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EAN : 9782070413218
154 pages
Gallimard (04/01/2000)
3.7/5   736 notes
Résumé :
"Mais au-delà coulait une rivière." Cette rivière, fascinante, d'une infinie richesse est le centre même de cette oeuvre, comme elle est le centre de l'univers de Pascalet, le héros de ce très beau livre. Le petit garçon va sentir en lui l'appel irrésistible de ce cours d'eau fabuleux qui le fait rêver, nuit et jour, à l'image de Bargabot, l'étrange braconnier qui en connaît chaque méandre et vient parfois lui rendre visite. Bravant un jour l'interdiction de sa fami... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (88) Voir plus Ajouter une critique
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sur 736 notes
"L'enfant et la rivière", c'est l'histoire du jeune Pascalet qui connaît une enfance paisible dans un petit mas provençal au milieu de champs bordés de cyprès. le soir, à la veillée, il entend les grandes personnes parler de la rivière qui coule au loin, là-bas, derrière les prés. On évoque des eaux bouillonnantes, des crues et des courants. Bref, tout ce qui détermine Pascalet à faire de cette rivière « sa rivière » malgré l'interdiction formelle de s'y rendre maintes fois réitérée par sa mère. Et puis il y a les bohémiens…
Vient l'occasion tant de fois rêvée : l'absence prolongée des parents et la « garde molle » de sa tante Martine. Il succombe à la tentation et rejoint la rivière… Il découvrira l'île et les bohémiens ; mais aussi Gatzo…
Ne vous laissez pas perturber par le fait que ce petit livre est recommandé à la lecture aux jeunes à partir de dix ans ; Michel Tournier n'affirme-t-il pas qu'un bon livre est un livre qui peut être lu par un enfant de dix ans, justement ?
Il y est question de la tentation, de la transgression de l'interdit, certes… mais aussi de l'amitié entre Pascalet et Gatzo. Et puis cette Provence là, c'est aussi celle de Giono. Alors…
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Je profite des lecture scolaires de mes enfants pour (re)lire les classiques. J'ai donc fait la rencontre de Pascalet et de Gatzo a travers ce roman.

Un bien beau roman , qui raconte la Provence , la nature, les mésaventures des deux garçons, l'amitié mais aussi l'amour "familial".

L'écriture est agréable, et transmet bien l'amour de l'auteur pour cette région.

Personnellement, ce n'est pas le style de lecture que j'affectionne particulièrement, mais c'est un roman bien sympa pour notre jeunesse.
De l'avis de ma fille, il y a malgré tout quelques longueurs. Elle n'a pas du tout été réceptive aux longues descriptions sur la nature en elle même. de ses propres mots "il ne se passe rien". D'un autre côté elle a beaucoup aimé l'histoire d'amitié avec les deux garçons.

