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EAN : 9782253152736
282 pages
Le Livre de Poche (19/06/2002)
3.96/5   2339 notes
Résumé :
Première partie : Dans le Jardin des oliviers, un homme attend que les soldats viennent l’arrêter pour le conduire au supplice. Quelle puissance surnaturelle a fait de lui, fils de menuisier, un agitateur, un faiseur de miracles prêchant l’amour et le pardon ?
Deuxième partie : Trois jours plus tard, au matin de la Pâque, Pilate dirige la plus extravagante des enquêtes policières. Un cadavre a disparu et est réapparu vivant ! Y a-t-il un mystère Jésus ou simp... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (171) Voir plus Ajouter une critique
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sur 2339 notes
A l'heure où j'achève ma lecture, ma tête est aussi truffée de questions que le livre l'est de post-it indiquant les éléments dont je souhaite me servir pour rédiger cette critique.

Il s'agit du premier roman d'Eric-Emmanuel Schmitt que je lis. Je reste mitigée. Une foule de questions a accompagné ma lecture. Très vite, je me suis demandé quel était le but recherché par l'auteur ? Provocation ? Je l'ai cru, j'y ai ensuite renoncé. Érudition ? J'ai du mal à croire qu'il lui ait fallu sept ans pour se documenter sur le sujet, il semble tout au plus avoir une très bonne connaissance du Nouveau Testament, ce qui est à la portée de tout le monde.

Trois parties ; trois récits ; trois formes différentes ; trois incursions dans l'intimité de trois hommes : Jésus, Ponce Pilate et l'auteur lui-même. Si je n'étais aussi sévère, je pourrais dire que l'écriture de ce dernier est séduisante mais je suis sévère et je me contenterai donc de la qualifier d'efficace.

Première partie : Jésus. Coup de projecteur sur celui qui, en 2000, année de parution du roman, reste pour notre société un « inconnu célèbre ». Homme ? Dieu ? Demi-dieu ? Demi-homme ? Ça, c'était bien sûr avant que Dan Brown ne fasse paraître en France son bruyant Da Vinci Code (2004) et n'enracine sa soupe populaire dans les esprits les plus crédules et les moins créatifs.

Lisant les lignes d'Eric-Emmanuel Schmitt, je suis à la fois heureuse et en colère, quel paradoxe ! Heureuse d'entrer dans l'intimité du Christ. J'accepte donc la proposition de l'auteur de l'imaginer dans sa vie d'homme, d'artisan, de fils aîné d'une famille galiléenne comme les autres. En colère devant ce qui m'apparaît être une attitude d'une présomption presque orgueilleuse de la part d'un auteur qui me donne le sentiment d'une grande suffisance. Se serait-il mis en tête de jouer aux historiens et de réécrire L Histoire ? En tout cas, il semble déterminé à vouloir faire tomber des masques qui n'en sont pas, à lever des lièvres imaginaires et à faire du bruit autour d'un thème porteur. Veut-il tout simplement... vendre ?

Seconde partie : Pilate. le récit charnière. La colère est toujours là, suivie de près par l'indignation. Elle s'enfle, se fait orageuse, les post-it se multiplient et buttent sur le vocabulaire employé (« [j'ai] tout de suite entrevu l'épaisseur des emmerdements qui m'attendaient […] », « […] un accent de bouseux galiléen […] », « Barabbas, ce fils de pute [...] », « Il n'aura de cesse de nous foutre dehors [...] », « […] les plaisantins qui se sont payé la gueule du monde entier cette nuit [...] », « […] la réalité, je la traque, je lui colle au cul [...] », « […] je n'imagine aucune de ces enflures capable d'aller jusqu'au bout de son rêve. », etc.). Je sais, vous allez rétorquer que je n'y étais pas davantage qu'Eric-Emmanuel à la préfecture de Judée et que, par conséquent, je ne peux affirmer que Ponce Pilate, préfet romain, ne s'exprimait pas de cette manière mais, peu importe, mes nerfs de lectrice s'hérissent à lire ces mots qui s'empêtrent dans la toile de l'anachronisme.

