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EAN : 9782330117917
400 pages
Actes Sud (02/01/2019)
3.6/5   482 notes
Résumé :
Depuis des siècles le sable a englouti le monde. Un autre s’est créé tant bien que mal parmi les dunes mouvantes, et les plongeurs des sables descendent à de grandes profondeurs pour remonter les trésors enfouis dont le troc permet la survie de tous à la surface. Ici, dans cette contrée constamment balayée par le vent, trois frères et une sœur se retrouvent loin les uns des autres. Leur père, qui appartenait à l’élite des plongeurs des sables, a disparu un jour sans... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (81) Voir plus Ajouter une critique
3,6

sur 482 notes
Découvert par sa remarquable trilogie « Silo », Hugh Howey s'impose petit à petit dans le monde de la « S-F post-apo », avec une approche plutôt « lo-tech », de plus en plus répandue car crédible, à l'aune de nos sociétés diabétiques à l'énergie carbonée.

Avec « Sand », il imagine un monde recouvert par la sable, où une société survit tant bien que mal, toujours régie par ce rapport de domination capitalistique, mais où le patrimoine n'est plus formé que par quelques rares artefacts du passé, ainsi qu'en de rares espaces à l'abri de ce vent unidirectionnel et permanent, transformant la vie en un combat sisyphéen contre l'ensevelissement.

Les richesses viennent du sous-sol, et une caste d'individus aux moeurs codifiés, les plongeurs, en forment l'élite active, laissant aux autres le soin d'une intendance perdue d'avance.
Ne versant pas dans la « hard-SF », Howey ne prend pas grand soin à nous expliquer ce procédé à priori rétro-technologique permettant de liquéfier le sable à la manière de l'eau, pour y plonger et en ressortir les richesses du passé ; se contentant d'un vaporeux procédé électrico-mental, vaguement bâclé si l'on s'attarde dessus ( en particulier si l'on est fan du genre…).
On pourrait aussi se laisser porter, accepter ce dispositif afin de se concentrer sur le reste, son intrigue et ses différents personnages, bien qu'un certain regret subsiste quant à une consommation de S-F en vue de prospectives futurologiques…

Construite en courts chapitres, chacun focalisé sur un personnage, tous appartenant à la même famille, aristocrate et laborieuse à la fois, l'histoire se déploie d'abord habilement, avant de s'enterrer à mesure qu'elle oublie d'en élargir le spectre. L'originalité du début est lentement remplacée par des développements mal-habiles, cliché et poussiéreux, défaut malheureusement trop courant de ce genre…
Le recours aux ellipses ne donne pas de réponses claires à ce dispositif plutôt ambitieux, se perdant alors en nébulosités que les destins personnels ne viendraient pas préciser.

Actes Sud nous a un temps donné l'illusion d'une édition S-F aux exigences plus « littéraires » ( sans se focaliser sur la langue en elle-même, mais sur une hypothétique « qualité »), avec Liu Cixin ou « Silo »,  mais certaines sorties récentes ont largement entamé la confiance qu'on aurait pu leur porter, la trilogie arachno-prout d'Ezekiel Boone comme symbole : en plus d'être carrément médiocre, l'éditeur en a soigneusement orchestré sa parution en format poche, ne rendant accessible que le premier, laissant sur la béquille le lecteur fébrile d'en connaitre la suite ( à la manière des séries TV à sensation, et leur fameux « cliffhanger »), l'obligeant à loucher jusque craquer sur les deux derniers tomes au format broché, restant plus que discret sur sa construction trilogique ( une toute petite mention à la fin de la 4ème de couverture du 1er tome )… bref un ensemble de faits qui érodent la confiance ( j'ai bien conscience que je « tape » souvent sur cette maison, mais les ayant tellement aimé à un moment… ), sans pour autant décourager !

La S-F reste en apparence le genre le plus à même de réfléchir aux possibles, d'où ma relative frustration ( ou plutôt une certaine exigence ) de la voir trop souvent se retrancher dans un territoire bien codifié, m'entrainant vers certains jugements péremptoires, alors que d'autres sont contents…
Il est inutile de rappeler ô combien nos décideurs manquent de discernement et d'imagination pour envisager les transformations subies ou voulues de ce futur très proche. le milieu militant s'atomisant dans de petits cercles con-centrés, produisant certaines prospectives idéologiquement ad-hoc, sans réellement chercher une vision d'ensemble qui devrait tous nous bousculer…

Vous l'aurez compris, je profite de la lecture de ce livre, plutôt décevant sans être désagréable, pour à nouveau râler, mais surtout demander à notre formidable communauté des pistes de livres explorant une certaine idée du futur, avec un idéal humaniste et « lo-tech », à des années-lumières des voyages intersidéraux, expédiant aussi vers un trou-noir des livres du genre d' « After® », ou tout autre galette militante amputée d'un certain sens critique, nous invitant à « dépasser les clivages nature - culture », jalousant d'un égo rabougri l'idée d'universalité, usant de la relativité sans peur d'en abuser…

