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Critiques sur le theme : famille (79)
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Papa et maman sont dans un bateau

Lecture Jeune, n°130 - juin 2009 - La famille Doinel est aux prises avec les difficultés d'une société contemporaine en crise. Marc, le père de famille et gérant d'une entreprise doit faire face au rachat de son groupe par une filiale hollandaise. Nadine, institutrice tente tant bien que mal de suivre à la lettre les instructions du Ministère de l'Education nationale. Leurs deux enfants sont eux aussi en proie aux tourments propres à leur âge. Charlie, l'adolescente complexée, se réfugie dans les mangas et son petit frère Esteban, doit faire face aux quolibets de ses camarades. le tout sur un rythme trépidant qui laisse peu de temps à cette famille pour se réunir autour de la table et parler. Pourtant, un rêve commun les rassemble : une yourte mongole, quelque part en Normandie. Marie-Aude Murail excelle dans l'art de séduire son lecteur et sait qu'elle n'est pas lue que par les adolescents. Aussi elle multiplie les références et les clins d'oeil qui plairont aux plus âgés de ses fans : des personnages de Truffaut, des références à l'actualité politique, etc. Et elle surprend également en insérant des courts résumés des mangas lus par Charlie, qui en est férue ! L'auteur critique nos vies trépidantes, qui poussent à l'individualisme et la tentation de fuir les grandes villes pour une vie à la campagne, souvent fantasmée. Cette famille ordinaire mais totalement atypique devient attachante et le lecteur aimerait les rejoindre à table le temps d'un petit-déjeuner ! Un bémol concernant le dénouement et le compromis choisi par l'auteur : la famille Doinel découvre les joies de la vie dans la yourte, le temps des vacances. le cliché des citadins trouvant le bonheur dans la nature n'est donc pas évité... Anne Clerc
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Guadalquivir

Lecture Jeune, n°130 - juin 2009 - Nous sommes dans une banlieue du Nord de la France. « La Meute » est constituée par une bande de garçons profondément racistes qui se réclament du mouvement skinheads. Frédéric intègre le groupe après avoir réalisé avec succès une série d'épreuves. La Meute est alors en guerre contre les « Arabes » de la cité d'en face et prépare un coup d'une rare violence. Frédéric doit être de la partie mais un appel de sa grand-mère atteinte d'Alzheimer va changer le cours des choses : elle s'est enfuie de l'hôpital et veut prendre le train pour l'Espagne. Frédéric l'a rejointe in extremis sur le quai de la gare et le voilà emporté malgré lui vers son pays d'origine. Commence alors une aventure extraordinaire sur les traces de son passé. Sur leur route, ils croisent Kenza et son père, marocains. L'occasion pour le jeune homme de faire l'expérience de la différence. Guadalquivir est un roman d'apprentissage qui évoque de nombreux problèmes de société comme la violence, la montée du racisme, le chômage, les maladies de la vieillesse, etc. Malgré la multitude des thèmes abordés, ce roman ne tombe pas dans le misérabilisme. le Guadalquivir est le fleuve mythique de l'Andalousie. Il tire son nom de l'expression arabe « al-wadi al-Kabir » qui signifie « le grand fleuve ». À l'image du parcours du fleuve, le jeune héros évolue et traverse l'Espagne, à la découverte de lui-même. Enfin, la poésie espagnole qui jalonne le récit instaure une émotion empreinte de nostalgie. Maryline Duval
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Les nuits assassines