Normalement, à ce stade, vous vous dites que je n'ai pas du tout aimé ce roman et que je vais donc m'ingénier à le lapider. Réponse : Faux !

A ma grande surprise, même si je n'apprécie pas la forme employée par l'auteur pour transcrire le témoignage fictif de Pilate sur « l'affaire » Jésus, comme il se plaît à appeler cet « épisode », à savoir non pas un évangile (tellement racoleur et tellement inexact !) mais la correspondance de Pilate à son frère Titus, le récit gagne en cohérence et en profondeur. le lecteur déflore enfin le véritable intérêt de ce mauvais polar théologique : le mystère de la Foi ! Qu'est-ce que la Foi ? A-t-elle un rapport avec la Réalité, avec la Vérité ? Qu'est-ce que la Vérité ? Qu'est-ce que la Bonne Nouvelle annoncée par Jésus, ce juif errant condamné par son propre peuple à mourir crucifié dans la souffrance ? Et là, ça devient diantrement intéressant... Questions éternelles, questions immortelles ; réponses depuis longtemps sclérosées. Or, le traitement qu'en fait Eric-Emmanuel Schmitt est épuré, efficace, intelligent et éclairé.

Depuis 2000 ans, les hommes éprouvent tellement de difficulté à expliquer l'inexplicable et dépensent tellement d'énergie à revendiquer la compréhension de l'incompréhensible qu'ils en oublient toute la beauté et la gratuité d'un sentiment spirituel individuel destiné à s'épanouir dans la collectivité pour rendre l'Homme et le monde meilleurs : la Foi. Et l'auteur trouve les mots justes pour toucher la conscience de chacun, pour lui tendre ce que Jésus a lui-même tendu à Pilate le jour de sa condamnation : le miroir d'une spiritualité fondée sur la bonté et l'amour.
« -Es-tu le Messie ?
- C'est toi qui l'a dit. »
(« C'est toi qui décides en ton âme et conscience si je suis le Messie ou pas, c'est toi qui choisis de me reconnaître comme Dieu, tu es libre ».)

Libre de faire le Bien... ou le Mal.
Depuis 20 siècles, au nom de Dieu, on a tué, on a condamné, on a massacré, on a gravement indigné un peuple qui, aujourd'hui, ne veut plus croire. Eric-Emmanuel Schmitt propose une (re)lecture profonde du message de Jésus, un retour à la Bonne Nouvelle, son dogme d'amour. Il est d'ailleurs troublant de dresser un parallèle entre la société juive de l'époque, craignant d'être renversée par un ennemi qu'elle croyait menaçant sans le connaître, et notre propre société qui repousse avec force toute idée de spiritualité, préférant mettre aveuglément dans le même panier les croyants qui prient et les intégristes qui hurlent, au grand détriment des premiers qui ne sont pas loin d'être marginalisés et persécutés comme le furent les premiers Chrétiens.

