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EAN : 9782812602481
158 pages
Editions du Rouergue (01/08/2011)
4/5   305 notes
Résumé :
A Guernica, en avril 1937, le jeune Basilio passe son temps dans les marais à peindre des hérons cendrés, alors que la population fuit dans la crainte de l’arrivée des Nationalistes. Le jour même du bombardement, le 26 avril, il cherche à rendre le frémissement invisible de la vie, dans les plumes d’un oiseau. Mais une fois la ville en feu, il ne peut se retenir d’aller voir, de ses propres yeux le massacre. Comment rendre compte de la réalité, que ce soit celle d’u... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (92) Voir plus Ajouter une critique
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Hier, je me promenais dans le fond de la rade de Brest, dans un coin solitaire que j'aime beaucoup et où des oiseaux aiment à se retrouver. À marée basse, on les voit mieux, puisque le paysage maritime est à découvert, ici c'est un paysage de marais et de vase, idéal pour observer les aigrettes et les hérons qui viennent s'y poser et se nourrir. Les hérons sont plutôt rares, j'en ai cependant vu un hier. Un héron cendré. J'adore cet oiseau. Un de mes voisins, beaucoup moins. Il avait eu l'étrange idée d'installer dans son jardin un petit bassin avec des poissons et un jour un héron y est venu pour en faire son goûter... Moi, j'ai ri de cette histoire... Depuis, il a remis de nouveaux poissons dans son bassin et a installé un grillage au-dessus, il est vraiment bizarre mon voisin. Un jour, si j'ai la patience, je l'emmènerai visiter la nature, mais je crois que je n'aurai pas la patience... Je n'aurai pas l'infinie patience des oiseaux...
Voir un héron avancer dans un paysage de cailloux et de vase, s'envoler brusquement dans un vol majestueux empli de grâce, c'est pour moi une vision de toute beauté. Dans cette légèreté, je me suis senti brusquement protégé de tous les malheurs du monde...
Cela m'a donné envie de relire le héron de Guernica, d'Antoine Choplin.
À Guernica, il y avait aussi des marais et des hérons cendrés. Je ne sais pas vraiment à quoi ressemblent les paysages de là-bas. Sont-ils différents d'ici ? C'était en avril 1937.
Le jeune Basilio passe son temps dans les marais à observer et peindre des hérons cendrés, un en particulier au bord d'un pont, alors que la population fuit dans la crainte de l'arrivée des Nationalistes. La guerre est là, une guerre civile entre Républicains et Nationalistes, elle est imminente, pourtant ce sont des jours de bonheur, des jours ensoleillés qui nous accueillent ici, nous découvrons le bonheur de vivre que partagent Basilio et sa compagne Celestina. La guerre est là sans être là, comme une menace à laquelle on ne croit pas...
La guerre vient brusquement sur Guernica un certain 26 avril 1937, elle vient déverser ses bombes sur la ville, un jour de marché où il y avait la vie, des femmes, des hommes, des enfants, qui ne faisaient pas la guerre.
C'est une ville en feu, Basilio voit cela avec des yeux plutôt habitués à regarder jusqu'alors des oiseaux. Basilio voit ce massacre.
Il y avait ce héron là toujours près du pont... A-t-il survécu au massacre, aux bombes qui tombaient comme des pluies... ?
Basilio, peintre des hérons, peintre des hérons à Guernica. Basilio était là sous les bombes ce jour-là...
Un autre peintre n'était pas là ce jour-là et pourtant deviendra célèbre, Pablo Picasso, il l'était déjà, immortalisera l'événement dans un tableau sublime où il n'y a pas de hérons...
Basilio était là ce jour-là mais ne recherche pas la célébrité. Les deux hommes ont cependant un point commun, dire l'horreur avec l'art de peindre...
Basilio veut dire ce qui s'est passé... Veut rencontrer Pablo Picasso dont il a entendu parler... La suite continue d'être un texte sublime...
Hier, en observant les oiseaux tranquilles, je me disais que cette douceur, cette beauté fragile, immuable, était comme un de nos derniers remparts pour nous protéger des barbaries humaines, des haines quotidiennes, des guerres à venir parfois toutes proches...
J'aurais voulu avoir le talent de Picasso, ou de Basilio, peindre, inlassablement, ces vols d'oiseaux qui n'empêchent pas les guerres, mais tentent de nous les faire oublier...
Les regarder simplement, c'est peut-être déjà appartenir à une citadelle imprenable. Dire non aux guerres à venir, parfois imminentes.
J'ai adoré ce livre qui m'a fait entrer de plein pied dans l'univers atypique, empreint de pudeur d'Antoine Choplin.
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Je ne connaissais pas Antoine Choplin. C'est en lisant une critique d'un de ses romans par Hordeducontrevent que m'est venue l'idée de découvrir cet auteur.
Mon choix s'est porté tout simplement sur « le héron de Guernica » parce que j'aime les oiseaux et l'Art.
*
Ce qui frappe le lecteur est cette ambiance de calme avant la tempête.
Nous sommes le 26 avril 1937 à Guernica.
Le jour se lève. La place du marché se remplit de monde.
Avant de s'y rendre, Basilio part dans les marées alentours peindre le héron. Il a promis à Célestina de lui offrir une de ses peintures.
« Les eaux lisses et peu profondes ont perdu leur robe de mercure des premières clartés et s'allument maintenant de mille scintillements. »