Lecture Jeune, n°130 - juin 2009 - Une série de morts mystérieuses touchent la famille Neunhöffer. le récit s'ouvre sur le décès du fils, Alex. Étrange disparition, d'autant plus que son père vingt ans auparavant, était décédé au même âge. Un simple signe du destin ? Mais d'autres morts tout aussi inattendues frappent cette même famille autrichienne. Entre fantastique et polar, ce manhwa capte l'attention du lecteur. Cet ouvrage maintient un suspens saisissant sur cette succession de décès jusqu'à son dénouement inattendu. le graphisme rappelle les images d'animation et l'alternance de couleurs chaudes et froides sur un propos morbide et inquiétant crée un contraste intéressant. le contraste entre le scénario écrit par un auteur franco-belge et le dessinateur coréen pourrait en dérouter plus d'un car les références culturelles semblent différentes. Ainsi lorsque les personnages expriment des situations de tension, les traits sont exagérés à la façon des mangas alors qu'il aurait fallu pour ce scénario oppressant, plus de subtilité dans l'illustration des visages. Un projet original qui présente des limites et une lecture à réserver à des lecteurs aguerris. Sonia Seddiki
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Un swing parfait

Lecture Jeune, n°131 - septembre 2009 - Elena habite une résidence sécurisée en Bourgogne, construite par son père, promoteur du lotissement, qui s'est inspiré du modèle américain. Une existence dorée, à l'écart du village, mais terriblement monotone. Ses parents ne s'entendent plus : son père est autoritaire et obsédé par l'argent, sa mère est dépressive depuis la fugue de leur fils, Ugo, six ans plus tôt. Cet été, Elena a grandi et tombe éperdument amoureuse de Lucas, le fils du gardien. Mais le retour d'Ugo dans la famille va bouleverser l'ordre établi. le garçon a changé, devenant taciturne, violent et grossier. Elena est inquiète, tout comme le gardien, Marc Porato, qui le surveille attentivement.
Si le récit alterne les points de vue, le lecteur adolescent privilégiera sans aucun doute celui d'Elena, à fleur de peau. le lecteur adulte pourra préférer le gardien désabusé, qui rappelle les grandes figures d'enquêteurs « privés » du roman noir. le roman mêle habilement les non-dits familiaux à l'intrigue policière. Une ambiance étouffante, un fait divers qui sonne juste, probablement inspiré de la réalité, dans laquelle Jean-Paul Nozière puise volontiers. Tous les ingrédients sont là pour que chaque lecteur puisse imaginer son propre film noir ! le texte mériterait une couverture plus attrayante que cette illustration démodée. À lire absolument et sans limite d'âge ! Cécile Robin-Lapeyre
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Quand mon frère reviendra

Lecture Jeune, n°131 - septembre 2009 - Cela fait six mois que Philippe, 16 ans, a fugué du domicile familial quand la gendarmerie appelle pour annoncer qu'il a été retrouvé dans un squat du sud de la France. Si la mère de Lia est soulagée en apprenant la nouvelle, l'adolescente est inquiète et appréhende le retour de son frère. Rien ne semble pouvoir expliquer son départ : ils ont tous deux grandi dans une famille aimante. Alors qu'est-ce qui a bien pu pousser Philippe, autrefois si proche et si rassurant à son égard, à quitter la maison ? Dans quel état, physique et moral, va-t-il revenir ? Ce sont toutes ces interrogations qui hantent Lia, qui a dû faire face et continuer malgré tout à vivre. Puis, Philippe arrive, différent, transformé, et les retrouvailles sont difficiles. Un fossé s'est creusé entre ce frère, tant attendu, et sa famille. le chemin pour réapprendre à vivre ensemble paraît long et incertain.
Ce roman sensible et réaliste est construit en trois parties : le moment où Philippe est retrouvé, son absence et son retour. Il traduit avec justesse les sentiments, les questionnements, l'angoisse et l'appréhension de toute une famille face à la fugue. C'est également un portrait en creux d'un adolescent en quête de la véritable liberté, de son identité. Cette expérience troublante et les interrogations du frère et de la soeur les auront fait grandir tous les deux. Perrine Concialdi
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Le Courage du papillon

