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EAN : 9782707323712
121 pages
Editions de Minuit (03/04/2014)
3.3/5   137 notes
Résumé :
Sept récits, sept lieux : un parc, un pont, un fond sous-marin, le Suffolk et la Mayenne, Babylone et Le Bourget.
Que lire après Caprice de la reineVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (29) Voir plus Ajouter une critique
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Lecture jubilatoire que celle de ces textes courts de Jean Echenoz réunis sous le titre de l'un d'entre eux «Caprice de la reine»
Il dit lui-même qu'il a éprouvé un grand plaisir à les écrire et ce plaisir devient nôtre.
Perfection de ces récits concis, empreints d'élégance et d'une ironie discrète, d'une précision qui frise parfois la maniaquerie
Echenoz fidèle à lui-même. Plus il fait court, meilleur il est et je reste admirative à chaque lecture.
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Sur les conseils - toujours avisés - de mon libraire préféré, je suis partie à la découverte de Jean Echenoz, avec un recueil de nouvelles, Caprice d'une reine. Un titre fort engageant.

Sept récits, sept endroits où l'on passe de la Babylone visitée par Hérodote à la campagne mayennaise ou encore le Bourget.

J'avoue n'avoir pas toujours tout compris la volonté de l'auteur dans certaines histoires. Mais du reste, qu'importe? Je me suis régalé avec son style imagé, souvent décalé, plein de poésie. Il y a beaucoup de charme et d'humour dans ses textes. Ils s'avèrent assez surprenant et j'ai adoré sa manière d'insister sur de petits détails ou d'extrapoler sur le comportement de fourmis en leur inventant des mots de passe et de "subreptices baisers".

Alors même si dans l'oeuvre de Jean Echenoz, ce recueil n'est peut-être pas le plus accessible, il m'a néanmoins donné envie de le découvrir plus avant. En plus de m'avoir fait passer un très agréable moment de lecture.
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Jean Echenoz est un virtuose de l'axe syntagmatique. Il peut se lancer dans des phrases longues, complexes, qui plus est, descriptives, les combiner à l'envi et rien ne paraît pesant ou bancal. En plus, il sait ajouter une touche suffisante de facétie (j'ai hésité à écrire "ironie discrète") pour que le lecteur ne soit pas seulement pantois d'admiration devant tant de technicité ce qui pourrait éventuellement créer un peu de distance avec le texte.
Qui n'a jamais eu envie de lire un livre juste pour la beauté de son écriture et ce, peu importe (ou presque) le propos ? Pour cela, nous connaissons tous quelques valeurs sûres. Désirant lire un ouvrage des Editions de Minuit (dont je ne peux me lasser d'admirer la naissance toute clandestine), je découvre un auteur qui fabrique ses phrases comme je les aime, un collier de perles dont on pourrait croire à tort qu'elles sont interchangeables et dont la plus belle des mises en valeur procède d'un travail précis qui a la délicatesse de se faire oublier.
Cohérence oblige, la maison d'édition a cherché une thématique commune à ces récits écrits pour des occasions différentes. Ils nous emmèneront de lieu en lieu, nous affirme-t-on en 4ème de couverture. Oui, pourquoi pas... (historique et géographique alors le parcours). Pour ma part, ils auraient pu tout aussi bien mettre : "lisez quelques phrases et vous vous régalerez".


Lien : http://leschroniquesdepetite..
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Véritable alchimiste, Jean Echenoz m'enchante une nouvelle fois avec cette « Reine des abeilles », recueil de nouvelles ou de textes courts très différents, où les lieux sont privilégiés à chaque fois et où l'auteur accorde de ce fait une grande place à la description.

Echenoz sait écrire sur tout et il le fait bien.
Il écrit « Nelson » qui lui permet de brosser un extraordinaire portrait de l'amiral Nelson,"manchot, borgne et fiévreux", à travers ses blessures, ses amputations, ses failles. Il nous entraine dans le Suffolk au début du 19ème siècle où l'amiral va planter des arbres dont les troncs serviront à construire la future flotte royale.
Avec "Caprice de la reine", qui donne son titre au recueil, Echenoz se livre à une description impressionnante et assez drôle du lieudit le Pirli, commune d'Argentré, circonscription de Laval, y compris des vaches et des abeilles.
Echenoz revisite l'histoire aux côtés d'Hérodote avec "A Babylone" et fait un traveling sur les statues des reines qui entourent un bassin du Luxembourg dans "Vingt femmes dans le jardin du Luxembourg et dans le sens des aiguilles d'une montre". Ce texte m'a donné envie d'y retourner pour encore mieux apprécier cette danse de nobles dames.
Il y a aussi "Nitrox", texte décalé avec une prostituée qui sévit en milieu sous-marin.