Et pour l'ami Howey, il me reste à lire son « Phare 23 », gardant encore dans le viseur ses futurs parutions.
Merci d'avance.
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Après la relative déception de « Phare 23 », je retrouve avec « Outresable » l'auteur de la trilogie « Silo ».
Le thème est assez proche : nous sommes sur une Terre post-apocalyptique, probablement dans ce qui fut « avant » l'état du Colorado. La région est envahie progressivement par du sable, suite à une catastrophe dont nous ne saurons rien de plus que ces terribles conséquences. L'épaisseur de sable est telle que les villes se trouvent maintenant enfouies à plusieurs centaines de mètres de profondeur, et les habitants ont mis au point une technique de plongée dans le sable pour aller récupérer dans les ruines englouties le métal, les machines et l'eau dont ils ont besoin.
Nous suivons dans ce roman l'aventure d'une famille dont le père est parti un jour vers la région nommée No Man's Land, dont personne n'est jamais revenu, dans l'espoir d'y trouver une vie meilleure. Restent la mère, Rose, le fils aîné Palmer, la fille Vic, et les deux jeunes frères Conner et Rob. Palmer et Vic exercent déjà le métier de plongeur : ce métier comporte non seulement de gros risques par lui-même, mais il s'exerce dans un milieu où on ne se fait aucun cadeau, et où certains sont plus des pirates que de simples chercheurs de trésors.
Le récit des plongées dans le sable est très imagé, et on ressent presque physiquement l'oppression qu'éprouve le plongeur enseveli sous des tonnes de sable. Les méthodes de plongée imaginées par Hugh Howey sont ingénieuses, mais c'est bien sûr de la pure science-fiction… Les descriptions de paysages ensablés sont très réalistes, avec des dunes et des « sarfers », sortes de chars à voile qui servent d'unique moyen de déplacement. Trouver et économiser l'eau sont des nécessités permanentes, ce qui n'est pas sans rappeler le cycle de Dune de Frank Herbert. Et la gourde, tout comme dans la trilogie de Silo, est l'objet indispensable le plus souvent évoqué.
Tandis que le jeune Conner tente de partir vers le No Man's Land pour imiter (et peut-être retrouver) son père, Palmer et Vic ont, chacun de leur côté, maille à partir avec des plongeurs très peu recommandables, et vont unir leurs efforts pour conjurer une menace contre leur communauté et leur famille. Je n'en dis pas plus sur l'intrigue.
La narration est très habilement menée, on suit tour à tour chaque personnage de la famille, ce qui permet de retracer progressivement leur histoire et d'expliquer leur situation. Les chapitres sont assez courts, ce qui facilite la lecture, et m'a permis d'arriver très vite au bout de ces 400 pages.

Une lecture que je recommande aux amateurs de science-fiction, autant pour la richesse d'imagination de l'auteur que pour la peinture des personnages, et en particulier les figures féminines de Rose et de Vic.
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Dans un monde que les dunes ont recouvert, la seule façon de trouver des ressources, c'est de les chercher sous des tonnes de grains fuyants et pesants. « Il était difficile d'ôter autant de sable sans qu'il soit rejeté au fond. le sable s'écoulait trop aisément pour creuser, et le vent avait bien plus de mains que ceux qui grattaient la surface. le désert ensevelissait même ce qu'on construisait sur le sable, alors pour que ce qui était de ce qu'on faisait en dessous. » (p. 23 & 24) Palmer est plongeur des sables et, comme tant d'autres, il rêve de trouver la cité légendaire de Danvar, ses gratte-sols et ses trésors engloutis. Les vagabonds du désert, les pirates, les brigands et tout ce que Springton et Low-Pub comptent de racailles se précipitent dans l'immensité des dunes quand la rumeur court que la cité aurait été localisée, jusqu'aux frontières du No Man's Land s'il le faut. Mais pour Palmer et sa fratrie, c'est quelque chose de plus intime qui se noue, une chance – peut-être – de recréer une famille éclatée par le départ de leur père, de nombreuses années auparavant.

Le récit suit chaque frère et soeur indépendamment ou en petits groupes, dans des fils narratifs qui se rejoignent comme, symboliquement, les liens familiaux qui se retissent. Après l'étouffement d'un monde sans air décrit dans Silo, Silo - Origines, Silo - Générations et Phare 23, Hugh Howey propose un monde où la poussière s'insinue partout et où la soif est une constante implacable. Avec ses combinaisons vibrantes, il réinvente la plongée et la peur de la noyade. « Ce n'était pas les efforts physiques, c'était la pensée qui faisait se déplacer un homme. » (p. 45) Ce roman tient surtout par sa construction et le lent dévoilement du coeur de l'intrigue. Cela reste de la SF de très bonne facture, avec des airs forts plaisants de Mad Max et de la horde du contrevent.
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Après avoir réussi mon immersion dans les Silos il y a quelques années, j'ai voulu essayer la plongée dans le sable...