Lecture Jeune, n°131 - septembre 2009 - Beauty Mim, Faithful, Fancy et Autumn, les soeurs Herbert complices et inséparables, voient leur quotidien se dérouler avec insouciance, sans se douter qu'un homme est attentif à leurs moindres faits et gestes : tenue vestimentaire, attitude, cheveux, tout l'attire. Il ne sait pas encore vers laquelle se porte sa préférence... Pourtant le choix se fera malgré lui : Autumn quitte le foyer familial sur un coup de tête et se retrouve perdue dans les rues de la petite ville de Mallory. Elle croise alors cet individu, tandis que le lecteur devine, angoissé, qu'il ne la laissera pas repartir. Autumn est séquestrée dans une petite chambre, où l'homme la « soigne » et la menace.
Le procédé narratif fait entendre tour à tour les voix de trois des soeurs et celle de l'homme. Il en résulte une atmosphère extrêmement oppressante. Les jeunes filles ont des préoccupations de leurs âges. Beauty, la plus âgée aimerait, avoir un petit ami et connaître son premier baiser. Cette légèreté vient en contrepoint du regard pervers de l'homme sur les jeunes filles, accroissant le malaise. L'écriture est juste et originale, multipliant les points de vue, et le récit n'en est que plus réaliste. Il en faut peu pour que le destin d'une famille ordinaire bascule dans le drame. Rien n'est occulté, notamment concernant la séquestration d'Autumn, ce qui peut heurter certains lecteurs. Il est donc important d'en accompagner la lecture. Anne Clerc
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Thiên An ou La grande traversée : Du Vietnam à Pa..

Lecture Jeune, n°132 - décembre 2009 - le narrateur, Thiên An, est un jeune Vietnamien réfugié à Paris avec son père et une partie de sa famille, en 1977. Une rédaction donnée par son professeur, « Racontez une grande épreuve physique », déclenche ses souvenirs d'exil et l'évocation des conditions de vie de la communauté vietnamienne réfugiée à Paris. le récit est divisé en 22 chapitres mêlant habilement la vie quotidienne du jeune garçon, angoissé par l'obligation de rendre sa copie, aux embûches rencontrées par les fugitifs sur les boat-people : tempêtes, manque de nourriture, pirates, etc. C'est aussi l'occasion d'évoquer les traditions culturelles, religieuses qui soudent la communauté en lui permettant de lutter contre l'adversité.
La présentation sous forme de cahier d'écolier, aux pages quadrillées illustrées de dessins réalistes aux couleurs rudes, rend la lecture facile. Pour mieux connaître le contexte historique, un dossier intitulé « L'immigration vietnamienne en France » complète utilement le récit par une chronologie, une carte, un lexique, des données sur la guerre du Vietnam, l'exil en France et dans le monde. C'est un livre à conseiller pour une première approche de ce phénomène migratoire. Colette Broutin
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Mes voisins les Yamada, tome 1

Lecture Jeune, n°132 - décembre 2009 - Chez les Yamada, famille japonaise, on trouve : un père qui se voudrait chef de famille, une mère paresseuse obsédée par la cuisine, une grand-mère tenace qui n'hésite pas à donner son avis - surtout quand on ne lui demande pas -, un fils « looser » et une petite soeur espiègle qui s'amuse des tribulations de sa famille. Chacun tente, avec beaucoup de vitalité, de défier les aléas du quotidien. Les Yamada ont fait parler d'eux lors de la sortie du film en 2001, production des studios Ghibli dans une adaptation du grand Isao Takahata, réalisateur du Tombeaux des lucioles. Si vous avez eu la chance de les voir évoluer sur grand écran, vous aimerez les retrouver dans leur version papier, disponible en France pour la première fois. Il s'agit donc, avec ce premier volume de la trilogie, d'un événement éditorial à ne pas manquer. Tout comme les personnages d'Osamu Tezuka ou les figures emblématiques de Hayao Miyazaki, les Yamada sont en passe de devenir un classique. Ce sont bel et bien les stars de l'absurde, les rois des « aventures domestiques », un peu comme leurs homologues américains, les Simpson mais en plus sages.
C'est d'ailleurs à la manière des strips américains qu'Hisaichi Ishii déroule ses histoires sur quatre cases. Un exercice de style manié d'une main de maître puisque nous rions de situations tirées de la vie de tous les jours. Bien que le dessin soit simple et épuré, les personnages n'en ont pas moins de consistance et de dynamisme. Grâce à la vivacité du trait, couplée à la légèreté affirmée et parfaitement assumée du thème, Hisaichi Ishii lève le voile sur les travers d'une société très codée. C'est finalement parce que les Yamada réussissent à contourner ces codes, que ce manga plaît et plaira aux adolescents. Sonia Seddiki
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L'arche de Noa

