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EAN : 9782259310475
144 pages
Plon (13/01/2022)
4.3/5   15 notes
Résumé :
Et si l’ignorance et la barbarie avaient reculé, ne fut-ce qu’un instant ? Et si, au cœur de l’horreur des combats, dans la poussière grise, deux guerriers avaient pu s’entendre ? Qu’aurait-il eu à se dire ces deux hommes ; un officier « indigène » et un officier de la Wehrmacht ? Un huis clos dense, humain et tragique.

« 7 juin 1940. Dans le village d’Airaines, près d’Amiens, s’achève l’histoire d’un homme héroïque, celle d’un tirailleur sénégalais d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Depuis quelques temps, mes lectures ne trouvaient plus grâce à mes yeux. Je désespérais de tomber enfin sur une pépite. C'est chose faite avec ce magnifique roman, aussi court qu'il est intense et au titre si bien choisi.

Jean-Marie Quémener, auteur que je découvre ici, glisse son intrigue au coeur de la grande Histoire. Juin 40, près d'Amiens, alors que lui et son unité sont condamnés à la reddition, le capitaine Charles Ntchorere, officier français d'origine gabonaise, refuse de se soumette à la décision de son homologue de la Wermarcht, le Hauptmann von Dönhoff. Il sollicite d'être traité à l'égal des gradés français. L'officier allemand le menace d'être abattu immédiatement d'une balle dans la tête devant son unité mais l'homme de couleur tient bon. Et c'est là qu'intervient l'imagination de l'auteur en instaurant un dialogue entre les deux officiers, une sorte de huis-clos, un peu à l'écart, avant l'issue finale. Et c'est là que celui qui tient la vie de l'autre en ses mains, autre qu'il ne considère d'ailleurs pas comme un être humain, va prendre conscience de leurs similitudes, même passé de combattants pendant la guerre 14/18, même culture et même valeurs, ce ne sont que les circonstances qui ont fait d'eux des ennemis. Jean-Marie Quémener ne s'autorisera pas à profiter de cette pause dans L Histoire pour en modifier le destin.
J'ai été totalement transportée par ce récit où l'émotion perle derrière chaque mot, si justement choisi. J'ai admiré toute la noblesse qui se cache dans les réparties du capitaine Ntchorere alors que son adversaire prussien possède celle du titre. Un livre coup de poing qui mérite à mes yeux un 20/20 et que je vous invite à découvrir. Personnellement, je l'ai lu dans le cadre de la sélection pour le Prix Charles Exbrayat 2022 qui sera remis cet automne à la Fête du livre de St Etienne, à laquelle participe ma médiathèque. Les lecteurs affiliés doivent choisir entre 3 ouvrages. Cette année "555" de Hélène Gestern, "Isla Negra" de Jean-Paul Delfino s'ajoutent à celui-ci. Avec évidence, mon choix va se porter sur "Sombre éclat" pour cette lueur d'humanité au milieu de l'horreur.
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Sombre récit, éclat des mots.

Charles N'Tchoréré était né à Libreville en 1896. Homme engagé, il a combattu pendant la Première Guerre mondiale au sein des tirailleurs sénégalais où il termina sergent. Avant de repartir sur le front pour la Deuxième Guerre mondiale il est devenu officier en tant que capitaine. Exemplaire, il va lutter, en Picardie, avec une poignée d'hommes sous ses ordres mais pour éviter leur trépas il finit par se rendre en tentant un dialogue avec les forces ennemies. En vain. Il sera abattu d'un coup de pistolet dans la nuque par la Wehrmacht qui trie les prisonniers selon la couleur de leur peau… D'ailleurs quelques jours plus tard le capitaine guadeloupéen Moïse Bébel , est assassiné par l'armée allemande dans les mêmes conditions. le capitaine N'Tchoréré aura eu un courage exemplaire, une bravoure admirable et ce roman de Jean-Marie Quéméner est un vibrant hommage rendu à cet homme et à tous ces « indigènes » qui ont versé leur sueur, leur sang pour la France.

Avec des si on changerait la face de l'humanité. le grand reporter a imaginé un dialogue entre le prisonnier et son bourreau, un officier prussien issu de la noblesse. Une interrogation de l'histoire, un élan fraternel dans l'atrocité.

