C'est le roman d'apprentissage d'un jeune homme intelligent et bien né qui s'interroge sur l'organisation du monde dans lequel il fait ses classes : et si tout ce que j'apprends n'était que du vent ? et si ma propre vérité ne se trouvait pas derrière les enseignements, les vérités assénées, les cadres et les règles inculqués ? Et si je devais vivre ma vie, la mienne...
De fait, ses interrogations mènent à une naissance, celle d'un pseudonyme, et un exil, celui de vivre dans le monde des mots pour vivre dans le vrai... où l'on remarque avec amusement que la critique formulée tout au long de l'ouvrage sur le mépris du corps dans la société dématérialisée trouve une issue immatérielle dans cette création d'un corps sémantique, désincarné...
Le tout est assez monocorde, mais c'est bien écrit, quelques idées sont amusantes ; sans doute la marque d'une époque : celle qui découvre que la "société du spectacle" en absorbant tout et son contraire et est à la fois libertaire et liberticide et que vouloir son renversement, c'est toujours se maintenir dans l'idée d'une société autoritaire... y a-t-il une alternative à la liberté ? la sienne, celle des autres, celle de soi contre les autres... et des autres contre soi ? y a-t-il d'autres choix que de vivre et de se construire, en absorbant dans son corps les contradictions du monde, interne comme externe ? l'échappatoire littéraire ne paraît n'être qu'une prise de distance momentanée du corps qui se refuse - qui se résoudra forcément dans une nouvelle incarnation, le cas échéant altérée. Naître en littérature pour commencer de vivre dans le monde, c'est le choix de l'auteur... c'est sans doute celui de tout le monde - se raconter des histoires pour échapper à l'écrasement contemporain, comprendre, et revenir sur terre pour y reprendre sa place, recommencer... un roman d'apprentissage en plein dans l'esprit du spectacle...
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Nul, incompréhensible, frimeur et décousu. Sans autre commentaire. Ce serait superflu.
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Il le vit sortir dux bomvres de peintures de ses poches : 'lune rouge et l'autre noire. Sur l'une des parois transparentes, le jeunre home se mit à écrire "Power is invisible until yu provoke it". L'homme qui suffoque sourit. Il aurait préféré ne pas, mais c'était plus fort que lui. Il savait que ce sloan finirait sur une paire de Nike. Le jeune homme revint sur ses pas. Cette fois-ci, il était furieux. La peinture avait disparu. Il tapa à l'endroit où il avait signifié sa clère. Il tapa plus fort. Entraîné pa son geste, il traversa le mur. De l'autre côté, un directeur en ressources humaines lui proposa un emploi dans une entreprise non hiérarchique de création.
ce "JE" suffoquant est un NOUS ; le NOUS d'une génération qui a façonné sa conscience entre deux dates curieusement symétriques : 9/11 pour 9 novembre 1989. 11/9 pour 11 septembre 2001. La chute d'un mur et la chute des tours.
Avec Jean-Luc Fromental & des auteurs du catalogue
Entretien mené par Victor Macé de Lépinay
Dessins en direct par François Olislaeger
De Donald qu'il découvre à 4 ans, à Gemma Bovery, le roman graphique de Posy Simmonds paru en 2001, qui mènera à la création de Denoël Graphic, Jean-Luc Fromental racontera son éducation en BD. Une traversée-éclair d'un demi-siècle de figuration narrative, ponctuée des diverses révolutions auxquelles il s'est trouvé mêlé, comme lecteur d'abord, puis comme praticien.
Lors de l'entretien qui suivra, il évoquera les vingt ans d'existence de la collection, et sera rejoint par des auteurs présents dans la salle, Antonio Altarriba, Steven Appleby, Ugo Bienvenu, Joëlle Jolivet, Gérard Lo Monaco, Chantal Montellier, Posy Simmonds, Camille de Toledo, Marcelino Truong… par exemple !
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