A mon grand regret, je n'ai pas réussi à apprécier l'expérience !

Autant dans Silos, j'ai trouvé le monde bien expliqué, ce qui aide à entrer dans l'histoire.

Ici, j'ai manqué de clés pour comprendre cet univers, j'ai eu l'impression que tout était survolé. L'impression qu'il manquait des chapitres pour comprendre les tenants et les aboutissants de l'histoire. Et finalement, le dénouement est presque trop rapide.
On est mis devant les faits et les nouvelles technologies développées pour plonger dans le sable, mais certains concepts restent flous.

Si bien que j'ai refermé ce livre avec un sentiment de frustration.

Peut-être aurais-je du lire ce roman les pieds dans le sable, avec mes palmes pour mieux l'apprécier ?! :)
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Le monde est recouvert de sable. Les gens vivent tant bien que mal en surface : tout le monde n'est pas à égalité devant le sable. Et, il y a ceux qui cherchent les trésors des villes enfouies, pour cela ils savent "sarfer" et nager dans le sable avec leur combinaison. On a l'impression de regarder un film d'action ou ça bouge, ca bombarde, ça court, ça saigne... et au final : de l'action sans percussions qui rai-sonnent, sans philosophie. Pas vraiment de message intéressant, pas de phrases à réfléchir. On dirait des dialogues pour accompagner l'action, la vie mouvementée d'une famille, et du patos aussi. A voir la suite, maintenant que les dernières pages ont un peu plus d'attrait que l'ensemble.
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critiques presse (1)
Actualitte
22 janvier 2019
À la manière de Frank Herbert, Howey a pensé avec minutie les détails de ce monde, les méthodes pour extraire l’eau, etc. Le travail de cohérence est bluffant [...] Une dystopie si crédible qu’elle en devient troublante…
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
Après Silo, Howey imagine un monde futur où le sable est omniprésent.
Ce monde détruit m'a fait penser à la trilogie des Ferrailleurs de Bacigalupi. Que j'ai beaucoup aimé lire.
Les survivants à (? on ne sait quoi ?) ont appris à plonger dans le sable, tout comme Cousteau a mis au point le scaphandre autonome. Ils fouillent des gratte-sol...
J'ai lu ce livre d'une traite, je ne dirai pas en apnée, la ficelle est trop grosse, et pourtant, je me suis surprise à retenir parfois ma respiration.
Pour moi, ce livre a un goût de trop peu. Si jamais l'auteur continue à explorer ce monde sec et violent, j'en serai ravie... J'aurais aimé plus d'infos sur la transition entre notre monde et celui-là, et j'aimerais découvrir un peu plus de ce monde en ruine.
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Aucun rayon de soleil n'accueillit Palmer à son arrivée. Personne, pas de campement. Seulement le ciel immense, clair et scintillant d'étoiles. Quelques goulées de ce ciel franchirent ses lèvres encroûtées de sable et emplirent ses poumons au bord du désespoir. Il s'étendit sur le dos, haletant, et le sable se massa contre son flanc et envahit son oreille et ses cheveux du côté où soufflait le vent, tandis qu'il respirait de la même façon bruyante, laborieuse et reconnaissante qu'un nouveau né.
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Le secret était primordial : si quelqu’un apprenait que c’était possible, ils se démèneraient tous jusqu’à ce qu’ils aient trouvé une solution équivalente. Toutes les grandes découvertes étaient fondées sur ce principe. C’étaient les rares esprits pleins d’espoir qui montraient au monde les prodiges qu’on pouvait accomplir. Ensuite venait le troupeau tumultueux, tous les sceptiques et les contradicteurs qui auparavant n’avaient cessé de faire obstacle et soudain se bousculaient pour l’imiter.
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- Chaque jour, reprit-elle. Chaque jour, le soleil s'élève hors du sable sans effort. Avec aisance. Il brûle de tous ses feux, il liquéfie tout sur son passage, et le soir il nous montre comment faire quand il plonge à travers les sommets des montagnes. À travers de la roche solide, Palmer. Et toi, tout ce qu'on te demande de faire, c'est de remuer le sable.
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Les chevrons d'un toit précédent étaient maintenant devenus les solives sous le plancher de l'habitat de Palmer. Depuis longtemps abandonnée sans revendication, la maison d'un inconnu servait maintenant de soutènement à celle de Palmer. Bientôt la sienne deviendrait le sous-sol de la masure d'un autre, et cet endroit une cave emplie de sable. Et cela continuerait ainsi, le sable s'amoncelant jusqu'aux cieux et les maisons se noyant pour rejoindre l'enfer.
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Vidéo de Hugh Howey
Trailer de la série Beacon 23, adaptation de Phare 23.
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