Lecture Jeune, n°129 - mars 2009 - Noa est une jeune fille de 11 ans, studieuse et serviable. Elle suit les cours au collège, avec ses amis, les jumeaux, Benjamin et Clément, et leur acolyte Gabriel. Mais un soir, de retour de l'école, elle est la seule à entendre des bruits venant des sous-sols du bâtiment. Durant la nuit, elle est réveillée par d'autres sons étranges, puis par une voix : elle aperçoit alors un elfe, nommé Tura, qu'elle essaie d'attraper, en vain. le lendemain, elle assiste dans l'escalier de son immeuble à une bataille entre elfes et fées. Et surtout, elle se fait attaquer par une horrible femme-louve ! Noa va découvrir que sa petite soeur a réveillé le Mal Absolu, et va tout faire pour la sauver ! Ce roman fantastique est parfois décevant en termes de qualité littéraire, mais son rythme haletant séduira les adolescents. En effet, les références aux titres de fantasy à succès sont nombreuses (Harry Potter, le Seigneur des Anneaux...). En outre, le narrateur s'adresse directement au lecteur, l'entraînant vers de fausses pistes, l'engageant à bien lire ce qui va suivre, de manière à instaurer une certaine interactivité. L'Arche de Noa plaira autant aux fans du genre qu'aux débutants en la matière. ? Sébastien Féranec
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L'apprenti

Lecture Jeune, n°129 - mars 2009 - Depuis dix ans, Séverine Magois traduit fidèlement pour les Éditions Théâtrales l'oeuvre de Daniel Keene, dramaturge et metteur en scène australien de premier plan, dont le public français a su apprécier le regard très humain porté sur les tragédies de nos existences modernes. Keene, qui inspire nos metteurs en scène, a été artiste en résidence au Théâtre de la Commune d'Aubervilliers en 2004 et écrit souvent à la demande de compagnies françaises.
L'Apprenti, sa première pièce longue destinée au jeune public, explore un thème récurrent de son théâtre, les relations entre père et fils, dans un registre nouveau, plus proche du conte que de la tragédie. Julien douze ans a du mal à s'entendre avec son père, qui possède certes deux paires de lunettes, une pour voir de près, une pour voir de loin, mais ne « voit rien de rien ». de sa fenêtre, le jeune garçon observe les clients du café d'en face, à la recherche d'un autre père, plus disponible. Ce sera Pascal, un homme solitaire, sans famille, que Julien se choisira et qui devra apprendre le rôle de père.
Treize scènes, une par mois, durant un an. Deux personnages agaçants et attachants qui « vivent d'instant en instant devant nos yeux ». Un plateau de théâtre vide, où lumières et bruitages suggèrent seuls le passage des saisons et les lieux - marché, parc, cinéma, grilles du collège, etc. - où se retrouvent Pascal et Julien, comme n'importe quel père et son fils. Au fil des rencontres, ces deux-là apprennent à se connaître, se regarder, se parler, se disputent aussi, et en viennent même à se ressembler. « Je veux que mes personnages hissent leur âme à la surface de leur peau », dit Keene, dont le théâtre s'attaque toujours « au coeur du tumulte », là où l'on passe du rire aux larmes, où le silence existe et où les mots ont la force du poème. ? Charlotte Plat
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Clic