Mais, mes deux textes préférés sont "Génie civil" et "Trois sandwiches au Bourget".
Le premier est l'histoire d'un ingénieur des Ponts et Chaussées, récemment veuf, qui s'occupe en écrivant un Abrégé d'histoire générale des ponts, prétexte aux voyages, voire à rencontre amoureuse. La fin sera tragique mais se passera sur un pont. Je trouve que les descriptions techniques sont passionnantes sans être superficielles. Je crois d'ailleurs qu'Echenoz a un talent particulier pour vulgariser ce qui est complexe techniquement comme il l'a déjà montré dans un précédent roman « Comme des éclairs ».
Et puis, cerise sur le gâteau, il y a « Trois sandwiches au Bourget ». Ce texte excellent m'a fait penser au livre de François Maspero « Les passagers du Roissy-Express » tout en étant très différent. Cette triple excursion au Bourget en RER d'un écrivain en quête d'un sandwich sur fond d'observation sociologique et politique de la banlieue parisienne est un vrai régal.


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Voici ma deuxième tentative d'approche de cet écrivain. Après avoir été plus que déçu par son roman « courir », j'ai voulu être magnanime et écouter les commentaires enthousiastes de certains d'entre nous. Mal m'en a pris.

J'y suis donc allé à contrecoeur et décidément oui, l'écriture de Jean Echenoz m'est totalement hermétique.
Il semble bien que je sois le seul à trouver cette écriture désespérément fade, insipide, sans intérêt et quasiment grotesque.
Un « style » direct, certes brillamment descriptif, mais surtout une fate transcription de la langue parlée, a la limite du disharmonieux, du barbarisme (*).
Quant aux sujets : sans aucun intérêt.
Les deux conjugués me donnent le sentiment, lorsque je le lis, d'écouter un raseur.

Tout ; Absolument tout m'échappe dans ce recueil.

Comment peut-on apprécier lire du mal-parler, Quel en est l'intérêt ?

Certes j'ai beaucoup apprécié l'aptitude d'Echenoz à décrire le paysage qu'il observe dans sa nouvelle « Caprice de la reine » ; de plus la chute amusante, légèrement décalée, à la façon d'un Boris Vian, de la nouvelle m'a réjoui….. Mais voilà ; c'est tout et c'est bien peu.

Comme, par politesse, je ne m'écarte pas d'un raseur, je me suis efforcé de finir la lecture du bouquin, alternant, pour m'y aider, avec d'autre choses plus agréables, c'est-à-dire n'importe quoi d'autre.

Mais cette fois est bien la dernière. Je place mes deux livres, dans un tout petit coin de ma bibliothèque, parce qu'un livre ça ne se jette pas. Ils se couvriront de poussière jusqu'à ce qu'un jour quelqu'un en trouve la clef qui m'échappe…ou pas.