Basilio est un contemplatif, un doux rêveur.
Le héron est là, toujours près du pont.
« Comme chaque fois, il s'émerveille de la dignité de sa posture… C'est d'abord ça qu'il voudrait rendre par la peinture. Cette sorte de dignité, qui tient aussi du vulnérable, du frêle, de la possibilité du chancelant. »


Et puis, dans tout ce silence résonne les vrombissements des avions.
"Visages bons à tout
Voici le vide qui vous fixe
Votre mort va servir d'exemple"

C'était jour de marché, beaucoup de femmes et d'enfants.
"Les femmes les enfants ont le même trésor
De feuilles vertes de printemps et de lait pur
Et de durée
Dans leurs yeux purs"

*
La lecture de ce roman m'a rappelé le magnifique roman « L'infinie patience des oiseaux » de David Malouf qui offre également un contraste saisissant entre la beauté des paysages, la sérénité de la nature, le chant des oiseaux et l'horreur de la guerre et des massacres, la souffrance, la barbarie.
Le récit de Basilio fait alors corps avec l'oeuvre « Guernica » de Pablo Picasso. Je ne vous en dis pas plus pour ne pas vous gâcher le plaisir de la lecture.
Le récit, très visuel, marque les esprits.

"La peur et le courage de vivre et de mourir
La mort si difficile et si facile"

Les cinquante dernières pages sont magnifiques.
Magnifiques de cruauté.
Magnifiques de pudeur.
Magnifiques de poésie.
Magnifiques de résilience.

L'oeuvre de Basilio rejoint alors celle de Picasso, l'une anonyme, l'autre célèbre, connue dans le monde entier, symbole de la dénonciation des violences franquistes. L'art, témoin de la réalité de notre monde.

"Parias la mort la terre et la hideur
De nos ennemis ont la couleur
Monotone de notre nuit
Nous en aurons raison."
La victoire de Guernica, Paul Eluard

*
J'ai été séduite pas l'écriture d'Antoine Choplin, sombre, profonde et vibrante d'émotions, son style assez original où les dialogues dénudés de ponctuation se mélangent au récit.
Ce que je retiens également, ce sont les personnages, leur sensibilité et leur compassion.
*
Ce court récit, de 150 pages environ, est une très belle découverte sur le drame de Guernica qui offre une belle réflexion sur l'art et le devoir de mémoire.