Lecture Jeune, n°129 - mars 2009 - Un roman, dix auteurs. Et pas n'importe lesquels : David Almond, Eoin Colfer, Nick Hornby, Roddy Doyle... Pari audacieux et original, au service d'une cause : le soutien à Amnesty International. le roman débute avec la mort du photographe de presse George Keane, dit « Gé », qui laisse inconsolables ses petits-enfants : Jason, un ado rebelle, et surtout la petite Maggie. Chacun hérite d'un paquet mystérieux : l'adolescent découvre une liasse de photos de célébrités, dédicacées à son nom, et la fille, une boîte insolite, contenant sept coquillages exotiques, avec une carte énigmatique en guise de testament : « Relance-les tous ! ». À partir de là, des histoires s'enchaînent et s'enchevêtrent ; des rebondissements inattendus nous réservent de belles surprises. Chaque auteur reprend le « cadavre exquis » et lève un peu plus le voile sur Gé, en superposant les événements et les rencontres qui l'ont mené à travers le monde. Des plages d'Angleterre à la ville de Sapporo, en passant par la Russie et l'Australie, on retrouve les traces du photographe et l'on découvre son portrait en creux.Parallèlement, on assiste à l'évolution de Jason et de Maggie, qui, chacun à sa manière, continuent l'oeuvre de leur grand-père. La diversité des styles et des tons du roman fait écho à la multitude d'époques, de personnages et de contrées lointaines qui s'entrecroisent avant de laisser apparaître le puzzle reconstitué d'une vie, l'univers d'un homme. Si tous les récits n'ont pas la même charge émotionnelle ni la même subtilité, l'ensemble évite les subterfuges cousus de fil blanc, impose sa logique et laisse une agréable impression d'unité. ? Nikoleta Bouilloux-Lafont
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Quelques jours ensemble

Lecture Jeune, n°129 - mars 2009 - La vie d'un homme bascule quand une femme, avec qui il a vécu 13 ans auparavant, l'appelle pour le rencontrer. Jusque là, il a mené une vie facile de grand adolescent, séducteur et égoïste. Il découvre qu'il a un fils, atteint d'une maladie génétique incurable, la progéria, qui accélère le vieillissement. La jeune femme, gravement malade elle aussi, sollicite son aide pour s'occuper de l'enfant pendant son hospitalisation. Comment assumer cette paternité imprévue qui, non seulement bouleverse sa vie sentimentale et professionnelle, mais le confronte à un fils dont l'apparence sénile le met mal à l'aise ? le récit est admirablement servi par un dessin aux couleurs légères, expression juste et intime des émotions qui bouleversent les personnages. Au cours de ces instants partagés, le père et le fils se découvrent, se heurtent, vivent des moments de complicité émouvante où leurs mains se joignent dans un amour infini. Sans céder à la sensiblerie, cet album plein de pudeur éclaire le drame des enfants atteints d'une maladie génétique rare, qui vivent dans l'attente angoissante d'une mort prématurée. ? Colette Broutin
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Ailleurs

Lecture Jeune, n°129 - mars 2009 - Une femme quitte précipitamment l'Australie avec ses deux enfants pour se réfugier dans la grande demeure familiale, en France. Elle y retrouve sa mère, son frère et sa belle-soeur qui vient d'accoucher. Mais l'enfant est mort né et la jeune femme ne peut se résoudre à l'enterrer. Alors que le roman se déroule de nos jours - quelques détails comme un portable, suffisent à l'indiquer - l'intrigue semble se passer dans une époque lointaine, ailleurs... L'atmosphère est lourde et mêle deux drames parallèles : le cadavre du bébé évoque un scénario morbide et l'épouse a fui la maltraitance conjugale. Beaucoup de questions resteront en suspens dans ce roman, comme le sort du père que l'enfant tente de joindre au téléphone. La mort rôde sur la demeure et menace tous les protagonistes...
Peu de mots, pas de descriptions inutiles, ni de digressions, une littérature efficace : une écriture envoûtante décrit par touches suggestives un huis clos qui se déroule dans un lieu tout aussi enchanteur que maléfique. Les lecteurs les plus âgés apprécieront ce conte sombre, car il n'est pas sans rappeler l'univers cinématographique qui leur est familier : gothique et fantastique. ? Cécile Robin-Lapeyre
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Les inséparables