Dernière partie, je serai brève. A ma grande satisfaction, l'auteur prend la « parole » pour répondre lui-même à presque toutes les questions que son récit a suscitées en moi. Ainsi, je ne serais pas la seule lectrice à me les être posées ?
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Bon, l'histoire, tout le monde (ou presque) la connait : il y a un peu plus de deux mille ans en Palestine, un vendredi après-midi, un dénommé Yéchoua (Jésus) meurt sur une croix et est enseveli dans un tombeau près de Jérusalem. le dimanche matin suivant, son corps a disparu…
A partir de là, Eric-Emmanuel Schmitt construit une double enquête, la première sur la vie de ce fameux Yéchoua, au comportement singulier, charpentier de son état, dans laquelle, Yéchoua lui-même raconte sa vie et comment il en est arrivé là, la deuxième qui met scène Pilate : Pilate, préfet de Judée qui n'a pas le beau rôle dans les Evangiles, et qui essaie ici d'être pragmatique et d'arranger au mieux cette « affaire Jésus ». Mais comment se dépatouiller d'un tel micmac ? Ce Yéchoua a guéri sa femme bien-aimée de ses saignements, alors même s'il déraille complètement, il n'a rien contre lui et il lui épargnerait volontiers les châtiments réclamés par la foule, mais d'un autre coté, il ne va pas se mettre à dos tout le saint-frusquin pour un illuminé. Et donc, crucifixion s'ensuit. Mais bien sûr, ça n'est que le début des ennuis, vu que le corps disparait, et surtout réapparait, trois jours après, plus vivant que jamais ! Et Pilate de s'interroger, de douter, et avec le doute s'insinue l'idée de foi…
Voici donc un presque-thriller historico-théologique qui resitue les faits et le message évangélique dans son contexte historique et met en scène Jésus et Pilate sous un angle différent de celui que nous connaissons, un angle neuf, profondément humain, qui nous permet d'appréhender l'ambiance politico-religieuse de l'époque et de balayer tous les a-priori laissés par l'histoire et les évangiles.
J'ai beaucoup aimé cet opus d'Eric-Emmanuel Schmitt, le premier que j'ai lu et le meilleur de tous, à mon avis (il a d'ailleurs mis 8 ans à l'écrire ce qui n'est sûrement pas le cas pour ses autres livres…) : passionnant de bout en bout, il interrogera les croyants comme les non-croyants.
NB. A lire dans le même style : Barabbas, de Pär Lagerkvist
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Evangile. « Bonne nouvelle » en grec ancien. Dans le langage chrétien, la Bonne nouvelle est celle qui annonce aux hommes la venue du Christ qui se sacrifie pour expier le péché du monde, et qui ressuscite pour nous montrer que la foi et le repentir nous assureront la vie éternelle après la mort.
Cette « conversion » de Pilate fait d'abord le détour par un prologue, dans lequel un certain Yéchoua attend ses bourreaux au mont des Oliviers. Depuis longtemps il se sait condamné. Il n'a pas l'intention de se soustraire à la mort, mais il a peur. C'est humain. Car il est d'abord un homme, désigné Fils de Dieu malgré lui. Tandis qu'il attend la fin, il passe en revue ses souvenirs, son enfance, sa jeunesse, sa rencontre avec Yohanan le Plongeur qui reconnaît en lui le Messie. Les foules le suivent, mendiant des miracles. Ce rôle de faiseur de prodige, d'agitateur illuminé, ne convient guère à Yéchoua. Ni aux Romains qui craignent l'avènement de ce nouveau Roi sur le terrain politique, ni aux autorités religieuses juives encore plus hostiles à celui qui ose s'en prendre au dogme.
Dans la 2ème partie, Pilate prend la parole par le biais des lettres qu'il écrit à son frère. Il y relate sa rencontre avec Yéchoua, qu'il a été contraint de crucifier pour ramener le calme à Jérusalem. Calme de courte durée puisque trois jours après sa mort, on s'aperçoit que son tombeau est vide. Pour découvrir le voleur de cadavre, Pilate entame une enquête qui s'avèrera complexe, échappant à toute logique, et inconfortable pour ce Romain imprégné de philosophie grecque et de rationalisme.
