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EAN : 9782868531261
60 pages
Le Temps qu'il fait (19/05/1998)
3.86/5   18 notes
Résumé :
C'est le premier livre en prose de l'auteur, dont la première version fut publiée en 1884. Verlaine a quarante ans, il est très peu connu, et l'ami Rimbaud a déserté la France et la poésie. Sa violence, plus célèbre que ses poèmes, devient fougue dans ce réquisitoire en faveur de ceux qui, comme lui, sont allés "Mordant au citron d'or de l'Idéal amer". Ce sont Tristan Corbière, Arthur Rimbaud (auquel il réserve la part du lion) et Stéphane Mallarmé. De larges citati... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Dans cet ouvrage qui est le premier à avoir été écrit en prose par son auteur, Paul Verlaine, il est question de trois poètes, à l'époque assez méconnus du grand public, d'où le nom "Les Poètes maudits". Ces poètes ne sont autres que Tristan Corbière, Arthur Rimbaud et enfin Stéphane Mallarmé.
Cela ne voue étonnera sans doute sûrement pas lorsque je vous dirai que la plus grande partie de ce livre est consacrée à Rimbaud et que Verlaine ne tarit pas d'éloges à son égard, tout comme il le fait d'ailleurs pour les deux autres poètes d'ailleurs mais sans trop vraiment s'y attarder. La différence entre ces trois analysées est, par exemple, que, pour Rimbaud, il en sera fait une description physique du jeune poète qui est assez avantageuse alors que pour les deux autres, il n'en est rien.