« La peinture n'est pas faite pour décorer les appartements, c'est un instrument de guerre offensif et défensif contre l'ennemi. »
Pablo Picasso
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Basilio n'est encore qu'un très jeune homme en avril 1937. Un peu à l'écart de la ville, il aime passer du temps à observer et peindre les hérons dans les marais. Avec ce don des peintres de la nature, il sait attraper les couleurs comme personne. Mais lorsque les bombes allemandes tombent sur la ville de Guernica, ce 26 avril, il veut mettre son art au service de la représentation de la guerre dont il est, comme tant d'autres, le témoin, mais avec ce regard unique. Quelques semaines à peine après cette journée tragique, débute l'Exposition Internationale de Paris. Dans le pavillon espagnol, le monde s'apprête à découvrir Guernica, le chef-d'oeuvre de Picasso. Peindre l'horreur de la guerre, représenter avec autant de force cette bataille sans l'avoir vue de ses propres yeux, c'est ce qui interpelle Basilio au moment même où il vient à la rencontre du maître pour lui montrer ses propres peintures.

De cette rencontre fictive, Antoine Choplin fait naître une boucle qui interroge sur la représentation du réel et la part de ressenti dans l'art. Tout en sensibilité, par touches fines entre fiction et réalité historique, il parvient à élever le personnage de Basilio au rang d'artiste, le faisant s'interroger aux côtés d'un des plus grands artistes du XXe siècle sur la nécessité de voir dans l'art le moyen de dire le réel en le dépassant. C'est une jolie rencontre d'une grande richesse à laquelle nous fait assister Antoine Choplin, et elle aurait sans nul doute plu à Picasso lui-même.

Un roman porté par une écriture très poétique qui vous touche droit au coeur, tout en finesse, délicatesse, tel le pinceau de notre peintre espagnol pris dans l'horreur du massacre de Guernica. Bouleversant !
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La rencontre n'a pas eu lieu. Et comment aurait-elle pu avoir lieu ?
Tout oppose ces deux peintres. Celui, reconnu, auquel on demande de dresser un tableau sur Guernica sans en avoir rien vu et qui met son nom au service d'un événement, et l'autre bien présent au moment des faits et tellement aspiré et inspiré par eux, qui découvre l'étendue de l'horreur et l'indicible ou l'invisible qui s'efforcent de transpirer dans son oeuvre.
L'un témoigne de l'horreur, l'autre essaie de l'effacer. Mais tous deux ont réussi à mettre de la grandeur dans leur art. L'Art est nécessaire à l'Homme.

Avril 1937. A Guernica, il y a des marais et des hérons. A Guernica, il y a le village avec le curé, l'oncle et ses deux cannes. A Guernica, il y a ce héron que Basilio ne cesse d'apprivoiser dans sa peinture, et Celestina qui est si jolie. Mais à Guernica, il y a aussi la guerre qui sépare Nationalistes et Républicains et il y a surtout des bombardiers allemands qui raseront tout.

C'est avec une extrême fluidité que la lecture se fait. Pourtant l'annonce du désastre est là. Mais il règne un grand calme, une palpitation discrète, un léger tremblement... On sent sourdre l'agitation du monde dans les mots d'Antoine Choplin, mais cette agitation, cette catastrophe annoncée (car connue des lecteurs) n'est pas tonitruante, sanguinolente, étourdissante de bruit et de fureur. Elle vient se déposer et recouvrir lentement le paysage comme si l'auteur lui-même étendait une couche de glacis sur son tableau terminé.
C'est beau. Et c'est terrible de dire ainsi que la guerre est belle. Les mots ont sublimé la folie.
Certains témoignent de l'horreur et d'autres essaient de l'effacer mais tous en parlent à leur façon. Les artistes sont capables de ça.