Tenter de résoudre le mystère de la résurrection du Christ par le biais d'une enquête policière, l'idée est originale. D'autant plus que cette enquête conclut à un …mystère, et que cette part d'inexplicable conduit à la Foi, à moins que ce ne soit la Foi qui justement tolère l'inexplicable.
L'idée était bonne, et pourtant (et c'est aussi un mystère), je me suis ennuyée du début à la fin. Et j'ai mis du temps, et j'ai eu du mal à écrire mon avis, embarrassée par toutes les critiques positives. A croire que Satan s'est emparé de mon esprit pour me laisser aussi perplexe. Je ne sais si c'est à cause de l'écriture, fluide mais que je n'ai pas trouvée belle (un blasphème, à en croire les autres avis). Ou alors c'est le style : si c'est une histoire voulue drôle, elle est trop sérieuse, si c'est un drame, l'humour casse le propos, et les grossièretés font virer à la farce, qui tombe à plat. Pour moi ça n'a pas fonctionné, je n'y ai pas cru une seconde. Evidemment, question foi, je pencherais plutôt du côté des mécréants. Ca n'aide sans doute pas à entrer dans cette histoire. Pourtant Pilate y a cru, lui. Mais il (IL) ne m'a pas convaincue. Pas de miracle en ce qui me concerne.
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La relecture des Evangiles que nous donne ici Eric-Emmanuel Schmitt est intellectuellement brillante, littérairement savoureuse et spirituellement enrichissante.
Brillante car elle rappelle avec des mots simples le contexte de la vie de cet homme qui a bouleversé la Méditerranée et imprimé sa marque sur une civilisation millénaire, la nôtre. On voit la personnalité de Yéchoua évoluer peu à peu, comme celle de nous tous, l'homme se confier à Dieu au point de lancer cet ultime jet de dés : le sacrifice de sa vie pour un plus grand dessein.
Littérairement savoureuse car l'auteur joue avec les transcriptions araméennes des noms au lieu de nous donner tous cuits les noms inscrits dans nos oreilles et nos yeux avec leurs sonorités "bien catholiques", et nous rappelle sans cesse le cadre biblique et la culture gréco-romaine du Ier siècle de notre ère.
Spirituellement enrichissante, enfin, car nous voyons se dérouler deux chemins de foi bien différents : celui du Juif élevé dans la foi de ses pères, qui apprend à se détacher du texte de la Loi pour écouter la voix de son Père et la clamer à qui veut l'entendre, et celui du Romain éduqué en sceptique, qui essaie tous les arguments rationnels pour ne pas céder au sensationnalisme religieux des Juifs placés sous son autorité. A travers ces deux personnages qui se croisent à peine, chacun peut retrouver ses doutes, ses interrogations, mais aussi ses certitudes d'enfant et d'adulte.
On y retrouve un peu de l'esprit du roman de Philip Pullman "The Good Man Jesus and the Scoundrel Christ", qui se fondait aussi sur l'idée d'un bon prêcheur humain au sacrifice nécessaire pour fonder une religion, mais avec un esprit mauvais qui pervertissait cette religion qu'on ne retrouve pas chez Schmitt.
Un très bon roman à lire à tout âge, avec ou sans la connaissance des textes dont il s'inspire.
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Avec L'Évangile selon Pilate, Éric-Emmanuel Schmitt compose son cinquième évangile. Voici un programme qui risque de repousser nombre de curieux et pourtant... la démarche mérite le respect. le livre se décompose en deux parties bien distinctes avant de s'achever par une postface dans laquelle l'auteur s'adresse de manière originale à son lecteur.