Débutent les échanges verbaux entre Charles N'Tchoréré et Karl von Dönhoff alors que ce dernier pointe son arme sur son ennemi. Tout sépare les deux hommes mais ils sont tous les deux d'une grande érudition et la vulgarité – contrairement à beaucoup – n'est pas leur terrain de chasse. Peu à peu, malgré leurs différences, malgré la guerre, malgré les préjugés du Prussien sur un Africain, malgré l'imminence du coup de feu qui va partir, les deux officiers vont se rapprocher par la magie d'un dialogue, par le pouvoir des mots, par leur érudition commune, évoquant la Première Guerre mondiale, puisant leurs réflexions dans la littérature allemande et universelle – dont Homère –, philosophant sur la vacuité des guerres.

Un roman bouleversant, et c'est un euphémisme, qui tisse, dans une élégance inouïe, un fil incroyablement humain dans l'inhumaine tragédie des guerres et qui montre que c'est dans les moments les plus éprouvants, les plus dramatiques que les âmes se révèlent véritablement. Et que les mots, le dialogue, peuvent avoir un pouvoir redoutable face à la vésanie destructrice. A cet échange qui sera hélas vain, on ne peut que mettre en parallèle celui immortalisé par Joseph Kessel dans « Les mains du miracle » entre Felix Kersten et Heinrich Himmler et qui permettra, là, de sauver des milliers de vies.

Le destin croisé de ces deux hommes met en évidence l'absurdité des guerres, jours de guerre qui depuis longtemps dominent les jours de paix, l'industriel Iwan Bloch, nommé avait calculé que sur une période de 3357 ans il y avait eu seulement 227 années de paix contre 3130 années de guerre.

Autre mise en lumière, et non des moindres, celle du trop occulté Charles N'Tchoréré et par extension rendre hommage à tous ses confrères tirailleurs qui ont versé leur sang pour une terre qui n'était pas la leur. Ces combattants qui ont vaillamment lutté pour un drapeau auquel rien ne les rattachait et qui ont souvent vécu dans l'humiliation de n'être que de la chair à canon – cela dit comme pour moult soldats quelles que soient leurs origines – et d'être considérés comme des sous-hommes voire des espèces simiesques… Ils ont aidé à libérer la France des griffes d'un pays ennemi alors qu'eux-mêmes avaient été envahis. N'Tchoréré faisait partie des engagés volontaires et Jean-Marie Quéméner lui donne toutes ses lettres de noblesse dans son récit. Beaucoup d'autres avaient été incorporés sous la contrainte. Mais il en ressort que tous – selon les témoignages recueillis par des reporters dont celui de Julien Masson – avaient tissé des liens très forts avec le peuple Français, beaucoup moins avec les autorités.

