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Fils de la providence tome 2 sur 3
EAN : 9782264034540
320 pages
10-18 (04/07/2002)
4.06/5   78 notes
Résumé :
J'avais besoin d'une alternative à l'angoisse et au sang. Ainsi, je les regardais. Je reniflais leur odeur. Me tenais près d'elles chaque fois que je le pouvais. En faisais l'objet de ma convoitise pendant que je galopais sur les champs couverts de gelée blanche. Cela m'aidait à tenir le reste à distance. Les canons. Les incendiés. Les corps d'hommes maltraités. Ceux qui revenaient du front le soir, ceux qui avaient encore la faculté de penser, étaient comme moi, il... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Benjamin est docteur maintenant. Il est toujours très attiré par les filles, mais quelle est exactement la nature de cette attirance ?
J'ai bien aimé ce second tome plus axé sur la vie adulte de Benjamin, toujours un peu perdu avec la relation avec sa mère et avec les femmes qu'il rencontre. J'admire le style de Wassmo même si j'ai été un peu agacée par la répétition (une demi-douzaine de fois dans le roman) de "mon membre mou entre mes jambes", (sans être prude). Je continuerai cette série avec L'héritage de Karna qui clôt la descendance de Dina (ou peut-être pas ?).
(Lecture de 2011)
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Après des années à étouffer dans son petit village du cercle polaire, Dina a enfin mis à exécution son projet : quitter Reinsnes avec son violoncelle pour apprendre à vraiment jouer de cet instrument avec lequel elle fait corps. Benjamin a grandi sans cesser d'espérer le retour de sa mère, mais incertain de l'accueil qu'il lui ferait si elle rentrait enfin. À Copenhague, il suit des études de médecine et se lie d'amitié avec Aksel, fils d'un pasteur danois. Quand Bismarck attaque le Danemark, Benjamin s'engage dans les unités de soins et son enfance est désormais loin. « Reinsnes était comme un endroit décrit dans un livre. » (p. 40) Sur les champs de bataille, il rencontre Karna, beauté blonde dont il causera la perte. Dans les choses de l'amour, Benjamin est comme Dina : brûlant et insatiable. « Si seulement j'avais pu la prendre dans mes bras ! On ne devrait pas avoir besoin de parler de tout. » (p. 69) Il a de nombreuses amantes, dont Karna, mais s'éprend aussi d'Anna, la brillante fiancée d'Aksel. Mais toujours torturé par l'absence de sa mère, même après son diplôme de médecine, Benjamin reste finalement un enfant triste et perdu. « Elle n'écrivait pas ! Pourquoi, nom d'un chien, n'écrivait-elle pas ? Qu'est-ce que je lui avais fait ? Mis à part ce qui avait été involontaire : avoir été témoin de son acte ? » (p. 134) le jeune Norvégien est déterminé à s'accuser du drame qui a emporté le Russe si cela peut lui ramener Dina.

Ce deuxième tome m'a moins plu que le premier. Dans l'égoïsme, contrairement à sa mère, Benjamin est agaçant (mais peut-être sont-ce ma sororité et mon féminisme qui parlent...). L'absence de Dina est écrite de telle sorte que la maîtresse de Reinsnes est omniprésente et comble tous les creux. Il me tarde de revenir dans les latitudes polaires avec la petite Karna, dans la trilogie intitulée L'héritage de Karna.
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Benjamin est devenu adulte.
L'avenir se dessine plus précisément pour lui, il sera médecin, alors que Reinsnes et ses spectres lui laissent quelque répit. A ceci près que sur un terrain génétique et éducatif tel, les relations humaines sont complexes, les amours seront tumultueuses et les amitiés violentes.

La souffrance est en filigrane tout au long du roman : souffrance des corps à la guerre, ou à l'hôpital, à une période ou la médecine ne pouvait qu'observer les maux, sans moyen de traiter ni de soulager. Souffrance des âmes, des sentiments non partagés, des trahisons.

Le,jeune homme tourmenté est donc au coeur de l'intrigue mais Dina reste omniprésente à travers lui. On retrouve la fougue et les passions de la première partie de l'histoire, dans un décor différent et moins hostile, et un contexte historique différent (la guerre fait rage dans ces contrées ou Bismarck impose sa loi).