Le prologue, véritable première partie, est sans doute la plus osée. L'écrivain se met à la place de Yéchoua, écrit et pense à la première personne. Il se place à l'instant qui précède de peu l'arrestation du mont des Oliviers. Son aboutissement, bien connu, laisse des sueurs froides. Ce passage est plutôt court et propose une lecture courageuse des Évangiles. Il est proposé ici de voir un Christ hésitant, en quête de son destin, humain à chaque instant. de nombreux épisodes issus de la bible sont ici présentés d'une manière originale et les originalités sont courageuses...
L'Évangile selon Pilate, la deuxième partie se présente sous la forme épistolaire : le Préfet correspond avec son frère sans obtenir de réponse. L'auteur présente cette partie comme un anti-roman policier et il est vrai que la structure étonne. le récit est moins important que l'évolution qu'il recèle. Ce constat est par ailleurs valable pour l'oeuvre toute entière.

Bien que restant un roman, le texte s'apparente à une sorte de conte philosophique d'un genre nouveau. Si les allégories ne sont guère présentes, les personnages, leurs doutes et évolutions font l'essentiel. Autant dire que la lecture est très particulière. le ton de l'humour n'est guère présent (excepté peut-être un passage avec un Yéchoua jeune). Il est difficile d'en dire davantage : lire, aimer ou ne pas aimer. Ceux qui l'auront lu, sortiront changés. Peut-être trouveront-ils ainsi l'opportunité d'entamer leur traversée du désert...
La démarche est tout à la fois originale et même révolutionnaire. La lecture de la postface est fortement recommandée pour saisir les motivations de l'auteur. Un roman engagé qui mérite de retenir l'attention. Celle-ci demeurant variable, en fonction des attentes du lecteur.
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Citations et extraits (207) Voir plus Ajouter une citation
[Pilate à Craterios en train de "s'astiquer allègrement le membre au milieu de la cour du fort Antonia"]
- Dis-moi, Craterios, mènes-tu un exercice...philosophique?
- Thérapeutique, dirons-nous plutôt. Thérapeutique et moral! Thérapeutique car, lorsque le corps déborde de semence, ainsi que le conseillait Hippocrate, il faut prêter le poignet à la nature pour expulser les fluides. Moral car je tiens à ma liberté de penser et d'agir, et je ne veux pas être l'esclave de mes couilles. Si je ne prends pas la peine de vider la bête tous les matins, les fluides me montent à la tête, je deviens fou, je fais des bêtises.
- Je me demande bien ce que peut être une bêtise pour toi.
- Je deviens sentimental!
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Être ici ou d'ailleurs, quelle importance ? Est-ce seulement possible ? Épouser un pays, ses particularités, c'est épouser ce qu'il y a de petit. S'en tenir à sa terre, c'est ramper. Je veux me redresser. Ce qui m'intéresse dans les hommes, désormais, ce n'est pas ce qu'ils ont de romain, de grec ou d'égyptien, c'est ce qu'ils pourraient avoir de beau, de généreux, de juste, ce qu'ils peuvent inventer qui rendrait le monde meilleur et habitable.
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Craterios dit, en se grattant pensivement la couille gauche :
- Personne n'a jamais ressuscité.
Je ne pus m'empêcher de lui aboyer aux oreilles :
- Comment peux-tu savoir à l'avance ce qui est vrai et ce qui n'est pas vrai ? Ce qui est possible et n'est pas possible ? Crois-tu vraiment tout savoir du monde créé ? Avant que tu vives, qui aurait pu imaginer qu'il existerait un individu aussi répugnant et inutile que Craterios ?
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- [...] Il propose une morale dangereuse, qui pourrait bouleverser tout l'équilibre de notre monde si elle avait le moindre écho : il [Jésus] prétend que tous les hommes sont égaux. Tu entends, Pilate ? Te rends-tu compte ? Aucun homme ne vaut mieux qu'un autre ! Cela veut dire qu'il attaque l'esclavage !
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"-Tu as raison, Pilate. Que deviendrions-nous si nous nous aimions tous ? Penses-y, Pilate, que deviendrions-nous dans un monde d'amour ? Que deviendrait Pilate, préfet de Rome, qui doit sa place à la conquête, à la haine et au mépris des autres ? Que deviendrait Caïphe, le grand prêtre du temple, qui t'achète sa charge à force de cadeaux et assoit son autorité sur la crainte qu'il inspire ? Y aurait-il des Juifs, des Grecs, des Romains dans un monde inspiré par l'amour ? Encore des puissants et des faibles, des riches et des pauvres, des hommes libres et des esclaves ? Tu as raison, Pilate, d'avoir si peur : l'amour serait la destruction de ton monde. Tu ne verrais le Royaume de l'amour que sur les cendres du tien."
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