(*) … il est équipé d'un radiateur surdimensionné d'où vient qu'il fait si chaud – page 88).
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critiques presse (6)
LaPresse
03 juin 2014
Sept récits, sept lieux. Autant d'idées fixes suivies avec la perfection formelle qui caractérise Jean Echenoz.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Actualitte
16 avril 2014
Bref, un fourre-tout cohérent, où l'on voit que l'on peut passer d'Hérodote en goguette à Babylone aux sous-marins et aux ponts suspendus sans grande difficulté. À condition de s'appeler Echenoz, bien sûr.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Culturebox
10 avril 2014
"Caprice de la reine"(Editions de Minuit) est une somme de sept nouvelles, sans lien les unes avec les autres. Sept textes, sept lieux, sept sujets. Un exquis bouquet de curiosités signé Jean Echenoz.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Liberation
08 avril 2014
C’est par la structure et le rythme de ses phrases qu’Echenoz échappe à une telle charge, suggérant l’infiniment trop grand (guerres, paysages, Histoire, vies) par l’infiniment petit, le mettant comme Paris en bouteille.
Lire la critique sur le site : Liberation
Bibliobs
02 avril 2014
Plus il écrit court, plus il est grand écrivain. Jean Echenoz, ce miniaturiste qui peint à fresque, ce taciturne enjoué, cet éblouissant discret, cet éloquent timide, est un oxymore vivant, seul romancier contemporain capable de raconter, en cent vingt petites pages, les dix dernières années de Maurice Ravel ou le long désastre de 14-18.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Telerama
02 avril 2014
Sept récits, autant de promenades dans le temps et l'espace, de Babylone au Bourget, avec Jean Echenoz pour guide ironique.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Il aimait voir, au-dessus de la Tweed, le brouillard ayant dissous les hautes piles du Royal border Bridge pour laisser flotter seule sa travée sombre au milieu de l’air, voir les sombres flots du Potomac reflétant le marbre pâle des arches du pont Woodrow Wilson ou, sur un bras d’Adriatique, voir trois îles de roc aride reliées par un fil armé, d’une blancheur si pareille à la leur qu’on le croyait engendré par elles. Il aimait entendre le vent produire un accord grave en caressant une harpe de câbles ou croire entendre, bourdon sous un archet, le contrepoint d’une courbe d’acier sur le béton d’un viaduc rectiligne. Il aimait compter les arches des ouvrages qui sont leurs souffles successifs, créant des ponts à respiration variable, et qui produisent en se reflétant sur l’eau mouvante des ondes sinusoïdales mobiles, tremblantes, comme on surveille à son chevet les cycles biologiques d’un malade, en lignes vertes sur écran noir.
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Et à nos pieds, déroulé sur la terrasse, gît un tuyau d'arrosage orange, comme un serpent laissé pour mort et le long duquel un peuple de fourmis circule abondamment en deux sens, chacune tenant la plupart du temps sa droite comme sur une route classique. Le trafic de ces fourmis est fort dense, qui doit relier leurs dortoirs proches du chantier de construction à leurs divers ateliers, silos de grain, champignonnières, laboratoires de ponte ou étables à pucerons. S'arrêtant brièvement en se croisant, les ouvrières procèdent alors à un rapide contact frontal, histoire d'échanger un baiser subreptice ou se rappeler le mot de passe du jour, à moins que ce ne soit pour ricaner en douce du dernier caprice de la reine.
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Chronologiquement, c’était assez simple. Après qu’on s’est lassé de se balancer comme un gibbon d’arbre en arbre au bout d’une liane, on a eu l’idée d’utiliser autrement cette liane, détourner de son usage initial cet épiphyte grimpant et le tresser en cordages à l’aide desquels, pour enjamber les gorges et les torrents, on avait mis au point les premiers ponts à proprement parler.
Mais, très vite, à l’expérience on a jugé ce procédé trop précaire et fragile, tôt sujet à l’usure et de trop brève espérance de vie. Au-dessus de ces obstacles naturels on a donc imaginé de jeter des arbres abattus, d’abord de simples fûts plus ou moins ébranchés sur lesquels on pouvait se tenir droit et progresser au-dessus d’un gouffre en dépit du vertige – la naissance du vertige dans l’histoire de l’homme constituant au reste une question pleine d’intérêt. Passé l’émerveillement de cette découverte, mais compte tenu de la méthode des essais et des erreurs, et au vu des nombreux accidents qui en ont forcément résulté, on a jugé que c’était quand même toute une affaire de se tenir en équilibre là-dessus. Surtout cela n’autorisait pas, comme on l’avait très vite souhaité, le transport de charges conséquentes, d’ordre alimentaire pour l’essentiel.
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Le trafic de ces fourmis est fort dense, qui doit relier leurs dortoirs proches du chantier de construction à leurs divers ateliers, silos de grain, champignonnières, laboratoire de ponte ou étables à pucerons. S'arrêtant brièvement en se croisant, les ouvrières procèdent alors à un rapide contact frontal, histoire d'échanger un baiser subreptice ou se rappeler le mot de passe du jour, à moins que ce ne soit pour ricaner en douce du dernier caprice de la reine.

Caprice de la reine
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Hérodote n'hésite pas à prétendre que la terre produit jusqu'à trois cents fois ce qu'on sème : il grossit le trait selon son habitude, il sait qu'on le sait de sorte que, persuadé par avance qu'on ne le croira pas, il renonce à préciser jusqu'où montent les tiges de sésame et de millet. Il sait qu'on risque de ne pas le croire et il est vrai qu'on l'a repéré comme un enjoliveur, parfois, des choses : Plutarque estime qu'il faudrait plusieurs livres pour inventorier ses mensonges quand Aulu-Gelle le traite froidement de mythomane.
Mais Hérodote s'en fout, en attendant il va et vient, se promène dans les rues de la ville et dans ses environs, regarde autour de lui, se documente, essaie dans son mauvais assyrien de discuter avec les gens qu'il rencontre.
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Mathieu Lindon Une archive - éditions P.O.L où Mathieu Lindon tente de dire de quoi et comment est composé son livre "Une archive", et où il est notamment question de son père Jérôme Lindon et des éditions de Minuit, des relations entre un père et un fils et entre un fils et un père, de Samuel Beckett, Alain Robbe-Grillet, Claude Simon, Marguerite Duras et de Robert Pinget, de vie familiale et de vie professionnelle, de l'engagement de Jérôme Lindon et de ses combats, de la Résistance, de la guerre d'Algérie et des Palestiniens, du Prix Unique du livre, des éditeurs et des libraires, d'être seul contre tous parfois, du Nouveau Roman et de Nathalie Sarraute, d'Hervé Guibert et d'Eugène Savitzkaya, de Jean Echenoz et de Jean-Phillipe Toussaint, de Pierre-Sébastien Heudaux et de la revue Minuit, d'Irène Lindon et de André Lindon, d'écrire et de publier, de Paul Otchakovsky-Laurens et des éditions P.O.L, à l'occasion de la parution de "Une archive", de Mathieu Lindon aux éditions P.O.L, à Paris le 12 janvier 2023.

"Je voudrais raconter les éditions de Minuit telles que je les voyais enfant. Et aussi mon père, Jérôme Lindon, comme je le voyais et l'aimais. Y a-t-il des archives pour ça ? Et comment être une archive de l'enfant que j'ai été ?"
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