En bref, et pour conclure une belle histoire mais qui manque d'action
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Parce qu'il nous parle d'un enfant, ce livre est malheureusement souvent relégué au rayon jeunesse. Et a fait naître en moi une affreuse méprise, doublée du souvenir de ces fameuses dictées scolaires dont Bosco faisait souvent partie. Nous suivons effectivement notre jeune ami Pascalet pendant environ une année dans ce roman d'apprentissage. Pascalet va tour à tour braver les interdits familiaux, découvrir l'amitié, rencontrer l'étranger. Henri Bosco convoque dans ce conte des souvenirs d'enfance idéalisés. Mais si nous suivons les aventures de cet enfant, c'est bien la nature qui en est le personnage principal. Avec une plume poétique, Henri Bosco sait comme nul autre décrire le souffle du vent sur le visage, l'odeur des herbes, la découverte des poissons d'argent, la nuit étoilée.
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Certains de ma génération et celles d'avant ressentent les textes d'Henri Bosco comme ce temps des dictées, la craie sur le tableau noir qui laissait sur les doigts cette étrange poudre parfois désagréable, l'encre que l'on versait dans ces petits réceptacles en porcelaine tout en haut des pupitres d'écoliers... Chacun retrouvera dans cette nostalgie un temps qui fut agréable ou peut-être traumatisant...
Mais Henri Bosco, chantre de l'enfance et de la Provence, auteur peut-être oublié ou pas aujourd'hui, mérite le détour et ne doit pas être cantonné dans les livres pour la jeunesse ni dans une littérature régionaliste désuète. Pour l'anecdote, je me souvenais bien sûr de cet écrivain dont les textes avaient bercé mon enfance, mais j'ignorais où il était enterré. Et c'est, il y a trois ans, à la faveur d'un séjour estival dans le Lubéron, en cherchant dans le cimetière de Lourmarin la tombe si discrète d'Albert Camus, presque abandonnée, que je suis tombé par hasard sur celle d'Henri Bosco, à mon grand étonnement...
Dans l'enfant et la rivière, j'y ai vu une célébration jouissive de la désobéissance...
L'enfance est bien ce territoire idéal et incompris où l'on peut franchir les limites, presque sans peur et sans bravoure. À tâtonnement, en écartant les roseaux et les ajoncs, en avançant pas à pas...
L'histoire ne tient à presque rien. Il y a cette rivière, comme un personnage à part entière, qui attire, qui fascine, comme un aimant. Elle est au coeur de ce très court récit et va entrer dans l'imaginaire de Pascalet, son héros. Pascalet, cet enfant, découvre cette rivière, on lui a tellement dit de ne pas s'approcher de son rivage, de son cours tumultueux et capricieux que l'endroit devient encore plus fascinant pour l'enfant. Le récit va prendre la forme d'une fugue...
Il y a comme un appel, non pas du large, mais d'un lieu étrange, mystérieux, à la fois à proximité, tout en offrant des rivages presque lointains. Une rivière n'est jamais forcément quelque chose d'immense, son horizon est à portée du regard, l'autre rive se situe à quelques encablures d'où nous l'observons, mais du point de vue de l'enfant, c'est autre chose. Et pour peu qu'une île émerge au milieu de cette rivière, pour peu que la végétation foisonnante du lieu offre autant de bonheur pour les yeux que d'inquiétude pour le coeur, pour peu que les reflets chatoyants de l'onde ressemblent à des mystérieux mouvements presque souterrains, venus d'un autre monde, cela donne un texte épris de beauté et de liberté...
C'est l'occasion pour l'auteur de nous offrir de magnifiques et riches descriptions de la nature, sa faune, sa flore en bord de rivière...
Il y a quelque chose d'à la fois réel, presque palpable et onirique dans ce très beau texte.
Et puis il y a cette rencontre avec cet autre enfant, Gatzo... L'un est étranger à l'autre et c'est ce qui les fascine tous les deux... Je n'en dirai pas plus sur les circonstances particulières où les deux enfants font connaissance, mais ce récit prend toute son importance dans cette relation, l'autre, qu'on ne connaît pas, presque étranger, venu d'on ne sait où, surgi par l'entremise de cette rivière...
L'amitié qui se forge à l'enfance est quelque chose de fort. L'auteur le dit avec émerveillement. C'est sans doute ce qui donne cette âme au texte et peut le rendre immortel.
Figurez-vous que j'ai relu ce récit la semaine dernière, à la suite de ma chronique du roman Tropique de la violence où la mère adoptive du héros principal, Moïse, avait bercé son enfance avec ce roman, L'enfant et la rivière, à tel point qu'ils avaient baptisé un chien qu'ils avaient recueilli du nom de Bosco...
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Voici un de ces livres magiques que l'on peut relire a l'infini.Un roman qui permet de se plonger dans l'ecoute de la nature,toutes les sensations qu'elle peut nous procurer si nous prenons le temps de l'observer.Une belle escapade poetique contee a travers les yeux d'un enfant sensible.
