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Francine Dugast (Éditeur scientifique)
EAN : 9782080670045
260 pages
Flammarion (26/09/1995)
4/5   3 notes
Résumé :
Ces lettres de Colette sont adressées à deux femmes écrivains méconnues, la mère et la fille, de 1914 à 1953. À la séduisante Annie de Pène sont envoyés les croquis de la Grande Guerre – Verdun, les « affaires », le cinéma italien – et toutes sortes de confidences. Mais l'interlocutrice meurt en 1918… Germaine Beaumont ensuite reçoit les images de la vie de château et de l'été aux bains de mer, les échos des voyages et de la vie de journaliste, l'éloge de ses propre... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Les lettres adressées par Colette à celle qu'elle appelle son Annie-d'enfance, entre 1914 et 1918, dévoilent la profonde intimité qui régnait entre les deux romancières. Leur contenu ne vaut pas pour leur profondeur ou leur qualité littéraire et s'apparente plutôt à une correspondance popote – la gourmandise de Colette fait sourire – pleine de sous-entendus sur les amours de cette dernière pour son martial Sidi, Henry de Jouvenel. Il s'agit d'un éclairage intéressant sur la manière dont le couple Jouvenel s'est soudé durant la guerre, et aussi sur la distance qui s'est installée peu à peu au fil des missions diplomatiques De Jouvenel, puis de ses infidélités.
Les lettres échangées avec Germaine Beaumont, la fille d'Annie de Pène, sont d'une toute autre nature parce qu'une relation quasi filiale s'est développée entre les deux femmes, Germaine travaillant au départ pour Colette, avant de voler de ses propres ailes comme journaliste et romancière.
Dans les deux correspondances, nous pouvons mesurer l'itinérance qui caractérise la vie de l'écrivaine. Les années de guerre sont marquées par ses séjours à Verdun, sur le lac de Côme ou à Rome. L'après-guerre déroule ses villégiatures à Castel-Novel (le château des Jouvenel) ou à Rozven (sa villa du pays malouin), à Gstaad, à Montreux. Dans les années 1930, Saint-Tropez et la Treille Muscate prennent le relais de la Bretagne. Mais, après la guerre 39-45, l'arthrite dont souffrait Colette réduit peu à peu ses déplacements et ses séjours à Monte-Carlo ou dans le Midi s'expliquent surtout par des raisons médicales.
Ce qui frappe chez ces trois femmes écrivains est la formidable quantité de travail qu'elles fournissaient, l'ardeur qu'elles mettaient à se tailler une place dans un monde des lettres encore essentiellement masculin.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Mon Dieu, Germaine, je voudrais montrer ces roses à tout le monde ! Je n’avais jamais vu cela ici. Les roses croulent de partout. Elles sont mêlées aux taillis. Les haies de la route qui monte sont en rosiers de Bengale taillés. Des mâts de roses rouges. Des toits de roses roses. Des cordages de roses mousseuses. Des arbres entiers de roses jaunes, odorantes à perdre l’esprit ! Un rosier de mai de trois cents ans est comme une neige sur la façade. Et les roses rouges-noir qui sentent l’essence de géranium, et les grandes roses nobles qu'on croit blanches, mais qui ont un sang rose très pâle sous la peau. Et ceci, et cela, et tout ! Cet endroit, en mai et en juin, est prodigieux... Tu comprends, plus je coupe de roses et plus il y en a, je voudrais rapporter une charrette de roses à Paris. Et les Paul Néron grosses comme mon derrière.
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Je vais de crèches en pouponnières, et de là en maison d’accouchement, pour Le Matin*. C’est bien terrible. On n’ose plus dire qu’on est malheureux, quand on voit ça. Gamines de 13 ans engrossées par leur père, dactylos qui se sont sanglées à mourir pendant 8 mois, et les petites bonnes à tout faire qui ne savent, du père du gosse, que son prénom ; et la fille de la mercière d’un village breton, venue accoucher à Paris dans une crise d’épouvante parce que son village l’aurait tuée et son père laissée mourir de faim. C’est réellement terrible. Pourquoi la naissance d’un enfant est-elle, peut-elle être un drame ? Nous sommes un vilain monde mal arrangé, je t’assure.

(1915-1916 ?) Lettre à Annie de Pène

* Journal où travaille Colette.
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Rien n'est difficile comme ces petites oeuvres léchées, encore faut-il que le coup de langue n'y paraisse pas.
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