Lecture jeune, n°128 - Après La reine du silence (Prix Médicis 2004, voir LJ n° 113) Marie Nimier revient à nouveau sur son enfance et convoque la figure de Léa, amie précieuse. L'auteur évoque les petites choses de leur jeunesse dans le quartier des Champs-Élysées d'un Paris des années 60. Famille recomposée pour les deux fillettes, père absent, Marie trouve dans la famille de sa copine un brin de loufoquerie, notamment dans le personnage de John Palmer, beau-père américain, qui offrira aux gamines comme animal de compagnie Rommel, un fennec. Si différentes, les petites filles sont comme fascinées l'une par l'autre : Marie l'enfant sage, Léa l'exubérante. À l'adolescence déjà elles tenteront des expériences distinctes. Pourtant elles seront toujours là l'une pour l'autre, liées, inséparables. Mais Marie ne parviendra pas à empêcher Léa la flamboyante de s'abîmer dans la drogue, puis la prostitution.

Dans ce texte sincère, et certainement nécessaire, l'auteur tente de revenir sur ces instants, où peut être la vie a basculé. Jamais elle ne juge son amie. L'ouvrage tout entier dédié à ce portrait passionné de Léa touche le lecteur. Il en émane un très joli souffle de vie, qui fait tenir debout, bien vivantes, les deux amies.

Hélène Sagnet
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Un brillant avenir

Lecture jeune, n°128 - Quatre périodes délimitent la vie d'une femme, et deux identités : Elena la petite roumaine, née dans les années trente en Bessarabie, devenue Helen, citoyenne américaine. La construction narrative alterne entre la jeunesse d'Elena et sa vie actuelle aux États-Unis. le roman s'ouvre sur une scène poignante : le mari d'Helen, atteint par la maladie d'Alzheimer, choisit de se donner la mort. le récit revient ensuite sur l'enfance difficile de la petite fille, ballotée, dans les années trente, entre les membres d'une même famille qui a émigré en Roumanie. Elena sera adoptée par son oncle et sa tante après la mort de sa mère. Étrangère au sein de ce couple distant, la jeune fille se réfugie dans la lecture et l'étude. L'intérêt majeur du roman est de découvrir l'adolescence dans un pays communiste. Elena tombe amoureuse de Jacob, qui est juif, et pour cela rejeté par sa famille, qui se conforme à l'antisémitisme ambiant. Seul compte pour eux l'avenir d'Elena. Devenue ingénieur chimiste, pour elle seul comptera l'avenir de son fils. Lorsque le jeune couple a réussi à imposer son mariage et à fuir en Israël, Elena voudra repartir aussitôt aux États-Unis, autant par ambition, que pour éviter à son fils d'avoir à défendre son pays.

La fin « heureuse » est assez inattendue pour ce livre qui présente l'incommunicabilité entre les cultures et l'incompréhension au sein d'une famille. L'individualisme forcené d'Helen, est-il un idéal à proposer aux adolescents ? le roman est assez captivant, situant cette saga familiale dans les grands conflits de l'Histoire du XXe siècle. Si le roman bouscule la chronologie, chaque chapitre est daté. Phrases courtes, nombreux dialogues, style minimaliste, sans effet littéraire qui en font un roman de lecture facile. Il a obtenu le prix Goncourt des lycéens en novembre dernier et peut être soumis à une lecture (critique) des jeunes adultes.

Cécile Robin-Lapeyre
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