Merci berni_29 de m'avoir emmenée observer ces marais. Un bon lecteur est capable de ça aussi et Antoine Choplin est vraiment un écrivain-poète. Il m'avait déjà subjuguée avec « La nuit tombée » et son écriture pleine de candeur toute en opposition avec ce qu'il raconte. du grand art !
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"Le héron de Guernica"est un roman surprenant que j'ai lu avait attention et curiosité.
Basilio est un peintre amateur qui se demande comment Pablo Picasso a pu peindre Guernica et la violence que cette ville a vécue alors qu'il n'était pas sur place et donc n'a rien vu. Il désire le rencontrer et en profiter pour lui montrer sa propre oeuvre, lui qui aime ton peindre les hérons.

Il y a un contraste entre la violence de la guerre, les bruits assourdissants des bombardements et la quête du moindre mouvement, du plus petit souffle du Héron qu'il aime à observer et peindre.
Il y a un mélange d'horreur et de poésie, de précipitations et de lenteur, de trop plein et de vide...
" j'ai photographié la bicyclette, aussi. Quelle bicyclette ?
Celle qu'on voit là-bas, couchée par terre au milieu de la place.
C'est une drôle d'idée, dit le père Eusébio en regardant vers la bicyclette.
Les avions, ça suffit pas pour raconter ce qui se passe ici, du Basilio.
(...) Rien que ça, une bicyclette qui repose à terre, au milieu d'une place déserte. Je crois que c'est pas mal pour donner à deviner tout ce qu'on voit pas sur l'image. Toutes ces choses qui flottent dans l'air et qui fabriquent notre peur de maintenant. Qu'on peut pas graver sur du papier mais qui nous empêchent presque de respirer, par moments. (...)
Alors je trouve que cette image de bicyclette, elle fait la place à tout ça et c'est dans ce sens qu'elle vaut bien une photographie de bombardier."
Ce passage représente bien toute la sensibilité que l'on ressent à chaque page.
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critiques presse (1)
Lexpress
21 septembre 2011
L'auteur de Radeau, L'Impasse ou encore Cour nord prouve, avec ce septième roman, son talent. Et si Antoine Choplin affirme ici la nécessité de l'art pour dire la fureur de la guerre et pour y survivre […], on n'en retrouve pas moins la grande sobriété de son écriture
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (59) Voir plus Ajouter une citation
Avant de lui poser dans les mains, il faudra lui répéter combien le héron peint est différent du héron que l'on voit et encore plus du héron tout court, tel qu'en lui-même.
il lui dira aussi qu'il regrette un peu cette idée de lui donner une peinture de héron . Que bien sûr il est heureux de pouvoir lui offrir quelque chose; et en même temps, que le moindre caillou ramassé par terre aurait sûrement plus de valeur.
Bien entendu, elle protestera. Mais il voudra qu'elle comprenne. Lui offrir un caillou, ce serait l'inviter à porter un regard sur un objet véritable. Sur une chose d'origine, et non pas une esquisse de représentation, forcément imparfaite.
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J'ai photographié la bicyclette, aussi.
Quelle bicyclette ?
Celle qu'on voit là-bas, couchée par terre au milieu de la place.
C'est une drôle d'idée, dit le père Eusebio en regardant vers la bicyclette.
Les avions ça suffit pas pour raconter ce qui se passe ici, dit Basilio. Dès que tu te mets la tête sous le drap noir et l’œil dans le viseur, tu te rends compte que ça suffit pas.
Si on peut voir les bombardiers juste là, au-dessus des toits, c'est déjà beaucoup, non ?
Sur la photographie, on verra les bombardiers.
Ben oui, bien sûr, Basilio. Les bombardiers. Le front lissé, le regard inquiet du père Eusebio.
Je veux dire, continue Basilio, on verra que les bombardiers. Ils prendront toute la place, sur la photographie. Surtout que ça occupe beaucoup de place, un bombardier.
C'est bien ce qu'il nous faut, bredouille le curé.
C'est pas comme une bicyclette.
Je ne comprends pas ce que tu veux dire.
Rien que ça, une bicyclette qui repose à terre, au milieu d'une place déserte. Je crois que c'est pas mal pour donner à deviner tout ce qu'on voit pas sur l'image. Toutes ces choses qui flottent dans l'air et qui fabriquent notre peur de maintenant. Qu'on peut pas graver sur du papier mais qui nous empêchent presque de respirer, par moments. Tu vois ce que je veux dire ?
Oui.
Alors je trouve que cette image de bicyclette, elle fait la place à tout ça et c'est dans ce sens qu'elle vaut bien une photographie de bombardier.