L'enfant,sa merveilleuse tante Martine,l'amitie,les gitans,le theatre forain,tout se conjugue pour qu'on soit pris,qu'on retrouve sa fraicheur enfantine,celle que Bosco a si bien restituee
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Citations et extraits (82) Voir plus Ajouter une citation
Jusqu'à ce jour, je ne connaissais pas le feu, le vrai feu, le feu de plein air. Je n'avais jamais vu que des feux apprivoisés, des feux captifs dans un fourneau, des feux obéissants, qui naissent d'une pauvre allumette, et auxquels on ne permet pas toutes les flammes. On les mesure, on les tue, on les ressuscite et, pour tout dire, on les avilit. Ils sont uniquement utiles. Et si l'on pouvait s'en passer, pour chauffer et cuire, on n'en verrait plus chez les hommes. Mais là, en plein vent, au milieu des roseaux et des saules, notre feu fut vraiment le feu, le vieux feu des camps primitifs.
Ces feux-là ne s'allument pas facilement.
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Quand j'étais tout enfant, nous habitions à la campagne. La maison qui nous abritait n'était qu'une petite métairie isolée au milieu des champs. Là nous vivions en paix. Mes parents gardaient avec eux une grand-tante paternelle, Tante Martine.
C'était une femme à l'antique avec la coiffe de piqué, la robe à plis et les ciseaux d'argent pendus à la ceinture. Elle régentait tout le monde : les gens, le chien, les canards et les poules. Quant à moi, j'étais gourmandé du matin au soir. Je suis doux cependant et bien facile à conduire. N'importe! Elle grondait.
C'est que, m'adorant en secret, elle croyait cacher ainsi ce sentiment d'adoration qui jaillissait, à la moindre occasion, de toute sa personne.
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Quand j’ouvris les yeux l’aube se levait. D’abord je vis le ciel. Je ne vis que le ciel. Il était gris et mauve, et seul, sur un fil de nuage, très haut, un peu de rose apparaissait. Le vent tissait, plus haut encore, d’autres fils à travers un treillis léger de vapeurs ; et, du côté de l’aube, une buée d’or pâle se levait lentement de la rivière. Un oiseau lança un appel, peut-être était-ce une bouscarle. Son cri hardi et coléreux éveilla le coassement discret d’une grenouille. Puis un vol de plumes mouillées froissa les touffes de roseaux et tout autour de notre barque le murmure confus des bêtes d’eau, encore invisibles, monta : tous les bruits, tous les soupirs, des mouvements furtifs, un clapotis, des gouttelettes, ce plongeon d’un rat effaré, là-bas cet oiseau vif qui s’éclabousse, le choc d’un éboulis, le glissement d’une sarcelle qui se faufile entre les joncs, un rauque appel, la rousserole, tout à coup, le sifflet du loriot, et déjà, sous un saule du rivage, le roucoulement de la tourterelle… J’écoutais.
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« Gatzo prit quatre éperlans et une loche. Moi, un vairon. Dès lors nous menâmes une vie passionnante. Nous avions dans nos mains la nourriture ! Quelle nourriture ! Car ce n’était pas là un aliment banal, acheté, préparé, offert par d’autres mains, mais notre nourriture à nous, celle que nous avions pêchée nous-mêmes, et qu’il nous fallait nettoyer, assaisonner, cuire nous-mêmes.
Or, les pouvoirs secrets de cette nourriture donnent à celui qui la mange de miraculeuses facultés. Car elle unit sa vie à la nature. C’est pourquoi entre nous et les éléments naturels un merveilleux contact s’établit aussitôt. L’eau, la terre, le feu et l’air nous furent révélés. »
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Les jours suivants ressemblèrent au premier jour, les nuits à la première nuit. Il y avait, en nous et tout autour de nous, une grande paix. Après l'ivresse des premières heures, nous avions accordé notre vie à la vie de ces eaux dormantes. Nous réglions tous nos mouvements sur le soleil et sur le vent, sur notre faim et sur notre repos. Et il nous en venait au coeur une merveilleuse plénitude.

Tout ce que nous faisions durait longtemps ; et nous trouvions ce temps trop court. Car sur les eaux dormantes tous les gestes sont lents, et c'est avec lenteur qu'une barque s'en va d'un îlot à l'autre. On vit sans impatience, et on a de longues journées. On les aime pour leur longueur et leur apparente monotonie. Car rien n'est plus vivant, quand on sait déceler la vie, que ces lieux où l'air et les eaux semblent dormir.
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Bosco : l'art d'être heureux
Visite à l'écrivain Henri BOSCO dans sa maison niçoise ; il évoque son enfance, sa manière de travailler, son goût pour la cuisine et pour la musique et parle surtout d'un certain art de vivre, de sa conception de la vie. Evocation d'un de ses ancêtres proches, Don Bosco avec reportage dans une école technique de la fondation Don Bosco qui forme des ouvriers qualifiés. Présentation d'un...
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L'enfant et la rivière

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