Le rythme est soutenu, et les personnages forts. La naissance dramatique d'une petite fille que l'on pressent armée d'une rage de vivre laisse augurer d'une suite tout aussi passionnante.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Le lecteur retrouve Benjamin Gronlev, le fils de Dina, à Copenhague où il poursuit des études de médecine. le contexte politique de l'époque est tendu; le Danemark est engagé dans la "guerre des Duchés" qui l'oppose en 1864 à la Prusse et à l'Autriche, et dont l'enjeu est la possession des provinces du Schleswig et du Holstein. Envoyé en tant que futur médecin dans l'hôpital de campagne de Dybbol, Benjamin fait la connaissance de Karna Dons, une jeune fille modeste, qu'il va retrouver par la suite dans l'hôpital de Copenhague où il effectue son internat. de leur relation éphémère va naître la petite Karna, alors même que la mère de l'enfant ne survivra pas à l'accouchement.
Durant ces années d'études et de jeunesse, Dina est absente "du paysage", mais son ombre est omniprésente dans l'existence de son fils, partagé entre des sentiments contradictoires à son égard, amour, détestation, mais surtout fascination. Lorsqu'à la fin du roman Dina réapparait soudainement, elle révèle peu à peu à son fils la part la plus obscure de sa personnalité. Peu à peu, et sans doute pas complètement, car c'est de cette façon qu'elle place ses pions sur l'échiquier de sa vie. L'auteure parvient ainsi à transcrire magistralement la profondeur et l'ambiguïté de cette femme. Parallèlement, par le jeu d'un marché "donnant donnant " entre mère et fils, elle introduit subtilement le volet suivant de cette fresque familiale. A suivre donc avec "L'héritage de Karna".
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L'univers de Dina, Benjamin et Karna nous habitera longtemps après l'avoir quitté..
L'écriture est sans concession, échevelée, coruscante, torride quand on parle d'amour. La plume de l'auteure est un scalpel qui découpe et décortique l'âme humaine. On ne lit pas, on est transporté; on est boxé jusque dans les cordes, on tourne chaque page les doigts brûlants et à bout de souffle…
On se dit, avec un peu d'exagération mais devant une telle puissance évocatrice, que l'amie prodigieuse d'Helena Ferrante pourrait quitter le premier rang de l'étagère principale et qu'on n'hésiterait pas à se séparer de Belle du Seigneur s'il ne fallait garder que cette trilogie…

Bref, je suis sonné au point de ne plus avoir envie de lire rien d'autre ……
C'est superbe……
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Citations et extraits (39) Voir plus Ajouter une citation
La première chose qui me sauta aux yeux fut le troisième chapitre de l'Ecclésiaste :

Il y a un temps pour tout, un temps pour toute chose sous les cieux :
Un temps pour naître, et un temps pour mourir ; un temps pour planter, et un temps pour moissonner.
Un temps pour tuer et un temps pour guérir ; un temps pour démolir, et un temps pour bâtir.
Un temps pour pleurer, et un temps pour rire ; un temps pour se lamenter, et un temps pour danser.
Un temps pour lancer des pierres, et un temps pour rassembler des pierres ; un temps pour embrasser et un temps pour rejeter les embrassements.
Un temps pour chercher et un temps pour perdre ; un temps pour garder et un temps pour jeter.
Un temps pour déchirer et un temps pour coudre ; un temps pour se taire et un temps pour parler.
Un temps pour aimer et un temps pour haïr...

Dans la marge, en tête du texte, était écrit au crayon :
Pour Benjamin, fils de la Providence.

Je me suis précipité sur mon lit.
J'entendis alors, dans la chambre, les sanglots d'un homme.
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Je la voyais. Assise quelque part sous la haute arche d'un pont gris, en train de jouer du violoncelle tandis que le monde s'écroulait autour d'elle. Elle levait la tête et me parlait.
'Benjamin, tu peux me juger. Durement, si tu veux. C'est ainsi. L'amour n'est que chagrin. Tout mon savoir vient de là. La musique...
_ Mais les gens, Dina ? Et moi ?
_ Je te porte en moi.'
Elle se penchait en avant et cachait son visage. Ses mouvements étaient légers et libres. Ses épaules souples. Ses doigts et son poignet une prolongation des cordes. Les sons jaillissaient de l'instrument.
'Le chagrin sera ton instrument. Utilise-le ! Il t'est infligé, pour que tu saches qui tu es !'
Le ciel s'éclaircissait. La lumière donnait une couleur rougeoyante au pont. J'ai fermé les yeux. Me sentant las.
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En fin de compte il ne s'agit que de sortir de son lit le matin. Arriver à des compromis entre le corps et l'esprit et se maintenir à la surface. Il arrive qu'on ressente des joies dont il vaut la peine de se souvenir. Mais les événements importants qui font date sont aussi rares qu'une perle dans un coquillage. Ils naissent parfois d'un grain de sable sui ne cesse de nous tourmenter. D'autres fois les perles se forment sans qu'on ait la capacité de les voir.
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L'enthousiasme inébranlable que les gens montraient à prendre parti pour ou contre des idées ou des écrits me troublait. Je découvrais toujours quelque chose que je ne comprenais pas complètement chez les grands penseurs. Et trouvais plus fécond d'entamer une discussion qui menait à une meilleure compréhension, au lieu de me proclamer entièrement pour ou contre. Je n'arrivais pas à choisir entre Grundtvig et Kierkegaard. Dans ma naïveté, je croyais au début que tous ceux qui se prononçaient en spécialistes les connaissaient ou les avaient rencontrés. Au bout du compte il apparaissait souvent qu'ils ne les avaient pas même croisés. Ils en avaient seulement entendu parler. Certains donnaient l'impression d'avoir fait des recherches plus approfondies que ce n'était véritablement le cas. Et il en y en avait toujours un qui démasquait un autre.
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Le ciel s’était assombri. Les derniers rayons du soleil étaient des colonnes de verre scintillant entre les troncs d’arbres. Le vert passait au brun et au bleu fragile. Je me suis laissé prendre là-dedans. Où rien n’était réel ni irréel . C’était l’existence seulement. Le calme.
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