p.108
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C'est drôle quand même. Moi je parle de gars qui se font tuer pendant que toi, tu t'emmerdes à peindre le plumage d'un héron.
Je m'emmerde pas.
Un temps.
Quand même; il doit falloir une sacrée patience, dit le soldat.
Faut surtout avoir très envie de regarder, dit Basilio. De bien regarder les choses. Le héron, ce qu'on peut en voir, et ce qu'on ne peut pas. Aussi, tout ce qui l'entoure. Tout ce qu'il y a dans l'air qu'on respire, le héron, toi et moi. C'est surtout cette envie-là qu'il faut.
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Écoute, j'étais en train de lire ça quand tu es arrivé : " Ô malheureux mortels ! ô terre déplorable ! Ô de tous les mortels assemblage effroyable ! D'inutiles douleurs éternel entretien ! Philosophes trompés qui criez : « Tout est bien ! » ; Accourez, contemplez ces ruines affreuses, Ces débris, ces lambeaux, ces cendres malheureuses, Ces femmes, ces enfants l'un sur l'autre entassés, Sous ces marbres rompus ces membres dispersés... " On dirait que c'est d'actualité, hein ?
Oui.
Eh bien, Voltaire a écrit ça au sujet du tremblement de terre de Lisbonne.
Un tremblement de terre, c'est à la fois pareil et pas pareil, dit Basilio.
T'as raison. Ici à Guernica, les hommes ne peuvent s'en prendre qu'à eux-mêmes.
Commenter  J’apprécie          170
La peinture on sait bien que c'est pas la réalité. Et c'est bien normal, le pinceau, c'est pas une plaque photographique.
Un temps.
Évidemment, dit le curé. Tu vois, je me demande si, toi et moi, on s'intéresse pas aux mêmes choses en fait.
Basilio lève les yeux. Toutes les choses qu'on ne voit pas. Tout ce qui palpite sans figurer sur les images, ce qu'on éprouve avec force et qui se refuse à nos sens premiers. Et dont on voudrait tellement témoigner pourtant.
Ah oui, ça c'est vrai, cette envie de témoigner, dit Basilio.
Eh bien, tout ce vivant invisible qui ne rentre dans aucun cadre pour la bonne raison qu'il est lui-même le cadre de tout, je crois bien qu'il porte un nom. Et c'est notre Seigneur Dieu tout-pissant, qu'il s'appelle.
Le regard de Basilio s'attarde un instant sur le visage du curé avant de glisser vers le côté, en direction de l'église, puis des espaces au-delà.
C'est quand même une drôle d'idée, dit Basilio au bout d'un moment.
Je préfère parler plutôt de foi plutôt que de drôle d'idée, fait le père Eusebio en souriant.
C'est une drôle d'idée, continue Basilio comme s'il n'avait pas entendu le curé, le front tendu vers l'horizon aux carlingues, parce que si c'est ça, j'aimerais bien savoir à quoi il pense, ton Seigneur Dieu tout-puissant, une journée comme aujourd'hui.
Eusebio, un instant silencieux.
Il ne nous abandonnera pas, finit-il par dire. Il faut garder espoir.
Vraiment, mais à quoi est-ce qu'il peut bien penser, bredouille encore Basilio, les yeux vides.

p.109
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