« Sombre éclat » est un roman lumineux plongé au plus profond des ténèbres parce qu'il fait jaillir une progression verbale qui montre qu'en dépit du conflit, de leurs différences, les deux officiers s'avèrent être des humains et que leur vision de l'humanité n'est pas tant la mort que la vie. Jean-Marie Quéméner en imaginant cette histoire dans l'Histoire suit le chemin des Joseph Kessel, Romain Gary, Henry de Monfreid…et plus récemment des Patrice Franceschi, Arnaud de la Grange, Olivier Weber
Lien : https://squirelito.blogspot...
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En 1940, le capitaine Charles Ntchorere, Gabonais naturalisé Français, couvre la fuite du gros de son bataillon avec ses hommes et résiste héroïquement aux Allemands avant de devoir se rendre, à court de munitions. le nazi de service d'en face, estimant la couleur de sa peau peu compatible avec le respect des lois de la guerre, et sans doute d'autant plus outré que "le nègre" est officier, lui brûle la cervelle. Fin de l'Histoire.
L'idée (louable) de l'auteur est de modifier le cours de l'Histoire pour le bien de son histoire. Et si ? Et si au lieu de le tuer tout de suite, Hans ou Helmudt avait discuté avec lui, découvert que finalement il n'était pas si primitif, avant de se persuader que c'était un humain... au point d'être tenté de l'épargner ?
Mais jouer avec L Histoire peut se révéler un jeu dangereux. Nous y reviendrons.
Le roman est très court, le style de Quéméner plutôt fluide et pas désagréable à lire, du moins si l'on ôte certaines lourdeurs de formulation, du genre : "il pousse un soupir à venter un peuplier en été." (?)
Autre maladresse bien ennuyeuse : dans les nombreux dialogues, l'auteur se révèle très avare d'incises et précise rarement lequel des deux interlocuteurs parle. À plusieurs reprises, j'ai été incapable, même après plusieurs relectures, de déterminer qui avait dit ça et ça, et qui avait dit ceci et cela.
Mais ce qui m'a éjecté carrément de ma lecture, ce fut la propension qu'avaient les personnages à se lancer dans de grands élans philosophiques à haute voix, tandis qu'une petite voix murmurait dans ma tête : "jamais, ô grand jamais des gens, même très intelligents et cultivés, ne se diraient ça dans un dialogue". Il aurait fallu le mettre dans la narration, en pensée, ce qui était fort possible dans ce récit aux allures de conte philosophique.
En tirant cet écheveau, on en arrive au noeud du problème : à aucun moment je n'ai pu croire à cette histoire. Sur la forme comme je viens de le dire, mais sur le contenu également. Comment croire, en effet, que le bon nazi droit dans ses bottes, qui traite son prisonnier de singe analphabète, de sous-homme et autres noms d'oiseau, et qui considère que le simple fait qu'il porte des galons d'officier, ou qu'il parle l'Allemand, est une insulte, en arrive à éprouver pour lui une amitié fraternelle quelques heures plus tard ?
Y a que les cons qui changent pas d'avis, OK, mais à ce niveau-là, quand même !
Et c'est là que la manipulation de l'Histoire est dangereuse. Car ce n'est pas pour rien que le nazi a exécuté sommairement l'Africain, comme il a tué de nombreux tirailleurs sénégalais. Il aurait fallu manoeuvrer de façon bien plus fine pour réussir à me faire croire qu'un officier nazi pouvait changer à ce point d'opinion en une demi-journée sous les yeux inquisiteurs de ses hommes.
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Dans 𝘚𝘰𝘮𝘣𝘳𝘦 é𝘤𝘭𝘢𝘵, aux éditions Plon, Jean-Marie Quéméner rend un hommage poignant à tous ces combattants qui ont payé de leur vie pour aider à la libération de la France.

Charles Ntchoréré était un tirailleur sénégalais sous la Première Guerre mondiale, devenu capitaine à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Face à lui le Karl von Dönhoff capitaine allemand de la Wehrmacht. Tout semble donc opposer les deux hommes. Pourtant, en imaginant un étincelant dialogue entre ces deux protagonistes, l'auteur révèle leurs similitudes. le récit se montre pleinement humaniste. Dans ce huit clos dramatique et tragique, l'auteur est capable de redonner une lueur d'espoir et d'espérance face à la barbarie et l'ignorance.

Un livre qui comme pour moi va vous captiver !
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Charles Ntchorere est un tirailleur sénégalais. Il a combattu pendant la Première Guerre mondiale et a obtenu le grade de sergent. Il a participé à la Seconde Guerre, en qualité de capitaine, et il a reçu de nombreuses décorations pour sa bravoure. Il a perdu la vie le 7 juin 1940. Afin de couvrir la retraite du reste de leur régiment, ses hommes et lui se sont rendus, à Airaines, près d'Amiens. Ils se sont sacrifiés. Les nazis triaient les hommes : d'un côté, les soldats ; de l'autre, les officiers ; quant à Charles Ntchorere, ils ne le considéraient pas comme un humain, mais comme un animal, en raison de sa couleur de peau et il a été tué.


Jean-Marie Quéméner a imaginé un intermède entre la capture de Charles et son exécution. Il propose un dialogue entre le capitaine de l'armée française et un capitaine de l'armée allemande. Un échange de regards, puis le refus du tirailleur de perdre son honneur d'officier français pour sauver sa vie. « Je suis capitaine de l'armée française. Je vais rejoindre le rang des officiers ou mourir ici. Vous choisissez mon destin, j'en choisis le lieu. » (p. 26) Karl von Dönhoff, officier de la Wehrmacht, est surpris qu'un « indigène » parle allemand. Une discussion débute, l'humanité s'invite sur le front, la barbarie s'efface, le temps d'une conversation. Celle-ci est d'abord empreinte de préjugés et de conditionnement, qui sont remplacés, le temps d'un partage, par la connaissance de l'autre.