Une courte étude sur ces trois poètes, largement illustrée par des extraits ou même des poèmes retranscrits dans leur totalité de ces derniers. J'ai trouvé cela assez enrichissant car, bien que je connaisse assez bien Rimbaud, je connaissais un peu moins Mallarmé et quasiment pas Corbière. Cette étude m'aura donné une vague idée de leur style d'écriture et des thèmes qui leur tenaient à coeur.
Un livre simple et vie lu et facile d'accès.
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Verlaine n'est pas un poète ici, pas un critique littéraire non plus, mais un ami qui veut rendre hommage aux poètes qu'il a côtoyés, et surtout un amoureux de l'art qui veut célébrer les vers des auteurs qu'il admire. Il est par ailleurs étonnant qu'il ne juge pas ses propres recueils comme dignes de figurer parmi eux - mais, en regardant de plus près, il n'a pas encore écrit tous ses chefs-d'oeuvre lors de la parution. Il semble donc considérer son propre talent comme inférieur à ceux des auteurs qu'il présente, Corbière, Rimbaud, Mallarmé.
Lorsque Verlaine écrit, Tristan Corbière est mort depuis dix ans, inconnu de tous, Mallarmé n'est alors lu que dans un petit cercle littéraire. Et Rimbaud, lui, a disparu, il a arrêté d'écrire, sans prendre la peine de veiller à la publication de ses oeuvres : "Maudit par lui-même ce Poète Maudit". Verlaine lance alors un véritable appel au secours pour tenter de récupérer des pièces poétiques de Verlaine afin des les éditer.
Et c'est là le but de cet ouvrage : très humblement, Verlaine célèbre le talent et même le génie des ces poètes, voulant que tous puissent les admirer aussi. Il laisse donc peu de place à des analyses stylistiques, préférant laisser la parole aux poètes par de longues citations. Mais toute son admiration éclate quand il prend la parole, ce n'est pas un critique, non, il s'incline véritablement devant ces oeuvres et leurs auteurs : " à genoux devant ! ". C'est cependant bien lui qui écrit : loin d'être un froid compilateur, il donne son avis, parle avec subjectivité et sensibilité. Dans l'article consacré à Rimbaud, le "Je" de Verlaine apparaît encore davantage, grâce à des révélations personnelles : "nous avons eu l'honneur de connaître M. Arthur Rimbaud. Aujourd'hui, des choses nous séparent de lui sans que, bien entendu, notre très profonde admiration ait jamais manqué à son génie".
Voyeurs, passez votre chemin. Rien d'intime, d'érotique, de scabreux, n'est raconté ici. Mais quand Verlaine fait le portrait physique de Rimbaud, on sent une forme de pudeur, de douceur. Plus que tout, c'est le Poète que Verlaine aime, et j'ai trouvé très touchant qu'il le supplie - alors qu'il est sans nouvelle de lui depuis près de dix ans, ne connaissant même pas son adresse - non pas de revenir, mais d'écrire à nouveau.
Décrivant ces trois poètes comme les héritiers de Stello - le personnage De Vigny dont le nom apparaît à la fin du texte, Verlaine forge donc le nom même de "poètes maudits", ces génies méconnus, chéris de la Muse mais dédaignés par la Gloire. Cette expression est devenue proverbiale, associée à la Bohême : un écrivain pauvre, solitaire car rejeté par les hommes, grattant un pauvre parchemin à la lueur d'une bougie dans le froid d'une sombre mansarde, mais qui écrit parce que c'est sa vocation au sens fort, ne pensant qu'à la Beauté plutôt qu'à la reconnaissance.
Grâce à ce texte de Verlaine, Corbière a été découvert - il ne l'avait même pas été une première fois, les oeuvres de Rimbaud éditées de façon plus complète. Les poètes maudits ont donc accédé à une forme de reconnaissance, merci Verlaine !
Pour finir plus personnellement, voilà qui va m'aider à reprendre la lecture de Tristan Corbière que j'avais délaissée, maintenant que je le connais mieux.
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Critiquer Les poètes maudits, c'est critiquer une critique, car Verlaine y tente de populariser plusieurs auteurs injustement méconnus selon lui: Corbière, Rimbaud, Mallarmé, Desbordes-Valmore et Villiers de l'Isle-Adam. L'amour de Verlaine pour les belles-lettres y transparaît avec grâce, et les poètes qu'il distingue dans son ouvrage le méritent tous à leur manière. A lire, pour pouvoir lire ensuite les poètes dont Verlaine chante les louanges, parmi lesquels Corbière m'a tout particulièrement marqué.
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Verlaine est un chroniqueur passionné même si son style est un peu lourd. J'ai aimé son auto critique et ses poèmes. J'ai redécouvert Tristan Corbière que j'aime beaucoup, Mallarmé aussi. J'ai découvert Marceline Desbordes Valmore qui fait de beaux poèmes, notamment sur la femme, la mère. La force de cette étude est dans le fait que Verlaine nous donne des anecdotes personnelles sur tous ces poètes et nous présentent des personnalités annexes également comme son éditeur de l'époque
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Cet ouvrage recueille des poèmes de Paul Verlaine dont il écrit son premier livre en prose en 1884, la préface est rédigée par François Boddaert.
Bel éloge poétique aux trois poètes maudits du XIX eme siècle ce sont Tristan Corbiere, Arthur Rimbaud et Stéphane Mallarmé.
Très beau style et magnifique plume que nous réservent cet ouvrage.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
J’aime le mot de décadence, tout miroitant de pourpre et d’ors. J’en révoque, bien entendu, toute imputation injurieuse et toute idée de déchéance. Ce mot suppose au contraire des pensées raffinées d’extrême civilisation, une haute culture littéraire, une âme capable d’intensives voluptés... Nous pouvons faire une application ironique et nouvelle de ce mot en y sous-entendant la nécessité de réagir par le délicat, le précieux, le rare, contre les platitudes des temps présents.
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Ici une parenthèse, et si ces lignes tombent d'aventure sous ses yeux, que M. Arthur Rimbaud sache bien que nous ne jugeons pas les mobiles des hommes et soit assuré de notre complète approbation (de notre tristesse noire aussi) en face de son abandon de la poésie, pourvu, comme nous n'en doutons pas, que cet abandon soit, pour lui, logique, honnête et nécessaire.
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Il [Rimbaud] avait bien autre chose à faire.
Il courut touts les Continents, tous les Océans, pauvrement, fièrement riche d'ailleurs, s'il l'eût voulu, de famille et de position) après avoir écrit, en prose encore, une série de superbes fragments, les Illuminations, à jamais perdus, nous le craignons bien.
Il disait dans sa Saison en Enfer : "Ma journée est faite. Je quitte l'Europe. L'air marin brûlera mes poumons, les climats perdus me tanneront".
Tout cela est très bien et l'homme a tenu parole. L'homme en M. Rimbaud est libre, cela et trop clair, et nous le lui avons concédé en commençant, avec une réserve bien légitime que nous allons accentuer pour conclure. Mais n'avons-nous pas eu raison, nous fou du poète, de le prendre, cet aigle, et de le tenir dans cette cage-ci, sous cette étiquette-ci.
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CETTE NUIT

Quand l'ombre menaça de la fatale loi
Tel vieux Rêve, désir et mal de mes vertèbres,
Affligé de périr sous les plafonds funèbres
Il a ployé son aile indubitable en moi.

Luxe, ô salle d'ébène où, pour séduire un roi,
Se tordent dans leur mort des guirlandes célèbres,
Vous n'êtes qu'un orgueil menti par les ténèbres
Aux yeux du solitaire ébloui de sa foi.

Oui, je saiqu'au lointain de cette nuit, la Terre
Jette d'un grand éclat l'insolite mystère
Pour les siècles hideux qui l'obscurcissent moins.

L'espace à soi pareil qu'il s'accroisse ou se nie
Roule dans cet enni des feux vils pour témoins
Que s'est d'un astre en fête allumé le génie.

(Stéphane Mallarmé)
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Le sourcil du poète se fronce sur le public,
mais son oeil se dilate et son coeur se raffermit sans se fermer,
et c’est ainsi qu’il prélude à son définitif choix d’être.
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