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Wou-ki Zao (Illustrateur)Dominique de Villepin (Préfacier, etc.)
EAN : 9782070441471
128 pages
Gallimard (02/02/2011)
3.91/5   16 notes
Résumé :
René Char, comme aucun autre poète au XXe siècle, a mené avec les peintres une exploration commune. Avec Lettera amorosa, Poésie/Gallimard a déjà porté témoignage de ce mouvement unique, maîtrisé, de création à deux. Avec L’Effilement du sac de jute, c’est une semblable alchimie qui est à l’oeuvre. Ce que souligne très précisément Dominique de Villepin dans sa préface : « Le poème est l’amour réalisé du désir demeuré désir. Acte et surgissement dont témoigne cette o... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
René Char a de tout temps cherché le compagnonnage des peintres. On se souvient de son amitié et de ses collaborations avec de nombreux artistes comme Georges Braque, Pablo Picasso, Victor Brauner, Joan Miro, Maria Elena Vieira da Silva, Nicolas de Staël,…

C'est en 1957 que le hasard va faire se rencontrer pour la première fois René Char et Zao Wou-Ki. Cette année-là Char a déjà publié de nombreux recueils dont Les Feuillets d'Hypnos, Fureur et Mystère, Les Matinaux ou encore Lettera Amorosa et Recherche de la base et du sommet. Il est déjà un poète accompli et reconnu.

Zao Wou-Ki est lui installé en France depuis plusieurs années. Tenté par l'impressionnisme, il a déjà peint et exposé dans plusieurs galeries parisiennes et à l'étranger, il s'est lié d'amitié avec d'autres artistes tels que Nicolas de Staël, Pierre Soulages, Maria Helena Vieira da Silva et Hans Hartung. Son oeuvre dépasse les frontières et bénéficie d'une grande reconnaissance.

En 1957, René Char travaille à la publication d'un ouvrage intitulé Compagnons dans le Jardin. Il souhaite que soit intégrées au livre un certain nombre de gravures. C'est grâce à l'intervention de son éditeur que leur exécution sera confiée à Zao Wou-Ki. Ainsi se fera leur première rencontre.
Plusieurs années plus tard, en juin 1980, René Char et Zao Wou-Ki terminent un nouveau travail en commun, fait à l'initiative du poète, Effilage du sac de jute. Élaboré à partir du manuscrit original de René Char, l'ouvrage tiré à 100 exemplaires seulement, comporte 18 poèmes et 10 aquarelles. La Bibliothèque nationale préempte ce manuscrit en vente publique en 1995 et l'intègre dans ses fonds.

Il faut attendre 2011 et sa publication chez Poésie Gallimard pour découvrir Effilage du sac de jute. L'ouvrage, assorti d'une belle préface de Dominique de Villepin et de quelques-unes des lettres échangées entre René Char et Zao Wou-Ki, rend compte du travail remarquable réalisé en collaboration par le poète et le peintre.

Les aquarelles de Zao Wou-Ki s'intercalent entre les poèmes manuscrits de René Char, comme si la matière et la lumière venaient se façonner l'une l'autre, comme si la parole, le regard et le mouvement venaient se confondre sans jamais se dissocier. Les mots de Char et les couleurs de Zao viennent de loin, ils parviennent jusqu'à nous, dans une étendue de nuances en pleine page, beaux comme un plein jour.

L'écriture manuscrite de René Char se fait touchante, les aquarelles sans motifs de Zao Wou-Ki prennent place dans l'épure. Chaque poème, chaque illustration tente un rapprochement avec l'autre, mais conserve aussi une distance précieuse, celle du fascinant paysage qui va entre imaginaire et mouvement.
Une très belle lecture.
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Quel dommage que je n'ai pas ressenti la beauté des poèmes rassemblés dans ce recueil. J'ai voulu connaître la prose de René Char car il a été un ami précieux d'Albert Camus. J'ai choisi « Effilage du sac de jute » pour son titre à défaut de la préface de Dominique de Villepin. Dix-huit poèmes accompagnés de dix aquarelles de Zao Wou-Ki. Deux artistes pour une oeuvre poétique moderne. Zao Wou-Ki n'est pas à sa première collaboration. Il a illustré des textes de Rimbaud et Saint-John Perse. En 1964, il a obtenu la nationalité française grâce à André Malraux pour lequel il a illustré « La Tentation de l'Occident ». Il laisse un héritage considérable.
Les poèmes de René Char sont manuscrits et difficilement déchiffrables. Son écriture se déploie en fines pattes de mouche. J'ai observé que les lignes se redressent vers la droite. Une mine d'or pour un graphologue.
Arrêtons là les digressions. Les deux artistes s'attachent à la matière, au temps et à la lumière. Une lumière sensible à l'espace plutôt urbanisé du la société contemporaine. La Première édition de ce recueil date de 1979. Ce sont des poèmes concrets, simples décrivant un instant, une forme. J'ai été plus sensible aux aquarelles de Zao Wou-Ki même si je n'y ai vu que des taches de couleurs. D'ailleurs, le choix des tons y est sans doute pour quelque chose.
Le dernier tiers du recueil accueille une courte correspondance entre les deux hommes.
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Ces dix-huit poèmes de René Char, enluminés par Zao Wou-Ki, sont reproduits à partir du manuscrit original conservé à la Bibliothèque Nationale de France. Si les textes figurent dans les Oeuvres complètes de la Pléiade, la correspondance entre ces deux artistes hors du commun, jointe à la présente édition, est inédite, fruit d'une complicité entre Marie-Claude Char et Françoise Marquet, la veuve du poète et celle du peintre. Sans être aussi dense que la correspondance avec Nicolas de Staël, elle n'en est pas moins le reflet d'une amitié en mouvement, offrant un éclairage ajouté pour tous les amis de cet immense écrivain. La réalisation de ce livre très soigné – et en édition de poche ! – nous présente en alternance les manuscrits de René Char et les aquarelles, absolument magnifiques, de Zao Wou-Ki. Un seul regret, celui de ne pas retrouver la typographie originale des poèmes, car même si l'écriture est très belle, harmonieuse, indispensable, dans ce format la lecture n'en est pas facilitée. Cela dit, Gallimard a réitéré avec cet ouvrage ce qu'il avait inauguré avec Lettera amorosa du même auteur, et ses fans ne peuvent que s'en réjouir !
Claude Amstutz, Libraire, Payot.ch
Lien : https://www.payot.ch/Detail/..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Tout ce qui illuminait à l'intérieur de nous gisait maintenant à nos pieds. Hors d'usage. L'intelligence que nous recevons du monde matériel, avec les multiples formes, au-dehors nous comblant de bienfaits, se détournait de nos besoins. Le miroir avait brisé tous ses sujets. On ne frète pas le vent ni ne descend le cours de la tempête. Ne grandit pas la peur, n'augmente pas le courage. Nous allons derechef répéter le projet suivant, jusqu'à la réalité du retour qui délivrera un nouveau départ de concert. Enserre de ta main qui te tend le plus énigmatique des cadeaux : une riante flamme levée, éprise de sa souche au point de s'en séparer.