C'est un huis clos qui ne doit pas montrer son intimité : les deux hommes sont observés. Ils sont ennemis, mais ils découvrent que leurs ressemblances sont plus nombreuses que leurs différences. Par ses actes, Charles a montré qu'il était un héros. L'auteur a inventé les paroles qu'il aurait pu prononcer, il lui a rendu ce qu'une décoration ne peut pas faire : son âme, sa personnalité et son humanité. Un pistolet sur la tempe, il conserve sa divinité et sa compassion. le conciliabule entre lui et Karl est émouvant. Les envolées philosophiques méritent que l'on s'attarde, que l'on prenne le temps d'entendre l'espérance qu'elles soufflent, ainsi que les messages humanistes qu'elles délivrent. le respect entre les deux hommes grandit au fur et à mesure des mots. Il n'était pas, mais il se gagne. le recul de l'ignorance laisse entrevoir l'espoir, des gestes et des phrases suggèrent, nous restons accrochés à eux. Cependant, des scènes barbares rappellent la réalité.


Le titre est merveilleusement choisi : un éclat dans la noirceur, une lumière au milieu du sang versé, un espoir au sein de la barbarie, un éclat court et bref. Je pleurais quand j'ai lu la dernière ligne. Elle me hante : ce sont trois mots qui disent tant et qui m'ont bouleversée. J'ai eu un coup de coeur pour Sombre éclat.


Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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critiques presse (1)
Culturebox
07 février 2022
L’écrivain et journaliste Jean-Marie Quemener trouve dans Sombre éclat des traces d’humanité : la guerre est faite par des ennemis de circonstance, des hommes pas si éloignés les uns des autres, malgré les différences.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Il soupirait puis s'encourageait de sa voix grasse, chiche en voyelles claires. Sa terre du Nord encore martyrisée, ses trous d'obus et ses tranchées d'autrefois, d'une guerre qui eût dû pour toujours finir la partie, "la der des ders", toujours bien visibles. Les Chleus allaient repartir, encore, "le pantalon baissé, les couilles à l'air, le cul en shrapnel". Il avait cherché un soutien autour de lui. Quelques regards lui avaient souri. Charles s'était levé, lui avait tapoté l'épaule et laissé le peu de pain biscuité qu'il lui restait.
On meurt mieux, le ventre plein.
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- J'exige de rejoindre mes camarades officiers !
- Mais vous n'avez plus rien à exiger, monsieur. Je peux vous abattre ici et maintenant. Me débarrasser de vous une bonne fois pour toutes. Et depuis quand un nègre, un singe, ordonne-t-il quoi que ce soit ? Les animaux ne dominent pas ce monde...
Ntchorere prend le temps de regarder le Luger encore chaud, le tas informe de ses camardes dans le fossé, plus de planter son regard dans celui de son interlocuteur. Il raffermit, puis apaise sa voix :
- En êtes-vous certain, Herr Hauptmann ?
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- Il m'a fallu attendre la bataille de la Marne pour voir des nègres. Et oui, ils étaient plutôt sauvages. et croyez-moi, ils agissaient plus en animaux qu'autre chose...
- Un animal ne partirait pas par patriotisme à l'autre bout du monde, dans le gris, le froid et la vermine. Un animal agit sans sentiment. Un animal ne se bat pas pour une idée.
- Sauf s'il y est contraint. Emmené par ses maîtres...
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Le capitaine français passe une main sur son revers. Là où il aurait épinglé sa Légion d'honneur s'il avait été en grand uniforme...
- En français, nous avons une expression : "le revers de la médaille". Nous exposons une face brillante pour mieux cacher son revers de sang.
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Quand le fanatisme prend le pas sur l'intelligence, ne restent que proies et prédateurs, sans discernement. Il n'est d'ailleurs pas utile d'être fanatisé, le dogmatisme suffit quand il s'accompagne de certitudes bien ancrées et de préconçus mal digérés, tellement rabâchés qu'ils transforment les pensées en bouillie. L'humanité s'y vautre et laisse l'inhumanité se bâfrer.
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Videos de Jean-Marie Quéméner (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Marie Quéméner
À l'occasion de la 45ème édition du festival "Le livre sur la place" à Nancy, Jean-Marie Quemener vous présente son ouvrage "J'ai mille ans..." aux éditions Récamier. Rentrée littéraire automne 2023.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2895779/jean-marie-quemener-j-ai-mille-ans
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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