur des draps.
Il me sembla qu'elle nous souriait, la petite phrase.
Il me sembla qu'elle nous parlait :
- Je suis un peu fatiguée. Il paraît que j'ai trop travaillé. Il faut que je me repose.
- Allons, allons, Je t'aime, lui répondit Monsieur Henri, je te connais. Depuis le temps que tu existes. Tu es solide. Quelques jours de repos et tu seras sur pieds.
Monsieur Henri était aussi bouleversé que moi.
Tout le monde dit et répète "Je t'aime". Il faut faire attention aux mots. Ne pas les répéter à tout bout de champ. Ni les employer à tort et à travers, les uns pour les autres, en racontant des mensonges. Autrement, les mots s'usent. Et parfois, il est trop tard pour les sauver. "
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Brûlé, cet îlot, comme une galette des rois trop longtemps laissée dans le four. Et vide, absolument, de plantes, d’êtres vivants, de constructions, l’endroit champion du monde catégorie désert, imbattable au Livre Guiness des records (chapitre « Rien »). Un plateau rocheux marron foncé, détergé, délavé, récuré… Tel était l’endroit de charme où nous avions débarqué.
Drôle de choix pour une excursion ! Monsieur Henri ne tarda pas à nous donner la raison de notre venue.
- Vous savez pourquoi les déserts avancent, un peu partout sur notre Terre ? … Il suffirait de fermer les paupières pour la voir avancer vers nous, cette terrible armée de sable. On nous parle de réchauffement de la planète, de forêts dévastées… C’est sans doute vrai. Mais l’on oublie l’essentiel. Ici, il y a cent ans, vivaient deux villages, avec tout ce qu’il faut pour être heureux, des plantes, des paillotes, de l’eau douce, des femmes, des hommes, des enfants, des animaux…
Je ne pouvais y croire.
Ici, de la vie ! Sur ce carré de la désolation . Allons donc ! Je forçais mon cerveau à imaginer mais il refusait, il renâclait, il me prenait pour une folle.
-… Un jour, une tempête aussi forte que la vôtre a soufflé sur cette île. Des arbres ont été arrachés, bien sûr, et des maisons se sont envolées. Mais tout le reste demeurait. Il suffisait de rebatir et l’existence aurait repris, comme avant, jusqu’à la prochaine tempête.
Depuis quelque temps, je voyais sur la mer se multiplier des triangles noirs. Ils tournaient et retournaient autour de nous comme une ronde. Je ne compris pas tout de suite que c’étaient les requins. Peut-être que ces bêtes-là ne se nourrissent pas seulement de chair fraîche mais aussi d’histoires sinistres ? Et celle que contait Monsieur Henri n’avait rien de gai.
Les habitants s’étaient fait, comme vous, nettoyer de tous leurs mots. Au lieu de venir chez nous les réapprendre, ils ont cru qu’ils pourraient vivre dans le silence. Ils n’ont plus rien nommé. Mettez-vous à la place des choses, de l’herbe, des ananas, des chèvres… A force de n’être jamais appelées, elles sont devenues tristes, de plus en plus maigres, et puis elles sont mortes. Mortes, faute de preuves d’attention ; mortes, une à une, de désamour. Et les hommes et les femmes, qui avaient fait le choix du silence, sont morts à leur tour. Le soleil les a dessséchés. Il n’est bientôt plus resté de chacun d’entre eux qu’une peau, mince et brune comme une feuille de papier d’emballage, que le vent, facilement, a emportée.
Monsieur Henri s’est tu. Des larmes lui étaient montées. Sans doute avait-il des grands-mères, des grands-pères parmi les desséchés ? Il nous a reconduits à la pirogue. Les requins, après la fin de l’histoire, avaient disparu.
- Vous savez combien de langues meurent chaque année ?
Comment, privés des mots et encore plus des chiffres, aurions-nous pu lui répondre ? Je vous rappelle qu’après les cahots de la tempête et les agressions du vent, nos pauvres têtes ne pouvaient plus fabriquer la moindre phrase ! Nous parvenions tout juste à comprende ce qu’on nous disait.
-Vingt-cinq ! Vingt-cinq langues meurent chaque années ! Elles meurent, faute d’avoir été parlées. Et les choses que désignent ces langues s’éteignent avec elles. Voilà pourquoi les déserts peu à peu nous envahissent. A bon entendeur, salut ! Les mots sont les petits moteurs de la vie. Nous devons en prendre soin.
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Au programme :
• Objectif Terre : L'urgence climatique au coeur des réflexions de nos invités, Erik Orsenna, Marion Cotillard, Alain Juppé, Thomas Pesquet ou encore Julian Bugier. • Vivre deux cultures : Quand l'historien Benjamin Stora ou le réalisateur Alexandre Arcady nous ont confié leurs souvenirs d'Algérie, l'exil forcé, le déracinement et leur nouvelle vie en France, à laquelle Enrico Macias n'en finit pas de faire des déclarations d'amour.
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