"Récit écourté"
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Une barque au bas d’une maison – un franc-bord l’en sépare – attend le passager connu d’elle seule. Où enfin s’achemineront-ils ensemble ? L’hiver entier dort sa force sans que les roseaux soient froissés. A travers le silence à peine incisé la réponse est blanche. Les jeteuses de feux, la nuit, ne répètent pas mot pour mot sur ces eaux calmes.
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IBRIM

Le souffle restait attaché à sa maigre personne comme un enfant se tient au bord d'une fenêtre ouverte sans pouvoir se reculer ni s'élancer. L'étroitesse des dons sous l'horizon plaidait pour sa souffrance, mais le temps qui sait n'incommodait pas ses heures, non plus que le vertige d'être au monde.
Quand mon ami Ibrim, le valet de charrue, fut porté en terre, quelque part une pendule d'angle onze fois le remercia. Lui proche de la mer et rendu à ses vignes.
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Quand mon ami Ibrim, le valet de charrue, fut porté en terre, quelque part une pendule d'angle, onze fois, le remercia. Lui proche de la mer et rendu à ses vignes.
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Bredouille
le miroir, parle au cœur le portrait.
Et, s'éveille à lui-même.
(Fin de L'enfant à l'entonnoir)
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Videos de René Char (57) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de René Char
Les grands classiques du répertoire N°1 : René Char. “Claire”, suivi de “Fêtes des Arbres et du Chasseur” - Première diffusion sur la Radiodiffusion-Télévision Française : 14/05/1955. Réalisation : Alain Trutat. Musique originale : Pierick Houdy. Chef d'orchestre : Pierre Michel Le Conte. Avec Jacqueline Pagnol, Pierre Vaneck, Roger Blin, Madeleine Sylvain, Jean Mauvais, Pierre Leproux, Gaetan Jor, Jean-Jacques Morvan, Jean Péméja, Roger Pigaut, Jean Topart, Paul Emile Deiber, Lucienne Bogaert, Pierre Larquey, Michel Dumur, Catherine Goetgheluck. Et Cyril Dives à la guitare et l’Orchestre National de la RTF. “Claire” Dans cette suite, René Char suit le cours d’une rivière à laquelle il donne le nom familier de Claire. Il imagine que dans les villages et les lieux qu’elle traverse vivent, participant de l’existence de tous, des jeunes filles et des jeunes femmes appelées également Claire. Mais elles ne sont que des personnifications vivantes de la rivière elle-même. Claire est celle que le poète attend, la “Rencontrée” qui seule lui permet de chasser ses fantômes et de continuer à vivre. Claire est une et plusieurs, toutes celles qui “aiment, rêvent, attendent, souffrent, questionnent, espèrent, travaillent”. À travers les personnages d’un chef d’opérations dans le maquis puis d’un chargé de mission de la Résistance, ce sont ses propres contradictions qu’interroge le poète des “Feuillets d’Hypnos”. Dans “Claire”, il poursuit sous une forme dramatique son analyse à la fois poétique et politique du réel, avoue ses déceptions face à l’hostilité d’un monde qui aurait dû changer et s’est reconstruit, étranger à cette espérance. “Fêtes des Arbres et du chasseur” Poème pour voix et guitare. Deux joueurs de guitare sont assis en plein air dans l’attente du chasseur. Ils échangent des poèmes. Thèmes : Création Radiophonique| Radiodiffusion-Télévision Française| Grands Classiques| Poésie| France Culture| René Char
Source : France Culture
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